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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎

ANGELINE

Je pense que la conversation que nous avons eue avec Richard restera gravée dans ma mémoire. C'était à la fois touchant, drôle et intense. Au cours d'une seule discussion, j'en ai appris plus sur Charles que j'aurais pu en apprendre en huit ans.

Après avoir quitté ce café, nous sommes allés faire des courses avant de rentrer puis Charles s'est mis aux fourneaux, affirmant voulant cuisiner pour moi.

— Tu prépares de bons petits plats pour tout le monde, mais personne ne le fait pour toi, m'a-t-il dit.

Alors, je suis assise sur un tabouret, un verre de vin rouge à la main, en train de le regarder couper des carottes. Je ne peux m'empêcher de rire de sa technique qui est plus ou moins catastrophique.

— Continue comme ça et tu finiras avec un doigt en moins, ricané-je.

— Je fais de mon mieux !

Il fait la moue tout en ayant un rictus en coin. Pire qu'un enfant ! Je décide de me lever, ne pouvant plus supporter la vue de ce massacre.

— Je te montre et après tu te débrouilles, d'accord ?

— À vos ordres, cheffe !

Je me place devant lui, ses bras m'encerclent de chaque côté. Je prends trois carottes, recroqueville mes doigts puis pose délicatement ma main droite sur la sienne qui tient le manche du couteau. J'initie le mouvement de la lame et répète le mouvement jusqu'à ce que les carottes soient coupées.

— Voici de belles rondelles régulières, lancé-je en me retournant.

Mes yeux croisent ceux de Charles et je me rends compte que nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je sens mon cœur battre un peu plus fort...

— Parfaite.

Un silence de quelques secondes s'installe, tandis que nous restons les yeux dans les yeux, avant qu'il ne reprenne :

— Les carottes sont parfaites !

— Encore heureux !

Un sourire s'étend sur nos lèvres et ses yeux bleus-gris me transpercent. Je dévie le regard, me sentant gênée :

— À toi de me montrer ce que tu vaux en cuisine.

— Très bien.

Il incline la tête vers la planche à découper et exécute les gestes. Une fois toutes les carottes découpées, je l'applaudis :

— Tout le mérite revient à la professionnelle !

— Merci, souris-je.

Et alors qu'il s'occupe des pommes de terre, nous nous mettons à parler d'Evan. Il s'intéresse à ce qu'il aime, à ce qu'il veut devenir plus grand, aux choses qui l'effraient. À toutes ces petites choses qui font que mon fils est comme il est. Je suis heureuse qu'il se soucie d'Evan, car si on veut m'avoir, il faut obligatoirement accepter mon fils. C'est nous deux ou personne.

Une fois le ragoût préparé par les soins de mon hôte, nous dégustons le repas tout en écoutant le crépitement du feu de cheminée. Charles me regarde attentivement déguster son repas, semblant attendre avidement mon verdict.

— Je peux être sincère ?

— Bien sûr !

— Il est... un peu fade, je trouve...

— C'est vrai ?

Il m'observe l'air déçu de ne pas avoir réussi, mais quand je me mets à rire, il comprend ma blague et les rides de mécontentement qui marquaient son visage disparaissent.

— Il est presque parfait !

— Presque ?

— Ben oui. Le tien ne peut pas être parfait, vu que c'est le mien qui l'est !

— Tout va bien ?

— En pleine forme, merci !

— Tant mieux alors ! J'espère que tu as le cœur bien accroché...

Je l'interroge du regard, intriguée, mais monsieur se contente de savourer son morceau de viande en laissant ma question sans réponse. Je réfléchis à ce qu'on pourrait faire dans les environs, mais rien ne me vient.

— Arrête de chercher, tu verras bien, tout à l'heure, intervient-il, un grand sourire sur les lèvres, manifestement fier de me faire mijoter.

— Tu pourrais quand même me donner un indice ?

Il secoue négativement la tête tout en buvant une gorgée de vin. Je soupire, stressée de ne pas savoir dans quoi il compte m'embarquer.

Nous terminons le repas puis Charles me conseille de mettre une couche de vêtement supplémentaire, sans rien ajouter de plus. Je m'exécute et redescends dans le salon où il m'attend avec une paire de gants.

— Tiens, ça devrait t'aller, ils sont à ma mère.

Je le remercie puis nous montons dans la voiture. Durant le trajet, bien que j'ai essayé de lui soutirer des informations, Charles est resté muet comme une tombe. Je n'ai pas obtenu un seul indice, à part qu'il va faire froid. J'ai pris sur moi et j'ai attendu qu'on soit enfin arrivés. En descendant de la voiture, j'aperçois plusieurs panneaux indiquant des activités différentes : du parachute ascensionnel à quelques kilomètres, une randonnée dans les alentours et du parapente.

Je fais le calcul avec ce qu'il m'a dit : « J'espère que tu as le cœur bien accroché ». Je dirais donc qu'il veut faire soit du parachute ou du parapente. Dans tous les cas, je commence à avoir peur.

— Charles ne me dis pas...

— Suis-moi, d'accord ?

Je le regarde, hésitante, puis me décide à lui emboîter le pas. Nous arrivons en haut d'une colline et j'aperçois tout un tas de matériel au sol. Je déglutis difficilement. Je n'ai pas l'habitude des choses à sensation. Je préfère largement le calme.

— Je ne pourrai pas faire ça...

Charles se place devant moi, prend mes mains dans les siennes et me regarde d'un air doux.

— Je ne te forcerai pas à monter, juste... écoute ce que va te dire le moniteur et après, tu décideras...

Je le regarde, toujours tétanisée, alors il reprend :

— Tu ne risques rien, ce sont des professionnels qui font ça à longueur de journée. Tu me fais confiance ?

Mes yeux sont plongés dans les siens, je respire profondément avant d'hocher la tête.

— Je te fais confiance.

Il sourit doucement puis nous nous dirigeons vers les moniteurs. Une femme d'une quarantaine d'années vient à notre rencontre.

— Bonjour, vous devez être Charles ?

— Oui, et voici Angéline, qui est un peu angoissée.

— Ne vous inquiétez pas, tout va très bien se passer. Je suis Cathia. Moi et mon collègue Brice faisons ce métier depuis une vingtaine d'années et nous n'avons jamais eu d'accident. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous parler du matériel et de tout ce qu'il faut savoir avant qu'on s'envoie en l'air.

Nous rions tous les trois à la blague et je me rends compte que ça m'a légèrement détendue.

Cathia nous présente donc l'équipement : l'aile, les sellettes et le suspentage. Elle nous montre dans quelles positions il faudra nous mettre au départ ainsi qu'à l'arrivée et nous donne encore pleins de conseils. A la fin de sa démonstration, elle nous demande si l'on a des questions, ce à quoi nous répondons en choeur que non.

—Alors, tu le fais ? me demande Charles.

Je le dévisage, la peur me nouant toujours l'estomac...

— Je... Je ne sais pas. Je suis sûre que la vue de là-haut doit être géniale, mais arriver à se lancer, c'est autre chose...

— C'est souvent ça, avec nos peurs. Nous sommes effrayés et intrigués à la fois, mais franchir le pas nous emmènera là ou le destin le souhaite. Selon les personnes, c'est plus ou moins difficile. Nous sommes tous torturés entre des pour et des contre qui déterminent le résultat de nos actes... Mais la vie n'est-elle pas assez courte pour perdre du temps avec des questions ?

Il parle d'un ton si assurée et si grave que je me demande s'il parle du parapente ou d'autre chose... Cela dit, il n'a pas tout à fait tort. La vie est courte, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Je n'aurai peut-être plus jamais de telle occasion. Prendre son courage à deux mains, c'est bien l'expression que beaucoup se répètent sans cesse dans leur tête ; mais combien le font vraiment ?

Aujourd'hui, j'affronterai mes peurs. Pour le meilleur ou le pire.

— C'est d'accord.

Charles m'adresse un sourire tendre puis nous suivons Cathia et Brice qui nous mettent en tenue. Une fois attachés et parés au décollage, Charles et moi nous regardons une dernière fois. Ses yeux sont tellement doux et encourageants que je sens ma peur diminuer lentement.

— Prête ? me demande la monitrice.

— Prête, lancé-je après avoir pris une profonde inspiration.

Nous nous mettons à courir et une fois au bord de la falaise, j'allonge mes jambes... et puis c'est le vide.

La sensation est juste incroyable quand on s'envole. L'adrénaline est bel et bien présente. Mon cœur bat la chamade, je suis surexcitée et à la fois effrayée. Je ne vois que des champs à perte de vue ainsi que la rivière au loin.

— Tout va bien ? me demande Cathia.

— Super !

Je tourne la tête à ma gauche et j'aperçois Charles et Brice. Il me fait le signe « ok » et je lui rends, avec un grand sourire.

C'est une expérience incroyable et comme l'a dit si bien mon cher Ross, il suffit de franchir le pas, et puis le bonheur est à nous. Je me sens légère et cette sensation de voler est exceptionnelle : je suis comme un oiseau dans son environnement.

Nous restons dans les airs une vingtaine de minutes. Lorsque mes pieds se posent sur la terre ferme, j'ai le souffle court et un large sourire aux lèvres ; je suis fière de ce que je viens de réaliser. Je remercie Cathia avant de rejoindre Charles qui est tout aussi heureux que moi.

— Vu ton sourire, je devine que ça t'a plu.

— C'était génial ! Merci de m'avoir un peu poussée à le faire.

— Avec plaisir, je savais que tu allais aimer !

Nous échangeons un sourire complice puis nous reprenons la route. J'ai proposé à Charles de conduire, ce qu'il a accepté volontiers vu tout ce qu'il a fait aujourd'hui. Je n'ai pas de voiture en ville, mais si je dois faire de la route, je trouve toujours quelqu'un qui me prête la sienne. Souvent, je prends celle de Sofia, en même temps on part souvent ensemble et comme elle n'aime pas conduire, ça l'arrange bien.

Tandis que nous roulons tout en écoutant le poste radio, j'entends de légers ronflements. Je dirige mon regard vers le siège passager et aperçois Charles en train de dormir, sa tête contre la portière. Je souris à cette vue puis je me reconcentre sur la route.

Une petite heure plus tard, nous arrivons à destination. La nuit étant tombée, Charles allume la lampe torche de son smartphone pour nous guider jusqu'aux escaliers.

— Il fait tellement bon ici ! m'exclamé-je en m'approchant des braises qui restent dans la cheminée.

— Je vais remettre du bois.

— D'accord, je vais aller me doucher, dis-je en désignant les marches derrière moi.

— Fais comme chez toi.

Je le remercie puis je monte dans ma chambre où je récupère mes serviettes. Alors que j'attends que la salle de bain se réchauffe, je regarde si j'ai un message de Sofia. Silence radio. À mon avis, elle ne veut pas me déranger ; je sais qu'elle m'appellerait s'il y avait un problème avec Evan.

Je me déshabille et entre dans la baignoire. L'eau chaude réchauffe ma peau frigorifiée par cette sortie en plein air. Je me sens détendue et parviens à ne penser à rien d'autre qu'au moment présent.

Je finis de me sécher et j'ouvre la commode pour chercher le sèche-cheveux, mais sans résultat. J'hésite un peu puis je décide de demander à Charles. Je l'entends monter les escaliers et ouvre doucement la porte, gênée de me montrer seulement en serviette.

— Tu aurais un sèche-cheveux quelque part ?

— Oui, je reviens.

Tandis qu'il s'éloigne dans le couloir, je retourne devant le miroir et me brosse les cheveux avant de m'appliquer du lait de corps. Lorsque je relève la tête, j'aperçois le reflet de Charles dans l'encadrement de la porte, en train de m'observer. Je souris doucement puis me retourne vers lui.

— J'ai... j'ai dû aller dans la salle d'eau de mes parents, bafouille-t-il en me donnant l'appareil.

— Merci...

Lorsque je vais pour l'attraper, ma main touche celle de Charles. Nos regards se croisent et un frisson parcourt mon bras. Nous restons comme ça pendant quelques secondes, jusqu'à ce que cela devienne gênant et que Charles brise le silence :

— Je... te laisse.

Il part et ferme la porte derrière lui. Je souffle doucement puis je me sèche les cheveux et m'habille simplement d'un jogging et d'un débardeur gris. J'enfile aussi un gilet, puis rejoins Charles en bas. Les lustres sont éteints, seules la lampe de salon et les lueurs de la cheminée éclairent le séjour. Je m'approche de Charles qui alimente le feu et quand il m'entend arriver, il se retourne et me tend le verre de vin qu'il a préparé ainsi que des biscuits apéro.

Nous nous asseyons sur le canapé et nous parlons de la journée que nous venons de vivre. Une journée riche en émotions. Plus on parle et boit, plus l'on se rapproche l'un de l'autre.

J'appuie ma tête sur le dossier du canapé tout en faisant semblant d'écouter ce qu'il raconte. Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas, mais mes yeux sont rivés sur ses lèvres malgré moi. Je veux les sentir sur les miennes ainsi que son corps brûlant de désir contre le mien.

Ce soir, je veux vivre une nuit de folie et pleine de tendresse à la fois. J'en ai envie. Je bouillonne à l'intérieur et je sais qu'il ressent la même chose. Je veux me sentir aimée et j'ai envie d'aimer en retour.

J'ai toujours été cette fille sage qui écoutait ses parents, jusqu'à Evan. J'ai toujours été dans le droit chemin. Jamais de folie, jamais d'extravagance.

Pour une fois, lâche-toi, Angéline ! Autorise-toi à vivre intensément et à savourer chaque moment, pensé-je.

Je me redresse et m'avance une nouvelle fois vers lui. Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres, je peux sentir la chaleur de son souffle sur mes lèvres. Charles continue à parler mais ses mots s'essoufflent peu à peu, puis il finit par se taire. Seul le crépitement du feu de cheminée continue à troubler le calme.

Je ne regarde plus ses lèvres, mais ses iris. Moi qui n'aime pas regarder les gens droit dans les yeux, je ne le quitte pas du regard. Il replace doucement mes cheveux derrière mon oreille avant de reprendre la parole :

— Tu es sûre de toi ?

— Certaine.

Alors sa main touche délicatement ma joue et ses lèvres viennent se poser sur les miennes qui ont le goût intense du vin. D'abord, ses baisers se font tendres, et puis ils s'intensifient, un peu plus chaque fois que nos lèvres se rencontrent. Il m'attire contre lui et tandis que nos souffles se mêlent, je m'assieds sur ses jambes. Il retire mon gilet avant de passer ses mains sous mon débardeur. À ce contact, je me redresse et des frissons parcourent mon corps.

— Tu as les mains glacées, ricané-je.

Il s'excuse tout en riant puis fait passer mon haut par-dessus mes épaules, laissant ma poitrine à sa vue. Je déboutonne les premiers boutons de sa chemise et je le lui retire comme si c'était un simple t-shirt. Je passe ma main dans sa nuque et enfouis mes doigts dans ses cheveux bruns, tandis qu'il m'embrasse dans le cou. En plus de la chaleur que produit la cheminée, nos corps, eux, sont enflammés par l'avidité.

Je ressens son hésitation à me toucher à certains endroits, et c'est aussi exactement ce que j'éprouve. Même si l'on se connaît depuis des années, ce soir on se met à nu devant l'autre pour la première fois, comme si on avait de nouveaux dix-sept ans. Et c'est tellement bon de ressentir ce sentiment si puissant pour quelqu'un. Ça fait des années que je n'avais pas connu ça.

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J'espère que ce chapitre vous a plus car moi, j'ai adoré l'écrire ! 

La fin ne vous as pas choqué ? Dans les scènes d'amour, je reste soft toute façon ^^ 
Votre moment préféré du chapitre ? ♥

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