CHAPITRE 35 | UN MESSAGE

MAIA donnait des coups de pieds dans le vide alors que deux hommes la soulevait de terre et la traînait dans la boue. Elle entendit Rickon crier son nom lorsqu'ils la sortirent des donjons de Winterfell. Elle regarda autour d'elle et vit les murs de la cours décorés  de drapeaux Boltons. Des marchands et des enfants suppliaient les passants d'acheter leur produits. Chaque centimètres de cet endroit était emplis de désespoir.

C'était bien réel. Ramsay Bolton avait un contrôle total. 

Les portes de Winterfell s'ouvrèrent et Ramsay ordonna à ses gardes, «Jeter la.» Les hommes haussèrent les épaules et la lancèrent dans la boue lorsque les portes furent complètement ouvertes. «N'oubliez pas mon message, Lady Maia!»

Maia releva la tête, la boue et la suie coulèrent sur son visage lorsqu'elle cria «ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE!»

Les portes se refermèrent.

Maia n'avait pas remarqué Ser Davos qui se tenait sur son cheval devant les portes lorsqu'elle était tombé dans la boue. Mais en tournant la tête elle vit le Chevalier Oignon accompagné de quelques Sauvageons. Davos s'agenouilla devant elle, salissant ainsi ses vêtements, et relâcha un soupir. Maia ne put empêcher les larmes de couler, elles se mêlaient à la sueur et la saleté sur son visage. Elle tenta de refermer sa robe, mais, à ce moment, la pudeur était le moindre de ses soucis. «Lady Sanders,» Davos secoua la tête et essaya de le nettoyer le visage.

«Il est horrible,» Davos comprit entre les sanglots. «C'est un être diabolique.»

Davos lui saisit les épaules et l'aida à se mettre debout. «A-t-il ...» Il essaya de voir si elle était blessé et vit ses vêtements déchirés. «Vous a-t-il touché?»

Elle hocha la tête, lentement, mais il le remarqua.

Ser Davos observa son visage et vit une ecchymose se former sur la pommette de la femme. Les Sauvageons s'approchèrent lorsqu'il leur lança. «Rassemblez les chevaux. Nous partons pour Motte-le-Forêt.»

...

Le voyage ne fut pas très long. Maia serra la taille de Davos alors qu'il menait le groupe vers le sud. La région de Motte-le-Forêt n'était pas pus froide, mais le vent y était plus présent. Elle leva les yeux lorsque Davos lui dit qu'ils approchaient, elle pu voir les cheveux roux de Sansa qui  sortait par la grande porte. 

Le visage de Maia était caché par la cape que Davos avait posé sur ses épaules, mais Jon pouvait voir ses traits resplendissants. Il était déçu que la Maison Glover décide de ne pas les soutenir contre Ramsay Bolton, mais pas aussi déçu que Sansa. Cependant, quand ils aperçurent l'arrivée de Ser Davos, ils furent réjouit. Le plan de Sansa avait fonctionné.

Le Chevalier Oignon n'était qu'à quelques mètres, mais Jon courrait dans sa direction. Le cheval de Davos s'arrêta ce qui permis à Jon de prendre Maia dans ses bras. Les bras de la femme se serrèrent autour de lui alors qu'elle sentait les larmes couler le long de ses joues. Jon plaça une main derrière sa tête et elle enfouit son visage dans son cou. Elle inspira longuement, remplaçant l'odeur de sang par celle de musc et de neige.

«Grâce aux Dieux,» il expira dans ses cheveux blonds. Jon la posa au sol et replaça ses cheveux mêlés. Ses mains se posèrent sur les joues de la femme et il vit ses yeux fatigués avant que son regard ne se pose sur l'ecchymose violette. Il remarque que ses vêtements était déchirés sous la cape de Davos. «Est-ce qu'il a fait ça?»

Maia se sentait soudainement petite sous son regard enflammé. Il était terriblement en colère. Elle ne pouvait plus parler, pas qu'elle en avait envie.

«Je vais l'étrangler ce Ramsay Bolton -» Jon cracha avant de prendre le bras de Maia pour la mener vers son cheval. Sansa l'arrêta et lui lança un regard qui semblait dire N'essaie même pas.

La rousse prit Maia dans ses bras et frotta son dos. «Il ne te feras plus jamais mal.» Sansa lui chuchota à l'oreille. «Il ne nous fera plus jamais mal.»

Maia leva les yeux pour les regarder. «J'ai parlé avec Rickon,» elle sourit malgré les circonstances. «Il sait. Je lui ai dit qu'on le sortirait de là.»

Sansa sourit à son frère, elle semblait satisfaite. Ser Davos approcha lentement le trio et marmonna, «Ramsay a dit que vous aviez un message, Lady Sanders.»

Maia ravala la boule dans sa gorge et son regard tomba sur ses mains. Les bras de Jon l'entourèrent et la serra contre lui, il répondit à sa place, «Donnez-lui un peu de temps.»

...

L'armé s'était arrêté dans une taverne près de son campement ce soir là, elle faisait presque l'entièreté du bar. Les propriétaires disaient qu'ils n'avaient jamais vu l'endroit aussi plein et remercièrent Jon et Sansa lorsqu'ils déposèrent leurs assiettes.

Maia n'avait pas faim, même si elle n'avait rien mangé dans les vingt dernières heures. Elle était assise face au foyer de la taverne, ses doigts autour d'un grand verre de bière. Elle prenait des gorgées ici et là alors que son regard était posé sur le feu. Sansa lui avait donné une nouvelle robe, mais Maia s'était habitué au sentiments du vent froid sur sa poitrine et elle détestait cela. 

Après avoir avalé un bol de chaudrée, Jon alla s'agenouiller près de sa dame. Il regarda les flammes pendant un moment avant de demander, «Comment te sens-tu?»

«Je n'ai plus aussi froid.» Elle haussa les épaules et resserra sa cape  autour d'elle. «Je crois que je suis encore sous le choc d'avoir découvert que je suis non seulement une Voyageuse, mais que mon nom vient d'une vieille maison qui a été détruite après avoir pris le côté des Targaryen dans la Rébellion de Robert - oh et sans oublier, j'ai été enlevé par un homme qui m'a agressé.»

Jon regarda ses mains lors de son discours empli de sarcasme. Il devinait que Ramsay lui avait révélé l'information sur sa supposé maison, car il n'en savait rien. «Regarde moi.»

Le regard de Maia se leva lentement pour se poser sur les yeux sombre de Jon. Il lui pris les mains. Elle les retira immédiatement. Pour un moment, elle pensa à Ramsay: ses mains partout sur elle. «Souvenez-vous, Lady Maia,» lui avait-il dit. 

Jon regarda entre ses mains et ses yeux et vit la réalisation dans ceux-ci de ce qu'elle avait fait. «Désolé,» elle chuchota et entrecroisa ses doigts avec ceux de Jon. La blonde savoura alors le sentiments de ses mains douces et froides, elle le sentait passer le bout de ses doigts sur les gales sur ses jointures. Jon s'approcha et pressa un doux baiser sur son front. Maia ferma les paupières et soupir de soulagement.

«Je vais le tuer, Maia.» Il dit alors contre sa peau, les yeux de la femmes s'ouvrirent soudainement. «Je le tuerai de mes mains nues.»

Elle le repoussa doucement. «Tu n'es pas le seul qui en a envie.» Elle défendit, les sourcils froncés. «Ceux qui ont de la rancune envers Ramsay Bolton sont tous morts. Peu de gens dans notre armé l'ont rencontré sauf moi-même et ta belle-sœur. Tu ne l'as jamais rencontré. Tout ce qu'elle dit est vrai: tu ne le connais pas. Je n'ai passé que dix minutes avec lui et je sait que cet homme est fou à lier. S'il y a bien une personne qui mérite d'être la dernière vision de Ramsay Bolton, c'est Sansa.»

Jon expira fortement et se frotta la nuque. Elle cherchait ses yeux pour une réponse et éventuellement il hocha la tête à ses mots. «Tu as raison,» il prit ses mains. «Mais peu importe ce qui arrivera, j'aurai son sang sur mes mains. Il a agressé ma sœur à multiples reprises, il t'a fait la même chose. Il a essayé de la reprendre, mais t'as enlevé par erreur. Il vous a touché toutes les deux.  Tu es la Voyageuse - tu as un don - et maintenant tu fais parti du jeu. Notre armé n'a peut-être pas le nombre; nous n'avons peut-être pas tout le Nord avec nous, mais nous avons notre haine. Nous avons nos expériences et notre passé avec Ramsay et, pour cela, il va mourir.»

Sa main se posa sur l'ecchymose au visage de Maia et elle la couvrit de la sienne. Elle hocha la tête à sa réponse, sachant qu'il pensait chaque mot qu'il disait. «Maia,» il prit une pause, «tu dois me dire le message de Ramsay.»

Maia baissa la tête et son regard se perdit dans les flammes avant de se poser sur Jon.

«Il voulait que je te dise: J'ai eu ta dame. Je peux prendre qui je veux. Je te tuerai et reprendrai ma femme, bâtard.»