LUKE

Un jour avant, 
la veille de l'audience...

J'ouvre péniblement les yeux et la lumière blanche provenant du néon m'éblouit. Après un instant d'adaptation, je réussis enfin à voir la pièce dans laquelle je me trouve. Je soupire en sentant que j'ai des lunettes à oxygène. Je suis dans une chambre d'hôpital, encore une fois... Une odeur, des couleurs qui me ravivent des souvenirs pas si anciens que ça...

Il y a encore deux mois, tout allait si bien, enfin, j'avais retrouvé un rythme, une confiance en moi même si je ne me sentais pas tellement en forme. J'étais prêt à repartir conquérir la femme de ma vie, à retrouver mon fils, et à vivre avec eux jusqu'à la fin de mes jours, mais on dirait bien que le sort s'acharne sur moi. Mais pourquoi ? Ca me rend fou. Soit, j'avais du mal à respirer parfois, je toussais et j'étais fatigué, mais ce n'était qu'une simple bronchite ; du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je tousse du sang. Quand j'ai vu le liquide rouge se mêler à l'eau dans l'évier, tous les rêves qui m'avaient aidé à me battre contre mon angoisse permanente et ma paranoïa d'être toujours suivi se sont brusquement envolés. Ce jour-là, j'ai su que la partie était finie pour moi. Il ne me restait plus qu'un dilemme : choisir entre revoir Angel et ma famille pour leur parler de mon état de santé ou les laisser vivre leur vie dans l'ignorance comme ils le font si bien depuis des années.

Il m'a été impossible de faire un choix jusqu'à ce que je reconnaisse mon meilleur ami au journal télévisé, accusé de meurtre. C'était un signe. Le signe que je devais retourner à Chicago.

À présent, tout était limpide, je savais ce que j'avais à faire, mais c'est plus dur de passer à l'acte quand on sait que l'on va blesser des personnes qu'on aime...

Voilà comment je suis arrivé ici, dans cette chambre d'hôpital du Chicago Med. Une dernière personne à sauver, une dernière chose à dire et puis je m'en irai pour toujours cette fois, laissant mes proches dans un chagrin profond...

— Bonjour, monsieur Wright, comment allez-vous aujourd'hui ?

Je tourne la tête vers le docteur Cormac qui a le crâne aussi lisse que la peau d'un bébé.

— Fatigué.

— C'est normal... Nous avons reçu les résultats des examens, et sur le nouveau scanner, nous apercevons clairement que votre tumeur s'est encore développée. Je ne vous apprends rien malheureusement, au vu de votre dossier... Le docteur Lane vous avait-elle dit combien de temps il vous restait ?

— Trois mois... Je sais, il ne me reste plus beaucoup de temps, avoué-je en baissant la tête.

— Vous avez de la famille pour vous soutenir dans cette épreuve ? Il est impératif que vous restiez au calme et le plus possible allongé. On peut vous faire parvenir les soins palliatifs à votre domicile si vous le souhaitez.

Je relève la tête vers le médecin et le remercie. Il quitte la pièce puis je me penche pour récupérer mon téléphone sur la table. Quand je le rallume, un tas de SMS et d'appels masqués s'affichent sur mon fond d'écran. Des messages remplis d'inquiétude ou bien de colère puisque que je ne répondais pas. Ce n'est pas de cette façon que je voulais leur annoncer, mais il faut bien le faire un jour...

Je déverrouille mon portable et une fois tous les messages lus, j'appelle Charles.

— Luke ? Tout va bien ? Où es-tu passé ?

— Tu peux venir à l'hôpital, s'il te plaît... ?

— Oui bien sûr, tu es au Med ?

— Oui... Et Charles, emmène ton avocat.

Une minute de silence passe avant qu'il accepte ma demande puis il raccroche. Je pose mon téléphone et ferme mes paupières avant de me rendormir.

— Luke...

Angéline.

— Luke..., c'est moi.

J'ouvre soudainement les yeux, la merveilleuse voix de mon amour avait laissé place à celle de Charles. Je lis dans ses yeux le choc de me voir dans cet état. Je ne voulais pas qu'on me voie ainsi. Je me redresse et lui désigne le fauteuil à côté du lit.

— Où est ton avocat ?

— Il attend dans le couloir. Que t'est-il arrivé, Luke ?

— Un tas de choses, ricané-je nerveusement. Mais... on n'est pas là pour parler de moi. C'est de toi qu'il faut qu'on discute...

— Non, je ne te laisserai pas aller au tribunal. Tu n'es pas assez en forme et puis quand bien même, je n'aurais jamais dû accepter.

— Charles. Je vais le faire, je tiens toujours mes promesses, non ?

— Peut-être, mais tu as un avenir encore...

— Je n'en ai plus, le coupé-je. Ma vie est terminée et si je peux te rendre un dernier service, même si je ne suis pas sûr que tu le mérites... alors je le ferai. Cette nuit-là, je t'ai dit que je serais toujours là pour toi et que je garderais ton secret.

Charles me regarde droit dans les yeux sans savoir quoi répondre. Je sais que ce que je m'apprête à faire est mal. Il devrait payer pour ce crime, mais je sais qu'aujourd'hui la vie lui a donné une seconde chance. Une chance de sortir de la drogue, des bagarres, et c'est ce qu'il a fait. J'ai confiance en lui, je sais qu'il ne me laissera pas avouer un meurtre pour rien.

— Promets-moi que tu vivras le reste de ta vie sans ennuis et en te comportant bien, Charles ? C'est une fleur que je te fais.

— Je te le promets, Luke.

Je hoche la tête, un sourire sur les lèvres.

— Très bien. Fais entrer ton avocat.

Charles se lève et quitte la pièce pour aller chercher maître Darrow, puis ils reviennent tous les deux. Je dis bonjour à l'avocat en lui indiquant une chaise ; il déboutonne sa veste de costume avant d'y poser son postérieur. Après m'avoir adressé une phrase aimable, il commence son monologue et nous présente comment va se dérouler l'audience de demain.

— Il faut que vous racontiez en détail cette soirée-là. Les détails sont très importants, c'est ce qui permet au jury d'avoir de l'empathie ou non envers vous. Sur ce coup, il faut vraiment que le jury soit de votre côté. C'est vrai que ça peut être pile ou face, mais je ferai tout pour récuser les jurés qui pourront être gênants pour nous. Il faudra appuyer sur le fait que c'était par pure défense, que vous l'avez fait pour votre famille, pour votre fils qui n'était pas encore né. Sur le fait que ce joueur n'était pas un ange, mais un casse-cou et que l'arme retrouvée était la sienne.

— Très bien, je ferai tout le nécessaire.

— Ensuite, l'avocat de la partie adverse, maître Cohen, évoquera sûrement votre cancer comme une raison de mentir à la barre, car vous n'avez plus rien à perdre, dit-il en mimant des guillemets. C'est surtout à ce moment-là que le jury aura l'occasion de se retourner contre vous. Il faudra que vous montriez que justement, il est temps de tout avouer, que votre famille a le droit de savoir la vérité.

Nous discutons plus d'une heure sur la meilleure stratégie à adopter. Notre dossier est en béton, enfin... j'espère.

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Hey voici la vérité sur Luke. Qu'en pensez-vous ?

Je pense encore 5 chapitres avant la FIN ! :O

PS : J'ai adopté un chiot !!!! Rocky je l'ai appelé, à suivre sur Instagram : stacyhayne ! ♥