Journal de Maïa
29 février, année inconnue
Cher journal,
Aujourd'hui, c'est la première fois que j'écris sur l'une de tes jolies pages. Maman dit que c'est important d'avoir un genre de confident qui ne jugera pas tes actes, donc tu m'as été offert, avec ta belle couverture bleue glace, tes pages blanches neiges, j'ai pris un crayon pour te raconter une histoire, la mienne. Tout à commencé quand j'ai ouvert les yeux au Paradis...
Le soleil me chauffait, une petite brise fraîche me calait à une température idéale, tout le monde me souriait gentiment, je rendais les sourires ; puis des bras puissants m'ont soulevée ; j'ai distingué une voix, une voix grave, mais gentille ; elle me disait que tout allait bien se passer, que quelqu'un allait s'occuper de moi. Je lui ai fait confiance, et je suis tombée sur une femme assez spéciale physiquement : elle avait les cheveux roux plutôt longs avec une frange, de jolis yeux bleus turquoise, des tâches de rousseur qui lui donnaient un air très enfantin, et, pour souligner ce fait, elle portait des habits vert clair. Une belle fleur en accord avec ses vêtements était mise dans sa chevelure rousse et lisse et du sparadrap était scotché sur sa joue droite. Elle me souriait avec un air accueillant et attendri.
Je ne savais pas quel âge lui donner. Mais j'ai soutenu son regard. Puis j'ai croisé un regard rouge.
Je n'avais jamais vu autant d'émotions négatives (dont j'ignorais d'ailleurs l'existence) en un seul regard. Je lisais beaucoup de haine et un désir meurtrier ardent dans ces yeux de démon.
J'ai souri de soulagement en remarquant que sa haine n'était pas contre moi, ni contre les démons, ni contre les anges : elle était destinée au monde entier. À ce précis moment, j'ai pris le premier objectif de ma vie : j'allais aider et protèger ce démon, mon opposé.
« Il faudrait leur trouver des noms, a dit la femme rousse.
-Fais-le si ça t'amuses.», a répliqué une voix grave et vibrante de haine.
Je ne distinguais pas son visage. Simplement ses yeux d'un rouge écarlate, ça m'a perturbée. Il est ensuite parti.
Après une courte réflexion, j'ai décidé de montrer au monde entier mes émotions positives. Le démon à mes côtés ne pensait sûrement pas ça, mais au contraire.
« Maïa, ça te va comme nom ?
À ce moment, j'ai levé mon regard pétillant sur elle. J'étais tout à fait d'accord avec ce nom. Il a éveillé en moi la sensation d'être une vraie personne, quelqu'un admiré dans ce vaste monde par au moins une personne. J'étais émue et des larmes ont failli couler de mes yeux bleus. Ils brillaient de remerciements.
Alors, pour lui témoigner ma gratitude d'avoir grâce à elle une place dans la société, j'ai prononcé mon premier mot :
-Maman !
Mais, au lieu d'éprouver la même chose que moi dans ses jolis yeux turquoise, elle m'est apparue terrorisée.
-Qu'est-ce que... Tu as dit ?
-Maman ! »
C'était le seul mot que je savais dire. Le démon (que Maman a nommé Lily) reprit de l'énergie devant le désespoir de la dame rousse.
Elle nous a serré dans ses bras en pleurant et elle a juré de nous protéger.
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