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Chapitre 13



Alyssa

Je m'écroule en comprenant que cette chanson m'est destinée, qu'Evannah l'a choisie pour me faire passer un message. Je la reçois en plein cœur, tel un coup de lame qui me broierait les entrailles, m'écraserait le cœur, et ôterait tout souffle de vie de mes poumons. Lorsqu'elle entame le refrain, et que je pensais que plus rien ne pouvait davantage me faire souffrir, je discerne des larmes s'accumuler au coin de ses yeux. Des larmes de rage, mais aussi de désespoir et de tristesse. Je ne parviens pas à comprendre comment je reste assise sur ma chaise, alors que tout mon être semble se fissurer une nouvelle fois, emportant toute source de vie, tel un tsunami ravageant une population. La pression à l'arrière de mes yeux devient insoutenable au fur et à mesure que la chanson avance.

 Evannah me fixe avec intensité, déversant dans la musique toute la souffrance et la colère qu'elle a ressentie ces dernières années. Son chant est déchirant d'intensité et d'authenticité ; tout autour de moi, les bruits de fond se sont tus, faisant place à un silence respectueux, témoin du déchirement d'une personne. Je m'empêche de pleurer, serrant mes mains sur mes genoux au point de me faire mal. Une douleur physique est toutefois préférable à cette meurtrissure dans mon cœur.

La chanson touche à sa fin, et une larme s'échappe des yeux d'Evannah, roulant lentement sur sa joue, lorsqu'elle chante d'une voix chuchotée « Who do you think you are », ultime parole de ce chant. La musique s'arrête, et un court silence s'installe avant de laisser place à une standing-ovation. Une vague de personnes se lèvent, acclamant très fort mon ancienne meilleure amie. Cette dernière baisse la tête et s'enfuit en direction des escaliers. Garrett la rattrape, tentant de la prendre dans ses bras, mais elle résiste et repousse farouchement son étreinte. Evannah lui dit quelques mots, et après quelques secondes, Garrett la laisse partir, visiblement frustré de ne pas avoir pu la retenir. Je me lève, ne prêtant aucune attention au monde autour de moi, et me dirige moi aussi vers la sortie. Garrett m'intercepte.

- Non, n'y vas pas Aly, me dit-il en croisant les bras. Tu vas empirer les choses.

- Je dois lui parler, dis-je d'un air buté.

- Non, rétorque-t-il catégorique cette fois.

- Je ne peux pas la laisser partir comme ça ! crié-je, impuissante. Je dois au moins essayer, Garrett. A moi aussi, elle me manque.

Garrett m'observe, peu sûr de savoir quelle attitude adopter. Je lui prends le bras.

- Je sais qu'elle est en colère contre moi, ce que je comprends parfaitement, mais il faut que l'on se parle, elle et moi. Qu'elle le veuille ou non.

Je vois dans ses yeux qu'il est d'accord avec moi sur le sujet. Je presse davantage son bras, et Garrett cède. Je me précipite à la suite d'Evy, prête à tout pour lui faire entendre raison...



Evannah

Je n'aurais jamais dû chanter cette chanson devant tout ce monde. Vu l'état dans lequel cela m'a mise, ce n'était clairement pas une bonne idée. Je me sens encore plus mal qu'avant le karaoké ; je ne contrôle plus les tremblements de mon corps, ni mon souffle heurté.

Je m'arrête au pied du muret qui fait face au bar, et je me remémore cette soirée catastrophique. Garrett voulait m'emmener boire un verre et retrouver des amis dans ce bar, et c'est son air de chien battu qui m'a décidée à le suivre jusqu'ici. Je n'en avais pourtant pas très envie, me sentant fatiguée et un peu déprimée par ma dernière visite à mes parents – depuis que mon frère a repris contact avec nous, ma mère n'en a plus que pour lui, survoltée à l'idée que « les choses vont rentrer dans l'ordre, finalement ». Mais je l'ai fait, pour lui, parce que je crois que je ne peux absolument rien refuser à mon amoureux. En arrivant au bar, j'ai commandé un verre de rosé, histoire de me détendre un peu, puis je me suis intéressée à la conversation qui régnait entre deux filles qui sont dans le même cours de communication de Garrett. 

Nous étions en bas, attablés confortablement à une table depuis une bonne heure, lorsque l'un des meilleurs potes de Garrett nous a proposé de monter. Il avait entendu parler du karaoké de la soirée et voulait nous y entraîner. Je suis quelqu'un d'assez réservé, alors je n'envisageais pas sérieusement de me prêter au jeu, toutefois je n'ai rien dit et ai suivi le mouvement pour ne froisser personne. Et une fois à l'étage, il a fallu qu'Alyssa s'y trouve aussi, riant à gorge déployée avec sa bande d'amis, passant visiblement un excellent moment alors que je me sentais au 36e dessous. Ça m'a mise hors de moi ; la voir là, insouciante et pétillante, m'a fait enrager. Si je suis complètement honnête avec moi-même, j'admettrais que j'ai été jalouse d'elle, parce qu'elle n'a pas changé. Alyssa a conservé sa joie de vivre, et je suis jalouse de ses amies, parce qu'elles ne se rendent sans doute pas compte de la chance qu'elles ont de passer du temps avec elle. Je ne sais plus où j'en suis, mes sentiments de colère, de rancœur, et de jalousie se mêlent entre eux, créant un maelström explosif.

Je marche de long en large afin de me ressaisir, et à nouveau la colère domine tout le reste. Comment ose-t-elle rire, s'amuser, alors qu'elle est la cause directe de l'explosion de ma famille ? Elle a déjà oublié tout ce qu'elle nous a fait subir, tout ce qu'elle m'a fait subir ?

Non, je ne peux pas ressentir de l'envie pour ses amies, pas quand je sais ce qu'elle a fait. Comme bien souvent, j'ai préféré laisser ma rancœur et ma rage contre elle s'exprimer, et ce soir, j'ai choisi expressément ces paroles pour le lui faire comprendre. J'ai fait fi de ma timidité naturelle, et je suis montée sur scène, pleine de témérité et de détermination. Mais je mentirais en disant que ça ne m'a pas touchée au-delà de tout. Toute ma souffrance, occasionnée par sa perte, s'est déversée elle aussi dans mon interprétation. Elle comptait tellement pour moi ; je croyais qu'on allait pouvoir compter l'une sur l'autre, pour tout et en toute occasion, jusqu'à sa trahison...

J'en suis là dans mes réflexions, ne sachant plus quoi penser ni quoi faire, quand la porte du bar tourne sur ses gonds. Je pivote, m'attendant à voir Garrett venir aux nouvelles, mais découvre Alyssa dans l'embrasure, les yeux rouges et la lèvre tremblante. Elle semble souffrir, là devant moi, serrant ses poings fermement le long de ses flancs. Aly me fixe du regard, comme elle l'a fait tout le long de ma chanson, la respiration courte et sifflante.

- Pourquoi cette chanson, Evannah ?

Sa voix est atone, comme venant d'outre-tombe. Ses yeux brillent de douleur dans la faible lumière qui provient du bar.

- Tu me détestes donc tant que ça ? reprend-elle dans un filet de voix.

Je ferme les yeux, perturbée par sa souffrance. J'ai toujours eu du mal à composer avec sa douleur, même dans les moments les plus houleux et les plus noirs.

- Je ne sais pas, lui réponds-je au bout d'un long silence. Je ne sais plus, ajouté-je, honnêtement, dans un souffle.

Un sanglot étouffé jaillit de ses lèvres. J'ouvre les yeux.

- Pourquoi cette chanson ? me redemande-t-elle, une larme roulant sur sa joue. Tu me penses insensible ? Tu crois que je me fiche de ta douleur, que je suis prête à tout pour te faire mal à nouveau ? me questionne-t-elle sur un ton dur.

- Je ne sais pas !

- Tu crois que je te ferai encore souffrir, me dit Alyssa.

Elle n'a pas besoin de poser la question parce qu'elle me connaît et qu'elle sait que c'est ce qui me fait le plus peur. Je me tais, préférant ne rien laisser paraître.

- Evy, je ne pourrai jamais effacer ce qu'il s'est passé, reprend-elle, un éclair de souffrance dans les yeux. Je ne parviendrai sans doute jamais à me racheter à tes yeux. Je t'ai fait tellement de peine...

Elle s'interrompt, retenant difficilement ses larmes, puis inspire profondément.

- Je ne pense pas que je me rachèterai moi-même... Mais sache que je suis profondément désolée, et que moi aussi j'ai souffert. Enormément. (Une pause). Tu veux me tenir à l'écart de ta vie, une part de toi tient à ne plus jamais rien à faire avec moi, je le sais. Mais une autre part veut me laisser une seconde chance, et j'aimerais que ce soit celle-là que tu laisses prendre le dessus... J'aimerais parler avec toi de tout ce qui s'est passé, même si tu es convaincue que je vais te mentir, que mon seul intérêt est de te dresser...

Alyssa s'interrompt à nouveau, mais cette fois parce qu'elle sent qu'elle ira trop loin si elle poursuit sur cette voie. Instinctivement, mes épaules se sont contractées, je suis passée d'une attitude plus douce et attentive, à une attitude hautement défensive et méfiante. Aly se mord la lèvre, sentant ma réticence à continuer notre conversation. Elle choisit de se taire une seconde et de se racler la gorge avant de reprendre.

- Sache que, le jour où tu te sentiras prête, je serai là. Je ne veux pas te faire de mal, crois-moi, je t'en supplie. Ça n'a jamais été mon intention, conclut-elle d'une toute petite voix souffreteuse.

- Je ne sais plus quoi faire, lui dis-je d'une voix rauque à force de retenir mes sanglots.

- Je sais.

- Je t'en veux tellement...

- Je sais.

Alyssa est peinée, je lis dans ses yeux de la compassion. Je soupire de frustration. Mon réflexe premier est de l'accabler de tous les maux, pas de me montrer conciliante avec elle. Je ne parviens pas à me soustraire de ma rancœur. Je vis avec depuis si longtemps, qu'il m'est plus facile de l'éprouver et de l'accepter que de faire sans. Je sais que je ne fais pas preuve de charité d'âme en disant cela, mais je ne veux pas me montrer compatissante. J'ai beau ne pas aimer la voir souffrir, j'estime qu'Alyssa l'a quand même bien cherché. Après tout c'est elle qui a commencé.

Tu te montres puérile et infantile, c'est ça ton véritable problème.

Ma conscience a évidemment raison, mais je choisis de l'ignorer, encore une fois. Alyssa a senti le virage à 180 ° que j'ai emprunté, ses épaules s'affaissent, résignée et vaincue par la décision que j'ai prise.

- Je ne veux pas discuter avec toi, lui dis-je sur un ton sans appel. Tu as détruit ma famille, volé mon frère, et m'a laissée tomber. Je ne peux pas passer l'éponge là-dessus, pas pour l'instant.

- Evannah, je t'en prie...

- Laisse tomber, l'interromps-je en levant une main, lui signifiant de se taire. Chacune doit vivre sa vie de son côté à présent et ne plus se préoccuper de celle de l'autre. Je n'ai ni l'intention de te snober, ni l'intention, pour autant, de faire comme si on était amies. Nous ne sommes plus amies.

Alyssa me regarde, suppliante, sa lèvre se remet à trembler. Je reste le plus impassible possible, et je m'en tiens à ma résolution. Aly ferme les yeux, inspire par le nez, et lorsqu'elle rouvre les yeux, son regard s'est voilé.

- Comme tu veux, dit-elle d'une voix lointaine.

- Bien.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle baisse les bras si rapidement... D'un coup, toute ma colère refait surface : tu parles qu'elle est attachée à moi !

Tu es bipolaire, ma vieille.

J'ignore cette pensée, et me dirige à nouveau vers l'intérieur, estimant ne plus rien avoir à ajouter.

Je fais à peine deux pas à l'intérieur avant que Garrett ne me tombe dessus.

- Ça va ? me demande-t-il, visiblement inquiet.

- Oui, ça va. Ne t'en fais pas, lui fais-je en lui souriant timidement.

Ses beaux yeux verts s'agrandissent de stupeur.

- Tu es sûre ?

- Oui, Garrett, je te le promets. C'est fini.

- OK, dit-il chamboulé, tu veux rentrer ?

- Non, on peut rester encore un peu, si tu veux.

Complètement bipolaire...

Je fais taire la petite voix dans ma tête qui tente de réveiller ma culpabilité, et me reconcentre sur mon copain.

Il se balance d'un pied sur l'autre, ne sachant visiblement pas comment se comporter.

- Ouais, euh, on peut rester un peu, je suppose, reprend-il doucement, après un silence.

Il m'inspecte du regard, méfiant. Et c'est plus fort que moi, je ris devant son air. J'avais besoin d'évacuer toute cette tension.

- Si tu voyais ta tête, lui dis-je, espiègle.

- Je ne te comprendrai jamais, me répond Garrett en souriant tendrement.

Je me hausse sur mes pieds, jusqu'à atteindre ses lèvres.

- Ça ne t'empêche pas de m'aimer, heureusement, lui murmuré-je contre sa bouche.

- Sûrement pas.

Il m'embrasse passionnément, passant une main dans mes cheveux afin d'intensifier le baiser. Notre ardeur nous vaut quelques sifflements provocateurs, ce qui a le don de redoubler ma jovialité. Je ris contre les lèvres de Garrett. Il se redresse en levant les yeux au ciel, excédé par mon comportement de girouette, puis passe un de ses bras autour de mon épaule.

- Allez, viens prendre un verre, mon cœur, me propose-t-il en m'entraînant jusqu'au bar.

Et je le suis volontiers, savourant le calme retrouvé qui s'est emparé de moi. 


*******************

Bonsoir ! Je vous retrouve avec ce nouveau chapitre spécial clash Alyssa/Evannah :) Que pensez-vous de leurs attitudes respectives ? 

En bonus, comme promis, vous pouvez retrouver la chanson "Jar of hearts" au tout début, une de mes chansons préférées ;)

Votez et commentez ! Bisous

A. H.

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