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Trente-cinquième chapitre.

"J'ai le très grand regret de devoir confirmer que le sorcier qui s'est décerné à lui-même le titre de Lord, vous voyez qui je veux dire, est vivant et présent une fois de plus parmi nous."

- Non mais tu le crois ! s'exclama Fred. Il a fallu que nous quittions Poudlard pour qu'il se passe quelque chose !

Le rouquin était en train de lire à voix haute l'un des articles de la gazette du sorcier, intitulé "celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est de retour". Son frère et lui se trouvaient dans leur boutique de farces et attrapes, et Fred s'était emparé du journal dès l'apparition du hibou sans penser à le payer. George s'en était alors occupé pendant que son frère commençait la lecture de l'article en question.

"Le ministère publie actuellement des guides de défense élémentaire des personnes et des biens qui seront distribués gratuitement dans tous les foyers de sorciers au cours des prochains mois."

Alors que l'oiseau s'envolait, ragaillardi par la friandise offerte par George, ce dernier laissa échapper un rire en s'approchant de son frère qui était appuyé contre le comptoir de la boutique.

- Des guides de défense élémentaire ? Comme si ça pouvait arrêter Voldemort et ses sbires !
- Attend, ce n'est pas fini.

"Albus Dumbledore, nouvellement réintégré dans ses fonctions de directeur de sorcellerie Poudlard, de membre de la Confédération internationale des sorciers et de président-sorcier du Magenmagot, n'a fait aucune déclaration jusqu'à présent."

- Ça retrouve sa place de directeur et tout le reste, et ça m'empêche de transplaner jusqu'à Poudlard avec lui ! s'exclama de nouveau Fred sous le regard amusé de George.
- C'était sa manière de te dire que tu dois assumer d'être partit de l'école.
- J'assume parfaitement, je n'ai pas besoin de lui pour ça.

Autour d'eux, un balai était en train de balayer seul la boutique alors qu'un peu plus loin, plusieurs chiffons voletaient ça et là pour enlever la poussière sur les étagères pleines d'objets en tout genre. Molly avait été la première surprise en voyant ses deux fils se lever aux aurores afin d'aller préparer le magasin avant l'ouverture. Elle commençait à se dire que cette idée n'était peut-être finalement pas si mauvaise, si elle pouvait permettre à ses fils de devenir autonomes. Molly était donc enchantée en les voyant partir en direction du chemin de traverse et leur avait souhaité une bonne dizaine de fois de passer une bonne journée. Peu de temps après, Arthur avait fait son apparition dans la cuisine, et la mère de famille s'était empressée de lui raconter l'exploit de leurs fils.

"Tout au long de l'année écoulée, il avait répété avec insistance que Vous-Savez-Qui n'était pas mort, contrairement aux espoirs les plus répandus..."

- Ouais, et ils étaient répandus par qui, ces espoirs ? l'interrompit George. Par le ministère en personne !
- Eux, par contre, devraient apprendre à assumer leurs actes, bougonna Fred. Après l'article parle d'Harry. "Perçu comme un déséquilibré, il n'a pourtant jamais varié dans son récit..." Enfin, on n'apprends rien de nouveau, conclut-il en refermant le journal.

Il posa la gazette du journal sur le comptoir alors que George s'était emparé d'un carton pour remplir l'un des pans d'une étagère. Les affaires marchaient plus qu'ils n'auraient jamais osé l'espérer. Au début, sorciers et sorcières en tout genre étaient entrés dans leur boutique par simple curiosité, mais les jumeaux, avec leur sens du commerce irréprochable, avaient su les convaincre de rester et même de repartir avec quelques paquets sous le bras.

- Tu as eu des nouvelles d'Hermione depuis l'attaque ?
- Je lui ai écrit ouais.
- Mais ?
- Mais elle n'a pas répondu. Ginny m'a envoyé une lettre pour me dire qu'elle va bien, elle a seulement quelques côtes cassées.

George savait, au son de la voix de son frère, qu'il se faisait bien plus de soucis qu'il ne voulait le faire croire. En revanche, il ne comprenait pas la raison du mutisme d'Hermione. Elle ne pouvait pas en vouloir à Fred d'être parti étant donné qu'elle en était informée et semblait avoir un tant soit peu accepté l'idée. Fred, de son côté, pensait avoir compris la raison du silence d'Hermione. Il était persuadé qu'elle lui en voulait de ne pas avoir été présent alors que tout partait en vrille.

- Dans tous les cas, elle ne pourra pas t'ignorer longtemps avec les vacances d'été qui approchent.
- En effet, répondit Fred en souriant.
- Ça va être l'heure, tu ouvres ?

C'était leur truc. Le matin, Fred ouvrait la porte, et une fois le soir venu, George était chargé de la fermer. Seulement dix minutes plus tard, un sorcier avait pénétré dans la boutique, et les jumeaux surent à cet instant que cette journée allait être une bonne journée.

***

Je n'avais jamais connu ce sentiment auparavant. Ce sentiment qu'il me manque quelque chose, de ne pas être complète, entière. Tu as prit cette partie de moi, et tu es parti avec sans vraiment t'en soucier. Je n'aime pas ce sentiment. Même le manque de mes parents ne me fait pas ressentir un tel vide. Ça fait deux semaines. Seulement deux semaines. J'ai pourtant l'impression que ça fait deux mois. Que les heures sont multipliées, que les journées tournent au ralenti. Il y a certains moments où je t'en veux plus qu'à d'autres. Ces moments où je me demande qui tu es pour te permettre de partir avec un bout de moi. Et puis il y a ces autres moments. Ces moments où j'essaye de me convaincre que ta place n'était plus ici, que tu es mieux là-bas. Ces moments où je me dis que ce n'est pas très grave. Dans tous les cas, l'inévitable serait arrivé. Tu serais parti à la fin de l'année scolaire, comme tous les autres élèves de septième année. Alors non, ton départ n'est pas grave. C'est même futile. Futile si on le compare à ce qu'il s'est passé au département des mystères. Futile si on le compare au retour du plus grand mage noir de tous les temps. Futile si on le compare à la perte que vient de subir Harry. Alors non. Non, je n'ai pas à me plaindre. Non, je n'ai pas le droit de dire que tu me manques, alors que tu es quelque part là dehors.

À Poudlard, la vie continue. Dumbledore a retrouvé son poste de directeur. Il est allé chercher le professeur Ombrage dans la forêt interdite, alors qu'elle était prise au piège par les Centaure. Nous ne savons pas comment il s'y est prit pour qu'ils acceptent de le laisser repartir avec Ombrage, mais toujours est-il qu'il est revenu avec elle. En état de choc, elle restée à l'infirmerie en même temps que nous, alors que je me remettais de mes côtes cassées et Ron, de ses cicatrices dues aux tentacules du cerveau qui avait failli l'étouffer, au département des mystères. Nous avons eu de la chance, malgré tout. Ginny s'en est sortie avec une cheville cassée, et du côté de Neville, c'était son nez qui était cassé. Luna se portait comme un charme, et moi, je n'ai eu que quelques côtes cassées suite au maléfice de Dolohov. Madame Pomfresh nous a rapidement tous remis sur pied, mais elle ne pouvait rien faire pour Harry qui ne souffrait pas douleur physique.

Comme je m'y attendais, ce dernier ne nous a pas encore parlé de Sirius. Il nous parle, certes, de tout et de rien, mais pas de ce qui le préoccupe le plus. Mais Harry fonctionne ainsi, et nous devons lui laisser le temps qu'il faut. En le voyant réagir ainsi, en voyant son manque de réaction, justement, je me suis dans un premier temps dit qu'il voulait fuir, renier les faits, faire comme si ça n'avait jamais eu lieu. Puis, à force d'y penser, je pense avoir compris. Harry ne fuit pas. Harry n'a jamais fuit. Je pense qu'il essaye plutôt de se préserver. Parler à voix haute de la mort de Sirius ne ferait qu'accroître son mal être. Inconsciemment, il se protège de la douleur. Il l'a contient, il ne veut pas lui laisser l'occasion de devenir plus forte, plus vulnérable, plus destructrice. Alors j'ai décidé de me préserver, moi aussi. J'ai décidé de ne pas répondre à ta lettre, malgré tout l'effort que ça m'a coûté. J'ai décidé d'attendre la fin de l'année scolaire, d'attendre les vacances d'été pour voir si cette nouvelle vie t'a changé ou non. J'ai décidé d'attendre de voir si tu veux toujours de moi. J'espérais que mon silence puisse te donner l'occasion de réfléchir. Je sais que d'une certaine manière, je suis en train de tendre le bâton pour me faire battre. Je sais que cette décision peut m'éloigner de toi. Je sais qu'il y a une chance sur deux que je te perde. Mais je ne pense plus rationnellement. Alors pour une fois, je laisse le destin s'occuper de mon avenir. Je le laisse choisir si tu seras toujours à mes côtés ou pas. Maintenant que je sais que les prophéties existent réellement, puisque nous en avons eu la preuve au ministère, je n'ai plus peur de m'en remettre au destin.

Alors dis-moi, Fred Weasley, voudras tu toujours de moi ?

Harry fut le premier d'entre nous trois à sortir de l'infirmerie. Ron, lui, passait ses journées à se goinfrer Chocogrenouilles. Je me souviens avoir eu un petit pincement au cœur quand il nous a annoncé que la montagne de chocolat à son chevet provenait de ton frère et toi. Bien que je n'ai pas à me plaindre, puisque j'ai eu une lettre à laquelle je n'ai pas répondu. J'ai aussi appris par Ron que Flitwick avait débarrassé le couloir de votre marécage portable. Sais-tu qu'il en a laissé un petit carré sous la fenêtre, entouré par un cordon ? Ron pense que Flitwick a voulu en faire un monument à votre hommage. L'ennui aidant, j'ai mangé un bon quart des chocolats de Ron. Ce n'est absolument pas dans mes habitudes, mais après tout, plus aucun de mes gestes, plus aucune de mes pensés ne sont dans mes habitudes. Harry est venu nous voir autant de fois qu'il le pouvait. Seth est passé également, pour prendre de mes nouvelles et me remercier pour les cours que je lui ai donné. Quand nous étions seuls les deux, Ron proposait toutes sortes de jeux idiots, mais auxquels j'acceptais de jouer. Compter les fissures sur le plafond, compter le nombre d'allées et venues de Madame Pomfresh dans la journée, prédire les fois où Harry allait se montrer, envoyer des Chocogrenouilles sur la tête d'Ombrage, jeu auquel je n'ai pas participé. Pour ma part, je lui ai appris à jouer à Pierre-Feuille-Ciseau, et un tout nouveau jeu qu'il ne connaissait pas, lire un livre.

À notre plus grand soulagement, nous avons pu sortir de l'infirmerie trois jours avant la fin du trimestre. Je n'ai jamais été aussi heureuse de retrouver les dortoirs de l'école. Mais une fois la nuit venue, j'ai commencé à me dire que j'étais mieux à l'infirmerie, finalement. Là bas, il y avait Ron et Harry autour de moi, puis ensuite seulement Ron. Mais sa présence m'apaisais et ses ronflements m'aidaient à m'endormir. Dans mon dortoir, il y avait certes mes camarades de chambre, mais elles ne m'apportait pas la même chose qu'Harry ou Ron, tout simplement car nous n'entretenons pas la même relation. Cette première nuit de retour dans mon dortoir, tu m'as infiniment manqué. J'ai passé des heures à scruter la boule en verre que tu m'as offerte, alors qu'elle était posée sur ma table de nuit. Elle n'est pas souvent devenue rouge, mais je ne t'en ai pas voulu. Tu dormais et tes rêves n'appartiennent qu'à toi. La fin de l'année scolaire apporta son flot de nouvelles interrogations. Quand allais je te revoir ? Ron ira au Terrier. Harry chez les Dursley. Et moi, chez mes parents. J'ai commencé à regretter de ne pas avoir répondu à ta lettre. Il n'y en a pas eu d'autres, d'ailleurs. Le destin a-t-il fait son choix ? As-tu décidé ce que tu voulais faire de ta vie, alors qu'aucun ultimatum ne t'a été clairement imposé ? Je ne sais pas de quoi sera fait demain, et ce n'est pas dans mes habitudes. J'ai ce besoin de tout contrôler, de tout analyser, de tout savoir à l'avance. Et aujourd'hui, je ne sais rien.

Ces trois jours passèrent plus vite que je ne le voulais. Je n'ai toujours aucune nouvelle de toi, tout comme tu n'en as pas de moi depuis ton départ. Je me sens idiote. Idiote d'avoir renié ta lettre. En montant dans le Poudlard Express, j'ai ce sentiment de malaise en moi, et Ron a beau essayer de me faire rire, je ne parviens à penser qu'à une seule chose. Seras-tu à la gare de King's Cross ? Comment dois-je me comporter avec toi ? Vas-tu m'ignorer avec autant de soin que j'ai pris à le faire ? Vas-tu m'en vouloir ? Me faire comprendre que tu n'as plus de temps à perdre et que tu es passé à autre chose ? Mais en plus de m'inquiéter pour toi, je me fais du soucis à propos d'Harry. Comment vont se dérouler ses vacances chez les Dursley ? Je sais qu'il sera à prendre avec des pincettes à cause de la mort de Sirius, mais son oncle et sa tante, eux, ne le sauront pas. Ils ne le sauront pas et nous ne pourrons le soutenir que par lettres. Quand le train s'immobilise sur la gare, je suis tiraillée entre mon envie de ne pas laisser partir Harry avec eux, et l'appréhension de te revoir, si jamais tu te trouves sur ce quai de gare. Nous quittons un à un les wagons en traînant nos valises derrière nous, et je sens mon cœur battre plus fort. Es-tu là ? Nous descendons du train et une fois près de la barrière magique entre les quais 9 et 10, le poinçonneur nous fais signe que nous pouvons y aller. Es-tu là ?

Une fois de l'autre côté, Harry s'immobilise et alors que Ron lui rentre dedans, je m'arrête à ses côtés. Je vois en premier Maugrey Fol Œil, visible de loin avec son chapeau melon et le grand bâton qu'il tient entre ses mains. À côté de lui se trouve Tonks, puis Lupin, et enfin Molly et Arthur. Je n'ose pas regarder plus loin. Je n'ose pas vérifier si tu es là. Mais mon regard est malgré moi attiré par ce vert criard qui se trouve à côté d'Arthur, et maintenant, je sais. Tu es là.

- Ron, Ginny ! appelle Molly en se précipitant vers ses enfants pour les serrer dans ses bras.

Tu es là et je ne sais pas quoi faire. Je vois Ron se séparer de l'étreinte de sa mère pour s'approcher de ton frère et toi en regardant, les yeux écarquillés, vos nouveaux blousons. Après avoir serré Harry dans ses bras, Molly s'approche de moi et me sors de cet état de torpeur dans lequel je suis plongée.

- Ma chérie ! Comment vas-tu ?
- Bien, merci, dis-je en souriant tout en lui rendant son étreinte.

Puis vient ce moment où je dois saluer tout le monde et où je me retrouve inévitablement devant toi. Malgré ma gêne, malgré mon embarra immense, malgré ma peur de ce qu'il va arriver, je ne peux m'empêcher de sourire.

- C'est très laid, dis-je en faisant référence à vos manteaux en peau de dragons.

Tu souris en retour et ton sourire me donne l'impression que mes jambes se transforment en gelée. Comment ai-je pu être assez stupide pour confier ce que j'ai bâtit avec toi entre les mains du destin ? Je suis rassurée de voir que tu as l'air presque aussi gêné que moi. Que suis-je censée faire, maintenant que tu te trouves en face de moi ?

- Ce qui est laid, c'est de ne pas m'avoir répondu.

Et le gagnant du premier round est Fred Weasley. Je m'apprête à te répondre, même si je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir te dire pour ma défense, lorsque je vois mes parents un peu plus loin. Je sens une vague de soulagement s'immiscer en moi, et alors que j'avais l'impression d'être en train de me débattre, prise au piège par un filet du diable, tout s'efface. Tout s'apaise. Je refoule cette impression idiote d'avoir envie de pleurer et tout en m'excusant silencieusement de te laisser en plan, je me dépêche de rejoindre ma mère qui me prend dans ses bras. Son parfum m'enveloppe et il ne m'en faut pas plus pour que je ne puisse plus retenir quelques larmes de tomber.

- Ma chérie, tu m'as tellement manqué !
- Toi aussi, maman, toi aussi.

Je me sépare doucement des bras de ma mère pour aller enlacer mon père lorsque j'aperçois le reste du petit groupe se diriger vers les Dursley en compagnie d'Harry. Je m'excuse rapidement auprès de mes parents et je me joins à eux, essayant de ne pas me focaliser sur ta présence.

- Bonjour, dit Arthur d'un ton aimable à l'oncle de Harry. Vous vous souvenez peut-être de moi ? Je m'appelle Arthur Weasley.

Mais je n'entends pas la suite. Je n'entends pas la suite car je suis entraînée à l'écart, le poignet fermement encerclé par ta main. Tu t'arrêtes un peu plus loin, une fois à l'abris des regards, et c'est à peine si j'ose lever les yeux sur ton visage qui m'a pourtant tant manqué.

- Pourquoi n'ai-je eu aucune nouvelle de toi depuis mon départ ?

Je sens l'empressement dans ta voix, tu sais que nous n'avons pas beaucoup de temps. Et le pire, c'est que je n'ai même pas de réponse valable à te donner.

- Je ne sais pas..., dis-je enfin. Je n'ai pas eu le temps.
- Ok, je vais faire comme si je n'avais pas entendu cette dernière partie, soupires-tu.

J'entends maintenant l'agacement dans ta voix, et je m'en veux, oh si tu savais à quel point je m'en veux d'avoir été aussi idiote, autant accaparée par ma propre personne.

- Et pourquoi t'obstines-tu à ne pas me regarder ? Il s'est passé quoi, là-bas ?

Tu t'énerves, et la réponse à ta question est si idiote que je n'ose même pas la prononcer à voix haute. Je ne relève pas les yeux car je sais pertinemment qu'à la seconde où je vais voir ton visage d'aussi près, je ne voudrais qu'une chose, t'embrasser. Et ce n'est certainement pas le lieu, ni le moment.

- Tu m'en veux de ne pas avoir été là ? C'est quoi le truc, Hermione ? Je pige pas là !

Je sens comme une dizaine de petits coups de couteau en plein cœur, et je m'agace moi-même au fur et à mesure que je m'enferme dans mon mutisme. Je suis d'accord avec toi, c'est quoi le truc ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Alors que je m'attends à ce que tu t'énerves encore plus ou à ce que tu me laisses en plan ici, tu me prends par surprise en posant tes doigts sur mon menton afin de me faire relever les yeux qui restaient obstinément fixés sur ta poitrine. Je sens un frisson me parcourir les bras et je ne peux retenir l'inévitable plus longtemps.

- C'est quoi le truc ? répètes-tu.
- Je... rien. Il n'y a pas de truc.
- Ne me prend pas pour un con.
- Ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de truc.

Tu fermes les yeux un instant, un court instant, et quand tu les ouvres de nouveau, je comprends que tu n'as pas pu retenir ta colère plus longtemps. T'ai-je déjà vu en colère ?

- Alors tu m'expliques pourquoi tu ne m'as pas écrit alors que tu es entourée de fichus parchemins à longueur de journée ?!
- J'étais à l'infirmerie !
- Et alors ? Et alors il est où le rapport ?! Tu essayes de me faire comprendre quoi, que j'étais tranquillement en sécurité alors que toi tu risquais ta vie ? Tu crois que je ne le sais pas ?!

Te voir dans cet état me surprend encore plus que si j'étais en train de te voir pleurer. Tu essayes de contrôler le ton de ta voix pour ne pas attirer l'attention sur nous et malgré le fait que ce soit moi qui suis en tord, je t'en suis reconnaissante. Je ne voudrais pas que mes parents soient témoins d'une telle scène.

- Je n'ai pas dis ça. Et je ne te l'ai jamais reproché.
- C'est sur que sans me parler, tu aurais eu du mal, réponds-tu sarcastiquement.
- Je suis désolée, d'accord ? Je ne sais pas pourquoi mais après ce qu'il s'est passé au ministère j'ai eu besoin de prendre du recul. Et cette conversation n'a pas lieu d'être.
- Ah oui ? Et pourquoi ?
- Car si ces dernières semaines tu as eu la boule en verre près de toi, tu dois savoir à quel point j'ai pensé à toi. Et je pense pouvoir affirmer qu'elle a été plus souvent rouge que transparente.

Tu ne réponds pas, et je sais que j'ai marqué un point. Un petit point, certes, mais un point quand même. Toi, tu as plusieurs longueur d'avance, tu as déjà gagné au moins cinq rounds.

- Je m'en veux de ne pas avoir répondu à ta lettre, et peut-être qu'inconsciemment, je t'en ai voulu aussi de ne pas avoir été là. Mais tu m'as manqué si fort à chaque instant, j'ai pensé à toi si souvent que c'est presque autant douloureux de te revoir.

Mes mots t'apaisent, tu retrouves ton calme. Je retrouve le Fred que je connais. Je te retrouve toi, qui m'a tant manqué. Ce n'est pourtant rien, deux semaines sur l'échelle d'une vie.

- Pourquoi ? demandes-tu.
- Parce que j'aimerai être seule avec toi pour pouvoir t'embrasser.
- Fred ! Mais où est encore parti ton frère ?! s'exclame Molly un peu plus loin.
- Il n'est pas loin, allez à la voiture on vous rejoint, répond George.
- Au fait maman ! ajouta rapidement Ginny pour détourner l'attention de Molly. Je ne t'ai pas raconté ! Il m'est arrivé un truc incroyable !
- Tu ferais mieux d'y aller, dis-je.
- J'ai plus important à faire avant.

Je sens mon cœur s'emballer avant même que tes lèvres ne touchent les miennes, et lorsqu'elles le font, je comprends pourquoi ces deux semaines m'ont parues si longues. Cet instant me paraît pourtant trop court, et je te laisse t'éloigner alors que j'aimerais m'accrocher à toi.

- On se revoit bientôt, dis-tu.
- Ah oui ?
- Oui.

Et dans un sourire, tu me laisses ici dans mon coin de gare. Je prends une grande inspiration avant d'aller rejoindre mes parents, craignant qu'ils m'aient vu m'éloigner avec toi.

- Hermione, tout va bien ? s'interroge ma mère quand j'arrive à leur hauteur.
- Oui maman. Je vous raconterais à la maison, d'accord ?
- Tu sais, je pense avoir déjà comprit, répond-t-elle en souriant.

Je n'ai pas le temps de sentir la gêne s'immiscer en moi car entre temps, j'aperçois Harry qui quitte la gare en compagnie des Dursley. Je te vois également, avec George, et ce dernier tape amicalement l'oncle de Harry dans le dos en passant à côté de lui. Je n'entends pas ce qu'il lui dit mais je perçois clairement vos deux rires, puis vous vous éloignez rapidement pour rejoindre le reste de la famille Weasley.

- Harry !

Il se retourne en m'entendant l'appeler et je me dépêche de le rejoindre alors qu'il fait de même de son côté en laissant sa valise derrière lui.

- J'ai failli ne pas te dire au revoir !
- Ne t'en fais pas, j'ai compris pourquoi, répond Harry en souriant.
- Je m'en serais voulu ! Ça va aller ? dis-je en jetant un coup d'œil inquiet aux Dursley.
- Oui, rassure-toi. Les membres de l'Ordre ont été suffisamment... persuasifs.
- J'aurai aimé voir ça. Tu vas me manquer, j'ajoute en l'enlaçant. Prends soin de toi, surtout. Et n'oublie pas de nous écrire !
- Arrête de t'inquiéter, répond Harry en souriant. Tout va bien se passer, ce n'est qu'un été de plus.

Je l'enlace de nouveau alors que son oncle s'exclame derrière nous qu'ils n'ont pas que ça à faire de la journée. Harry fini par s'éloigner et alors que je le regarde partir le cœur serré, mes parents me rejoignent.

- Tu vas bientôt les revoir, commente ma mère.
- Ce n'est qu'un été de plus, dis-je en reprenant les mots de Harry.

Un été de plus...


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Merci à vous.

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