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Chapitre 29


Alyssa

Ian est debout, au milieu de son salon, et me fixe. Son regard si souvent limpide, s'est assombri au point de devenir noir. Je ne me laisse pas démonter par son attitude quelque peu hostile et rentre dans la pièce, attrape nos tasses sur la table basse avant de me diriger vers la cuisine. Ian m'y suit comme mon ombre, silencieux. Je retrousse mes manches et commence à faire la vaisselle, ignorant la tension qui s'est installée entre nous. Nous ne parlons pas, je continue ma tâche en veillant à respirer régulièrement. Ian et moi nous ressemblons sur au moins un point : nous sommes aussi têtus l'un que l'autre ; nous n'aimons pas céder trop facilement. Cependant, c'est lui qui finit par ouvrir les hostilités, clairement à bout de patience.

- Je t'interdis de le laisser s'en tirer, attaque-t-il dans mon dos. Il est hors de question qu'il s'en sorte après ce qu'il t'a fait.

Sa voix tonne aussi fort que le tonnerre de tout à l'heure, mais je n'ai toujours pas peur. Je me tourne afin de lui faire face et plonge mon regard acéré dans le sien déterminé.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, fais-je sans rien trahir.

- Arrête. Arrête ça tout de suite, Alyssa, me prévient-il d'une voix rageuse. Tu sais parfaitement de quoi je parle !

- Sois plus explicite dans ce cas, dis-je, refusant de céder.

- Tu vas aller voir les flics dès demain et porter plainte contre cet enfoiré ! rugit-il, implacable.

Je cligne des yeux tant je ne m'attendais pas à l'intensité de sa colère. Je savais qu'il était furieux, je sentais sa rage transpirer par les pores de sa peau tout le long de notre discussion, mais là...

Je m'appuie en arrière contre l'évier et l'observe attentivement. Les veines de son cou ressortent, ses mains sont serrées en poing, et ses yeux lancent des éclairs. Il ne me quitte pas du regard, mais je finis par comprendre que toute cette rage n'est pas entièrement dirigée à mon encontre.

Une partie de lui – dont j'ignore encore l'ampleur – est ulcérée par moi et mes réactions, mais le reste... Le reste est dirigé à l'encontre de Shane. Je comprends ça. Il n'empêche que je vais vite connaître l'étendue de sa colère avec ce que je m'apprête à dire...

- Non.

Mon « non » résonne, plus claquant encore que tous ses cris. Ian en reste bouche bée bien qu'il se doutait de la teneur de ma réponse. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, incontrôlable. Je déglutis et serre les poings dans mon dos dans l'attente de son explosion.

- Non ? répète-t-il d'une voix glaciale qui me fait frissonner malgré moi.

- Je ne peux pas, Ian, reprends-je d'une voix plus calme que la sienne.

- Et pourquoi ça ? persifle-t-il, les yeux brillants.

- Je ne peux pas faire ça à Evannah. Pas comme ça, dis-je en secouant la tête.

- Tu as dit toi-même qu'il avait besoin d'être encadré, me rappelle Ian en serrant la mâchoire de frustration.

- La police ne va pas l'aider, et la prison encore moins, déclaré-je me sentant soudain épuisée. Il n'obtiendra aucune aide là-bas.

- De l'aide ? Je croyais que tu disais ça pour réconforter Evannah, je ne pensais pas que tu étais sérieuse, éructe-t-il en écarquillant les yeux de stupeur. Il doit payer pour ce qu'il t'a fait ! Si tu ne me laisses pas le tuer de mes propres mains, laisse au moins la justice s'en charger...

- Ils ne vont pas l'exécuter pour ça, Ian, dis-je en levant les yeux au ciel.

- Mais au moins il ne sera plus en liberté, rétorque-t-il, cassant. Il pourrait très bien s'en prendre à quelqu'un d'autre !

- Ça ne fonctionne pas comme ça... Je suis son obsession, le grand projet de sa vie ; il lui faudrait beaucoup plus qu'un joli visage pour se détourner de moi, fais-je emplie d'amertume.

- Il ne te touchera plus, gronde Ian. Je le tuerai avant...

Je soupire et me prends la tête dans les mains. On est en pleine conversation de sourds là. Soudain, Ian pousse un cri étranglé. Je relève vivement la tête pour voir ce qui l'a fait réagir ainsi, mais tout ce que je perçois c'est une lueur de compréhension teintée de dégoût dans son regard.

- Tu veux qu'il se fasse interner, crie-t-il, profondément écœuré. Aly, il mérite pire que ça, putain !

- Crois-moi si je te dis que c'est loin d'être une sinécure, réponds-je, amère. Ceux qui sont en HP... je n'envie pas leur sort. Mais entre ça et un séjour en prison, je choisis le moins inhumain des deux. Enfin je crois...

Je suis interrompue par Ian qui me plaque brusquement sur le mur de la cuisine. Il maintient mes bras dans l'une de ses mains tandis que l'autre relève durement mon visage vers le sien. J'en ai momentanément le souffle coupé.

- Je. T'interdis. De. Dire. Ça, assène-t-il en faisant une pause entre chaque mot. Il mérite d'être traité le plus inhumainement possible après ce qu'il t'a fait endurer. Finir en prison est une peine bien trop douce pour lui selon moi, mais si c'est la plus forte que l'on puisse lui infliger légalement, alors c'est tout ce qu'il mérite, argue Ian en appuyant bien sur le mot « légalement », la rage le consumant. Je refuse qu'il paye moins, tu entends ? C'est non négociable.

- Tu me fais mal, lui dis-je en désignant sa main autour de mon menton.

Je mens, il ne me fait absolument pas mal, mais j'ai besoin d'espace. Ian desserre sa prise mais n'ôte pas complètement ses mains de moi. Il abaisse ses deux mains jusqu'à mes poignets pour me maintenir en place. Je le regarde bien en face, haletante, et ne pipe pas mot. Ses yeux sont enflammés, et sa respiration est aussi erratique que la mienne tant sa hargne le domine. Je soupire bruyamment. La partie est loin d'être gagnée avec lui...

- Ian..., commencé-je, l'air grave.

- Non, s'emporte-t-il encore, déterminé.

- Arrête ça, Ian ! lancé-je, furieuse moi aussi. Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou non. Il s'agit de ma vie, de ma décision, pas des tiennes. Je sais que tu fais ça parce que tu tiens à moi, et je suis touchée par ta réaction, vraiment. Seulement c'est à moi de me battre, fais-je d'une voix assurée.

- Sauf que tu ne veux pas te battre. Tu abdiques, réplique Ian, buté.

- Je veux faire ce qui me semble le plus juste, appuyé-je. Un tribunal prendrait la même décision que moi.

- Tu n'en sais rien, argue-t-il en plissant la bouche. Va voir les flics et ensuite on verra ce que dira le tribunal.

Je ferme les yeux, exaspérée. Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il peut être borné quand il s'y met...

- Ça ne sert à rien d'en discuter avec toi, reprends-je en secouant la tête. Tu n'écoutes pas ce que je te dis.

- C'est toi qui n...

- Mais tu t'entends ? le coupé-je, les yeux ronds. On dirait un gamin là ! Tu ne m'écoutes pas, Ian. Tu n'as pas écouté un seul mot de ce que j'ai dit tout à l'heure, putain !

Je me dégage de sa poigne, et en profite pour me passer la main dans les cheveux. La colère me gagne à nouveau.

- La situation est assez compliquée comme ça, alors, je t'en prie , n'en rajoute pas, dis-je en me massant les tempes.

Ian me regarde, étonné par ma réaction. Il ne dit rien, les yeux durs braqués sur moi. Soudain, une onde de rage me traverse, enflammant mes veines, léchant mes os, me consumant toute entière de l'intérieur. Je serre mes poings jusqu'à ce que mes jointures blanchissent, jusqu'à ce que mes articulations craquent sous l'intensité de l'effort. Mon sang bat dans mes oreilles, me forçant à m'appuyer au mur derrière moi. Je ferme les yeux, vaine tentative pour me calmer et ne pas succomber.

- Aly ? m'interpelle Ian en fronçant les sourcils. Ça va ?

Ma colère me ravage de l'intérieur, renversant et balayant tout autre sentiment sur son passage, tel un tsunami. L'ennui, c'est que je ne sais pas si je suis hors de moi à cause de l'attitude de Ian, ou à cause de tout ce qui est arrivé avec Shane, ou bien les deux...

Les images défilent dans ma tête, de plus en plus vite, créant un genre de kaléidoscope étrange : l'air de profonde satisfaction de Shane ce soir, le dégoût de Ian, la jouissance de Shane, l'incompréhension d'Evannah, ses pleurs et les miens... La bombe à retardement que je suis ne peut plus en supporter davantage et finit donc par exploser à la figure de l'homme qui se tient face à moi.

- Tu crois que je ne suis pas furieuse, moi aussi, que j'en ai rien à foutre ? éructé-je d'une voix tonitruante que je ne reconnais pas. Je suis hors de moi ! J'ai été traitée en paria pendant des mois par ma meilleure amie, à cause de ce que lui a fait, de ce qu'il m'a fait subir ! Pas l'inverse. Je le déteste d'avoir gâché ma vie. Je le déteste d'avoir pris ce qui n'était pas à prendre, et qu'il se soit servi, encore et encore, poursuis-je, incapable d'arrêter le flux de mes paroles. J'ai souffert mille morts sans avoir la possibilité de m'épancher auprès de quelqu'un parce qu'il aurait retourné la situation à son avantage. Il est manipulateur, il aurait su quoi dire pour ça... Alors je me suis tue, et il a continué... jusqu'à ce que je supplie mes parents de déménager pour m'envoyer dans un lycée élitiste pour ma dernière année, prétextant un meilleur dossier pour l'université grâce aux options proposées. Et je suis partie à cent vingt kilomètres de lui, fais-je, un demi-sourire satisfait aux lèvres. Mais j'ai aussi dû m'éloigner d'Evannah, ajouté-je, le sourire en moins. On ne s'entendait pas très bien à cette époque – à cause de son frère, cela dit en passant – mais... partir sans rien lui dire... Elle m'en veut encore au fond d'elle-même : je suis partie sans lui donner d'explications et sans mot d'excuses. Ça m'était impossible, après tout qu'est-ce que j'aurais bien pu lui dire ? Encore des mensonges ?

Je fais les cent pas, intenable. Plus je parle, plus j'épuise la rage qui brûle à l'intérieur. Je laisse les mots sortir de ma bouche comme ils se présentent, ne réfléchissant pas plus avant à l'agencement de mes phrases. Je laisse des années de silence se révéler au grand jour, de la manière la plus crue et honnête qui soit.

- J'avais vécu un enfer pendant des années... Et le revoilà, prêt à reprendre là où il s'est arrêté ! Il parle de mariage, d'enfants... J'ai eu beaucoup de chance dans mon malheur de ne pas tomber enceinte de lui ; si ça avait été le cas... ça aurait été la goutte de trop, fais-je en réprimant un frisson. Mais c'est ce qu'il veut : des enfants, et une maison avec pignons sur rue, reprends-je d'une voix sarcastique. Il dit m'aimer, m'adorer, me vénérer même... ! J'ai souffert à chaque instant passé avec lui, et lui me dit qu'il m'aime ? explosé-je dans un nouvel éclat de voix. Je m'imaginais sur une île déserte, ou dans des vallées espagnoles pendant qu'il me violait – tout plutôt que de penser à ce qu'il se passait à ce moment-là – et lui me dit qu'il veut vivre avec moi ?

Je respire un grand coup en sentant mes mains trembler convulsivement le long de mes flancs. Toutes les horreurs, tous les instants de peur et d'angoisse tournent en boucle dans ma tête, faisant violemment réagir mon corps. Je me mords les lèvres une seconde, reléguant aux oubliettes mon chagrin pour l'heure. Je refuse de pleurer, pas maintenant. J'ai encore besoin de parler.

- Chaque fibre de mon être déteste profondément Shane Williams. Sa présence me révulse, sa voix me hérisse, et plus que tout, son sourire m'écœure. Crois-moi, Ian, toute la colère que tu peux ressentir contre lui n'équivaut pas le dixième de la mienne, fais-je en le regardant bien en face afin qu'il voit mon air enflammé. Shane est un monstre pour moi... mais c'est avant tout une personne malade, dis-je sur un tout autre ton.

L'expression de Ian passe d'un total acquiescement à une profonde confusion en l'espace d'une seconde. Je me rapproche de lui et m'agenouille doucement, ma tête au niveau de ses genoux.

- Shane est une personne malade, répété-je, les yeux dans les yeux. Il est persuadé de son amour pour moi et de mon amour pour lui, parce qu'il en a besoin. Il ne contrôle pas ce qui lui arrive, il n'est pas responsable de son état, de la même façon qu'un cancéreux n'est pas responsable de son cancer. Je sais que ça n'est pas facile à comprendre, ou même à concevoir, ajouté-je en pressant les genoux de Ian en voyant son air pincé. Mais c'est pourtant la vérité. Quand une personne a une tumeur, on la soigne par rayons, chimio et autre. Et bien pour une personne comme Shane, le traitement est différent mais tout aussi long et difficile.

- Aly..., tente de protester Ian.

- Il ne reconnait pas la vérité, le coupé-je d'une voix ferme. Mais maintenant qu'il est revenu dans la vie d'Evannah, elle doit pouvoir retrouver son frère. Ça prendra beaucoup de temps, ça demandera de la patience, mais ça peut marcher. Et un jour, leur relation ressemblera à celle qu'ils ont connue lorsqu'ils étaient enfants. Je ne serai pas celle qui lui enlèvera son frère à nouveau, murmuré-je après un court silence. Je ne peux pas lui faire ça.

Ian me regarde sans broncher, l'air sombre. Je déglutis rapidement après ma tirade, attendant sa réaction...



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Hello ! :) Chapitre électrique, vous ne trouvez pas ? ^^ Oui, je sais c'est vache de couper là, mais j'essaie de faire durer l'histoire étant donné que c'est bientôt la fin ;)

Que pensez-vous des arguments d'Alyssa ? Vous semblent-ils pertinents, acceptables, compréhensibles ? Laissez-moi vos avis sur la question :)

Et n'oubliez pas de voter !

Promis je vous mets la suite rapidement ;)

Bisous les filles !

A. H.


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