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Chapitre 14


Bonjour tout le monde ! On se retrouve avec le quatorzième chapitre aujourd'hui :) J'ai ajouté cette chanson en média afin que vous puissiez l'écouter ou la réécouter en même temps que vous lirez.

Pas mal d'émotions dans ce chapitre et des bribes de réponses à vos questions...

Bonne lecture ! Et merci de voter et commenter, ça me fait vraiment très plaisir <3

A. H.


********************


Alyssa

Je repasse en boucle les paroles d'Evannah dans ma tête, me répétant encore et encore que tout est fini entre nous.

« Nous ne sommes plus amies »...

La douleur est omniprésente, annihilant mes sens et toute sensation dans mon corps. Je reste prostrée, assise sur le muret du bar, et j'attends. J'attends que ma respiration s'apaise, que mes mains cessent de trembler convulsivement, et que ma souffrance disparaisse. Vœu inutile, elle ne me quittera jamais. Elle ne m'a jamais quittée d'ailleurs, elle était juste reléguée dans un coin de ma tête et de mon cœur ces dernières années, se manifestant à de rares occasions comme à mon anniversaire, au sien, ou à Noël... Tous ces événements que j'aurais tant voulu passer avec elle comme avant.

J'ai l'impression de tomber, de tomber encore, aspirée par un puits sans fond. Seule ma chute me semble réelle, le reste me semble comme déconnecté. Déconnecté de moi-même ; seules ma souffrance et ma chute vertigineuse n'ont de sens.

Comment en sommes-nous arrivées là ? Et pourquoi ne veut-elle pas écouter ce que j'ai à lui dire ?

- Alyssa ?

La voix de Ian résonne à mon oreille, mais je ne tourne pas la tête à son approche. Je n'ai pas envie de lui parler, ni à personne d'autre à part elle.

Mais elle ne reviendra pas.

- Hé, ne pleure pas, Bébé, ajoute-t-il en s'asseyant à mon côté.

Des larmes silencieuses que je n'avais pas remarquées coulent effectivement le long de mes joues. J'essuie lentement leurs traces même si d'autres larmes maculent à nouveau mon visage. Ian se saisit d'une de mes mains et la frictionne vigoureusement pour la réchauffer.

- Tu as tout écouté ? finis-je par lui demander d'une voix neutre.

Il ne me répond pas, mais je n'ai pas besoin de sa confirmation pour savoir qu'il se tenait derrière la porte du bar. Ian semble être quelqu'un de curieux de nature, il ne pouvait pas louper une occasion de mieux me cerner. Je ne doute pas un seul instant que lui et mes amis ont remarqué ma réaction plus que bizarre lors du karaoké, toutefois mes amis ont préféré respecter mon intimité. Je pousse un léger soupir. Ian sort une cigarette de la poche intérieure de sa veste et l'allume.

- Tu fumes ? lui demandé-je par curiosité.

- De temps en temps, surtout en soirée. Et toi ?

- Je fume, lui dis-je en m'emparant de son paquet.

J'allume une cigarette et inhale profondément une première bouffée de nicotine. Nous ne parlons plus pendant quelques instants, tirant nos lattes chacun de notre côté. Etrangement, la présence de Ian m'apaise un peu. Je finis par me tourner vers lui et entre en contact avec son regard doux et sérieux à la fois.

- Tu as des questions ? lui fais-je d'une voix calme.

- Des tas, répond-il du tac au tac, mais je ne crois pas que ce soit le bon moment pour en parler.

- Vraiment ?

- Tu es bouleversée et frigorifiée, je préférerais que l'on rentre au chaud, lâche Ian en tentant de se relever.

- Non, attends, lui dis-je en le retenant. Restons encore un peu dehors. Je ne suis pas... encore prête à y retourner, confessé-je.

- Parce qu'elle est encore là ?

- Parce que, comme tu l'as si bien fait remarquer, je suis bouleversée. Inutile que mes amis me voient dans cet état.

Ian hoche la tête et passe un de ses bras autour de mon épaule. J'appuie ma tête dessus, observant la nuit noire qui nous fait face.

- Pourquoi est-ce qu'elle t'en veut autant ?

A son ton pressant, je devine que Ian ne parvenait plus à retenir sa curiosité. Un faible sourire étire la commissure de mes lèvres. Même dans un moment aussi difficile, son cran me plaît.

- C'est compliqué. Mais pour résumer, disons que j'ai merdé, mais je pense que je n'étais pas la seule à avoir merdé dans cette histoire... J'ai mis du temps à m'en convaincre, mais aujourd'hui je crois vraiment que je ne devrais pas porter la responsabilité pleine et entière de ce qu'il s'est passé.

- Et qu'est-ce qu'il s'est passé ? insiste Ian.

Là, je me tais, préférant ne pas dévoiler toute cette merde à un quasi-inconnu avec qui j'échangeais des pelles il y a à peine une heure.

- Cette fille, elle a dit quelque chose à propos de son frère, comme quoi tu le lui aurais volé, me relance Ian en cherchant mon regard.

Je concède à le regarder dans les yeux, un peu étonnée qu'il mette droit dans le mile. Mon impression sur Ian se confirme : non seulement c'est un beau gosse, mais il est aussi très intelligent et intuitif. Ian me scrute, sérieux et concentré, attendant que je formule à haute voix ce dont il a déjà parfaitement conscience.

J'humecte mes lèvres, soudain sèches.

- Ian... je... on en reparlera une autre fois, finis-je par bégayer, ne sachant plus où me mettre. Je n'en parle jamais et... enfin, je préférais le faire une fois que je me sentirai prête, tu comprends ?

Ian crispe la mâchoire et ferme les yeux. Je ne sais pas s'il est en colère parce que je refuse de lui parler maintenant, ou parce que je n'ai confirmé qu'à demi-mots ses inquiétudes. Lorsqu'il se met à serrer le poing de sa main libre, je comprends que c'est la seconde option qui l'a emportée. Je me crispe légèrement, peu habituée à ce genre de situation. En fait, je n'ai jamais connu ce genre de situation puisque je ne me suis jamais confiée à qui que ce soit.

Ian sent mon changement d'attitude, il jauge ma réaction de son regard pénétrant. Il lutte contre sa rage contenue, je le sens. Mue par une impulsion soudaine, je monte ma main jusqu'à sa joue pour la caresser tendrement. Je lui souris gentiment, afin de le calmer, et je sens que Ian renverse sa tête sur ma main, intensifiant notre contact physique.

- Tout va bien, lui murmuré-je. Je vais bien.

Ian rouvre les yeux, scrute mon visage afin d'y déceler un mensonge, puis finit par hocher la tête lorsqu'il n'en trouve aucun. Je m'apprête à retirer ma main de son visage, un peu étourdie par cet échange tellement inhabituel, quand il tourne sa tête et embrasse l'intérieur de ma paume. Je ferme à mon tour les yeux, savourant la tendre caresse de ses lèvres. Je ne suis vraiment pas habituée à ce que la tendresse s'immisce dans mes relations avec les garçons. Je ne m'écarte jamais de notre jeu de séduction, et eux non plus, mais là... Avec Ian, cela ne semble pas déplacé, au contraire je découvre que j'apprécie la tendresse et la douceur dont il fait preuve à cet instant.

Je n'ai jamais supporté que l'on me traite comme étant en sucre ou fragile, pas même quand j'étais enceinte. Je ne supporte pas le côté doucereux des relations car j'estime que c'est une insulte à mon indépendance et à ma force de caractère. Mais là, tout de suite, l'attitude de Ian est exactement celle dont j'ai besoin...

Nous nous regardons tendrement, un sourire de connivence sur nos lèvres, puis je me penche sur sa bouche et lui donne un doux baiser. Nous ne nous chauffons pas, nous restons très sages et disciplinés le temps de notre étreinte.

- Merci, lui dis-je tout contre ses lèvres. Tu es un véritable gentleman, ajouté-je, un peu taquine.

- Ça m'arrive parfois, admet-il, le regard brillant. Mais n'y prends pas trop goût, je ne compte pas l'être trop souvent non plus.

Je ris devant cette dernière remarque, soulagée que nous revenions en terrain connu. Toutes ces émotions m'ont retournée, je ne sais plus où j'en suis. Il faut que je me ressaisisse, et le retour de notre ton badin va m'y aider.

- Du moment que tu ne l'es pas au lit, ça me va, reprends-je avec un sourire malicieux.

Son regard s'enflamme.

- Absolument pas, dit Ian très sérieusement.

- Bien, lui fais-je en gloussant.

Ian me fait un clin d'œil puis redevient sérieux.

- Tu veux y retourner ? me demande-t-il en désignant le bar du menton.

Mon sourire s'efface un peu. Je prends deux minutes pour y réfléchir calmement. Je sais parfaitement que je dois y retourner, mais je m'accorde un moment pour jauger mon état. Mes yeux sont à nouveau secs, mes tremblements ont cessé, et ma voix est plus assurée.

- Oui, on peut y aller, réponds-je à Ian, après mon inspection.

- OK, mais une fois à l'intérieur, tu ferais quelque chose pour moi ? me demande-t-il avec un sourire en coin.

- Quoi ?

- Chante à nouveau.

Je le regarde, interloquée.

- Pas pour moi, bien que ton petit show de tout à l'heure m'a énormément plu, rectifie-t-il en me couvant des yeux. Tu étais... splendide. Mais cette fois-ci, j'aimerais que tu chantes pour toi.

- Pour moi ? Je ne comprends pas.

- Fais comme elle, comme..., s'interrompt-il, ne connaissant pas le nom de mon ancienne meilleure amie.

- Evannah.

- Evannah. Elle a chanté en pensant à toi tout à l'heure, ça se voyait. Elle voulait te faire passer ses sentiments.

- Et alors ? fais-je, un peu suspicieuse.

- Alors j'estime que ce serait un juste retour des choses que tu lui rendes la pareille, conclut Ian dans un sourire satisfait.

- Je ne sais pas, ça risque de...

Mais je ne termine pas ma phrase car la bouche de Ian couvre la mienne. Et le baiser qu'il me donne n'a rien à voir avec celui que l'on a échangé plus tôt. Celui-ci est torride, enfiévré et passionné. Sa langue force le passage de mes lèvres, s'enroule sur la mienne, tandis que ses mains descendent sur mon corps, allumant un incendie sur ma peau. Je gémis lorsqu'il se sépare de moi.

- Je ferai tellement mieux, une fois que tu auras chanté sur cette scène, me dit-il de sa voix gutturale. Fais-le.

- D'accord, acquiescé-je d'une voix fluette, encore sous l'effet de son baiser.

Ian sourit, très fier de lui.

- Allez, en piste, Bébé, m'encourage-t-il en me menant à l'intérieur.


Ian m'entraîne directement à l'étage, et ne s'arrête qu'une fois que nous sommes postés devant l'ordinateur. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à Evannah, sentant sa présence dans mon dos. Elle est à la même table que tout à l'heure, Garrett la serre dans ses bras et lui chuchote quelque chose à l'oreille qui la fait rire. Puis elle se tourne vers une de ses amies et se lance dans une discussion animée. Pas un seul regard ne dévie dans ma direction ; elle sait que je suis là mais elle m'ignore, comme n'importe quel autre quidam dans ce bar. Une chape de fatigue et de dépit s'abat sur mes épaules. Ian sent mon changement d'humeur, ce qui le pousse à tourner mon visage vers lui.

- Oh non, tu ne vas pas te dégonfler, me prévient-il en enserrant mes épaules. Tu vas aller chanter, pas pour elle mais pour toi.

Son regard est ferme et déterminé. Je n'ai pas le choix ; même si je tentais de m'échapper, son air me fait parfaitement comprendre qu'il me rattraperait et me trainerait de force sur la scène. Dans d'autres circonstances, ça aurait pu m'exciter, mais là...

Voyant mon attitude dubitative, ses traits s'apaisent.

- Alyssa, ça va bien se passer. Ce n'est qu'une chanson. Je sais que c'est difficile pour toi, mais ça va te libérer, en quelque sorte, m'assure Ian avec un sourire en coin.

Je sais qu'il a raison, une part de moi le sait et est complètement en accord avec lui. Mais l'autre part, elle...

- J'ai peur d'empirer les choses, confessé-je dans un filet de voix.

Bon sang, j'ai horreur de me montrer vulnérable devant les autres, mais plus encore devant lui. Comment vais-je le ramener chez moi après ça ?

- Tu crois sincèrement que la situation peut être pire ? me taquine-t-il. Franchement, Bébé, pire que ça tu meurs.

Ian se moque de moi, cependant je ne peux m'empêcher de rire moi aussi. Cette situation frise vraiment le ridicule, presque l'absurde quelque part. Soudain, ma détermination se réveille, reléguant ma peur aux oubliettes. J'ai vraiment envie, même besoin de m'exprimer.

Moi aussi, je suis abattue, en colère et dévastée de chagrin. Moi aussi, j'ai souffert. Et j'ai le droit de le faire savoir. Ian sourit face à mon air résolu. Il me serre la main, m'insufflant un peu de sa force et de sa ténacité, puis il s'éloigne en direction du mur opposé. Il s'y adosse et ne dévie jamais son regard du mien. Après quelques secondes, je pivote et touche l'écran tactile. Je fais défiler les playlists, m'arrêtant sur quelques titres prometteurs, puis je tombe sur la chanson.

Je n'aurais pas pu trouver mieux...

J'ajoute la chanson à la playlist actuelle et j'attends patiemment mon tour. Au bout de deux morceaux interminables et larmoyantes, je peux enfin me saisir du micro.

- Salut, articulé-je rapidement dedans. La prochaine chanson est dédicacée à une personne présente ici ce soir. Elle se reconnaîtra, ajouté-je en vrillant mon regard sur Evannah lorsque je prononce ces mots.

Elle déglutit, les yeux agrandis par la stupeur ; Garrett, à son côté, fronce intensément les sourcils, manifestement mécontent.

Rien à foutre.

Un petit sourire suffisant naît sur mes lèvres lorsque les premières notes de Somebody that I used to know retentissent.

Tout le long de la chanson, je regarde Evannah et me laisse submerger par les émotions qu'elle m'inspire. Je suis choquée de découvrir que la colère prédomine, ce qui influence mon timbre de voix, le rendant plus rauque et plus fort à la fois. Certains souvenirs douloureux ressurgissent dans ma tête : le jour où j'ai vu, pour la première fois, un sentiment de trahison habiter ses yeux lorsqu'elle les posait sur moi ; la semaine où elle m'a ignorée complètement, trop focalisée sur son amertume à mon égard ; et enfin, le jour où elle s'est définitivement détournée de moi dans un grand éclat de voix...

J'ai ma part de responsabilité dans tout ce qui est arrivé, mais elle aussi. Evannah n'a rien vu, rien compris... ou plutôt elle a préféré ne rien voir et ne rien comprendre, écoutant sans doute les mensonges dégoulinants de son frère, m'accusant de tous les maux. Elle m'a laissée tomber, préférant son horrible frère à moi.

« Je serai ta sœur, à présent », m'avait-elle dit un jour, dans une autre vie me semble-t-il.

Menteuse. Même moi je n'ai pas abandonné ma propre sœur, aussi irritante et décevante soit-elle. J'arrive au bout de la chanson, déclamant le dernier refrain avec une intensité et une authenticité égales, sinon supérieures à celles de Gotye.

But you didn't have to cut me off

Make out like it never happened

And that we were nothing

And I don't even need your love

But you treat me like a stranger

And that feels so rough

You didn't have to stoop so low

Have your friends collect your records

And then change your number

I guess that I don't need that though

Now you're just somebody that I used to know

Quand la chanson est terminée, Ian est le premier à applaudir, vite suivi par toutes les personnes présentes à l'étage. J'entends même quelques sifflements qui proviennent de l'étage en dessous. Je pose le micro calmement et exagère ensuite une révérence pour mon public. Evannah reste comme tétanisée sur sa chaise, le regard braqué sur le mien. Pour une fois, je ne parviens pas à déchiffrer son expression, elle qui est, pourtant, un tel livre ouvert. Je m'approche rapidement de sa table, avant de perdre tout courage, et me poste devant elle. Mon ancienne meilleure amie lève sa tête vers moi afin de continuer à croiser mon regard.

- Tu n'es pas la seule à avoir souffert, lui dis-je durement après une pause. Tu ne sais absolument pas à quel point j'ai souffert. Tu n'as jamais voulu l'entendre...

Ma voix fléchit sur la fin, mais je me ressaisis rapidement. Son front se plisse à ma dernière remarque. Elle ne comprend pas. Encore aujourd'hui, elle refuse d'ouvrir les yeux. Je prends une profonde inspiration en tentant de me raisonner. Je n'arriverai à rien pour l'instant ; de plus, ce n'est vraiment pas l'endroit pour en parler à cœur ouvert.

- Laisse tomber, lui fais-je voyant qu'elle s'apprête à ouvrir la bouche. Ce n'est pas le moment, ajouté-je en regardant significativement autour de moi.

Evannah suit mon regard, puis ferme la bouche, frustrée. Je décide de la laisser fulminer dans son coin, et me dirige vers mon groupe d'amis.

- Tu as assuré ma grande, me déclare Lauren lorsque je m'assieds à son côté.

- Tu étais carrément... bandante, je crois que c'est le mot juste, ajoute Dylan avec un sourire en coin.

- Bandante ? lui fais-je en arquant un sourcil.

- Roh, ne fais pas ta mijaurée, tu vois ce que je veux dire, me déclare-t-il en haussant les épaules.

- Je crois comprendre oui, dis-je en m'esclaffant.

- Ne sois pas triste, chérie, il ne pourra jamais rien se passer entre nous, ajoute Dylan en exagérant une mimique de regret.

Je ris de plus belle ; Dylan et moi ne risquons certainement pas de sortir, ou de coucher ensemble étant donné que... et bien, c'est Dylan, l'un de mes amis les plus proches. Et moi, je suis l'une de ses amies les plus proches.

Une pression s'exerce sur mes épaules lorsque Ian y passe son bras en s'asseyant sur la banquette avec moi. Ses yeux me sourient, emplis de malice.

- Pas touche, mon pote, dit-il à Dylan sans me quitter des yeux pour autant. Elle est à moi.

Je hausse un sourcil. Dylan lève les bras dans un geste d'abandon, sourit, puis se dirige vers le baby-foot, où Bryan est déjà lancé dans une partie survoltée à grand renfort de cris. Je ris sous cape en observant les garçons s'adonner à leur jeu purement masculin, puis je me tourne face à Ian. Il me scrute intensément de ses beaux yeux gris.

- Comment tu te sens ? me demande-t-il.

- Bien, je crois, lui réponds-je avec un petit sourire. Merci pour ton idée, tu avais raison, ça m'a fait du bien.

- Tout le plaisir était pour moi, m'assure-t-il en se penchant vers moi.

Les effluves de son odeur m'enivrent ; je me demande si cette odeur masculine est due à son parfum ou bien si c'est une fragrance naturelle... J'attrape le col de sa chemise afin de l'attirer davantage vers moi.

- Comment vais-je bien pouvoir te remercier ? susurré-je à son oreille.

- J'ai bien quelques idées, me répond-il sur le même ton.

Son regard est de braise, et je suis sûre à au moins 200 % que le mien l'est aussi. J'ai très chaud tout à coup.

- Trouvez-vous une chambre, par pitié, braille Sara à notre adresse.

Je détourne mon regard de celui de Ian, le temps de fixer mon amie en lui faisant un doigt d'honneur. Elle s'esclaffe à gorge déployée avant de s'intéresser à nouveau au match de foot miniature des garçons. Je me retourne vers Ian, qui ne m'a pas quitté des yeux, même si un léger sourire ironique est apparu sur son visage depuis tout à l'heure.

- Quoi ? Mes amis ont besoin d'être recadrés de temps en temps, lui déclaré-je le plus sérieusement possible. Sinon, ça devient vite l'anarchie.

Un rire tonitruant s'échappe de ses lèvres, et je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait de l'effet...

- Tu viens de t'autoproclamer chef de ton groupe, là, me dit-il entre deux éclats de rire.

- C'est si drôle que ça ?

- Dans le sens où c'est tellement évident que ça en devient risible.

- Wahou, ta phrase n'avait aucun sens, lui fais-je les yeux ronds.

- C'est ce que je ressens pour toi, là en ce moment, qui n'a aucun sens, réplique Ian sur un ton suave.

Oh, on recommence à jouer...

Une vague de chaleur et de désir me transperce, me faisant oublier la parenthèse incongrue que nous venons d'échanger. Je fixe intensément l'Adonis à mon côté, le laissant faire le premier pas. Comme s'il pouvait effectivement lire dans mes pensées, Ian se rapproche de moi et finit par plaquer ses lèvres sur les miennes. Je lui rends un baiser torride, y insufflant tout le désir et l'excitation que je ressens pour lui. Ian semble parfaitement comprendre le message – à moins que ce ne soit le fait qu'il ressente exactement la même chose que moi – et penche ma tête en arrière afin d'intensifier notre baiser. De légers ronronnements montent de ma gorge, et j'agrippe des mèches de ses cheveux pour prolonger ce moment.

Nous sommes toutefois vite interrompus par Rachel, Dylan et Bryan qui se mettent à nous siffler et nous huer de tous leurs cœurs. Je me sépare de Ian et les foudroie du regard : mais quelle bande de connards, ils ne voient pas que je suis en train de conclure là ! Mes trois imbéciles d'amis se mettent à glousser en voyant mon regard meurtrier, visiblement pas du tout atteints par ma technique d'intimidation. Je fais la moue et réfléchis à un stratagème de vengeance pour plus tard...

- Allons-nous en, chuchote Ian d'une voix chaude dans mon oreille.

Il ne m'a jamais paru plus sexy qu'en cet instant, prêt à me supplier de poursuivre nos ébats dans un lieu plus intime. Ses lèvres sont un peu enflées suite à notre baiser et à mes mordillements, et ses yeux sont enflammés de désir. Je ne peux m'empêcher de sourire de satisfaction devant son air ; au fond de moi, je me sens aussi soulagée de constater que les événements de ce soir ne l'ont pas fait fuir, et que son attirance pour moi n'a en rien été refroidie.

Je tends ma main à Ian, qu'il serre en retour, puis nous nous levons afin de saluer nos amis respectifs avant de filer à l'anglaise. Mes amis me charrient lourdement lorsque je viens leur dire au revoir, ce qui vaut à Bryan un coup dans le dos et à Dylan une claque derrière la tête. Quant aux filles, je les regarde de haut et finis par leur tirer la langue.

- Vous êtes jalouses, avouez-le les filles, leur fais-je les interrompant leurs gloussements d'écolière

Elles me dévisagent, sans dire un mot, et je sens que ma première phase de vengeance vient juste d'être menée avec brio. Je leur fait un grand sourire puis tourne les talons devant leur air renfrogné. Je rejoins Ian près des escaliers. Il se saisit à nouveau de ma main, mais avant de partir je me tourne vers la salle afin d'y chercher des yeux Evannah. Elle est toujours à la même place que tout à l'heure, et ses yeux sont déjà plantés dans les miens. Je lui fais un petit signe de la main en murmurant un « salut » ; elle me rend mon geste avec un sourire hésitant.

C'est déjà mieux que rien. On progresse.

Je me détourne et regarde Ian dans les yeux ; il me sourit gentiment, témoin de notre échange, et porte ma main à ses lèvres. Il embrasse délicatement la naissance de mes doigts, ce qui se répercute directement dans le creux de mon ventre. Wahou.

- Allons-y, lui fais-je d'une voix pressante en le tirant par la main.

Il me sourit, et cette fois-ci la tendresse a disparu, laissant place à un instinct plus carnassier et enjôleur. Il hoche la tête et me mène dehors où nous partons en direction de mon appartement.


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