Huitième chapitre.
« Tu brises la glace quand tu parles. Avec chacun de tes souffles tu me délivres. »
- Hé ! Vous êtes au courant de la nouvelle ?
Hermione, qui avait rejoint les garçons à table en s'asseyant le plus loin possible de Fred, releva la tête et aperçut un Neville rouge et essoufflé, qui semblait avoir parcouru l'intégralité du château en courant. Trévor, son fidèle crapaud, était emprisonné entre ses mains et ne semblait pas au mieux de sa forme, ayant sûrement été secoué de tous les côtés lors de la course de Neville.
- Non, mais je sens qu'on ne va pas tarder à l'apprendre, répondit Ron en mordant de bon cœur dans une cuisse de poulet.
Hermione le regarda en plissant le nez, pensant qu'elle ne voyait pratiquement jamais Ron manger avec une fourchette et un couteau. C'est un cannibale. Ron est un cannibale affamé, se dit-elle en reportant son attention sur Neville.
- J'étais en train de promener Trevor quand j'ai entendu une conversation entre Ombrage et le professeur McGonagall, commença Neville.
- Attends, l'interrompit George en posant sa fourchette. Tu as dit que tu promenais Trevor ?
- Oui, comme tous les soirs. Et donc Ombrage disait...
- Tu promènes ton crapaud ? s'indigna George en le coupant de nouveau et en pointant Trevor du doigt.
Surpris, Neville regarda tour à tour le doigt que pointait George et son crapaud, puis ses joues prirent une teinte légèrement rosée.
- Oui, non, enfin, je ne le promène pas vraiment... C'est une habitude que j'ai prise en première année pour mieux connaître le château et je n'ai jamais vraiment arrêté... Se justifia-t-il en regardant ses pieds.
Hermione sourit en imaginant Neville parcourir le château avec son crapaud dans les mains. Ron, lui, tenait toujours sa cuisse dans la main et avait arrêté de mâcher en regardant Neville, l'air étonné. Harry souriait et ce fut Fred qui cassa le silence.
- Fascinant ! À la prochaine balade de Trevor, je veux en être !
Voyant Neville rougir encore plus et pouvant se mettre très facilement à sa place, surtout en ce moment, Hermione décida de changer de sujet, se rappelant qu'il avait quelque chose à leur annoncer.
- Et donc, elles se disaient quoi Ombrage et McGonagall ?
- Hein ? Ah oui ! s'exclama Neville en retrouvant son excitation. J'ai entendu Ombrage lui dire qu'elle allait procéder à des inspections.
- Quel genre d'inspections ? demanda la Gryffondor, surprise.
- Des professeurs. Elle veut inspecter les cours de chaque professeur de l'école pour s'assurer qu'ils ont toutes "les capacités requises", comme elle l'a dit.
Cette fois-ci, Ron laissa tomber sa cuisse de poulet, signe qu'il était vraiment surpris. Même les jumeaux ne trouvèrent pas de quoi plaisanter et Harry regardait Neville en fronçant les sourcils.
- Vous croyez qu'Ombrage a le pouvoir de renvoyer des professeurs ? demanda-t-il tandis que Neville prenait place auprès d'eux.
- Honnêtement, maintenant qu'elle a été nommée Grande Inquisitrice, cela ne m'étonnerait pas..., répondit Hermione anxieuse.
Elle s'imaginait déjà Ombrage en train de renvoyer Hagrid ou un autre professeur qu'elle ne jugerait pas compétant et elle eut soudainement peur pour l'avenir de l'école. Tant que le ministère continuera à s'immiscer dans les affaires de Poudlard, les choses ne feront qu'empirer. Relevant la tête, elle croisa le regard de Fred, et il lui adressa un petit sourire. Sourire qui se voulait rassurant, apaisant. Hermione le comprit et lui en fut reconnaissante. L'avait-il fait car il avait senti son trouble ? Ou même si c'était par pur hasard, ce petit sourire tomba à merveille et calma un peu Hermione, qui cessa de visualiser Hagrid, valise à la main, mis à la porte du château...
- En tout cas, j'ai hâte de voir l'inspection du cours de Rogue ! s'exclama Ron qui avait retrouvé tout son appétit.
- Ou de McGonagall aussi ! continua Neville. C'est évident qu'elle ne supporte pas Ombrage !
Hermione ne comprenait pas comment ils pouvaient en rire. Le sourire de Fred fut apaisant cinq minutes, mais maintenant elle avait de nouveau plusieurs scénarios en tête. Elle s'imaginait Ombrage excluant plusieurs de leurs professeurs pour pouvoir nommer des membres du ministère à la place. Elle s'imaginait Poudlard, qui est si chaleureux à ses yeux, devenir aussi froid et vide de rire que le ministère. Elle s'imaginait Ombrage devenir Directrice du château, à la place de Dumbledore. Puis, elle se rappela que Dumbledore était là. Bel et bien là. Elle releva la tête et dirigea son regard vers la table des professeurs et en apercevant la longue barbe argentée du directeur, elle sentit le calme se répandre dans tout son être. Dumbledore était là et il ne laissera certainement pas Ombrage exclure les professeurs de l'école.
- Ça va Hermione ? demanda Harry qui semblait avoir aperçu son trouble.
- Oui, je commençais à m'inquiéter de ce que pouvait faire Ombrage, mais je me suis rappelé que Dumbledore était là. Je pense qu'il ne la laissera pas faire si elle décidait d'exclure un professeur.
- Oui, je pense aussi..., répondit Harry, songeur.
- Il t'ignore toujours ? se risqua à demander son amie en baissant la voix.
- Oui.
- Il doit avoir ses raisons, Harry.
Harry haussa les épaules et se retourna vers Ron qui lui avait posé une question. Le lendemain, les trois amis se trouvaient devant la porte des cachots, attendant que le cours des potions débute. Tous se demandaient si Ombrage allait commencer son inspection aujourd'hui, la rumeur ayant fait le tour du château.
- À mon humble avis, Ombrage devrait également procéder à des inspections chez les élèves. J'ai cru entendre qu'on avait tout un tas de Sang de Bourbe parmi nous.
Hermione tourna la tête en direction de la voix et ne fut en aucun cas surprise en se retrouvant face à Malefoy, affublé de ses deux gardes du corps.
- Je crois qu'elle devrait surtout éliminer les fouines dans ton genre ! rugit Ron avant qu'Hermione n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit.
- Hum... Je ne sais pas qui il faut exclure en premier..., continua Drago, l'air faussement songeur. Les sangs de Bourbe ou bien les Weasley... Quelle race est la plus nuisible d'après vous ? demanda-t-il à Crabbe et Goyle.
Soudain, Hermione vit une chevelure rousse et une brune s'élancer à pas de charge sur Drago qui n'avait rien vu venir. Ils percutèrent de plein fouet le blond qui tomba à la renverse, le souffle coupé et ils s'activaient maintenant à se rouer de coups.
- Ron ! Harry ! s'exclama Hermione.
Voyant du coin de l'œil que Crabbe et Goyle s'apprêtaient à s'immiscer eux aussi dans la bagarre, Hermione sortit sa baguette et lança un sort qui cloua les jambes des acolytes de Drago entre eux, les empêchant d'avancer.
- Ahah ! Pris sur le fait !
Hermione, qui s'apprêtait à aller séparer du mieux qu'elle le pouvait ses amis et Drago, se stoppa net en reconnaissant la voix de Dolorès derrière elle. Elle venait de lancer un sort à deux élèves juste devant un professeur. Et pas n'importe quel professeur... De leur côté, Harry et Ron n'avaient rien entendu et continuaient de lutter contre Drago, jusqu'à ce que Rogue les séparent en les tirants chacun par le col.
- Et bien, vos élèves semblent dissipés, commença Ombrage de sa petite voix en regardant Rogue.
- Le cours n'a pas commencé, ils n'étaient pas sous ma surveillance. Vous deux ! Quatre heures de retenue ! rugit Rogue en regardant Ron et Harry.
- Et lui ?! s'indigna Ron en montrant Drago du doigt.
Ayant complètement oublié Drago, Hermione tourna son regard vers lui et aperçut avec effroi qu'il avait la lèvre en sang ainsi que l'arcade droite. Regardant de nouveau ses amis, elle vit que Ron avait la joue violacée et Harry avait également la lèvre coupée.
- Hum hum. Severus, je les ai pris sur le fait la première, je pense que c'est à moi de les punir. Bien entendu, vous pouvez maintenir vos quatre heures à l'égard de ceux-là, continua-t-elle en montrant Ron et Harry d'un air hautain.
- Faites comme bon vous semble, répondit Rogue. Vous autres, entrez en classe ! Et vous, continua-t-il en délivrant Grabbe et Goyle du sortilège d'Hermione, emmenez Drago à l'infirmerie.
- Comme d'habitude, Mr Malefoy n'est jamais puni..., siffla Ron entre ses dents.
Le couloir se vida et Hermione entreprit elle aussi de se diriger dans la salle, espérant que Dolorès ait oublié son petit sort...
- Miss Granger, je n'en ai pas fini avec vous.
Arrêtant tout mouvement, Hermione se retourna et alla se placer près d'Harry qui lui adressa un regard désolé. Ombrage les regarda tour à tour, un sourire de contentement collé au visage.
- Pour commencer, j'enlève 30 points à Gryffondor pour vous être battus dans les couloirs de l'école. Ensuite, j'enlève 20 points supplémentaires, car vous étiez à deux contre un, ce qui est tout bonnement inadmissible. J'enlève également 20 points pour avoir jeté un sortilège sur deux de vos camarades, Miss Granger.
- Mais ça fait 70 points en moins ! s'indigna Ron en devançant Harry qui allait également protester.
- À l'avenir, si vous ne voulez pas perdre de points, évitez de vous battre, répondit Ombrage, très fière d'elle. Et pour finir, vous êtes en retenue, tous les trois, pendant deux heures.
- Quoi ?! rugit Harry en serrant les poings. C'est de l'acharnement !
- Non, ça s'appelle la justice. Je vous attends ce soir, après vos cours.
Elle contempla leurs mines déconfites et entra à son tour dans la salle de Rogue. C'est pour ça qu'elle se trouvait dans les cachots, pensa Hermione, elle venait pour l'inspection du cours de Rogue. Le trio entra à la suite de Dolorès Ombrage dans la salle de potion et allèrent s'asseoir au fond de la salle en laissant tomber lourdement leurs affaires sur la table. Tous trois étaient d'une humeur massacrante, d'une part, car Drago s'en sortait encore une fois comme un roi, d'autre part, car ils allèrent devoir affronter deux heures de retenue avec Ombrage. Sans parler des quatre heures en plus pour Ron et Harry, données par Rogue. Même voir leur professeur de potion se faire inspecter de la sorte ne leur rendit le sourire. Ils effectuaient leurs potions d'un air maussade, Ron et Harry se préoccupant peu de la louper ou non. Hermione, malgré ses heures de colle, voulait rester une élève studieuse et suivait la recette à la lettre jusqu'à ce que Ron l'interrompe en faisant tomber une fiole.
- On va louper le dîner !
- Ah bon ? répondit machinalement Harry sans vraiment écouter son ami.
- Oui ! On va louper le dîner ! On finit les cours à 18h, donc on va sortir du bureau d'Ombrage à 20h voir plus tard donc on va louper le dîner ! s'indigna Ron, tout en lançant des regards noirs à Dolorès.
- Ce n'est pas grave Ron, lui répondit Hermione qui se fichait bien de manquer un repas.
- Pas grave ? Si c'est grave !
- Weasley et compagnie, voulez-vous partager votre discussion qui a l'air si passionnante à toute la classe ? coupa Rogue d'un ton glacial.
- Non, ça ira, répondit Ron en faisant mine de se concentrer sur sa potion.
Tous trois terminèrent leurs potions sans s'adresser un mot, et Ron et Harry s'amusaient à fixer du regard Ombrage pour la déstabiliser dans son inspection. Le cours se termina enfin et le reste de la journée passe lentement, avec d'un côté Ron qui s'exaspérait de louper le dîner, Harry qui se plaignait de devoir encore affronter une heure de retenue d'Ombrage et Hermione qui se lamentait d'être punie après seulement deux mois de cours. Le soir venu, une fois leur cours terminé, ils marchaient vers le bureau d'Ombrage d'un pas traînant, mais à l'heure cette fois-ci, ne voulant pas rester plus longtemps que les deux heures. Hermione stressait, elle n'avait encore jamais expérimenté la plume magique de Dolorès. Ron non plus, mais il était trop occupé à penser au repas manqué pour l'instant. Une fois devant la porte, Harry lança un regard compatissant à ses deux amis et toqua.
- Entrez, chantonna la voix fluette de Dolorès.
Harry poussa la porte en soupirant et ils entrèrent tour à tour dans le bureau. Ron ne put s'empêcher de contempler d'un air ébahi la décoration très rose de leur professeur. Hermione fut parcourue de frissons en sentant les regards d'une cinquantaine de chats, plaqués au mur dans des assiettes, se poser sur elle. Dolorès Ombrage était debout près du fauteuil de son bureau et regardait le trio, un sourire mauvais sur le visage.
- Je vous attendais. Vous savez tous pourquoi vous vous trouvez ici, je présume ? minauda-t-elle.
- Bien entendu..., maugréa Ron.
- De toute manière, le message sera bien plus clair dans quelques minutes, continua Dolorès, un rictus étirant ses lèvres. Vous pouvez prendre place.
Les trois amis prirent place sur les trois petites tables qu'avait dû ajouter Ombrage devant son propre bureau. Sur chacune d'elles était posé un morceau de parchemin et une plume qu'Hermione prit précautionneusement entre ses doigts.
- Bien. Pour vous, Monsieur Potter et Monsieur Weasley, vous me recopierez "Je ne dois pas me battre dans les couloirs de l'école". Quant à vous, Miss Granger, vous écrirez "je ne dois pas lancer de sorts à mes camarades."
- Hermione n'a jamais été en retenue ! C'est un peu long comme phrase, surtout avec vos méthodes ! s'indigna Harry en fusillant son professeur du regard.
- Très bien. Vous resterez vingt minutes de plus, Monsieur Potter.
Harry voulut protester de nouveau, mais il sentit la chaussure d'Hermione lui compresser le pied et décida de se taire. La jeune Gryffondor fut la première à faire glisser sa plume sur le parchemin. Sans grande surprise, elle constata que l'encre qui en sortait était rouge, puis, alors qu'elle écrivait la phrase pour la deuxième fois, elle sentit des picotements sur sa main gauche. Au bout de la quatrième phrase, Hermione pouvait la lire clairement sur le dos de sa main, alors que quelques gouttes de sang perlaient. Tournant légèrement la tête, elle remarqua Ron qui grimaçait tout en écrivant alors qu'Harry paraissait imperturbable. Il avait, certes, l'habitude de cette punition, mais en ce moment même, il était surtout en colère de voir ses deux meilleurs amis la subir aussi. Pour ne pas songer à la douleur, Hermione se mit à penser à Fred sans vraiment le vouloir. Elle l'imaginait lui aussi dans cette salle, peut-être même sur cette même table. Elle se surprit à regretter qu'il n'ait pas été collé aujourd'hui au lieu de la veille. Peut-être que la retenue aurait été moins douloureuse si elle avait pu, de temps en temps, croiser son regard... Une heure passa, lentement, comme si les secondes se transformaient en minutes, et les minutes en heures. La main d'Hermione la faisait de plus en plus souffrir, mais elle essayait de ne pas le montrer. Elle devait se faire violence pour continuer à écrire, elle en voulait à Drago, à Dolorès, au ministère.
- C'est de la torture..., entendit-elle Ron marmonner.
Malheureusement, Dolorès Ombrage l'avait également entendue et s'était levée pour s'approcher du rouquin.
- De la torture ? Vraiment ? demanda-t-elle en tournant autour de la table de Ron.
- On peut dire ça, oui..., siffla-t-il entre ses dents.
- Alors vous tiendrez compagnie à votre ami durant les vingt minutes supplémentaires. Si je ne m'abuse, il me semble avoir dit que je ne voulais entendre aucun bruit.
Les oreilles de Ron prirent une teinte rouge et Hermione le vit serrer le poing autour de sa plume, craignant un instant qu'il ne la casse en deux. Se concentrant de nouveau sur son parchemin, elle essayait de se répéter le cours d'Histoire de la Magie pour ne pas penser à sa main qui la démangeait, mais ça ne s'avérait pas très efficace. Sa plume se déplaçait de plus en plus lentement sur son morceau de parchemin, jusqu'à ce qu'Ombrage lève la tête pour regarder l'horloge accrochée sur le mur derrière les trois élèves.
- Les deux heures sont écoulées Miss Granger. Vous pouvez disposer.
N'y croyant plus, Hermione parvint avec peine à lâcher sa plume qu'elle serrait de toutes ses forces. En se penchant pour reprendre ses affaires, elle vit quelques gouttes de sang tomber sur la moquette rose d'Ombrage et le considéra comme une petite vengeance. Avant de se diriger vers la porte, elle croisa le regard d'Harry qui lui adressa un petit sourire, et vit Ron derrière lui qui avait le visage de plus en plus rouge. Craignant que Dolorès ne la rappelle, elle se dépêcha de sortir et s'appuya contre la porte du bureau une fois celle-ci refermée, en fermant les yeux. Elle sentit soudain les livres qu'elle tenait entre les mains lui échapper, et ouvrir les yeux, craignant de ne les avoir lâchés. Voyant Fred juste devant elle, elle sursauta en se cognant le coude contre la porte du bureau d'Ombrage. Elle ferma les yeux une nouvelle fois en poussant une petite exclamation, s'attendant à voir Ombrage sortir pour lui dire de revenir pour vingt minutes supplémentaires à cause du bruit.
- Tout va bien ?
- Ne fais pas de bruit...
- Pourquoi ? chuchota Fred.
Voyant que leur professeur ne sortait pas, elle rouvrit les yeux et fit une nouvelle fois face à Fred, qui tenait les livres qu'elle avait cru faire tomber entre les bras. Puis, elle se rendit compte qu'elle avait sûrement dû avoir l'air ridicule.
- Je... Il faut que je m'éloigne de ce bureau.
Joignant le geste à la parole, elle s'éloigna de la porte et emprunta le couloir qui menait aux toilettes des filles. Elle avait l'impression que sa main était en feu tant elle lui brûlait. Elle remarqua que Fred la suivait et il la rattrapa en deux enjambées.
- Qu'est-ce que tu faisais devant le bureau d'Ombrage ?
- Oh, j'ai entendu Neville raconter à Luna que toi, Harry et Ron étiez collés, alors je suis venu faire un tour, répondit-il, l'air le plus naturel possible.
Hermione hocha la tête, sans vraiment réfléchir à ce qu'il venait de dire, et entra dans les toilettes de Mimi Geignarde. À sa grande surprise, Fred continua de la suivre.
- Fred, ce sont les toilettes des filles.
- Tu as cru qu'un panneau indiquant « filles » avait le pouvoir de m'arrêter ?
La Gryffondor ne put s'empêcher d'esquisser un sourire et se dirigea vers les lavabos. Faisant tourner l'eau froide, elle s'apprêtait à passer la main dessous, mais elle fut interrompue par Fred.
- Je te préviens, ça va faire mal.
- Merci de me rassurer.
Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage et plaça sa main rouge sous l'eau froide en poussant une petite exclamation. Dans un premier temps, l'eau raviva la douleur qui se fit cinglante, puis l'eau eut son effet apaisant. Elle sentit sa main perdre de sa chaleur et elle laissa échapper un soupir tout en se jurant de ne plus jamais se faire coller par Ombrage. Se retournant, elle fit face à Fred, appuyé contre le lavabo d'en face, les livres de la jeune fille posés à côté de lui, qui la regardait intensément en souriant légèrement. Puis, sans crier gare, il la rejoignit en deux foulées et prit le visage d'Hermione entre ses mains. Surprise et incapable d'effectuer le moindre mouvement, Hermione le regarda approcher son visage du sien avec quelques hésitations. Intérieurement, elle priait le ciel pour qu'il ne se rétracte pas, pour qu'il ne soit pas un rêve. Elle bénissait les dieux à chaque millimètre franchis et remerciait silencieusement Fred de lui donner l'illusion qu'il tenait à elle. Au bout de quelques secondes qui lui semblèrent durer des heures, elle sentit le léger contact de ses lèvres chaudes contre les siennes, et inévitablement, ce papillon fou vint se blottir à l'intérieur de son corps...
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