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Troisième tome - Deuxième chapitre

Un bruit sourd réveilla Hermione qui dormait d'un sommeil peu réparateur. Elle se redressa en plissant les yeux, et constata que le jour commençait seulement à se lever. En y regardant de plus près, Hermione vit une chouette qu'elle ne reconnaissait pas. L'animal, perché de l'autre côté de la fenêtre, semblait passablement ennuyé et donnait des petits coups de tête contre la vitre. Hermione crut comprendre qu'il était là depuis un petit moment et elle se leva rapidement pour aller lui ouvrir. La chouette voleta délicatement pour venir se poser sur le bureau d'Hermione et tendit sa patte sans entrain. La Gryffondor s'empara du parchemin plié qui s'y trouvait attaché et descendit rapidement à la cuisine pour rapporter de l'eau dans un petit bol. La chouette grise en avala quelques gouttes et repartit rapidement, l'air  toujours terriblement blasé.

- En voilà une qui n'était pas réveillée, commenta Hermione en la regardant voler jusqu'à ce qu'elle disparaisse.

La jeune femme reporta alors son attention sur le parchemin plié qu'elle tenait entre ses doigts, et vit son nom inscrit d'une écriture qu'elle ne reconnaissait pas. Les lettres étaient rondes, larges, et le point au-dessus du i de son prénom était devenu un énorme rond. Une écriture typiquement féminine, mais Hermione savait que ce n'était pas celle de Ginny. Ginny écrivait comme un garçon, et presque aussi mal que ses frères. En songeant à Fred, Hermione tiqua et se dépêcha de déplier la lettre pour penser à autre chose. Elle lut en premier la signature.

- Lavande ? s'étonna Hermione en fronçant les sourcils.

Étonnée, la Gryffondor s'empressa de lire la lettre de l'ancienne petite-amie de Ron, et à sa grande surprise, elle en fut agréablement touchée.

Hermione,

Ça me fait tout drôle de me dire que moi, je t'écris une lettre à toi. Avouons-le, nous avons beau partager la même chambre depuis six ans, nous n'avons jamais été très proches.

Mais depuis quelques semaines, je ressens le besoin de te remercier. Je ne l'ai pas fait à Poudlard, car je ne trouvais jamais le bon moment, et aussi, parce que c'est plus dur de faire ce genre de chose de vive voix.

Je voulais te remercier d'avoir été pour moi quand Ron m'a quittée. Peut-être l'as-tu fait par pitié ou je ne sais quoi, mais ton soutien m'a apporté beaucoup. Je ne dirais pas que nous avons vécu les mêmes  choses, loin de , mais un petit peu quand même.

J'aime à croire que je t'ai été également utile. J'aurais aimé faire plus, mais c'est compliqué, avec toi, de prendre les devants. Tu es tellement imprévisible, je m'attends toujours à ce que tu partes au quart de tour dès que je t'adresse la parole. Disons les choses comme elles sont, tu m'intimides, et tu intimides beaucoup d'entre nous.

Enfin voilà, je voulais seulement te remercier d'avoir été , alors que ce n'était pas ton rôle. J'espère que tu vas bien. As-tu des nouvelles de Ron ? J'espère qu'il va bien aussi. Je devrais tourner la page, mais  j'ai hâte de le revoir en septembre. Et qui sait, peut-être que l'été l'aura aidé à réfléchir...

Porte-toi bien, et profite du soleil pour bronzer, tu en as besoin !
Lavande.

"J'ai hâte de le revoir en septembre". Comme tous les autres, mis à part Seth et Ginny, Lavande ne savait pas que Ron ne reviendrait pas à l'école. Elle ne savait pas qu'elle ne partagerait plus son dortoir avec Hermione. Leur choix était fait. Ils avaient longuement réfléchi à la question, chacun de leur côté, ou  ensemble. Ils accompagneraient Harry où qu'il aille, quoi qu'il fasse, quoi qu'il en coûte. L'un ne pouvait pas réellement avancer sans les autres.

Hermione soupira en relisant rapidement la lettre de Lavande. Elle n'aurait jamais pensé que son soutien aurait autant touché la jeune femme. Hermione se souvenait du jour où elle avait retrouvé Lavande en pleurs dans le dortoir. Ce fameux jour où elle lui avait expliqué entre deux sanglots que Ron avait mis fin à leur relation. Il lui avait dit que ce n'était plus possible, qu'elle était trop collante, qu'elle l'étouffait. Ron avait quitté Lavande pour pouvoir respirer. Hermione avait fait la même chose avec Fred. Mais rapidement, elle s'était rendu compte que cette rupture avait eu l'effet inverse. Depuis qu'elle était définitivement loin de lui, elle ne respirait plus. Et lui, de son côté, respirait à pleins poumons...

Hermione laissa échapper un soupir tout en repliant la lettre de Lavande, et au même moment, elle vit un petit hibou qu'elle reconnut rapidement.  Coquecigrue, le petit vif d'or de la famille Weasley. La Gryffondor ouvrit de nouveau la fenêtre et l'animal s'engouffra dans la chambre à toute vitesse en piaillant. Hermione essaya de l'attraper, mais il ne  consentit à venir que lorsqu'elle lui présenta le petit bol d'eau. Coquecigrue s'en approcha à toute vitesse, et sans la moindre surprise pour Hermione, il termina la tête la première dans le bol en piaillant de joie. Hermione eut tout juste le temps d'attraper le parchemin à sa patte avant qu'il ne soit trempé, et en souriant, elle posa le bol sur le sol, laissant Coquecigrue s'extasier de bonheur à l'intérieur.  Rapidement, Hermione reconnut l'écriture de Ron et elle eut l'impression d'entendre la voix de Lavande dans son esprit.

Tu vois ! C'est un signe qu'on est fait pour être ensemble ! Il t'a  écrit juste après moi, ma chouette et son hibou se sont certainement  croisés !

Telles auraient très certainement été les paroles de Lavande si elle avait été informée de ce petit hasard. Hermione laissa Lavande de côté et ouvrit la lettre de Ron, soucieuse. Il ne lui avait écrit que très peu, depuis le début des vacances.

Hermione,

Tu nous as demandé de te laisser le plus de temps possible, et je crois qu'on arrive au bout. Nous allons fêter l'anniversaire de Pénélope le 27 juillet, alors il faut que tu sois au Terrier le 25 pour que nous ayons  le temps de tout préparer. Papa viendra te chercher ce jour-, après son travail, vers 18 heures, au coin de ta rue.

N'oublie pas, ce ne sont pas des adieux, juste des au revoir.
Ron.

Hermione sentit son cœur se serrer et elle vit momentanément flou alors qu'elle essayait de refouler ses larmes. Dans une ambiance différente,  Coquecigrue semblait au comble du bonheur dans son petit bol d'eau. La Gryffondor avait rapidement compris de quoi il s'agissait. "Nous allons fêter l'anniversaire de Pénélope le 27 juillet." Il n'y avait aucun anniversaire à fêter. C'était seulement une manière de faire comprendre à Hermione qu'ils iraient chercher Harry chez les Dursley ce jour-là. La  jeune femme ne savait pas encore comment, et malgré toutes ses angoisses, elle était impatiente de savoir.

"Tu nous as demandé de te laisser le plus de temps possible." Et en effet, c'était une des requêtes d'Hermione. Elle ne voulait aller au Terrier qu'au dernier moment. Elle voulait profiter de ses parents  autant qu'elle le pouvait. Elle voulait retarder l'échéance autant que possible...

"N'oublie pas, ce ne sont pas des adieux, juste des au revoir." Cette phrase touchait Hermione en plein cœur. En la lisant et la relisant, elle se rendait compte à quel point Ron pouvait se montrer mature quand il le voulait. À quel point il pouvait être attentif. Et les mots de son ami apaisèrent Hermione. Il n'avait pas tort. Ce n'était pas des adieux, juste des au revoir...

***

Ce sont les mots que je me répète inlassablement, deux jours plus tard, alors que ma mère vient de m'annoncer que le thé est prêt. Bientôt, trop tôt à mon goût, Monsieur Weasley m'attendra au coin de la rue. Nous y sommes. Je ne peux plus retarder l'échéance. Je ne peux plus fermer les yeux et ignorer ce que j'ai à faire.

Accompagnée de cette boule d'angoisse qui ne me quitte pas, je descends lentement les marches de l'escalier. C'est si dur que j'ai l'impression que je ne pourrais jamais le faire. Sans faire de bruit, j'entre dans le salon et je vois mes parents, de dos, installés sur le canapé, le téléviseur allumé devant eux. Sur la petite table basse, près de leurs genoux, j'aperçois  trois tasses de thé fumantes, et je sens ma respiration se bloquer. C'est encore plus douloureux que ce que j'avais imaginé...

En m'interdisant de penser, je lève le bras et pointe ma baguette en direction de mes parents. Ma main tremble, et je m'efforce de la maintenir droite. Ron avait raison, j'aurais peut-être dû demander à un  membre de l'ordre de le faire à ma place. Et si je ne parvenais pas à effacer tous leurs souvenirs de moi ? Et si j'échouais ? Si je savais que tu étais là, à m'attendre de l'autre côté... Si je savais que tes bras m'attendaient pour me consoler, ce serait moins compliqué. Pas moins douloureux, seulement moins compliqué. Mais tu ne m'attends plus nulle part. J'ai fait en sorte que tu m'oublies, tout comme mes parents vont devoir m'oublier.

Tu connais la formule. Tu n'as qu'un mot à dire. Tu connais... Ce ne sont pas des adieux, juste des au  revoir. Qui aurait cru que les paroles de Ron seraient ma bouée de sauvetage à cet instant précis ? En m'accrochant à ses mots, et en sentant mon cœur se briser encore de quelques millimètres, je me dis que  ça ne sert à rien de retarder l'inévitable. Tu connais la formule. Tu n'as qu'un mot à dire. Ce ne sont pas des adieux, juste des au revoir.

Oubliettes.

Dans un premier temps, rien ne se passe, et je commence à craindre de ne pas avoir été à la hauteur. Mais lentement, je me rends compte que les  souvenirs de mon existence s'effacent tout autour de moi. Peu à peu, mon image disparaît des cadres, des photos. Le livre qui m'appartenait et que j'avais laissé sur la table basse s'évapore également alors que je  sens une larme rouler sur ma joue. Je n'existe plus. Ce ne sont pas des adieux, juste des au revoir... Sans faire de bruit, je quitte le salon et une fois dans le couloir de l'entrée, je récupère un petit sac bordé de perles. Un sac qui contient les dernières traces de mon existence. Un sac dont nous aurons bientôt besoin.

Le cœur au bord des lèvres, je quitte la maison familiale qui n'est plus mienne. Ce n'est  que temporaire. Ce n'est que temporaire... En traversant notre petite cour, je vois Vérone sur le côté, occupée à renifler une brindille d'herbe. J'esquisse un sourire en la rejoignant sur l'herbe fraîchement humide à cause de la pluie qui est tombée plus tôt dans la journée, et en m'entendant, elle relève la tête en remuant joyeusement sa petite queue noire. Je me baisse pour la prendre dans mes bras, et Vérone me  lèche les doigts en remuant.

- Souviens-toi de moi pour eux..., je murmure contre son pelage. Tu as été le meilleur des cadeaux d'anniversaire.

À contrecœur, je repose Vérone à terre après avoir déposé un baiser sur son petit museau, et je quitte la cour en refermant soigneusement la barrière derrière moi. Je marche d'un bon pas sur la chaussée humide, sans me retourner. J'essaye de reprendre contenance, avant d'arriver au coin de ma rue où je ne tarde pas à voir Mr Weasley qui me sourit malgré  les traits fatigués de son visage. Il me demande si je vais bien et je me contente de hocher la tête. Je quitte un enfer pour en retrouver un autre. Je m'éloigne de l'enfer de dire au revoir à mes parents sans qu'ils ne le sachent, pour atterrir dans l'enfer de te revoir. Cette souffrance ne prendra-t-elle jamais fin ? Mr Weasley me tend son bras pour nous faire transplaner, et je dois me faire violence pour ne pas  changer d'avis au dernier moment. Alors que mon bras entre en contact  avec celui du père de famille, je pense à Harry et à Ron en me disant que c'est la meilleure chose à faire. Je ne peux pas les laisser partir sans moi.

Je ferme les yeux. C'est à peine si je sens un  changement, tant je me sens déjà mal à l'intérieur. Mes pieds retrouvent l'équilibre sur le sol, et quand j'ouvre les yeux, je fais face au Terrier. Mr Weasley s'assure une nouvelle fois que je vais bien, et je lui réponds que oui en souriant. Ou du moins, en essayant de sourire. Je ne crois pas que le résultat ait été concluant. Mr Weasley commence à marcher en direction de la maison bancale, et je le suis en me demandant si tu es là. Je ne sais même pas à quelle heure ferme votre boutique... Tout en marchant, je me rends compte qu'il y a du mouvement sur ma  gauche, et en plissant les yeux, je constate que des gnomes sont en train de revenir en direction du terrier, tout comme nous.

- Ron et Ginny ont dégnommé le jardin hier, précise Arthur Weasley en suivant mon regard. Il semblerait qu'ils viennent de retrouver leur chemin, ajoute-t-il en souriant.

Je ne réponds pas. J'ai l'impression idiote que le moindre mot prononcé pourrait me suffire pour éclater en sanglots. Nous arrivons à hauteur de la barrière du jardin, que Mr Weasley m'ouvre, et trop rapidement, je me retrouve devant la porte de la maison. Mr Weasley annonce que c'est lui avant d'ouvrir la porte, et presque à contrecœur, je le suis à  l'intérieur. J'entends alors des bruits de pas rapprochés et Molly Weasley ne tarde pas à se dresser devant moi.

- Hermione ! Oh, je suis contente de te voir ! Tu nous as manqué, à Noël, tu sais.

Et ce que je redoutais arriva. Je me doutais bien que Molly me parlerait de Noël, où j'ai brillé par mon absence, mais je ne m'attendais pas à ce que ça se fasse dès mon arrivée. Je m'apprête à répondre pour m'excuser de ne pas avoir été présente, mais Mr Weasley me devance.

- Molly, chérie, je ne crois pas que ce soit le moment.

Sa femme le regarde en fronçant les sourcils, et soudain, elle écarquille les yeux, comme si elle venait tout juste de se souvenir d'une chose qu'elle avait oubliée. Et je comprends rapidement de quoi il s'agit. Ils sont tous les deux au courant du sort que j'ai dû lancer sur mes parents. Et je vois à la mine attristée de Molly qu'elle vient tout juste de s'en souvenir.

- Tu veux boire quelque chose, Hermione ? Ou tu as peut-être faim ?
- Non merci, ça ira, je réponds en souriant.
- D'accord. Ron et Ginny sont -haut, si tu veux aller les voir.

Je hoche encore une fois la tête en souriant à Molly. J'ai l'impression de ne faire que ça depuis que j'ai quitté la maison de mes parents. Hocher la tête. Comme une automate. Je rejoins le couloir et en m'approchant des escaliers, je me rends compte que je n'ai envie de voir ni Ron ni Ginny. Pour la première fois, je n'ai pas envie de me trouver au Terrier. Tout semble avoir tellement changé depuis que j'ai fait mon choix. Et encore, je ne sais rien de ce qui se passe de ton côté. Je suis aveugle. Tu fais de moi une aveugle. Je monte tout de même à l'étage, sans conviction, et je frappe à la porte de chambre de Ron. Ce dernier vient m'ouvrir au bout de quelques secondes, et en me voyant, affiche un petit sourire. Il me laisse entrer, referme derrière lui, et retourne s'asseoir sur son lit. De mon côté, je pars m'installer sur le deuxième lit qui servira à Harry dans quelques jours.

- Ça a été ? demande alors Ron.
- Ce n'était pas évident.

Ron grimace et je me sens soudainement lasse. Vidée de tout ce qui fait de moi celle que je suis. Je ne t'ai plus. Je n'ai plus mes parents. Ma deuxième perte est causée par Voldemort. Ma première est entièrement de ma faute. Je décide de m'allonger sur le lit de Harry, et je soupire quand ma tête se pose contre l'oreiller. Ron reprend l'activité que j'ai  interrompue en toquant à sa porte, à savoir entretenir son balai. Nous restons silencieux un long moment, et j'en remercie silencieusement Ron. La dernière chose dont j'ai envie en ce moment, c'est de parler. Au bout d'une bonne heure, une nouvelle personne frappe à la porte, et le visage de Ginny apparaît dans l'entrebâillement.

- Je ne savais pas que tu étais arrivée, commente-t-elle en me voyant. Maman m'envoie vous chercher, nous allons bientôt passer à table.

Je meurs d'envie de lui demander où toi et ton frère prenez vos repas, mais je n'en fais rien. J'espère que ce soir, vous ne le prendrez pas ici. Je crois que je ne suis pas prête pour cette confrontation. Je souris à Ginny et je remarque alors sa petite mine. En quittant la chambre de Ron, je repense à la courte histoire qu'il y a eu entre elle et Harry durant la sixième année. Histoire qui a pris fin il y a peu de temps, de l'initiative de Harry. Les temps sont de plus en plus sombres, Dumbledore n'est plus là pour nous assurer la moindre sécurité, et il ne voulait pas mettre Ginny en danger en restant avec elle. Je souris amèrement en me rendant compte que nous avons tous trois mis fin à nos relations au cours de notre sixième année. Je comprends le choix de Ron. Je comprends celui de Harry. Mais parfois, je ne comprends plus le mien. Pourquoi te quitter si c'est pour autant en souffrir ?

Nous arrivons dans la cuisine et je vois Molly qui termine de mettre la table à l'aide de la magie. Rapidement, je compte les assiettes présentes. Sept. Soit deux de trop. En prenant place à côté de Ginny, je prie pour que deux membres de l'ordre du phénix soient attendus pour dîner, et non ton frère et toi.

- On va attendre que tout le monde soit , annonce Molly. Profitons-en, c'est l'un des derniers soirs de tranquillité. D'ici peu, il y aura Bill et Fleur, les parents de Fleur, et certains membres de l'ordre viennent régulièrement dîner aussi. C'est un vrai champ de bataille.
- Tu adores quand la maison est pleine, lance Ginny en riant, ne dit pas le contraire.
- Laisse ta mère se plaindre, jeune fille, répond Molly en souriant. Vous pouvez grignoter du pain, en attendant. Je reviens, je vais voir ce que fait Arthur.

Je regarde Molly quitter la cuisine en la maudissant silencieusement. Par deux fois, elle a mentionné les deux personnes que nous attendions, mais pas une fois elle n'a dit leurs prénoms. Faites que ce soit Remus et Tonks, n'importe qui...


***

Au même moment, à la boutique de farces et attrapes, George, qui comptait la caisse, releva la tête en entendant la porte s'ouvrir. Fred entra dans le magasin, referma la porte à clé derrière lui, et s'approcha de son frère en souriant.

- Ah bah enfin ! Je veux bien que ce soit chaud avec Iris, mais pas au point de quitter le magasin tout l'après-midi !
- Qui te dit que c'était chaud ? répondit Fred en souriant de plus belle.
- Ta vieille tête de mec satisfait.
- Je tiens à souligner, cher frère, que tu as la même tête de mec satisfait que moi.
- Jamais de la vie, quelle horreur.

Il ne put cependant s'empêcher de sourire en entendant son frère rire et, distrait dans ses comptes, il dut recommencer une deuxième fois.

- Et d'ailleurs, tu serais bien content si moi je gardais la boutique pendant que tu irais voir Angelina, ajouta Fred, amusé.
- Je ne vois pas le rapport... Et arrête de m'interrompre pendant que je compte !
- Ouuuuh, tu crois que je ne vois pas les petites lettres que vous vous échangez ? Ni les sourires et les regards en coin quand elle vient nous voir ?

Sans répondre, George, qui comptait pour la  troisième fois, abandonna et déposa tout le contenu de la caisse devant Fred qui le regardait toujours en souriant, attendant une réponse.

- Compte, répondit uniquement George.
- Bah alors, on est gêné ? On ne dit plus tous ses secrets à son frère adoré ?
- D'accord, d'accord, il y a peut-être quelque chose entre Angelina et moi, répondit George en capitulant. Maintenant, dépêche-toi de compter, je meurs de faim !

En riant, Fred commença à compter, et il dut recommencer quatre fois avant d'avoir la somme exacte, car son frère avait décidé de se venger et de  le distraire à son tour. Ils finirent cependant par transplaner, pour le plus grand bonheur du ventre de George qui commençait à crier famine.

***

Voilà maintenant plus d'une demi-heure que nous attendons dans la cuisine, et Molly commence à s'impatienter. Elle nous annonce que nous pouvons  repartir et qu'elle nous appellera quand nous pourrons enfin manger.

- Tu crois que j'ai le temps d'aller prendre ma douche ? demande Ginny en se levant.
- Au point on en est... Mais ne traîne pas trop, si jamais ils arrivent, répond Molly.
- Bon, bah... moi, je vais terminer d'entretenir mon balai, ajoute Ron.

Tous deux partent dans des directions opposées, et de mon côté, je rejoins le salon après avoir récupéré un livre dans mon sac. Je m'installe confortablement dans l'un des fauteuils, et je me concentre sur mon  livre en essayant de mettre momentanément tous mes soucis de côté. Ce qui est en soit bien plus facile à dire qu'à faire. Les minutes passent, et au fil des pages, j'entends Molly ruminer de plus en plus fort dans la cuisine. Au bout d'un moment, je n'écoute plus ce qu'elle dit, et je reste focalisée sur mes lignes.

- Tiens, salut, Herminione, je ne savais pas que tu étais .
- Salut, George.

Je réponds machinalement en levant furtivement les yeux sur George qui traverse le salon, et alors qu'il rejoint la cuisine, je fronce les sourcils. George est là ? Mais s'il est là... Tu es là aussi. Les deux  assiettes de trop étaient bien pour vous. Je sens mon cœur s'emballer, tout en me rendant compte que c'est la première fois que je vois George depuis les vacances de Noël. Au moins, il ne semble pas trop  rancunier... Je reste assise sur le fauteuil, sans trop savoir quoi faire. Je pourrais retourner dans la cuisine, mais peut-être y es-tu aussi... Je décide alors de rester là jusqu'à ce que Molly m'appelle, et  j'essaye de reprendre ma lecture, mais les mots semblent soudain flous à mes yeux.

- Tiens, Herminione, une revenante.

Je lève de nouveau les yeux pour faire face à George en fronçant les sourcils. Mais à quoi est-ce qu'il joue ?

- Tu m'as salué il y a déjà cinq minutes, George.
- Ah non, je ne crois pas...
- Mais si, enfin. Tu es passé dans le salon il y a cinq minutes, et tu m'as dit que tu ne savais pas que j'étais .
- Peut-être, mais ce n'était pas moi. Fred est entré en premier.

Je sens mon cœur se serrer alors que je regarde George, incrédule. Le voir est presque aussi douloureux que te voir toi. Vous vous ressemblez  tellement. Mais je ne vous ai jamais confondu... Comment ai-je pu vous confondre, à l'instant ? Comment ai-je pu ? George s'apprête à quitter la pièce, mais je le retiens en me levant rapidement pour lui attraper le poignet.

- Ce n'était pas toi ?
- Je t'assure que non, répond sérieusement George.
- Mais... Mais il m'a appelé Herminione..., j'ajoute, perplexe.
- Tu t'attendais à quoi ?

La question de George me prend de court, et je le regarde quelques secondes, totalement perdue. Mon cerveau semble avoir compris, mais mon cœur ne veut pas admettre cette éventualité. Non. Non...

- Je... Je ne sais pas.
- Herminione, tu sais comme moi qu'on n'est pas du genre à faire du mal aux autres. Et on ne se fait pas du mal à nous-mêmes non plus. Tu as mis fin à votre relation sans lui laisser le choix, et lui, de son côté, il  a fait son propre choix. Il s'éloigne de ce qui lui fait du mal.
- Tu veux dire que...
- Qu'il se comporte comme s'il n'y avait jamais rien eu entre vous deux. Et qu'il le fera également devant toi.

Je lâche brusquement le poignet de George, comme s'il m'avait brûlé. De nouveau, je ne sais plus comment respirer. Je croyais qu'il n'était pas  possible que mon cœur se fissure encore plus, mais je me trompais. C'est insoutenable...

- Je suis désolé, Herminione, mais c'était ton choix.

C'est à peine si je l'entends. Je lutte pour ne pas m'effondrer. Pour ne pas hurler cette peine insupportable qui s'est logée en moi depuis tellement  de temps. Cette peine qui n'a eu de cesse de grandir, au cours de la journée.

Il se comporte comme s'il n'y avait jamais rien eu entre vous deux.

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