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14. lights are on

Cette fois ci lorsqu'Enola se réveilla le lendemain dans les bras de Kate elle ne se mit pas à hurler avant de partir en courant.
Et pourtant ce n'était pas l'envie qui en manquait.

Elle peinait à croire que la journée précédente se soit réellement déroulée.
Comment ? Comment autant de chose avait pu se passer en si peu de temps ?!

Et comment avoir pris autant de temps avant de réaliser que notre petite Bishop en pinçait pour toi ?!

Enola sentit son visage s'enflammer.

Ce serait le bon moment pour se faire minuscule dans mon esprit là Agony...

C'est toujours le bon moment pour toi !

Elle roula des yeux avant de pousser un léger soupir. Ce simple bruit suffit pour faire s'agiter Kate dans un léger grognement.

- Déjà réveillé ? maugréa-t-elle en resserrant légèrement sa prise sur les épaules d'Enola.

Il lui fallut toute sa volonté pour ne pas s'enfuir le temps que Kate se réveille tout à fait.
Bien que l'agréable sentiment de réconfort qui semblait irradier de l'archère l'aidait beaucoup.
Kate finit par esquisser un léger sourire en ouvrant enfin les yeux.

- Bonjour miss North, murmura-t-elle. Bien dormi dans les bras de la plus belle femme du monde ?

Enola pinça des lèvres et baissa légèrement la tête, retenant déjà un nouveau soupir.

- Tu ne m'aides pas beaucoup là Kate...

- Oh pardon, je suis censé faire semblant d'avoir oublié ce qu'il s'est passé hier ?

Ce fut au tour d'Enola de laisser timidement son bras glisser le long de la taille de Kate, nichant sa tête sous son menton.

- Non, souffla-t-elle à voix basse. Non. Mais tu pourrais donner un peu de répit à mon cœur.

Elle sentit la cage thoracique de Kate s'agiter lorsque celle-ci émit un léger rire. Et Enola se surprit à songer combien cette sensation était à son tour réconfortante, combien elle aimerait la ressentir à l'infini.
Elles restèrent ainsi un court moment avant que la Bishop ne craque.

- Tu veux en parler ?

- De ce qu'il s'est passé avant ou après qu'on rentre dans ton appartement ?

- Comme tu veux. On peut parler de ce que tu veux Nola. De ce dont tu te sens assez à l'aise de parler avec moi.

Enola plongea un peu plus son visage dans le creux du cou de Kate durant un nouveau long moment.
Et puis elle le poussa finalement son second soupir de la journée avant de se détourner pour faire face au plafond.
Elle posa presque instinctivement ses doigts sur son torse avant de se mettre à parler :

- J'ai toujours su que quelque chose clochait avec mon corps. Que j'étais différente des autres enfants de mon âge, et encore plus des adolescents. Je ne sais même plus combien de nuit j'ai passé à pleurer en souhaitant désespérément qu'il soit différent. Que je sois différente. Et puis, lorsque j'avais treize ans, il y a un garçon de mon école qui a transitionné. Je ne savais même pas que c'était possible, tu as eu un aperçu du genre de personne qu'était ma mère, elle ne m'a jamais appris ce genre de chose... Peut-être que j'aurais dû attendre de réussir à la quitter avant de commencer ma transition, elle m'aurait peut-être moins haïe.

- Nola je t'arrête tout de suite, intervint Kate en se penchant au-dessus de cette dernière avec les lèvres pincées. Ta mère est horrible. C'est tout. Quoi que tu aies pu faire, ça ne lui aurait jamais donné de raison de faire ce qu'elle a fait.

Enola hocha lentement la tête et ce fut au tour de Kate d'aller se nicher dans le creux de son épaule.

- J'ai vu pas mal de psy sans que ma mère ne soit au courant. Il y en a eu des horribles. Mais d'autres qui m'ont énormément aidé à réaliser vraiment ce que j'étais. Et... bon c'était pas tout à fait légal, mais j'ai fini par mettre la main sur des hormones, j'ai décidé de changer de nom et ma transition a commencé, sans l'accord de ma mère bien sûr.

Enola se tut encore quelques instants. Parce qu'elle savait ce qui était censé suivre dans son histoire. Mais elle n'était pas certaine d'être capable de le dire, elle n'était pas certaine d'être capable de simplement formuler tout ce que sa mère avait voulu lui faire subir.
Mais comme d'habitude, Kate la compris mieux qu'elle-même. Elle passa son bras autour de sa taille et enlaça ses jambes aux siennes.

- Il s'est passé quelque chose au Mexique n'est-ce pas ?

Enola sentit les larmes couler le long de ses joues avant même qu'elle ne hoche la tête.
Kate laissa ses doigts glisser avec lenteur sur sa taille, dans un geste infiniment rassurant.

- Quoi qu'il se soit passé Nola, je suis là, Agony est là. Tu n'es plus toute seule. Et on ne laissera plus rien t'arriver.

Les paroles de Kate n'aidèrent pas les larmes à se tarir. Mais, alors qu'elle sentait une partie de la symbiote entourer sa main, Enola réalisa seulement que Kate avait raison. Ce fut ainsi ce sentiment qui l'aida à mettre des mots sur ce qu'elle essayait d'oublier depuis plus d'un mois.

- Je ne sais même pas comment j'ai fait pour ne pas me rendre compte que quelque chose clochait avant qu'on arrive au Mexique, déclara Enola d'une voix blanche. Mais j'ai à peine eu le temps de poser un pied hors de l'aéroport que je me suis fait emmener par quatre hommes. Le trajet était un enfer, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, je ne comprenais pas comment j'avais pu me faire enlever sous les yeux de ma mère sans qu'elle ne fasse rien. Mais quand on est arrivé..., sa voix se brisa, cette fois j'ai tout de suite compris.

Enola ferma les yeux, elle revoyait parfaitement le bâtiment sordide, elle revoyait parfaitement le regard vide de tous les patients qu'elle avait croisé. Elle revoyait tout le personnel présent et toute la sécurité qui lui disait que jamais, jamais elle ne pourrait sortir d'ici.

- J'en avais déjà entendu parler avant sur internet. Mais j'aurais jamais pensé que ma mère puisse se résoudre à ça, poursuivit-elle, la voix plus tremblante que jamais. Ils appellent ça des thérapies de conversion, des foutus thérapies dont t'es censé sortir après en tant que personne soi-disant normal. Moi et tous les autres, on en est juste ressorti traumatisés, si on en est ressorti...

Elle resserra l'emprise qu'elle avait sur Kate. Elle sentait Agony remonter le long de son bras jusqu'à la naissance de l'autre bout de sa taille, l'entourant d'une présence familière et rassurante.

- C'était presque de la torture ce qu'il nous faisait subir. Sans parler de tout le lavage de cerveau à vomir, on avait des séances sous électro choques pour qu'on associe notre "maladie" à de la douleur. Et c'était pas encore le pire, parfois ils me...

Elle ne put se résigner à terminer sa phrase et elle sentit tout son corps se secouer de sanglot, un horrible hoquet de dégout remontant le long de sa cage thoracique. Enfin, elle se tourna vers Kate et serra cette dernière du plus fort qu'elle pouvait.

- C'était horrible Kate. Je réfléchissais déjà à des moyens de me tuer au bout de seulement une semaine lorsqu'Agony m'a sorti de là.

Kate resta silencieuse un long moment, attendant patiemment que les sanglots d'Enola se calment.
Enola quant à elle s'autorisa enfin à pleurer de tout son cœur brisé, à pleurer pour toute ces fois où elle s'était retenue de s'effondrer.
Parce que pour la première fois de sa vie elle ne ressentait pas le besoin de prétendre être forte, pour la première fois de sa vie elle s'autorisa à être faible face à quelqu'un.

Et bien évidemment, ce quelqu'un était Kate Bishop.

Lorsqu'elle parvint enfin à se calmer, Enola releva la tête vers Kate, celle-ci prit à peine un instant avant de poser ses doigts autour de son visage.

- Merde Enola tu peux pas savoir à quel point je suis furieuse à cet instant... Comment t'as fait pour trouver le courage de retourner auprès de ta mère après tout ça ?

Enola haussa des épaules avec lassitude.

- Agony a tué presque tous les gens qui travaillaient là-bas. Je comprenais rien à ce qu'il se passait, j'étais complètement paniquée et elle encore plus. Je sais même pas comment on a fait pour faire le trajet du Mexique à New York, mais c'était le seul endroit qu'on connaissait.

Si j'avais su qu'on serait tout aussi peu en sécurité chez toi, je serais tout de suite aller frapper à la porte de Kate.

Enola esquissa un léger sourire.

- Quoi, fit Kate qui une nouvelle fois avait réussi à percevoir leur échange silencieux. Qu'est-ce qu'Agony a dit ?

- Qu'elle aurait dû m'emmener te voir en premier temps. Que j'aurais été bien plus en sécurité ici.

Ce fut au tour de Kate de sourire en jouant avec lenteur avec une mèche de cheveux d'Enola.

- Et elle a raison, je ne laisserais plus jamais personne te faire du mal. Et je pense aussi que je vais investir une partie de la fortune de ma mère pour m'assurer que ça n'arrive plus du tout.

- Woua, j'ai réussi à faire en sorte que Kate Bishop se soucie d'autre chose qu'elle même...

Kate fronça des sourcils et se contenta de lui tirer la langue.

- T'as faux sur toute la ligne Nola, je me soucie de toi depuis que j'ai passé les portes de la fac.

Enola se sentit rougir jusqu'aux oreilles et le second sujet de discussion lui revint en tête, celui qui lui donnait tout juste à peine moins envie de pleurer.

- Je t'engage à rien Nola, j'attends pas une réponse de toi ou quoi que ce soit, dit Kate, et encore moins en ce moment où je me doute bien que je suis le dernier de tes problèmes.

- T'es loin d'être le dernier de mes problèmes Kate..., souffla Enola en fermant les yeux. Mais t'as pas tort sur un truc, c'était pas vraiment le meilleur moment pour me dire un truc pareil. Pas alors qu'on a nos examens dans trois semaines.

La mâchoire de Kate sembla se décrocher, et elle se retint sérieusement de ne pas éclater de rire.

- Attends un peu, après tout ce qu'il s'est passé tu te soucies encore de la fac ?!

Enola roula des yeux.

- Kate j'ai pas déjà deux masters en poche et l'argent de papa et maman pour m'assurer un avenir. Si j'ai pas mon année je perds ma bourse.

L'amusement de Kate disparut aussi rapidement qu'il était arrivé.

- T'es boursière ?

Enola se retint de ne pas lever une nouvelle fois les yeux au ciel en l'espace d'à peine trois minutes.

- Oui Kate, on a pas tous plusieurs dizaines de milliers de dollars à mettre dans nos études. Et encore moins avec ma mère. Ma bourse c'est le seul truc qui l'a convaincu de me laisser avoir un minimum d'indépendance en faisant des études.

Enola baissa les yeux d'un air penaud avant de déclarer, bien moins assurée :

- C'est pour ça que je te détestais. T'as pas besoin d'être première ou d'avoir un dossier exemplaire pour avoir un avenir. Moi si.

- Et tu pouvais pas me le dire ?!

Enola releva les yeux vers Kate avant d'arquer un sourcil.

- Kate, on a mis plus de cinq mois à réussir à se parler sans s'insulter, tu crois que j'aurais pu te confier un truc aussi personnel ?!

- Moi je l'aurais fait !

- Menteuse ! Tu es encore pire que moi lorsqu'il s'agit de cacher ses problèmes personnels.

Kate ouvrit la bouche plusieurs fois mais ne dit rien, pour une fois Enola avait réussi à la faire taire.

- Moi aussi je me soucie de toi depuis plus longtemps que tu penses Kate... Et quand tu seras prête je serais aussi là pour t'écouter pleurer dans mes bras.

Ce fut au tour de Kate de pousser un long soupir en reposant sa tête lourdement sur le bras d'Enola.

- En attendant, dit-elle, tu peux au moins me promettre un rendez-vous après nos examens.

- Hmm..., j'aimerais bien te dire non juste pour t'énerver, mais je crois que je suis trop fatiguée pour avoir à subir ton entêtement.

- Je ne suis pas entêtée !

Enola laissa échapper un léger rire.

- Mais bien sûr...

Elle laissa un léger silence s'installer, un silence pour profiter de l'immense sentiment d'apaisement qu'elle ressentait à cet instant. Un apaisement plus fort que jamais auparavant.

- Oui, je veux bien aller à un rendez-vous avec toi Kate Bishop.

°•○●||☆||●○•°

today i woke up and i chose violence (d'ailleurs petit rappel que les thérapies de conversion ne sont interdit en France que depuis février de cette année :)))

On another topic (je vous préviens cette nda va être très longue parce que j'ai beaucoup de chose à dire après avoir été absent.e tout ce temps :') j'espère que ce chapitre vous aura plus !

Bon il s'y passe pas grand chose mais il était carrément nécessaire après tout ce qu'il s'était passé avant de vraiment relancer l'intrigue (et puis oui je suis une hoe pour le enolate fluff et de manière général pour le fluff dans le lit qui inclue pas du tout de truc sexuel hehehe)

En tout cas, pour ceux qui me followerait pas (shame on you vous manquez tout mes moments de fan où je hurle juste sur des bande-annonce ou des review de séries T^T) j'ai été un peu absente ces dernières semaines parce que j'étais en concours !

Mais ces concours sont (mal mais tant pis) passés ce qui veut donc dire que JESUS J'AI ENFIN FINI MA PREPA LES GARS IM A FREE SPIRIT NOW !!!

Donc je vais vraiment essayer de reprendre une bon rythme d'écriture comme au bon vieux temps ! D'ailleurs j'ai commencé à écrire la suite de cette histoire (qui je ne sais plus je vous l'avais dis se passe avec du coup nos Enolate chérie mais aussi Peter, Gwen et Harry Osborn hehe) et que punaise je l'aime trop ! Vraiment si vous aimez les tropes bien found family bien pas straight bien Frozen vibes ça va vous plaire autant qu'à moi ! 

Bref, il reste à peu près deux trois chapitres à cette histoire avant de la clore et de pouvoir donc commencer cette suite, j'espère qu'ils vous plairont et que la suite vous plaira tout autant !

Rien à voir mais des gens ici qu'ont regardé heartstopper qu'ont puisse parler d'à quel point c'était incroyable là ! 

Bref pour de vrai, love u 3000, on se revoit (je l'espère) la semaine qui arrive !

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