Chapitre 11
Bonjour ! Voici un court chapitre pour ce matin : je vous remets la fin du chapitre précédent afin que vous ne soyez pas trop perdus en reprenant le fil de l'histoire ;)
Bonne lecture ! Pensez à voter et commenter <3
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Alyssa
Précédemment : " Une fois assise dans l'habitacle, mes yeux rencontrent mon reflet dans le miroir au-dessus de ma tête. Alors que je le fixe intensément, je m'interroge sur la durée de notre « trêve », entre Evannah et moi. Et lorsqu'elle prendra fin, la guerre reprendra-t-elle entre nous ?"
Réponse : deux semaines. La trêve a duré deux semaines, seulement parce que nous nous sommes à peine vues, Evannah et moi durant ce laps de temps. Il m'est arrivé de la croiser à la sortie du campus, ou dans un des cafés étudiants, à attendre Garrett et quelques-uns de leurs amis en commun. Pendant ces deux semaines, Evannah me saluait de loin, un léger sourire aux commissures des lèvres, puis se détournait de moi et accordait toute son attention aux autres. Mais elle me saluait, rapidement certes, mais au moins elle ne niait plus mon existence.
J'ai le sentiment que ma confession forcée a un peu changé la donne entre nous. Peut-être qu'Evannah a ressenti de la pitié dans un premier temps, ou même de la sympathie à mon égard, et puis au bout de ces deux semaines, plus rien.
Hier, alors que je tentais de faire un nouveau pas vers elle en l'invitant à manger un morceau le soir-même, Evannah a fui mon regard, s'est retranchée dans des explications fumeuses du genre coups de fil importants à passer, et elle est partie sans me demander mon reste. Un pas en avant, trois pas en arrière...
Je ne sais pas à quoi je m'attendais... Non, en fait c'est faux, je m'attendais à ce qu'elle me donne une réponse positive, que l'on se retrouve devant un bon cheeseburger accompagné d'un milk-shake banane-fraise, son préféré, et que nous passions un agréable moment toutes les deux. Ensuite, on serait allé marcher le long de la rivière et on aurait eu une discussion à cœur ouvert sur les véritables raisons qui ont fait que nous avons mis fin à notre amitié ... Voilà ce à quoi je m'attendais au plus profond de moi. Et à la place, je me suis retrouvée seule, à ruminer mes pensées les plus noires et à me remémorer mes souvenirs les plus sombres.
Vie de merde.
- Hé ma poule ! Tu te magnes, oui ?
Dylan frappe lourdement à ma porte, attendant que je vienne lui ouvrir. Je suis au milieu de ma pièce principale, mon sac de cours à l'épaule. Je me secoue violemment pour aller accueillir Dylan qui commence à faire trembler mes murs à force de donner du poing sur ma porte. J'étais encore plongée dans mes pensées, je l'avoue ; j'ai à peine prêté attention à ce qui se passait autour de moi pendant plusieurs minutes. J'ai effectué mes gestes quotidiens, à savoir se lever, se laver, s'habiller et manger, sur pilotage automatique, obnubilée par mes pensées. Ce n'est qu'une fois que Dylan s'est mis à brailler depuis le couloir que je me suis réveillée. Je me précipite sur la poignée et ouvre ma porte à la volée. Dylan me sourit chaleureusement, un air un peu moqueur sur le visage, et tend le bras afin de se saisir de mon sac. Je le lui abandonne, trop occupée à refermer mon appartement derrière moi.
- Alors, tu dormais ou quoi ? m'apostrophe à nouveau Dylan, goguenard.
- Ouais, en quelque sorte.
- Eh bah c'est pas le moment, ma jolie, on a cours jusqu'à dix-sept heures aujourd'hui, dit-il en passant son bras autour de mes épaules. Mais si le cœur t'en dit, tu peux toujours essayer de piquer un somme en fin de matinée.
Je profite de sa proximité pour lui donner un coup dans les côtes. Il rit et m'ébouriffe les cheveux par espièglerie. Je fixe ses yeux bleus rieurs, et une bouffée de reconnaissance et de tendresse m'enveloppe. Dylan, Bryan, Rachel, Lauren et Sara... ce sont des amis formidables, j'ai de la chance de les avoir dans ma vie. Si Dylan ne se tenait pas juste là devant moi, j'en pleurais presque... Je détourne mes yeux brûlants du visage de mon ami et me précipite vers les escaliers. Nous descendons les deux étages de mon immeuble, et une fois arrivée en bas je suis de bien meilleure humeur grâce à lui. J'explose de rire lorsqu'il se prend les pieds dans le paillasson du hall et je ne m'arrête plus de rire, même quand Dylan me menace de me planter là. Je profite de mon hilarité encore quelques secondes, puis je me tourne vers mon ami, plus calme. Je lui tends le bras dans une invite de paix. Il sourit, me fait une courbette puis s'en saisit prestement. Je pouffe une nouvelle fois, et nous voilà partis, bras dessus bras dessous, en direction de l'université. Pour la première fois, depuis bien longtemps, je sens que je vais passer une bonne journée.
La fin de journée tombe sur la faculté, annonciatrice d'une nuit froide et sans nuages, ô combien redoutée en ce mois de décembre. Les plus téméraires d'entre nous restent dehors pendant quelques minutes, afin d'assouvir un besoin urgent de nicotine après ces trois heures de TD. Une légère brise s'est levée, dressant les poils sur ma nuque à son passage. J'inhale goulûment une bouffée de cigarette, tentant vainement de me réchauffer à travers elle. Autour de moi, la discussion est animée, certains évoquant les partiels semestriels qui arrivent à grands pas, d'autres se penchant davantage sur la soirée à venir. Et sans grande surprise, je retrouve mes amis dans cette seconde catégorie : comme à leur habitude, ils parlent tous en même temps, ne formant ainsi que des microgroupes de conversation. C'est une de leurs manies qui m'intriguait au tout début, et à présent j'en ris sous cape, appréciant le paradoxe de la chose : après tout, ils parlent tous de la même chose, de manière éparse. Je m'insère dans un des groupes, et prends un malin plaisir à leur faire répéter ce qu'ils ont déjà dû dire et qu'ils répèteront à nouveau pour l'ensemble de notre groupe.
- Alors, qu'est-ce qui est prévu pour ce soir ? demandé-je avec un sourire dans la voix.
- Soirée au bar ! s'exclame Bryan, déjà survolté.
- C'est une spéciale karaoké ce soir, ajoute Rachel en clignant de l'œil.
- Les meilleures soirées finissent généralement comme ça, dit Dylan avec philosophie.
- Ou les plus alcoolisées, surenchéris-je.
Rachel éclate de rire.
- Et tu sais sans doute de quoi tu parles, déclare-t-elle en haussant un sourcil parfaitement épilé.
Pour toute réponse, je joins mon beau sourire de faux-cul à un doigt d'honneur. Rachel me tape le bras en me traitant de garce. Ouais, je sais, on fait dans le cliché « amour vache », mais il en faut.
- On se fait quelque chose avant ? nous relance Lauren en passant un de ses bras sur mon épaule.
- Si on se faisait un resto thaï ? suggéré-je.
- Ou un mexicain ?
Rachel fait mine d'y réfléchir, tandis que Bryan hoche déjà vigoureusement de la tête.
- J'aime bien l'idée du mexicain, acquiesce Dylan en remontant son sac à dos sur son épaule.
- On se la joue à pile ou face ? dis-je ne voulant pas lâcher si facilement mon idée de thaï.
Un chœur de râlements s'élève, comme à chaque fois que je leur fais cette proposition.
- Mon Dieu, mais quelle emmerdeuse celle-là, dit Rachel en roulant ostensiblement des yeux.
- Pareil pour toi, chérie, lui lancé-je en souriant.
- Allez les gars, magnez-vous de décider je commence à me les geler, dit Bryan en se frictionnant les bras.
Rachel et Lauren, déterminées à manger mexicain, m'adressent une moue de supplique.
- Oh ça va, on va se le faire votre mexicain, m'exclamé-je en levant les bras.
Un fou-rire général gagne toute l'assistance ; ce n'est qu'après quelques secondes que je me rends compte de la portée de mes mots.
- Bande de pervers, vous avez vraiment l'esprit mal placé, dis-je en gloussant à mon tour.
- Psycho oblige, riposte Dylan en hoquetant de rire.
Je me tourne vers les autres membres de notre groupe qui n'ont entendu que ma dernière phrase. Eux aussi rigolent, en m'adressant un regard plein de malice.
- Et sinon, le deuxième groupe de pervers, il en pense quoi de notre idée de mexicain suivi de la soirée karaoké au Landon's, leur lancé-je en levant les yeux au ciel.
- Ça nous va, répondent-ils tous en chœur.
Braves petits.
- Alors c'est bon, dis-je en leur souriant à tous.
- Bon, on fait comme d'hab les gens, dit Rachel : les filles vont se préparer, pendant que les gars vont jouer à leurs jeux vidéo, et on se retrouve dans une heure devant le resto.
- Chef, oui chef ! ironise Bryan en faisant un petit salut militaire.
Nous nous scindons en deux groupes, les filles se dirigent toutes vers mon appartement, le plus près du campus, et les garçons prennent la direction de la fraternité de Dylan. Arrivées chez moi, Lauren, Rachel, Sara, et Livia se ruent sur ma penderie, et commencent à la dévaliser. Je m'installe tranquillement sur mon lit, sachant pertinemment qu'elles vont mettre plus de temps que moi pour se préparer. Je prendrais ce qu'elles daigneront me laisser.
Livia essaye une de mes robes dos-nu tout en cancanant sur les dernières frasques de sa sœur cadette ; Rachel opte pour une combinaison noire, assortie à mes escarpins à plateau dorés ; Sara, elle, ne m'emprunte que mon maquillage pour se dessiner un trait d'eye liner très épais, et pour appliquer une couche de rouge à lèvres carmin ; enfin, Lauren décide de porter ma tunique verte, qui fait ressortir sa crinière auburn, tout en écoutant Livia et en riant face aux mimiques condescendantes de Rachel. Je les observe depuis mon lit, souriant jusqu'aux oreilles face à leurs ragots et leur crêpage de chignon pour savoir laquelle des quatre pourra se lisser les cheveux en premier. J'explose de rire quand Sara jette une chaussure au visage de Rachel, mécontente d'avoir vu sa place à la coiffeuse lui passer sous le nez. Mon hilarité me vaut un regard noir de Rachel, et elle tente donc de me balancer un coussin au visage. Je l'esquive prestement, lui tire la langue comme le ferait une gamine, ce qui ne manque pas de nous plonger dans un nouveau fou-rire avec les filles.
Nous continuons à papoter, alternant entre les cours, les partiels, les mecs... jusqu'à ce que je me fraye un chemin dans la mêlée, afin de pouvoir, enfin, accéder à ma garde-robe. Je choisis de porter une robe imitation cuir, accompagnée de bottes à talons. La robe colle parfaitement à mes courbes, ne laissant que très peu de place à l'imagination.
Lauren me regarde de haut en bas, un petit sourire aux lèvres.
- Et on peut savoir pour qui tu te fais belle comme ça ?
- Disons que j'ai une nouvelle conquête en vue, dis-je laconiquement.
- Et cette conquête porte un nom ? me demande Rachel.
- Ian.
- Mmh... court et sexy. J'adhère, acquiesce Sara.
Nous rions, et je leur lance un clin d'œil.
- Allez les filles, il faut y aller, nous rappelle Livia, les garçons vont nous attendre sinon.
Nous nous regardons une dernière fois dans les trois miroirs que j'ai spécialement installé pour ce genre d'occasion, puis nous sortons, bras dessus bras dessous, prêtes à passer une bonne soirée.
Le diner se passe dans la bonne humeur et dans les rires, un peu trop bruyants, de mes amis. Nous passons un agréable moment, nous chamaillant bêtement, nous lançant des défis un peu idiots, l'un de nos passe-temps favoris en soirée. Bryan a dû draguer la serveuse de l'entrée jusqu'au dessert, Dylan, lui, devait obtenir le numéro du réceptionniste avant la fin de notre plat – un sale coup quand on pense que Dylan est en couple avec une fille – et Rachel a dû se faire passer pour une escorte auprès d'un des employés – j'avoue, celle-là c'était mon idée. En revenant de l'extérieur où elle avait topé un plongeur, Rachel m'a d'ailleurs lancé un regard meurtrier, l'air de dire « Tu ne perds rien pour attendre ». Oh, oui je vais morfler...
Je lève mon verre et lui porte un toast en lui envoyant un baiser de la main. Elle hausse les yeux au ciel, avec un petit sourire néanmoins. Lorsqu'il est l'heure pour nous de partir, nous retrouvons le réceptionniste à l'entrée en passant. Ce dernier fixe Dylan d'un regard enjôleur, attendant sûrement son numéro à lui. Dylan rougit légèrement, baisse la tête et marmonne un bonsoir inaudible. Le jeune homme reste interloqué, pas sûr de savoir quelle attitude adopter.
- Tenez, c'est pour vous, en dédommagement, lui fais-je en lui tendant un billet de vingt dollars. Bonne soirée, et vraiment désolé !
Je me rue dehors, attrapant Dylan par les épaules en m'esclaffant.
- Vous êtes vraiment des enfoirés, nous dit-il sur un ton bougon.
- Oh, allez, il n'y a pas mort d'homme, chéri, lui rétorque Sara en pouffant. En plus, il était assez mignon.
Je ris de bon cœur, suivi par Bryan et Lauren.
- Tente vraiment ta chance la prochaine fois, invite-le à diner, lance Bryan.
Ce qui lui vaut un coup de poing dans le bras.
- Bon, d'accord, on arrête de te charrier avec ça, reprend-il en se frottant le bras, une grimace de douleur sur le visage.
Les filles et moi rions, puis nous partons un peu en avant afin de nous réchauffer. Le froid est encore plus intense une fois la nuit tombée.
C'est après cet excellent repas que nous arrivons à proximité du bar Landon's.
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