Chapitre 3 ~ First sensations, first feelings
Nina's point of view
Une semaine était passée depuis l'incident, si on pouvait appeler ça comme ça. Mais je préférais ne plus y penser. En revanche, je ne cessai de penser au moment où il m'avait calmé, aidé et surtout serré dans ses bras. Chaque fois qu'il m'avait frôlé, je ressentais un frisson. Je m'étais sentie en sécurité dans ses bras, même si au début j'étais mal à l'aise. Mais une multitude de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi m'avait-il amené tous les jours mes cours ? Pourquoi m'avait-il suivi après cet indicent ? Pourquoi s'était-il occupé de moi alors qu'il aurait pu s'en aller ? Pourquoi m'avoir pris dans ses bras ? Pourquoi moi alors qu'il y avait tant d'autres filles sur la terre ? Et même dans tout le lycée. Et moi ? Qu'est-ce que je ressentais ? Mais je ne le connais pas. Je sais juste qu'il s'appelle Ian Jones. Et qu'il est attentionné et protecteur. Je sais aussi que chaque fois qu'il me regarde, je me sens un peu utile. Et puis il m'avait appelé « ma belle ». Je m'en souviendrai toujours. Etais-je vraiment belle ? Avec des lunettes noires, des cheveux bruns et lisses, et des vêtements plus ordinaires qu'autre chose. Je me trouvais maigre. Qui pourrait m'aimer ?
Je revins à la réalité quand on me percuta, ce qui me fit perdre toutes mes affaires, qui s'étalèrent à terre :
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- Pardon... Murmurai-je en ramassant mes affaires.
Je fus arrêtée dans mon geste, par une main sur mon poignet. Je levai les yeux et croisai ceux d'Ian.
- Ne t'excuse pas ! Me dit-il en me fixant intensément.
Puis il m'aida à ramasser mes affaires.
- Oh fait, j'aimerais bien connaître ton petit nom.
- Nina, Nina Evans.
- Très joli, dit-il en me tendit mon livre de français, comme toi... Souffla-t-il.
J'ouvris la bouche mais aucun son ne sortit et je me sentis légèrement rougir.
- Je suis content que tu me parles un peu plus. La dernière fois je me sentais comme un con, à parler tout seul.
- Pourquoi moi ? Demandai-je aussitôt.
- Quoi ?
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Pourquoi pas une autre ? Pourquoi moi ? Répétai-je.
Il me regarda attentivement, d'un regard si perçant que mon cœur loupa un battement.
- Parce que tu es intelligente, gentille et timide. Tu as besoin de sécurité et qu'on prenne soin de toi. Ne te sous-estime pas Nina ! Tu es comme tu es un point c'est tout.
Il avait une telle franchise que j'avais dû mal à y croire. Ce qu'il venait de me dire me décrivait parfaitement.
- Nina, j'aimerais qu'on fasse davantage connaissance. Accepterais-tu d'aller boire un verre un de ces quatre avec moi ?
- Bien...bien sûr...ou...oui..., Répondis-je timidement.
- Je te propose qu'on s'échange nos numéros, ce sera plus simple pour se parler ou même se voir. Suggéra-t-il en sortant son portable.
Je regardai tour à tour son portable et lui. Il avait l'air sincère. Je sentis une main tapoter mon pantalon. Je penchai la tête pour voir sa main sortir mon téléphone de ma poche. Je rougis un peu ce qui le fit sourire. Je l'attrapai et échangeai mon numéro avec le sien.
- On se voit tout à l'heure au cours de sport ! Me dit-il avec un clin d'œil.
Je le regardai un instant, lui me souriant brièvement. Puis je rejoignis Alice chamboulée par ce qu'il venait de se passer.
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***
Je me trouvais dans les vestiaires, entourée de mes camarades de classe. Enfin, comme d'habitude j'étais dans mon coin. J'avais beaucoup de mal à me changer sans montrer mon corps aux autres, même en étant en sous-vêtements. J'étais d'une telle maigreur que je me demandais si je n'étais pas anorexique. Peut-être que à trop vouloir ressembler à la fille idéale, j'en payais le prix aujourd'hui.
Je me changeai donc sous les yeux des autres filles. Comme à son habitude, Candice vint à ma rencontre pour me lancer des litanies pour se foutre de moi. Mais cette-fois ci, je sentais dans son regard de la colère. Elle s'approcha de moi et agrippa mes bras brutalement :
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- Evans, je t'ai vu avec Jones, tu es proche de lui, et je n'aime pas ça.
- Mais je ne suis pas proche de lui. Me défendis-je. C'est lui qui s'intéresse à moi.
- Tu dis n'importe quoi ! Qui s'intéresserait à toi ? Pouffa-t-elle. Regarde-toi ! Tu es anorexique, tu es bigleuse, tu es fragile. Tu crois que tu es si intelligente ? Tu n'es pas Einstein.
- Peut-être que ça peut changer. Murmurai-je.
- Qu'est-ce que tu as dit ? Cria-t-elle en me poussant à m'asseoir.
- Rien.
- Si tu as dit quelque chose ! S'énerva-t-elle.
- Je n'ai rien dit ! Criai-je à mon tour.
Elle me donna une tape sur le crâne.
- Je t'interdis de me crier dessus. Ordonna-t-elle. Et je t'interdis de l'approcher à plus de trois mètres, sinon tu vas vivre l'enfer sur terre. Menaça-t-elle avec des yeux rageurs.
Je ne dis rien en me levant et la repoussa loin de moi. Elle me dégoûtait à ne penser qu'à sa petite personne. Je me changeai rapidement et sortis rapidement des vestiaires.
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Le professeur de sport nous annonça qu'aujourd'hui ce serait échauffement sur les gradins et escalade. Je n'avais pas le vertige mais je fatiguais facilement. Je m'attachai les cheveux en une queue haute et me plaça comme les autres : en lignes de 5 en face les marches pour monter et descendre les gradins. Au coût de sifflet du prof, nous partîmes en file indienne, faisant des montées de genoux. Et la même chose en descendant, dix fois de suite. Après cette première partie, nous pûmes boire. Je partais vers ma bouteille d'eau, mais je ne la trouvai pas. J'étais pourtant sûre de l'avoir mise là. J'avais vraiment soif et je cherchai partout autour de moi.
Le prof nous rappela à l'ordre. Il nous demanda de faire une série d'échauffement sur place. Je m'exécutai comme les autres. Après cela, je m'emparai du matériel nécessaire à la sécurité pour l'escalade. Je passai les jambes dans chaque partie adaptée mais n'arriva pas à mettre le reste. Tout le monde était prêt, sauf moi comme toujours. Je m'assis et soufflai démoralisée. Je n'arrivais à rien faire et même pas mettre ce satané matériel. Ma bouche était sèche et je sentais les regards posés sur moi. Le prof demanda à ce que l'on m'aide comme il posait les plots. Personne ne se désigna, avant qu'une main se lève. Je posai les yeux sur l'intéressée. En fait c'était Ian. Je m'y attendais sans m'y attendre à vrai dire. Pas trop contradictoire ? Mes phrases sont plutôt compliquées.
Il s'approcha de moi et me tendit sa main pour m'aider à me lever. Puis il attacha comme il faut mon harnais sans trop serrer. Quand il a posé ses mains sur moi pour l'ajuster, je me tendis aussitôt. Puis quand il eut finis je me tournai vers lui. Il me fixait de son regard toujours aussi perçant. Que pouvait-il penser ? Le prof me ramena à la réalité, pour mon plus grand malheur. Mais qu'est-ce que je raconte ? Je ne le connais même pas. Et moi qui ai accepté de prendre un verre avec lui. Je sentis un coup de pied dans mon tibia, que je frottai aussitôt. Je me tournai et découvris une Candice qui m'incendiait de ses yeux bleus. Je reportais mon attention sur le prof, qui nous expliqua les règles de sécurité et les règles de base. Puis vint le moment de choisir son binôme. J'attendais à me retrouver seule comme toujours. Je remarquai que Candice tentait par tous les moyens de se mettre avec Ian, mais celui-ci renia sa demande. Il s'avança vers moi et me lança un sourire ravageur. Je rougis aussitôt et compris qu'il voulait se mettre avec moi. Décidément, ce mec était vraiment étrange. Il voulait vraiment être avec moi, enfin apprendre à me connaître.
Ian's point of view
Je magnai la poulie qui était reliée au coinceur qui permettait de contrôler la montée de Nina. Elle était rendue au milieu du mur et je sentais qu'elle prenait dur. J'entendais clairement les autres lui lancer des remarques déplaisantes. J'appelai un gars de la classe et demanda à Nina de descendre. Elle ne se fit pas prier et descendit en hâte. Quelque chose n'allait pas et je devais l'aider. Elle fut prise d'une quinte de toux. C'est ce que je me disais, elle était déshydratée depuis déjà 1 heure et demie. Je me dirigeai vers les marches et attrapa ma bouteille d'eau. Puis je revins vers elle, en lui tendant la bouteille. Elle secoua la tête négativement, ne voulant peut-être pas consommer de l'eau de quelqu'un d'autre. Je levai les yeux au ciel, pendant que les autres pouffaient de rire. Je m'en doutai, quelqu'un lui avait volé sa bouteille. Mais vraiment des gamins, ce n'est pas possible ! Je la posai dans sa main et insista pour qu'elle boit. Elle soupira et but la moitié de la bouteille d'une traite. Une fois finit, elle regarda son contenu. En reprenant ma bouteille de sa main, je m'approchai d'elle et lui murmura à l'oreille : « Détends-moi ma belle ! Ce n'est pas grave ! ». Puis je m'écartai d'elle et alla reposer la bouteille. En revenant, elle n'avait pas bougé d'un pouce. Je souriais amusé et reprit avec elle l'escalade.
***
Nina's point of view
Je m'apprêtai à rejoindre Alice au self, comme d'habitude, quand on me tira à l'écart des regards. Cela commençait à être une autre habitude. Et sans surprise, je tombais sur Candice. Qu'allait-elle encore me demander ? Oh mais suis-je bête !? Elle va me faire un sermon pour ne pas que j'approche de Ian, encore. Sauf que c'est lui, pas moi. J'avoue qu'il ne me laisse pas indifférente, mais je dois m'interdire quoi que ce soit. Je ne veux plus être insultée, menacée et frappée. Mais c'est plus fort que moi.
Je sentis une douleur parcourir mon bras et cria surprise :
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- Non mais t'es folle ? Tu m'as fait mal !
- Je t'avais demandé de ne pas l'approcher ! Se plaignit-elle.
- Ian n'est pas ta priorité et puis il est libre de choisir qui il veut. Lâchai-je.
Elle serra les dents, rageuse, et me prit par les cheveux.
- Si, il est ma priorité. Maintenant tu vas me donner son numéro ! Exigea-t-elle.
- Je ne donne pas de numéro sans le consentement de la personne. Et puis d'abord...
Elle lâcha mes cheveux et tenta de m'arracher mon sac de mes mains.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? T'es complètement folle ! M'exclamai-je en retenant mon sac.
- Donne-moi ton portable ! Cria-t-elle.
- Jamais de la vie !
Elle me colla contre le mur et fouilla toutes mes poches. Elle avait un vrai problème cette fille.
- DONNE LE MOI, SALE CONNE !
- Pourquoi tu le veux ? Demandai-je en résistant.
- TA GUEULE !
Elle le sortit de mon sac et tenta de l'allumer. J'avais mis un mot de passe. Pratique quand des têtes à claques veulent fouiller dedans !
- C'est quoi le mot de passe ? S'enquit-elle en se calmant.
- Tu crois que je suis assez pour te dire mon mot de passe ? Pouffai-je.
- Donne-moi le mot de passe ! Répéta-t-elle.
- Non.
- Sale garce ! M'insulta-t-elle en me le balançant à la tête.
Je portai ma main à mon visage et sentis une énorme douleur parcourir ma tête.
- Mais t'es malade ?! Non t'es jalouse ! Concluai-je.
- Ca te pose un problème ? Je veux être avec lui. Tu ne le mérites pas. Une sale hypocrite et bonne à rien comme toi ne va pas avec un beau-gosse comme lui.
- T'es une vraie gosse de riche, qui se croit tout permit. Comme si tu croyais qu'il allait te tomber dans les bras en un claquement de doigt.
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Je vis sa lèvre inférieure trembler et son visage devenir rouge. Puis elle me prit par le col et me projeta contre le mur. Je tombai à terre et la vis s'approcher de moi. Elle se mordait la lèvre inférieure et respirait vite. Elle m'insulta de « garce » et j'en passais des meilleurs, tout en me donnant des coups de poings dans le visage et le ventre. Jamais elle n'avait été si violente. Au bout d'un moment je voulus riposter, mais je me mis à vomir. Elle s'arrêta d'un seul coup et s'écarta en criant. La porte des toilettes s'ouvrit à la volée, laissant apparaître l'un des pions du lycée et le directeur. Pendant ce temps-là, je me sentais mal. Ma respiration s'accéléra et je me mis à pleurer. J'avais mal au visage et au ventre. Ma tête me brûlait, en entendant les plaintes de Candice. Pour finir, quelqu'un m'aida à me lever, la femme de ménage s'occupa de nettoyer les toilettes.
Je me trouvais à l'infirmerie. J'étais allongée sur le lit, suite à la chute que j'ai fait dans le couloir après l'incident. J'avais été sur le point de tomber dans les pommes, quand le pion m'a rattrapé à temps. Elle soignait mes plaies occasionnées par les coups. Je demandai un verre d'eau puis elle me laissa me reposer.
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Ian's point of view
Tout le monde sortait de cours. Je sortais le premier, inquiet pour Nina. Elle n'était pas venue pour les deux dernières heures de cours. Alors, je cherchai son amie Alice. Une fois Alice trouvée, je lui demandai si elle l'avait vu. « Pas depuis ce midi, qu and nous avons ensemble. Mais j'ai entendu qu'un bagarre avait eu lieu entre deux filles dans les toilettes tout à l'heure. » Me répondit-elle. Encore plus inquiet, je me dirigeai vers l'accueil en demandant où pouvait être Nina Evans. Elle se trouvait à l'infirmerie. J'eus peur un instant qu'il lui soit arrivée quelque chose. Alors je partais à sa rencontre et demanda à la voir. L'infirmière accepta mais elle demanda à être calme.
Je rentrai ensuite dans la pièce où elle était. Je la découvris allongée sur le lit, des bleus sur le visage, sur les bras et la lèvre inférieure légèrement ouverte. Qui avait bien pu lui faire cela ? Je me promis de trouver le coupable et de lui faire sa fête. Et encore je restai poli. Je m'asseyais sur le bord du lit et posa doucement une main sur son bras. Je la vis bouger un peu. Elle dormait, mais je n'osais pas trop la réveiller. Puis elle se réveilla en sursaut, la respiration haletante. Je retirai ma main de son bras et attrapa sa main droite.
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- Eh doucement, ce n'est que moi ! Dis-je doucement en caressant sa main.
Elle me regarda en se calmant. Je lui souris doucement.
- Ca va ? Demandai-je.
- Ca pourrait aller mieux. Dit-elle en grimaçant.
- Tu as besoin de quelque chose ? M'inquiétai-je en voyant son teint pâle.
- Un verre d'eau... S'il te plaid... Murmura-t-elle.
- Je vais te chercher ça tout de suite.
Je me levai, servit un verre d'eau et revint vers elle. Elle voulut s'asseoir mais je l'arrêtai dans son geste.
- Attends, je vais t'aider.
Je passai ma main dans sa nuque et l'aida à boire le contenu de son verre. En même temps, je fixai son visage. Qu'elle était belle !
- Qu'est-ce tu regardes ? Commença-t-elle en fuyant mon regard.
- Toi. Tes yeux. Ton visage.
- Je n'ai rien de spécial pourtant. Dit-elle en fermant les yeux. Je dois être affreuse dans cet état-là.
- Au contraire, tu es magnifique. Ça me donne envie de te protéger.
Elle manqua de s'étrangler.
- Tu... tu rigoles ? S'exclama-t-elle en rouvrant les yeux.
- Non, je suis très sérieux. Tu es très mignonne.
Elle me fixa pendant un moment avant de pouffer de rire.
- Tu dis n'importe quoi !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je suis première de la classe, quand je n'ai pas de zéro. J'ai des lunettes tout le temps. Je suis bonne à rien. Je suis le bouc émissaire de la classe. Et j'en passe des meilleurs.
- Et alors, je m'en fiche. Moi, je vois la fragilité, la tendresse, la gentillesse, la compréhension, la timidité et le respect. Et tu es très belle. Même avec des lunettes. Ça te donne un petit côté secrétaire.
Elle secoua la tête en levant les yeux au ciel.
- Ça fait un peu cliché, le coup de la secrétaire...
- Hey, je n'ai pas trouvé mieux, se défendit-il. Et puis, elles peuvent être sexy. Lâchai-je sans réfléchir.
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Ses yeux se tournèrent une énième fois vers moi. Ses joues prirent une teinte rosées et je vis sa poitrine se soulever plus rapidement. Je la déstabilisais même en ne disant qu'un petit mot. Chaque fois que je la regardais, je sentais un sourire apparaître sur mes lèvres. Je n'aimais pas la voir triste ou malade. Je voulais la protéger, la prendre dans mes bras et la rassurer. Comment pouvais-je ressentir cela pour une fille, que je connaissais depuis peu ?
Je fus sorti de mes pensées par l'infirmière qui nous annonça que la journée était finit. Nina voulait rentrer chez elle, pour ne pas inquiéter ses parents. Pour rassurer l'infirmière, et moi-même par la même occasion, je m'occuperai de son retour chez elle. J'aidai Nina à se lever doucement. Elle me certifia avoir beaucoup moins mal. Je l'accompagnai à l'extérieur où nous croisâmes son amie. Avec Alice et Nina, je rejoignis Paul à ma voiture. Je fis rapidement les présentations, ne voulant pas mettre mal à l'aise Nina et Alice. Une fois Alice déposée, j'accompagnai Nina à sa porte. Sa mère nous ouvrit et ouvrit de grands yeux en voyant sa fille appuyée sur mon épaule. Je tournai les yeux vers elle et remarqua qu'elle s'était assoupie sur moi. Je passai mes bras sous elle et demanda la permission à sa mère de l'emmener dans sa chambre. Ce qu'elle accepta sans hésiter, sans doute trop inquiète. Je montai rapidement jusqu'à l'étage et trouva vite la chambre. Je la posai délicatement sur le lit. Elle se tourna légèrement vers la droite et ne bougea plus. Je m'assis sur le bord du lit et la dévisagea. Qu'elle était belle. Je passai ma main sur sa joue délicatement et la caressa en l'admirant.
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Nina's point of view
Je me réveillai doucement, ouvrant les yeux difficilement. Je cherchai l'heure de mon réveil. 19h00. Mais j'avais dormis combien de temps ? Et pourquoi je suis dans mon lit ? Je me souviens être sur le lit de l'infirmerie et Ian est devant moi.
Je sursautai quand une main se posa sur mon bras. Je fus surprise de voir ma mère. En croisant ses yeux, je savais qu'elle allait me demander ce qu'il s'était passé. Je n'avais pas envie d'en parler. Je ramenai mes genoux contre moi et passa les bras autour de mes jambes.
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- Nina, il faut qu'on parle. Commença-t-elle.
Je fermai les yeux en soupirant.
- Ton père m'a parlé d'un garçon qui t'avais apporté tes cours quand tu étais malade. Ce même garçon était devant notre porte. Tu dormais la tête sur son épaule. Tu avais plusieurs bleus sur le visage.
- Je suis tombée dans les toilettes des filles et l'infirmière m'a soigné. Mentis-je à moitié.
- Chérie, s'il te plaid... Dis-moi la vérité !
Je soupirai une nouvelle fois, alors que mon cœur s'accéléra.
- Il s'appelle Ian. Ian Jones. Depuis qu'il est arrivé au lycée... C'est comment dire... Un peu plus facile d'un côté, et moins facile de l'autre. Je me sens plus utile quand il est là. Je ne me sens pas bonne à rien. Je me sens bien. Je me sens en sécurité quand il est près de moi. Il sait me réconforter quand ça ne va pas. Il s'occupe de moi. Mais plus il s'approche de moi, plus la jalousie maladive de cette fille se déverse sur moi. Depuis longtemps, elle se venge sur moi. Je ne sais pas ce que je lui ai fait. Elle surtout mais la classe aussi. Je suis le bouc émissaire de la classe. Lâchai-je d'une traite en repensant à tout ce qui s'est passé.
Elle ne dit rien et me laissa parler.
- Si je n'avais pas été comme je suis, jamais tout ceci ne se serait passé. J'en ai marre de me faire insulter, de me faire frapper juste parce que je me sens bien avec un gars. Je me suis tapée des zéros par des abrutis qui se sont foutus de moi. Si seulement j'étais normale. Si seulement je n'avais pas besoin de lunettes, ça me rend ringarde.
Je m'arrêtai d'un seul coup, les larmes aux yeux.
- Nina... Pourquoi tu ne nous en as pas parlé plus tôt ?
- J'avais peur que... Que vous m'emmenez voir un psy. Ou que... Bafouillai-je.
- Comment as-tu pu garder cela pendant tout ce temps ? Nous sommes tes parents, on est là pour t'aider et t'écouter.
Je n'allais pas lui parler de mon journal intime, j'en avais trop besoin. J'haussai simplement les épaules.
- Je te remercie de m'en avoir parlé. Et nous devons remédier à ce harcèlement que tu subis. Cela ne doit pas nuire à tes études.
- Non ! C'est à moi de régler mes problèmes. M'exclamai-je en m'allongeant dans mon lit.
- Tu ne peux pas régler tout toute seule. Te rends-tu compte que tu as gardé tout cela si longtemps ?
Je ne répondis pas et me tournai ne voulant plus lui parler.
- Très bien, je n'insisterai pas. Dit-elle en se levant. Je vais t'apporter un plateau pour que tu puisses manger. Tu as besoin de manger.
- Je n'ai pas faim.
- Tu vas manger et tu ne discutes pas.
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Elle sortit de la chambre et je ne tardai pas à sombrer de nouveau dans le sommeil.
*** Le lendemain ***
Ce matin, je ne commençais qu'à 10h. Seulement, j'ai mal dormi cette nuit. Je ne me souviens plus de quoi j'ai rêvé, mais je sais que la nuit a été agitée : je me suis trouvée saucissonnée dans mes draps. Et mes coussins avaient changé de place. Bref, je me réveillée plus tôt.
Mon journal intime se trouvait sur mes genoux, moi dans mon lit. Hier soir je me suis livrée à ma mère. Ce matin j'avais besoin de me livrer à lui. Je l'ouvris et me plongea dans mes pensées, tout en écrivant.
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Cher journal,
J'ai réussi à avouer à ma mère ce qu'il se passe au lycée, avec ma classe et surtout Candice. En revanche je ne lui ai pas parlé de ce qu'il s'est passé bien avant. Je ne pense que je le ferai un jour. Je préfère oublier cette partie de mon enfance.
Je lui ai également parlé d'Ian. Elle n'a pas réagi, peut-être que ça ne la dérange pas alors. Après, j'ai 18 ans donc je sais ce qui est bon et mauvais pour moi. Mon père a l'air de le trouver sympa. C'est un mec bien. Il est protecteur avec moi et ne demande qu'à m'aider. Il a fait beaucoup pour moi, je lui en dois beaucoup mais je ne sais pas comment.
Et quand il m'a demandé mon numéro de téléphone, ça a été la grande surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à ça. Et sans réfléchir je lui ai donné. Il m'a même proposé d'aller boire un verre avec lui, « pour faire plus ample connaissance » qu'il a dit.
J'ai dit oui mais j'ai la trouille d'être face à lui. Je ne sais pas quoi lui dire, en plus je ne suis pas douée pour poser des questions comme tous les autres jeunes. Quand j'entends ceux de ma classe parler je suis complètement paumée. Ils ont un langage tellement... Je ne peux pas l'expliquer.
Tout ça pour dire que ...
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Je dérapai sur la feuille quand j'entendis une vibration tout près de moi. Je grimaçai quand je trouvai un gros trait tout moche. Je décidai de faire abstraction, fermant mon journal. Je le cachais sous ma couette au cas où les parents débarqueraient. Puis j'attrapai mon téléphone qui était sur table de chevet. Je tapai le mot de passe et ouvrit ma messagerie :
De Ian le meilleur :
A Nina :
<< Coucou ma belle ! Tu fais quoi de beau ce midi ? >>
Un grand sourire s'afficha sur mes lèvres et je me mis à rire par au nom du contact. Il m'avait encore appelé « ma belle ».
De Nina :
A Ian le meilleur :
<< Je mange avec Alice comme d'habitude. Pourquoi ? >>
J'hésitai à mettre des émoticônes. Ça fait peut-être un peu ringard.
De Ian le meilleur :
A Nina :
<< Je t'invite à manger avec moi. Ta copine pourra manger avec mon cousin. Il est très gentil. >>
De Nina :
A Ian le meilleur :
<< Je ne veux pas la laisser toute seule... >>
Trois secondes après, mon téléphone sonna et je fus surprise de voir marquer « Ian le meilleur ». Je décrochai rapidement, le cœur commençant à s'accélérer.
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- Eh, t'es pire qu'une tête de mule toi ! Ria-t-il.
- Sympa la comparaison ! Dis-je en étant faussement vexée.
- Je déconne, ma belle. Souria-t-il. Bon, s'il te plaid, dis oui ! Dit-il avec une petite moue.
- Ben... Je ne sais pas...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur de moi ?
- Non ce n'est pas ça, enfin... Déjà c'est la première fois qu'un gars m'invite quelque part. Puis je suis toujours restée avec Alice. Je ne veux pas la laisser tomber.
- Je t'ai dit qu'il y aurait mon cousin, qui sera là avec elle.
- Bon, dans ce cas, je ne vais pas refuser. Capitulai-je.
- Je suis content que tu aies accepté. L'entendis-je sourire jusqu'aux oreilles.
Je ne dis rien sentant mes joues rougirent.
- Je prends ton silence pour confirmation. Je te dis 12h15 devant le portail du lycée. Ca te va ?
- Oui, très bien. Répondis-je.
- Super. A ce midi. Et passe le bonjour à tes parents de ma part.
- D'accord.
- Tchous ! Lança-t-il avant de raccrocher.
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Je regardai pendant un instant mon téléphone, un sourire niais aux lèvres. Puis je revins à la réalité quand mes parents débarquèrent dans la chambre. Je regardai également l'heure et fus surprise de voir qu'il me restait peu de temps pour me préparer.
*** Ellipse de 2 heures ***
Ian's point of view
Je laissai Paul rejoindre Alice, l'amie de Nina. Cela n'a pas été facile de le convaincre. Mais j'ai réussi en montrant qu'elle n'était plutôt pas mal. J'avais marqué un point et il avait capitulé, appuyant sur le fait qu'il faisait ça pour me faire plaisir.
Je me trouvai maintenant à côté du portail, pour attendre Nina. Je réfléchissais où nous pourrions manger. Mais ma tranquillité fut de courte durée. La blonde qui me draguait en classe s'approcha de moi. Je soupirai discrètement alors qu'elle posait ses mains sur mes épaules. D'où elle se croyait permit de poser ses mains sur moi ? Je ne la connaissais même pas. Je détestais les gens hautains et se croyant tout permis comme ça. J'allais lui retirer ses mains, quand elle se colla à moi, en souriant grandement :
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- Ian, ça te dirais de manger ce midi avec moi ?
- Je déjeune déjà avec quelqu'un. Répondis-je simplement.
- Avec qui ? Si c'est une fille, tu seras avec une fille comme moi. Je suis plus mature et plus sage. Se gratifia-t-elle.
Elle me donnait envie de vomir cette fille. Elle se croyait supérieure aux autres.
- Je mange avec mon cousin. Répliquai-je aussitôt.
- Mais je ne le vois pas ton cousin. Dit-elle en haussant les épaules. Aller s'il te plaid, pour moi ! Me supplia-t-elle.
Une vraie gamine. Et elle se disait mature. Entre les deux c'était moi le plus mature.
- Non c'est bon. Posai-je sans équivoque. Tiens, justement la voilà. Dis-je en la repoussant.
- Eh, tu vas où ? M'appela-t-elle.
Je l'ignorai et la laissa planter là.
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Nina arrivai à mes côtés. Je la trouvai belle. Elle était habillée d'une robe plutôt simple et d'une veste en jean. Je préférais la simplicité. Elle s'approcha de moi et me sourit timidement.
Je l'invitai à me suivre jusqu'à l'entrée. Ma voiture était garée sur le parking du lycée. Elle était émerveillée par celle-ci. Je lui présentai mon petit bijou : ma Chevrolet Camaro bleue. Puis, je lui ouvris la porte. Elle ne se fit pas prier, en me remerciant, de s'asseoir du côté passager. Je m'installai ensuite du côté conducteur et démarra. Je jetai un coup d'œil à mon invitée et remarqua qu'elle fixait un point sur sa droite. Je suivis celui-ci et tombait sur une fille. La fameuse blonde qui m'avait une nouvelle fois draguée. Elle fumait une clope tout en faisant la grimace. Je rigolai intérieurement, pendant que Nina baissai la tête, le sourire disparaissant de son visage. Ne voulant pas la brusquer, je ne dis rien et quitta rapidement le lycée.
J'engageai la conservation, voulant savoir où nous allions manger :
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- Alors, tu veux manger où ?
- Où tu veux. Répondit-elle simplement.
- Très bien. Tu préfères plats de spaghettis ou pizza ? Lui demandai-je.
- J'aime les deux.
- D'accord, tu pourras choisir entre les deux.
- Cool. Comme ta voiture, elle a dû te coûté chère. Dit-elle en le regardant dans les moindres détails.
- Oh, j'ai voulus me faire plaisir. Souriais-je.
- C'est une belle couleur. Dit-elle. Elle va bien avec la couleur de tes yeux. Crûs-je comprendre.
- Qu'est-ce que tu as dit ? M'enquis-je en souriant.
- Rien rien. Répondit-elle en sursautant.
Je n'ajoutai rien.
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Je me garai sur le parking du restaurant et lui ouvris de nouveau sa porte. Elle me gratifia d'un beau sourire. Mon cœur loupa un battement. Cette fille me faisait un effet que je ne pouvais décrire. Mais je me sentais bien à ses côtés. J'entrai dans le restaurant, suivie par ma compagne, enfin Nina. Je demandai une table pour deux. Le responsable nous guida vers une petite table à l'écart. Je tirai sa chaise pour qu'elle s'asseye. Puis je m'assis à mon tour. Un serveur apporta les cartes et nous laissa choisir. Je décidai de prendre une petite Margarita et elle, des Spaghettis Carbonara. Je demandai une bouteille de champagne. Nous étions tous les deux majeurs, donc c'était bon.
Je servis Nina en champagne et moi par la suite. Nous trinquâmes et dégustâmes ce breuvage. Je le trouvai relativement bon. Puis nous commençâmes à discuter. Elle me dit qu'elle n'avait pas grand-chose à dire, mais avec moi ce serait le contraire.
A suivre...
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Bonjour/Bonsoir, voici la suite du chapitre 2. Vous en avez pensé quoi ? SVP laissez un commentaire constructif, j'aime bien connaître l'avis de ceux qui me lisent. Je trouve ça normal et plus respectueux, pour ceux comme moi qui vous propose une histoire.
La suite arrivera selon comment je suis disponible. Et selon aussi le nombre de passage peut être. J'attends d'avoir un peu d'attention, les visites fantômes y'en a marre !!
Bonne soirée et bonne année encore !!! :)
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