Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 22


Evannah

Je suis en train de jongler entre les compresses et les sondes urinaires de la réserve hospitalière, lorsque mon téléphone sonne. Je n'ai pas pour habitude d'y répondre lorsque je suis en service, toutefois je décide de braver cet interdit en voyant le nom de mon frère s'afficher sur l'écran.

- Salut, Shane !

- Salut, sœurette ! Je ne te dérange pas ?

- Non c'est bon, je finis de checker la liste de fournitures à l'hôpital, dis-je en cochant une nouvelle case sur le papier.

- Ah d'accord. Je peux te rappeler plus tard sinon.

- Non, non, t'inquiète. J'ai presque fini.

- OK. Alors, tu te plais toujours autant dans ton boulot ? demande-t-il d'un ton badin.

- Oui, beaucoup, dis-je en souriant. Même si c'est parfois... difficile, fais-je en repensant brièvement à Olivia Patterson.

Je ne retiens pas une légère grimace à ce souvenir.

- Je suis souvent affectée aux urgences en ce moment, mais même sans être au bloc on voit des choses assez trash ! complété-je vivement en balayant ce dernier de mon esprit.

- Du genre ?

Mon frère a toujours été un grand passionné de films d'horreur. Autant dire qu'avoir une sœur travaillant dans un hôpital, qui est directement en contact avec du sang, des plaies purulentes, ou des plaies ouvertes, est un réel bonheur pour lui. Il adore mes anecdotes ; il lui manque juste les images pour aller avec mes détails gores.

- Hier, un homme avec une barre en métal en travers de la jambe a été admis aux urgences.

- Sérieux ?

- Mmh. Il est ouvrier sur un chantier, et dans la matinée d'hier, lui et ses collègues ont mis au point une explosion sur leur terrain de construction. Le seul problème c'est que la quantité d'explosifs était plus conséquente que prévu, et la distance entre lui et le lieu de l'explosion pas assez.

- Wow... Je n'aurais pas aimé être à sa place, rétorque mon frère en sifflant longuement.

- On l'a bien soigné à son arrivée. Il n'a plus souffert dès qu'il a reçu les analgésiques, ajouté-je après un bref éclat de rire.

- Et la barre l'a vraiment traversé de part en part ? reprend-t-il, curieux.

- Shane ! Tu es incorrigible, le grondé-je gentiment.

- Quoi ? Tu me connais...

J'éclate à nouveau de rire.

- Et tu n'es pas allée au bloc pour suivre son opération ?

- Non, je ne pouvais pas. Par contre, j'ai fait sa post-op' dans la soirée. Sa cicatrice risque de se voir pendant quelques années, elle était assez impressionnante, réponds-je distraitement.

- Je t'envie parfois, lance mon frère, très sérieusement. J'aurais dû tenter médecine, au final. Devenir chirurgien m'aurait vraiment plu...

- Pourquoi tu n'essaierais pas ? Rien ne t'en empêche.

- Pff... Moi et les études, ça fait deux, soupire-t-il.

- Pas faux.

Je m'installe sur le tabouret en métal derrière moi avant de reprendre notre conversation.

- Et de ton côté, tu bosses toujours autant ? le relancé-je.

- Tu n'as pas idée...

Mon frère me parle pendant quelques minutes de son dernier projet en cours de réalisation. Je lui demande une nouvelle fois s'il aura occasion de venir nous rendre visite, mais sa réponse reste inchangée pour l'heure : « Trop de responsabilités, trop de personnes qui comptent sur lui ». Je ravale un soupir de frustration devant son énième refus, puis me concentre à nouveau sur le fil de la discussion. Le temps passe, sans que je ne me soucie de mon absence prolongée des urgences. Mon temps de pause allait débuter après tout. Alors mon frère et moi parlons de tout et de rien, passant de nos boulots respectifs, à nos sorties entre amis. C'est à ce moment-là que, sans m'en rendre compte, je dérape.

- J'arrive donc dans ce bar, j'y retrouve quelques-uns de nos amis, à Garrett et moi, et tout d'un coup Alyssa se tient là, elle aussi, et...

- Alyssa ? Alyssa Gates ?

Un lourd silence s'installe une fois que je réalise mon erreur. L'espace d'un instant, j'ai oublié à qui je m'adressais... Mon cœur tambourine dans ma poitrine, soudain j'ai la gorge sèche et les mains moites. Non, mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?!

- Euh... je... oui, balbutié-je d'une toute petite voix.

Silence à l'autre bout du fil.

- Elle... elle vit ici, à Chicago comme moi..., fais-je, honteuse. Je n'aurais pas dû t'en parler, je suis désolée.

- Non, euh... c'est rien, tu sais. Euh... (raclement de gorge) tu lui as reparlé ?

- Très peu, dis-je rapidement. On s'est croisées et à chaque fois, ou presque, on s'est engueulées...

- Je vois.

J'essuie mes mains sur mon pantalon de travail. Mon genou tressaute malgré moi tant je suis nerveuse.

- Qu'est-ce qu'elle fait à Chicago ? reprend Shane après une courte pause.

- Elle étudie. Elle est en master de psychologie, je crois. On n'est pas redevenues amies, ajouté-je d'une voix atone, pas après tout ce qu'il s'est passé...

- Je sais. Je sais... Hum (nouveau raclement de gorge) je dois te laisser. J'ai... j'ai du travail qui m'attend.

- Non, Shane, attends. Je suis désolée...

- C'est rien, t'inquiète. Je dois vraiment y aller. Je te rappelle à la fin de la semaine, promis, dit-il distraitement.

- Mais...

Il a déjà raccroché. Je fixe bêtement mon téléphone, imaginant une toute autre issue à cette conversation. Si je ne m'étais pas montrée aussi... distraite, tout ceci n'aurait pas eu lieu. J'ai merdé dans les grandes largeurs là. Je pousse un profond soupir. Si je m'écoutais, je me donnerais des baffes !

Ne te gêne pas.

Je grogne de frustration. Je rejette ma tête en arrière, ferme les yeux, et inhale par le nez. Puis je me redresse et me reprends, me promettant d'arranger les choses avant que Shane ne déprime à nouveau. Le seul souci, c'est que je n'ai pas encore la moindre d'idée de ce que je vais pouvoir faire... Il faut que je sorte d'ici avant tout, et que je finisse mon service. Je regarde l'heure sur mon téléphone : si je reprends mon service maintenant, je peux être chez moi dans moins de deux heures. Et une fois rentrée, je parlerai avec Garrett. Il pourra m'aider, trouver une solution avec moi... et me réconforter aussi. Je prends mon courage à deux mains avant de tourner la poignée de la porte et de me diriger vers le premier étage.

Ce n'est que trois jours plus tard seulement que je parviens à joindre mon frère.

En rentrant chez moi ce soir-là, j'étais dans tous mes états. Je faisais les cent pas dans mon appartement, ruminant mes idées noires et haïssant ma bêtise. Lorsque Garrett est enfin arrivé, je me suis jetée sur lui, l'implorant de m'aider à me sortir de ce pétrin. C'est dans un état à la limite de l'hystérie – et à grand renfort de larmes – que j'ai tenté de lui exposer la situation. Inutile de dire qu'il n'avait rien compris à mes balbutiements jusqu'à ce que je respire à fond et reprenne le tout depuis le début... Une fois que j'ai clarifié la situation, Garrett m'a bercée contre lui en me répétant inlassablement que je n'avais rien fait de mal, et que Shane n'était plus le même qu'il y a sept ans. Il était convaincu que mon frère allait bien ; certes cette nouvelle avait dû le remuer un peu, mais il semblait être passé à autre chose depuis bien longtemps.

« Bébé, ton frère va bien, je te l'assure, m'a-t-il garanti d'une voix fervente. Il mène parfaitement sa barque aujourd'hui ; apprendre qu'Alyssa habite la même ville que toi ne change rien pour lui. »

A ce moment précis, je me suis davantage blottie contre son épaule, préférant qu'il n'aperçoive pas l'air peu convaincu sur mon visage. Je ne pouvais m'empêcher de penser que moi aussi je n'étais plus la même qu'il y a sept ans, et que j'allais bien mieux également, il n'empêche que la présence d'Alyssa dans ma vie me bouleverse. Elle ne fait pas seulement que me remuer, elle me chavire. Notre amitié était puissante, de même que notre influence mutuelle, tout comme l'amitié qui liait Alyssa et mon frère l'était aussi. Partant de ce principe, pourquoi est-ce que je serai plus affectée par son retour que Shane ? Lui aussi doit être bouleversé... Et j'ai balancé cette nouvelle de manière anodine ; pire, je la lui ai annoncée par inadvertance.

J'ai fini par me calmer dans les bras de Garrett, petit à petit, malgré mon sentiment de culpabilité. Après cela, j'ai à nouveau tenté de joindre Shane, encore et encore, jusqu'à ce que j'aille me coucher. La première nuit a été la plus difficile : je ne parvenais pas à trouver le sommeil, me tournant et me retournant dans mon lit. Plus d'une fois, j'ai épié mon téléphone, m'assurant que je n'avais pas manqué d'appels... Le lendemain, j'ai rappelé mon frère dès sept heures du matin. Pas de réponse. Je lui ai envoyé trois SMS dans la même matinée, lui demandant de me rappeler. J'ai patienté jusqu'au soir, imaginant une montagne de travail ou une panne de réseau qui l'empêchait de me recontacter... tout en dehors du fait qu'il cherchait visiblement à m'éviter...

Le deuxième jour, j'ai craqué et téléphoné à ma mère. J'ai prétexté vouloir prendre de ses nouvelles avant de lui demander franco si elle ou mon père avait récemment eu des nouvelles de Shane. Elle m'a répondu que non, pas depuis le week-end précédent ce qui n'avait rien d'étonnant. Après cet appel, je me suis accordée quelques heures de répit avant de harceler à nouveau Shane, alternant SMS et coups de fil. Dès mon deuxième appel, je suis tombée directement sur son répondeur. Je me suis rongée les sangs pendant ces deux jours, incapable de penser à autre chose qu'aux conséquences de ma bévue. Je ne dormais plus, ne mangeais plus... je suis allée au travail et ai effectué mes missions sur pilotage automatique. Garrett a commencé à s'inquiéter de mon état, me sommant d'avaler au moins un bol de soupe le midi et le soir. J'ai fini par m'y résoudre pour lui faire plaisir. Mais le cœur n'y était plus, je me sentais amorphe. J'étais folle d'angoisse ce qui me nouait l'estomac et me comprimait la poitrine. Je ne pensais plus qu'à une chose : l'attitude de Shane quand Alyssa est partie. Par ma faute, la situation allait à nouveau dégénérer...

C'est ce pourquoi j'ai été si surprise de voir le nom de mon frère s'afficher sur mon téléphone le troisième jour.

- Allô ?!

- Evannah ? fait sa voix à l'autre bout du fil.

- Shane ! Tu me rappelles enfin ! Ecoute, je suis vraiment, vraiment désolée. Je n'aurais jamais dû te l'annoncer comme ça, je n'y pensais pas. C'est sorti tout seul... En fait je n'aurais jamais dû te le dire tout court. Je me suis montrée stupide et indélicate et...

- Dis-moi, est-ce que tu as respiré un seul instant depuis ces... trente dernières secondes ? m'interrompt mon frère d'un ton sarcastique.

- Je suis désolée, répété-je d'une voix contrite.

- Je sais que tu l'es, Evannah, soupire-t-il. Et je ne t'en veux pas. Je t'assure, ça va. Arrête de te flageller, maintenant.

- C'est vrai, tu ne m'en veux pas ?

- Non, je te le jure. Tu peux arrêter de t'excuser et d'inonder mes messageries, répond Shane avec un petit rire.

- Pourquoi tu ne m'as pas répondu plus tôt ? demandé-je, un peu boudeuse.

- Bon, après ton appel j'étais un peu secoué... Mais le lendemain, alors que j'allais te rappeler suite à tes nombreux messages inquiets, j'ai fait tomber mon téléphone. Le micro était endommagé et quelques fonctions se sont mis à buguer, alors je suis allé le faire réparer chez un de mes potes. Il me l'a rendu il y a une demi-heure à peine, conclut-il doucement.

- Tu aurais pu me contacter depuis un autre portable...

- Je ne connais pas encore ton numéro par cœur, se défend-il.

- Ah..., dis-je à court de mots.

- Ecoute, je te promets que je ne te ferai plus jamais cette frayeur-là, reprend Shane après une pause. J'ai bien senti que tu t'inquiétais beaucoup pour moi...

- J'avais peur que tu ne vives très mal cette nouvelle, confessé-je.

- Je sais, sœurette. Mais rassure-toi, je vais bien. Qu'Alyssa soit à Chicago n'est pas un problème, et si tu veux reprendre contact avec elle, je n'y vois aucun inconvénient, tu sais.

- Je ne sais pas...

- Ecoute, fais ce que tu veux, sœurette, tu es une adulte, reprend mon frère et je sens qu'il sourit au téléphone. En tout cas, pour me faire pardonner de l'inquiétude que je t'ai causée, je tenais à t'inviter chez moi, le week-end de ton choix. Il est temps qu'on se retrouve.

- C'est une superbe idée, Shane ! Je vais y réfléchir, m'exclamé-je en souriant à mon tour.

- J'espère que tu me rendras la pareille, ajoute-t-il.

- Tu voudrais ? m'enthousiasmé-je à cette idée.

- Evidemment, sœurette ! J'ai hâte même.

- Alors marché conclu ! lancé-je, aux anges.

- Cool. Il faut que je te laisse, sœurette, j'ai du travail qui m'attend. Je t'embrasse, Evannah.

- Salut, Shane. Bisous !

Nous raccrochons en même temps. En reposant mon portable, je me sens extrêmement légère, comme si le poids qui reposait sur mon estomac s'était envolé. Je me sens mieux, je vais pouvoir enfin respirer !


******************

Bonsoir à vous ! Oups, Evannah a fait une gaffe - encore ;) 

Mais que pensez-vous de la réaction de Shane dans ce chapitre ? Etrange, pas étrange... ? Dites-moi tout !

Votez et commentez pour ce chapitre :)

La suite lundi ou mardi, en attendant je vous souhaite un bon dimanche <3 Bisous A. H.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro