Chapitre 2 ~ Why me ?
Ian's point of view
J'en avais assez de vivre chez mes parents, je voulais avoir mon indépendance. De toute façon, les études que je voulais faire étaient loin de ma ville. Mon cousin était dans le même cas que moi. Nous avions cherché ensemble plusieurs écoles où nous pourrions faire nos études. Nous étions tombés sous le charme de cette ville, plutôt moyenne, proche de Philadelphie, en bord de mer. Pour ne pas avoir trop de frais nous étions colocataires. Cela pourrait toujours changer en cours de route. Si l'un ou l'autre rencontrait une fille, on ne sait jamais. Pour ma part, je ne draguerai pas cette fois. Pourtant je suis un charmeur, mais je devrais me concentrer sur mes études. C'est cela qui était le plus important. Mes études concernaient le théâtre. Depuis je rêve de faire partis d'une pièce de théâtre ou de jouer la comédie, ou bien d'être acteur. Je ne savais pas trop. Mais je n'ai que 21 ans, j'ai encore un petit peu de temps devant moi.
Cela faisait déjà une semaine que nous étions installés dans notre appartement de 50 m². Il était plutôt grand, 2 chambres en plus d'une chambre d'ami. La cuisine donnait sur un petit salon, habillé d'un petit meuble avec la télé au milieu. Enfin, je ne vais m'éterniser sur sa description. Aujourd'hui est le jour de notre rentrée dans cette nouvelle école. Plutôt dans ce lycée, l'un des plus réputés de la région. J'avais hâte de commencer les cours et de rencontrer d'autres jeunes. Je ne connaîtrais personne et Paul ne sera pas dans ma classe, comme il ne suivra pas le même cursus que moi.
Celui-ci me sortit de mes pensées, en me donnant un coup de coude :
<<
- Ian ? Eh mec reviens parmi nous ! On est arrivés.
- Quoi ? Dis-je en sursautant.
- Tu étais parti loin dis donc ! Rit-il. Tu viens ?
- Oui je te suis.
>>
***
Nous entrâmes dans le bâtiment devant nous et avançâmes au milieu des élèves qui parlaient et marchaient dans le couloir. Puis je remarquai une fille, la seule à être devant une grande rangée de casier. Elle rangeait apparemment ses cours. Elle se tourna et je croisai son regard. J'étais ni trop loin d'elle, ni trop près, mais je voyais dans ses yeux une détermination insignifiante. Elle était plutôt jolie, avec ses cheveux châtains foncés, lisses. Mais elle me paraissait être assez maigre. Ses lunettes étaient noires et la rendaient mignonne. Au même moment, la cloche sonna nous annonçant le début des cours. Je revins à la réalité me tournant vers mon cousin. Il me souhaita bonne chance et s'en alla vers l'autre bout du couloir, après m'avoir demandé de le retrouver ce soir devant le portail. Je tournai mon regard vers les casiers et ne la vis pas. Elle était sûrement entrée en cours. Je devais faire de même, pour ne pas être en retard le premier jour.
Quand j'eus trouvé la salle, je frappai à la porte attendant que l'on m'ouvre. Le professeur apparut devant moi et je me présentai. Il me fit entrer et me présenta à tous les élèves. La classe comportait une trentaine d'élèves.
Je commençai tout juste à parcourir la salle pour retenir les visages, que le prof me demanda de m'installer à la place qu'il indiquait du doigt. Celle-ci se trouvait au troisième rang en partant du fond de la salle. Je remarquai avec une agréable surprise que la fille du casier se trouvait à ma droite. Elle était occupée à ranger sa table. Décidément, cette fille adorait ranger. Je m'assis donc et posa mon sac. A peine j'avais sorti mon livre de philosophie, que je sentis un coup de pied dans le mollet de ma jambe gauche. Je me retournai et tombais sur une blonde. Elle me lança un sourire radieux et je lui fis un faux sourire. A ce que je vois, elle devait être populaire, vu les manières de filles qu'elle a. Et sa façon de s'habiller. Rien à voir avec la belle brune. Je crois que je préfère les brunes. Je reportai mon attention sur le professeur, mais je le trouvai juste devant moi.
<<
- Monsieur Jones, ne vous faites pas remarquer alors que vous venez d'arriver. Ce serait dommage de vous retrouver dans le bureau du directeur lors de votre premier jour, n'est-ce pas ?
- Excusez-moi, monsieur. Je ne recommencerai plus.
- Vous voyez qu'au moins l'un de vous reste poli ?! Dit-il en levant la tête. Vous devriez faire de même et suivre son exemple. Conseilla-t-il avant de retourner à son bureau.
>>
Les élèves se regardèrent avant d'éclater de rire en cœur. Je sentais un certain manque de respect entre les élèves et leurs professeurs. J'espère que cela ne serait pas tout le temps comme ça.
***
Je rejoignis Paul au self, pour manger ensemble. Après nous être servis, nous nous installâmes à une table. Tout en mangeant, je lui parlai de mes premières heures de cours, de la blonde qui m'avait - si on peut appeler ça comme ça - dragué, et de la fille du casier. J'aimais l'appeler comme ça, mais j'aimerais beaucoup connaître son prénom. Mais je ne suis pas du genre à aller vers les filles sans les connaître un peu. Enfin ça dépend des fois. Mais je la sentais fragile, peut-être par son physique. Et par son expression aussi. Je ne l'ai pas vu une seule fois sourire.
Une fois le repas terminé, je me dirigeai vers les toilettes. Pendant que j'étais à faire ce que j'avais à faire, j'entendis un énorme bruit étrange et un cri venant des toilettes des filles. Je me demandai ce qu'il avait pu se passer. Alors je me dépêchai et sortis en hâte. Mais je ne pouvais pas entrer bien entendu.
Nina's point of view
Je venais de finir mon repas et je n'arrivai plus à me retenir. Alors j'entrai dans les toilettes et... Une vague de froid m'envahit de la tête au pied. Pendant une seconde, je manquai d'air et repris ensuite une grande inspiration. J'étais trempée. Mais que c'était-t-il passé ? J'entendis des ricanements venant de dehors. J'allais quand même faire ce que j'avais à faire, ne pouvant plus tenir. Puis, je m'empressai de sortir pour voir qui riait comme ça. Je trouvai à terre au pied de la porte, un seau et une grande flaque d'eau à côté. Je gémis mal à l'aise et surprise de ce qui m'était arrivé. Mais qui avait bien faire une chose pareille ? Qui aurait-pu savoir que je venais là et à cet instant précis ?
Je sortis rapidement et fus parcourue d'un frisson. Mes dents claquaient entre elles automatiquement. Je croisai au même moment, un homme. En le voyant de plus près, je reconnus le brun aux yeux particuliers du couloir. Pendant que je refermai mes bras autour de moi, frissonnante comme jamais, il s'approcha de moi en enlevant sa veste. Il la mit sur mes épaules. Malgré la surprise je le remerciai. Puis il m'accompagna à l'infirmerie. Celle-ci me prépara des vêtements propres et me conseilla de prendre une douche. Je fus autorisée à rentrer chez moi pour le reste de l'après-midi.
Quand je fus arrivée chez moi, seulement ma mère était là. En me voyant les cheveux mouillés, elle se précipita vers moi :
<<
- Mais qu'est-ce qui t'es arrivée ? Pourquoi tu n'es pas au lycée ?
- C'est rien t'inquiète pas ! La rassurai-je. Au fait, mes vêtements sont à laver. Lui dis-je en lui tendant le sac de linge sal.
- Va te laver et te sécher les cheveux tu es toute mouillée.
- Oui maman, j'y vais tout de suite.
>>
Je pris une bonne douche bien chaude et me lava les cheveux. Tout en me savonnant, je pensai à ce qui s'était passé. Qui ? Voilà la question qui restait dans ma tête. Puis plusieurs personnes défilèrent devant mes yeux qui pourraient être les fautifs. Candice ? Sa bande ? Ou les deux ? Ou même ceux de ma classe ? Enfin, je devais m'attendre à tout, avec la classe dans laquelle j'étais. Et puis surtout mon côté « surdouée ». Je sortis de la douche, m'entoura d'une serviette, me sécha les cheveux et m'habilla. J'éternuai à plusieurs reprises. J'espérais ne pas avoir attrapé un mauvais truc. Je n'aimais pas être malade. Etre malade voulait dire manquer les cours et les rattraper. Mais comme personne ne me supportait dans ma classe, je n'aurais pas les cours et je prendrai du retard.
Pour me calmer un peu, je décidai d'écrire un peu dans mon journal :
<< Cher journal,
Me voilà de retour ! Il s'est encore passé pas mal de choses aujourd'hui. Tout d'abord, un nouveau a fait son entrée dans ma classe. Il est brun, il a des yeux tellement... magnifiques. Je ne connais pas encore son prénom mais son nom est de famille est « Jones ». J'aime bien.
En sortant du self, j'ai été aux toilettes. Banal ! Mais en rentrant je me suis pris un seau d'eau. Je me suis retrouvée trempée de la tête aux pieds. Depuis ce moment-là, jusqu'à maintenant, je ne cesse de me demander qui cela peut bien être. Mais je m'en doute un peu. Si c'est elle, elle est vraiment grave cette fille. Un seau d'eau quoi !
Je suis sûre que je vais devoir me débrouiller comme à chaque fois que je suis malade. Me débrouiller pour les cours. Mais j'en ai marre. J'en ai assez de bosser comme une dingue, pour obtenir des zéros. Surtout que je n'y suis pour rien.
Je me demande si j'en parlerai un jour à mes parents de tout ça. Mais j'ai 18 ans, il est temps que je prenne ma vie en main. Mais travailler en ces conditions m'est impossible. Je suis dans une classe de gamins.
>>
***
Je fermai très vite mon journal et le rangea rapidement avant de m'installer vite fait à mon bureau. Ma mère entra au même moment après avoir frappé. Je sortais mes affaires de cours mais n'ayant rien à faire, je me mis à griffonner n'importe quoi sur une feuille.
Elle s'approcha de moi et posa ses mains sur mes épaules :
<<
- Chérie, tout va bien ?
- Oui je vais très bien. La rassurai-je à nouveau.
- Tu nous le dirais si ça n'allait pas, hein ?
- Oui maman. Répondis-je en essayant de ne pas m'énerver.
- Mmh... Fit-elle apparemment pas convaincue. Sache que l'on sera toujours là pour toi, ma chérie. Me dit-elle en embrassant mon crâne.
- Merci maman. Dis-je en souriant doucement.
- Et puis tu sais, tu as le droit de faire une pause.
- Maman je vais bien. Je sais ce que je fais. Je révise, je prends de l'avance.
- Mais j'aimerais que de temps de temps tu prends du temps pour toi. Tu ne sors jamais, tu ne profites pas de ta jeunesse. Et en plus tu n'as que cette Alice, en tant qu'amie. Tu n'as qu'à lui proposé de venir un jour manger avec nous. Nous pourrons faire connaissance.
- Je ne sais pas, peut-être...
- Moi je pense que ça paraît être une bonne idée. Ajouta-t-elle.
- Je lui en parlerai. Tu peux me laisser maintenant s'il te plait ? Lui demandai-je gentiment.
- D'accord, mais n'oublie pas ce que je t'ai dit ! Termina-t-elle en allant vers la porte.
- Oui j'ai compris, à tout à l'heure.
>>
*** Le lendemain ***
Je me réveillai difficilement. Mais bizarrement je n'avais pas entendu de réveil. Peut-être avais-je oublié de le mettre en route ? Mais après avoir regardé je remarquai qu'il était éteint. Je jetai un coup d'œil à la pendule. 8h00. On punaise ! Mais j'allais être en retard. Je me levai alors mais je fus prise d'un vertige. Je m'asseyais aussitôt. Puis je fus parcourue par plusieurs frissons. J'avais chaud mais dès que je me levais j'avais froid. Je me rallongeai ne me sentant pas très à l'aise. Je me tortillai dans tous les sens, frigorifiée. On frappa à la porte, laissant apparaître mon père.
<<
- Nina, tu vas être en retard. Me signala-t-il en regardant sa montre.
- Papa, je ne me sens pas très bien.
- Qu'est-ce que tu as ?
- J'ai eu un vertige en me levant. J'ai froid et chaud en même temps. J'ai des frissons et je ne fais que d'éternuer. M'expliquai-je.
Il posa sa main sur mon front.
- Mal à la tête ?
- Un peu oui.
- Tu as de la fièvre.
- Oh non ! Ce n'est pas possible ! Je ne peux pas manquer les cours.
- Ta mère et moi allons appeler un médecin. Tu ne peux pas aller au lycée comme ça. Insista-t-il. Et puis tu m'as dit que tu avais des vertiges. Tu vas rester allongée. Et tu ne discutes pas.
>>
Je n'eus pas le temps de riposter qu'il était déjà sorti de ma chambre. Je soupirai avant de me laisser retomber sur le lit. Je savais que j'allais attraper quelque chose avec le coup d'hier. Et ça n'avait pas loupé. J'allais devoir me « démerder » toute seule de mes devoirs.
***
Ian's point of view
Je ne l'avais pas vu de la matinée. Peut-être reviendrai-t-elle cet après-midi ? Mais plus les heures passaient, moins elle était là. Je commençais à m'inquiéter par rapport à hier. Elle avait dû attraper un mauvais truc. Je ne sais pas quel abruti a pu faire ça mais c'est franchement un comportement de gamin. Je me demandais pourquoi j'étais comme ça pour une fille que je ne connaissais même pas. Mais je ne sais pas pourquoi je m'inquiétais quand même. A chaque fin de cours, le professeur demandait s'il y avait un volontaire pour prendre les cours et les travaux de Nina. Personne ne se portait volontaire, j'en étais ahuri. Bonjour la solidarité ! Je me décidai et levai la main chaque fois. Les autres étaient surpris, surtout les filles. Mais je m'en fichais, j'avais envie de le faire, pour elle. Car même sans la connaître, je l'aimais bien. Je ne peux l'expliquer. Et cette Candice qui me suis partout et qui me cuise de questions. Elle me porte sur le système.
Quand la journée fut terminée, je rejoignis Paul pour rentrer chez nous. Mais je devais passer chez la belle demoiselle. Ne connaissant pas bien entendu son adresse, je m'étais permis de la demander au secrétariat. Soit disant qu'ils n'avaient pas le droit de me la donner. Alors j'ai joué sur les mots : que j'étais le seul à me soucier d'elle dans sa classe. Et me voilà devant sa porte. Je frappai trois fois et attendis que l'on m'ouvre. Un homme ouvrit la porte et me regarda étrangement.
<<
- Bonjour, Monsieur ! Je suis Ian Jones, je suis dans la classe de votre fille.
- Comment avez-vous eu notre adresse ? Me demanda-t-il méfiant.
- Eh bien, comme j'ai été le seul à avoir accepté d'amener les cours de votre fille, à votre fille, la secrétaire me l'a donné finalement.
Il m'observa un instant et me sourit ensuite.
- Très bien, c'est très gentil à vous. Dit-il poliment. Je vais les prendre et les lui donner en précisant tout cela. Merci. Termina-t-il en commençant à fermer la porte.
- Attendez ! L'arrêtai-je.
Il rouvrit la porte et me dévisagea.
- Si je puis me permettre, pourrais-je savoir comment va votre fille ?
- Hum... C'est très gentil à vous de demander cela mais pourquoi cela vous intéresse ? Demanda-t-il surpris.
- Elle ne vous a pas raconté ?
Il secoua la tête de gauche à droite.
- Je l'ai trouvé trempée de la tête aux pieds en sortant des toilettes. Je lui ai donné ma veste et l'ai amené à l'infirmerie. Expliquai-je.
- D'accord... Murmura-t-il. Merci de m'en avoir parlé, je lui en parlerai. Je crois qu'elle est malade. Mais rien de bien méchant. Elle sera vite guérie.
- Je suis rassuré. Merci de votre franchise et je vous souhaite une bonne soirée.
- De même pour vous jeune homme.
>>
Je rentrai ensuite chez moi et trouvais Paul également ici. Il ne m'avait pas attendu, mais en même temps j'étais resté plus longtemps. Je préparai à manger pendant qu'il allait se doucher. Tout en faisant le repas, je me posai plusieurs questions. Pourquoi c'était-t-elle retrouvée tremper en sortant des toilettes ? Pourquoi aucun élève ne se portait volontaire pour elle, alors que pour un autre c'était l'inverse ? Je trouvai ça louche. Je devais mener mon enquête. Bon peut-être pas non plus comme dans film policier mais pour pouvoir comprendre leur comportement et celui de cette fille. Toujours « cette fille » car je n'ai pas de prénom et de nom à poser sur cette fille. J'avais hâte de le connaître et de la connaître un peu plus elle.
***
Nina's point of view
Cela faisait maintenant une semaine que j'étais clouée au lit. Une angine blanche, voilà ce que j'avais. Ce n'est rien avais-je pensé, ce n'est pas la grippe. Mais c'est aussi grave, sachant que je tousse sans cesse, jour et nuit. Je suis morte de fatigue et j'ai de la fièvre depuis 4 jours. Je n'ai même pas la force de rattraper mes cours. Alors que ce pauvre Ian se donne du mal pour m'avoir les cours. Mon père est venu me voir après que le médecin m'est ausculté. Il garda une certaine distance et s'assit sur le fauteuil du bureau. Je voyais qu'il voulait me parler.
*** Flash-back ***
<<
- Le médecin a confirmé pour la fièvre. Tu as 40,2 de température. Il va falloir que tu restes tranquille et interdiction de toucher à ton travail. M'expliqua-t-il en insistant bien sur la dernière phrase.
- Papa, de toute façon je ne serai sûrement pas capable de me lever.
- C'est mieux comme ça, tu pourras te reposer et la fièvre pourra tomber.
Il marqua une pause.
- J'aimerais te parler de quelque chose. Commença-t-il.
Je hochai la tête doucement.
- Ton nouveau camarade de classe, un certain Ian Jones t'a amené tes cours. Et il m'a dit t'avoir trouvé trempée dehors, est-ce vrai ?
- Oui. Répondis-je sentant mon cœur s'accélérer.
- Que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas.
- Il s'est passé quelque chose. Tu n'as pas pu te retrouver mouiller à ce point toute seule ?!
- P'pa, je n'ai pas envie d'en parler. Soufflai-je.
- Très bien, je ne te forcerais pas. Mais sache que nous sommes là, ta mère et moi, pour t'écouter.
Je hochai la tête alors qu'il m'embrassait de loin. Je ne voulais pas que mes parents tombent malade à leur tour.
>>
*** Fin du flash back ***
<<
Cher journal,
Je suis malade depuis deux semaines. J'en ai marre d'être enfermée. Mais il faut voir le bon côté des choses : je n'ai plus de fièvre. J'ai pu enfin quitter mon lit. Mon traitement m'a beaucoup aidé. Je me sens moins fatiguée et je dors mieux. Cependant, j'y vais doucement sur les cours. Je n'y passe pas tant de temps qu'avant. Du moins pour l'instant.
J'ai hâte de retourner au lycée, mais simplement pour revoir ce Ian Jones. J'ai l'impression de me répéter, mais le fait qu'il m'ait amené les cours pendant tout ce temps, cela m'intrigue. Pourquoi lui ? Pourquoi il a fait ça pour moi ? Est-ce que j'en vaux vraiment la peine ?
J'ai envie de le connaître davantage. Mais je suis discrète et timide. Peut-être préfère-t-il la popularité ? J'ai remarqué que Candice lui faisait des avances. Elle me tape vraiment sur le système cette fille. Je suis son souffre-douleur, mais je commence à en avoir assez. J'aimerais tellement pouvoir riposter. Seulement, j'ai peur. J'ai peur depuis toute petite.
Je me demande pourquoi je suis comme ça. Pourquoi j'ai un QI supérieur aux autres. C'est complexe comme résonnement. J'aimerais être normale. Pour ne pas avoir de problèmes. Ne pas avoir un passé douloureux et lourd.
>>
*** Le lendemain ***
J'allais mieux aujourd'hui. Je voulais retourner au lycée, mais mes parents ne voulaient pas. Finalement, après dix minutes de négociations, je pouvais y aller. Je prenais mes précautions. Je me couvrais bien et surtout la gorge. Je rejoignis Alice directement à l'entrée du lycée. Elle me mit dans ses bras en me voyant. Je répondis à son étreinte. Puis nous allâmes ranger nos affaires dans nos casiers respectifs. Quand je me tournai, dans le but d'aller voir mon amie, je tombai nez à nez avec ma plus grande copine et ses sbires : Candice Baker. Quelle douce ironie !
<<
- Mais Evans est revenue ? Mais c'est l'affaire du jour. S'exclama cette dernière. Alors, remise de ta douche froide ? Ricana-t-elle.
J'en étais sûre que c'était elle la responsable. Qui d'autre aurait bien pu faire une telle idiotie ?
- On a perdu sa langue ? Tu as dû tomber malade pour avoir été absente si longtemps, hein ? Ajouta-t-elle en pouffant.
- Ca y'est t'as finis ? Je peux aller faire ce que j'ai à faire maintenant ? Parce que je n'ai pas envie de passer mon temps à écouter une fille comme toi. Dis-je exaspérée.
- C'est moi qui pose les questions, pas toi ! Grogna-t-elle.
- Et si je n'ai pas envie de répondre ? Lançai-je.
- Si tu ne me réponds pas tout de suite, je balance au nouveau que tu en pinces pour lui.
C'était clairement du chantage. Aussitôt, mes joues chauffèrent et mes jambes commencèrent à trembler. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je ne savais plus quoi penser et plus quoi dire mis à part ça :
- Je...Je ne suis...Pas amoureuse de...lui. Bafouillai-je les joues rosies.
- Oh, je viens d'avoir une idée. Je vais t'aider à lui plaire. Dit-elle avec un énorme sourire.
- C'est...C'est une blague ? Demandai-je abasourdie. Parce que si s'en est une je n'ai pas du tout envie de rire. Et tu crois que je vais te croire ? Soufflai-je.
- Je ne te laisse pas le choix. Me dit-elle en m'entraînant dans les toilettes.
>>
Deux minutes plus tard, j'étais installée sur la cuvette des toilettes, à me faire pomponner. Mais j'avais un très mauvais pressentiment. Je sentais qu'elle m'avait embarqué dans quelque chose de... Je ne savais pas comment le décrire mais j'avais peur. Puis je sentis quelque chose de froid sur mon visage. Ce n'était pas normal. Mais elle et ses pots de colle m'avaient interdit de me regarder dans le miroir. Alors quand ce fut finit, j'étais morte de peur. Qu'est-ce qu'elles m'avaient fait ? Qu'est-ce qu'elles avaient préparé ?
Elles m'entraînèrent hors des toilettes après m'avoir expliqué une dernière fois leur plan. La sonnerie appela les élèves à entrer en classe. Alors je fus la dernière à rentrer. Tout le monde s'installait et je venais à peine de passer la porte qu'un brouhaha insupportable prit place. Tout le monde me pointait du doigt. Se moquait littéralement de moi. Ils sortaient leur portable et prenaient des photos. Je sortais à mon tour le mien, morte d'envie de voir ce qui les rendait comme ça, pour m'insulter de tous les noms. Puis je tombais sur des horreurs, directement inscrites sur mon visage. Sur le front était écrit au marqueur un « I ♥ Ian Jones », sur la joue gauche il y avait un pénis et sur l'autre un énorme doigt d'honneur. Je sentais les larmes me monter aux yeux. En les levants après avoir rangé mon portable, je croisai ceux d'Ian. Il me fixait avec intensité et incrédulité. Mon cerveau était en ébullition, mes yeux me brûlaient et mes jambes commençaient à flageoler. Sans réfléchir, je sortis de la salle de classe pour courir dans le couloir. J'entendis à peine la personne crier mon nom. Mais je n'avais qu'une envie c'était m'enfuir. Je me cachai dans un coin où personne ne passait souvent. Je ne savais pas vraiment où j'étais mais là je pouvais me lâcher. J'en avais mal au ventre, tellement je me sentais mal. Je me sentais humiliée. Je me sentais inutile et nulle. Je me sentais de trop. Je passai mes bras autour de mes jambes et les ramena contre mon torse, secouée de sanglots. Pourquoi ? Pourquoi tant de haines ? Pourquoi moi ? Pourquoi comme ça ? Tant de questions sans réponses.
Je sentis une main se poser sur mon épaule, ce qui me fit sursauter et me mettre en boule. La personne s'assit à côté de moi et passa sa main le long de mon dos. Mon corps était parcouru de tremblements et je pleurai, pleurai, pleurai. Ma tête était enfouie entre mes jambes. Je ne voulais pas montrer mon visage, pour être encore plus ridicule. Je n'en valais pas la peine. Elle me fit de douces caresses dans le dos. Puis une voix masculine brisa le silence :
<<
- Calme-toi, aller. Me dit-il doucement.
- Je...Je suis dé...désolée. Sanglotai-je.
- Désolée de quoi ? D'être intelligente ? D'être jolie ? D'être gentille ?
Je ne dis rien et le laissa parler, n'osant toujours pas lever la tête.
- Je te fais peur ? Je suis si moche c'est ça ? Fit-il avec une petite moue.
Je haussai les épaules, alors qu'il posait une main sur mes genoux.
- Tu sais, je m'en fiche des autres. Je m'en fiche de ce qu'il y a sur ton visage. Ce qu'elles ont fait c'est vraiment de la gaminerie. Ce sont elles les gamines pas toi.
Je me calmai doucement par ses paroles. Il avait raison. Mais il n'empêche, le mal était fait.
- Bon, j'aimerais bien que tu me regardes, j'ai l'impression de me parler à moi-même.
Je riais un peu et sortais la tête des genoux, sans pour autant la relever. Il posa un doigt sous mon menton et la releva. Je croisai ses yeux, ses yeux qui m'hypnotisaient comme la première fois. Aussitôt je me rappelai du contenu de mon visage. Je tournai la tête honteuse. Il soupira calmement, avant de me prendre par la main. Je fus parcourue d'un frisson et devins toute rouge.
- Eh je ne vais pas te manger, ma belle. Me rassura-t-il.
Je le regardai de temps en temps, très gênée.
- Aller, je vais te débarbouiller.
>>
Il m'emmena vers les toilettes des filles. Il m'enleva délicatement tous les dessins de mon visage. Je me sentais très mal à l'aise. C'était la première fois qu'un garçon s'occupait de moi. Qu'un garçon se souciait de moi et s'intéressait à moi. Chaque fois que sa main frôlait ma peau, celle-ci était comme électrisée. Je ressentais comme une décharge. Je posai les yeux sur lui et dès qu'il croisait mon regard, je le détournai aussitôt, les joues rosies. Il souriait amusé. Peut-être avait-elle raison au final ?! Je ne sais pas. Puis quand il eut finit, sentant mon malaise, il me prit dans ses bras. Surprise et un peu peureuse, je me braquai quand il me pressa contre lui. Quand je sentis ses caresses dans mon dos, je me détendis peu à peu, me sentant bien et en sécurité. Je n'avais pas l'habitude de tant d'attention de la part d'un garçon. Je profitai de ce moment. Mais je savais qu'il fallait vite revenir à la réalité.
A suivre...
_______________________________________________________________________________
Alors vous en avez pensé quoi ? Plus long que le premier, il y a eu pas mal de péripéties. J'avoue que c'est une belle situation d'harcèlement. Nina en subit de plein fouet, par cette Candice. Je ne suis pas tendre avec elle, mais l'harcèlement c'est ça. Parfois, ça peut être pire, jusqu'à une violence certaine. J'en ai subis moi aussi, c'est pour ça que cette fanfiction me tient à coeur, et en même temps elle est dure à écrire.
S'il vous plaid, j'aimerais un peu de reconnaissance pour ce que je vous propose ici. Une seule personne l'a reconnu et m'a donné son avis. Je ne demande pas grand chose, juste un commentaire.
Merci.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro