𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏
Angéline
8 ans après...
Nettoyer, balayer, astiquer sont trois mots qui désignent ma routine quotidienne en plus de la cuisine. Avoir trouvé ce travail dans la demeure des Ross me permet de gagner assez pour élever mon fils du mieux que je peux.
— Mon cœur... Réveille-toi.
Je caresse son dos pour le réveiller en douceur comme j'ai l'habitude de le faire chaque matin depuis qu'il est né. Il grogne et je décide de le porter pour l'emmener déjeuner. Il passe ses bras autour de mon cou, se laissant bercer. Je l'assois sur la chaise et lui sers un bol de lait avec les céréales colorées.
— Que c'est dur le matin, dis-je avant de bâiller.
J'embrasse le front de mon fils tandis qu'il hoche la tête puis je bois mon café en face de lui. Nous parlons de l'école, de ses amis, puis il va s'habiller pendant que je range le petit déjeuner. Une fois prêts, nous sortons de l'établissement et nous saluons le patron de la pizzeria qui installe les chaises en terrasse. Avoir une pizzeria au pied de l'appartement ouvre toujours l'appétit !
— Bonjour, Angéline.
— Bonjour...
Nous échangeons un sourire timide avant que mon fils ne prenne la parole.
— Arturo, tu nous gardes une pizza quatre fromages pour ce soir ? s'écrie-t-il.
— Qu'est-ce qu'on dit, Evan ?
— S'il te plaît...
— Évidemment, comment pourrais-je te refuser quoique ce soit ? réplique Arturo en ébouriffant les cheveux châtain de mon petit monstre.
— Merci, réponds-je.
Evan lui fait un signe de la main, tandis que je me contente de sourire. À chaque fois que je vois Arturo, je suis assez gênée, car je sais qu'il voudrait quelque chose entre nous, mais nous avons eu une discussion et avons décidé de rester simplement amis. Ce que j'aime le plus avec ce quartier, c'est que la petite Italie est calme et conviviale. Un endroit parfait pour élever mon fils dans la tranquillité. Je me bats chaque jour pour avoir assez d'argent pour payer le loyer et lui offrir ce qu'il souhaite. Nous connaissons tout le monde depuis les cinq années que nous habitons ici et je ne remercierai jamais assez ma meilleure amie, Sofia, de m'avoir fait entrer dans ce quartier formidable.
J'embrasse une nouvelle fois mon fils et il part en courant rejoindre ses amis devant sa classe. Je regarde l'heure sur ma montre et je me dépêche de prendre le métro pour arriver à l'heure à mon travail. D'un pas rapide, j'évite les personnes qui ont leurs regards fixés sur l'écran de leur téléphone ! Une chose de plus qui m'énerve dans ce monde. Une fois dans le métro bondé, je me tiens à une poignée suspendue et j'admire la vue sur la rivière de Chicago. Après une demi-heure de trajet, je remonte le long de la rue principale et arrive devant un immense portail qui protège une maison à la façade en pierre beige. Les propriétaires n'étant pas là, j'utilise le code pour entrer quand je vois le jardinier. Nous parlons cinq minutes puis je pose mes affaires dans la buanderie.
Vêtue de mon uniforme et de mon matériel, je monte à l'étage pour commencer les tâches ménagères. Tout en nettoyant, je rêvasse et les heures passent. En voyant soudain l'heure qu'il est, je me dépêche de finir de nettoyer les chambres et les salles de bain du haut pour ensuite aller préparer le repas de midi : une simple salade César comme ils m'ont demandé.
Je descends les escaliers, passe par le grand hall blanc ainsi que le séjour d'une blancheur éclatante. C'est comme ça qu'est toute la maison : blanche. Je range le matériel de nettoyage dans la buanderie et me lave les mains puis je sors les ingrédients pour la salade. Une fois que la salade repose dans le frigidaire, je mets la table sur la terrasse ; vu ce beau soleil chaud, j'en déduis qu'ils voudront en profiter. Je ne dispose que le nécessaire, connaissant les habitudes de monsieur et madame Ross au bout de presque deux ans de loyaux services. Je suis vraiment contente de travailler pour eux. Derrière leurs allures de personnes riches et strictes, je m'entends bien sans être trop familière avec madame Sharon. Elle a toujours été compréhensive quand Evan était malade, ou qu'il n'avait pas école. Je peux toujours l'emmener avec moi ici, et à notre entretien, j'ai négocié pour qu'ils me paient la carte de métro annuelle, ce qui me permet d'économiser un peu plus.
Ils ne sont pas à 250 dollars près.
Tandis que je coupe le melon pour le dessert, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et une voix aiguë se rapprocher de la cuisine. Madame Sharon fait son entrée, occupée à discuter au téléphone. Je vois sur son visage qu'elle semble agacée par l'interlocuteur... Vêtue de vêtements de golf, elle enlève son gant et le pose sur le comptoir ainsi que ses clés. Quand elle raccroche, elle soupire légèrement puis m'adresse un sourire.
— Bonjour, Angéline, comment allez-vous aujourd'hui ?
— Bien merci. Et vous, ça n'avait pas l'air d'aller au téléphone... ?
— Oh, rien d'important. Mon fils qui fait encore des siennes... Heureusement pour vous, Evan est un gentil garçon.
— Oui, je ne peux rien lui reprocher..., admis-je en coupant les derniers morceaux de fruit.
— Profitez-en avant qu'il ne devienne un adolescent.
J'acquiesce de la tête et me rince les mains avant de placer le plat au frais. Alors que j'informe Sharon que le repas est prêt, son mari, Warren arrive, lui aussi au téléphone. À ce que j'entends, il a l'air en pleine négociation. Être le PDG de la banque fédéral de Chicago ne doit pas être facile à gérer tout le temps, mais au moins ils peuvent se payer tout ce qu'ils souhaitent.
— Excusez-moi mesdames, vous savez ce qu'on dit, le travail n'attend pas, lance-t-il sur un ton plaisantin.
— Oui... Je disais à madame Sharon que le repas est prêt. Vous devez avoir faim ?
— On va s'installer sur la terrasse, Angéline.
— C'est déjà fait, monsieur.
Il sourit en hochant la tête puis lui et sa femme partent s'asseoir dehors. Je leur apporte le plat de salade et demande s'ils veulent du vin. Il refuse et je leur souhaite un bon appétit. Pendant qu'ils prennent leur repas dehors, je suis dans la cuisine et mange à mon tour tout en naviguant sur les réseaux sociaux.
Les minutes passent quand mes patrons m'appellent alors je les rejoins à l'extérieur.
— Vous avez fini ?
— Oui, répond Sharon.
Je récupère le saladier et les assiettes avant de retourner dans la cuisine. Je pose le tout sur le comptoir puis je prends le plat de melon et en sers dans deux coupelles que je leur apporte.
— Vous me le dites si vous en voulez d'autres, il en reste.
— Merci.
Je souris et commence à partir quand madame Sharon m'interpelle.
— Demain midi, il faudra mettre un couvert de plus. Notre cher et tendre fils revient en ville..., dit-elle, légèrement mécontente. Préparez ce que vous voulez.
— Très bien, ça sera fait.
— Vous avez fini les chambres d'amis ?
— Oui madame, j'ai fait les trois chambres ce matin.
— Bien, merci Angéline.
Je les laisse finir de manger, et prends à mon tour du melon. J'essaie de ne pas trop m'intéresser à leur vie, à leurs affaires. Je n'ai pas envie que leurs problèmes deviennent les miens... Si elle à l'air aussi blasé d'avoir son fils à la maison, je n'ose pas imaginer ce qu'il leur a fait subir... Elle m'a parlé de lui. Quand il était enfant, il était comme Evan : attentionné, gentil, plein de vie mais l'adolescence et le lycée sont arrivés et tout a déraillé. J'espère que mon enfant ne deviendra jamais insolent envers moi et qu'il ne touchera pas à toutes ces substances illicites.
Une fois que mes employeurs ont fini de déguster leur déjeuner, je débarrasse la table et la nettoie après que les propriétaires sont partis à leurs occupations. Je mets la vaisselle dans le lave-vaisselle avant de le mettre en route. Je range ce qui traîne sur le plan de travail avant d'aller repasser dans la buanderie. J'ouvre grandement les fenêtres, allume la télé et repasse tranquillement en essayant de suivre le téléfilm.
Deux heures plus tard, je fais plusieurs aller-retour pour ranger le linge dans le dressing. Ensuite, je vide le lave-vaisselle avant de retrouver Sharon dehors en train de lire un livre.
— Madame, j'ai fini pour aujourd'hui, je m'en vais récupérer mon fils.
— Très bien, à demain, Angéline, répond-elle en levant les yeux vers moi.
— À demain ! lancé-je en souriant.
Je quitte la demeure et me hâte d'aller chercher mon fils à l'école. Quand j'arrive devant les grilles de l'établissement, les élèves commencent à sortir. J'aperçois son sac à dos multicolore avec plusieurs imprimés de dinosaures. Je prononce son prénom, levant le bras en l'air pour qu'il me remarque. En me voyant, il sourit à pleines dents et court vers moi. Je m'abaisse et le serre dans mes bras avant que nous nous mettions en marche main dans la main pour rentrer chez nous.
— Comment s'est passée ta journée, mon cœur ?
— Bien, mais ce matin, Wyatt a vomi dans la salle de classe. On a tous eu envie de vomir après...
— Oh mince, ça a été toi ? demandé-je en le regardant.
Il hoche la tête avec un sourire et nous continuons de marcher jusqu'à la maison. Nous rangeons les chaussures dans le placard, puis Evan s'installe sur la table basse pour faire ses devoirs tandis que j'étends le linge.
Une fois les devoirs finis, le bain pris, je descends chez Arturo et récupère la pizza aux quatre fromages. Je le remercie deux fois vu qu'il a refusé que je le paie. On s'installe devant la télé pour manger la pizza devant le film Charlie et la chocolaterie.
À vingt et une heures, je couche Evan et je me pose dans mon lit avec mon ordinateur. J'ai beau réfléchir, je ne me souviens pas d'avoir déjà vu une seule photo du fils des Ross dans la maison. Je décide donc de faire des recherches sur Internet, mais je ne trouve aucune information le concernant. C'est comme s'il n'existait pas, que quelqu'un voulait le cacher, mais pourquoi ?
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