Deuxième tome - Quinzième chapitre
Le temps suivait son cours, mais bien trop lentement aux yeux d'Hermione. Elle ne supportait plus d'entendre parler de collier ensorcelé, de Malefoy, de Prince de Sang-Mêlé. Elle s'ennuyait. Pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, Hermione s'ennuyait. Il y avait maintenant un an que la flamme et la bougie s'étaient rencontrées. Un an de nouveauté. La Gryffondor avait appris à vivre avec Fred à ses côtés, et maintenant, elle essayait d'apprendre à vivre avec Fred loin d'elle. Elle avait eu tout ce qu'elle voulait quand il lui était revenu, et maintenant, elle avait l'impression de n'avoir plus rien. Et elle s'agaçait de penser de la sorte. Elle voulait avancer, continuer, réussir à supporter la distance comme Fred le faisait, mais pour la première fois de sa vie, Hermione avait l'impression de ne pas réussir à faire quelque chose.
À l'instant même, elle se trouvait en cours d'histoire de la magie. Comme de coutume, Harry et Ron étaient à ses côtés, et comme de coutume, aucun d'entre eux n'écoutait le fantôme dicter son cours, tel un automate. Hermione notait, machinalement, les mots qu'elle entendait. Des dates. Le nom d'une guerre. Le nom du député de la protection magique en 1962. Elle écrivait des informations qui n'avaient aucune concordance et elle écoutait d'une oreille distraite. Hermione s'ennuyait. Le cours ne l'intéressait pas. Et c'est à peine si elle semblait le remarquer. Quand le professeur annonça que la partie qu'il venait d'énoncer allait figurer dans le prochain devoir, Harry et Ron relevèrent la tête avant de la tourner vers Hermione.
– Hermione, commença Ron en chuchotant. Prête-nous tes notes, il a dit que ça allait être dans le prochain devoir.
La concernée tendit machinalement son parchemin au rouquin, qui s'en empara en la remerciant. Elle vit du coin de l'œil Harry se pencher pour pouvoir lui aussi recopier ses notes, et elle esquissa un sourire. C'était comme ça depuis des années. Hermione écrivait, écoutait, apprenait, et Harry et Ron recopiaient peu avant la fin du cours pour ne pas être totalement perdus. Elle comprit cependant que quelque chose n'allait pas quand elle vit Ron regarder son parchemin en fronçant les sourcils, avant de concerter Harry du regard. Celui-ci haussa les épaules, visiblement perplexe, et ils se tournèrent de nouveau vers la Gryffondor.
- Hermione, tu es sûre que c'est ton parchemin ? demanda Ron.
– Tu n'es pas capable de reconnaître mon écriture, après tout ce temps ?
– Regarde par toi-même, ajouta Harry en lui tendant ses notes.
Hermione s'empara de la feuille que lui tendait le brun à lunettes et commença à lire ce qu'elle avait écrit. Elle reconnaissait bien son écriture, mais seulement des mots étaient annotés. Ce n'était certainement pas un travail digne d'Hermione Granger. Elle lança un regard agacé à Ron et Harry qui n'avaient rien demandé, et elle sortit un nouveau parchemin pour recommencer sa prise de note avec avidité. Les deux amis décidèrent de ne pas la déranger, et ce n'est qu'à la fin du cours que le nez d'Hermione quitta ses feuilles. Ses notes tenaient maintenant sur presque la totalité d'une page, et c'est avec une once de fierté qu'elle tendit son travail à Ron et Harry.
– Vous pouvez recopier celle-ci.
Sans demander son reste, Hermione avait quitté la salle de classe pour rejoindre le prochain cours tenu par le professeur McGonagall. Elle ne prêta pas la moindre attention à Pansy Parkinson qui lui envoya une vacherie à la figure, certainement dans l'espoir de faire sourire Malefoy, qui ne se dérida pourtant pas.
– On est d'accord, commenta Ron en sortant à son tour de la salle de classe. Elle est bizarre.
– Malefoy aussi est bizarre, il n'a même pas réagi. Il ne nous cherche plus les ennuis comme avant..., songea Harry.
– Je te parle d'Hermione, on se fiche de Malefoy. Moins on l'entend, mieux on se porte, alors on ne va pas se plaindre.
– Hermione n'est pas bizarre, elle a seulement du mal sans Fred.
Ron voulut s'arrêter pour réfléchir à la question, mais en voyant qu'Harry continuait son chemin, il se ravisa. Jamais il n'aurait cru qu'Hermione serait un jour perturbée de la sorte, surtout pour un garçon.
– Attends, tu veux dire qu'elle est comme ça parce qu'elle ne voit pas mon frère ?
– Tu vois une autre explication logique ?
– Mais on parle d'Hermione ! Les cours, les prises de notes, les révisions, les plannings, c'est toute sa vie ! s'exclama Ron.
– C'était, rectifia Harry. Je suis sûr que ce que trame Malefoy n'est pas bon, pas bon du tout...
– Si tu prononces encore une fois son nom, je t'envoie le sort de crache-limace !
***
Après l'épisode du collier d'opale, Katie Bell avait été transférée à Sainte Mangouste, ce qui avait engendré encore beaucoup de conversations à voix basse. Le professeur Dumbledore était également revenu et il avait donné à Harry un nouveau cours qui lui avait permis d'en apprendre plus sur l'enfance de Tom Jedusor à l'orphelinat. Tous trois avaient l'impression que l'étau se resserrait, mais aucun ne prononçait ses craintes à voix haute. Sentimentalement parlant, les choses s'étaient arrangées pour Ginny, puisqu'elle s'était, une nouvelle fois, remise avec Dean. Une violente dispute avait été engendrée par la suite entre Ginny et Ron, puisque celui-ci ne supportait visiblement pas de la voir embrasser son petit-ami dans les couloirs. La rouquine avait évidemment fait preuve de tout son franc parlé en lui crachant que s'il trouvait ça dégoûtant, c'était parce que lui était seul, et qu'il avait toujours été seul. Cette dispute avait mis Ron d'une humeur massacrante durant les jours qui suivirent, et le gardien de Quidditch s'en prenait à tous ceux qui se trouvaient sur son passage, y compris les membres de sa propre équipe. Hermione et Harry prirent sur eux pour rester calmes face à la situation, espérant que Ron allait rapidement se calmer.
Quelques jours plus tard eut lieu le premier match de Quidditch de l'année. Les Gryffondor affrontaient les Serpentard, et Harry comptait bien battre Drago à défaut de pouvoir prouver qu'il avait raison de le soupçonner. Hermione s'était levée sans grand enthousiasme, mais elle s'était apaisée en voyant le ciel bleu pâle, par la fenêtre. Au moins, il ne pleuvait pas. Comme de coutume, elle était la première de sa chambre debout. Elle s'empara de ses affaires, préparées la veille, et se dirigea vers la salle de bain sans faire de bruit. La Gryffondor tenta de coiffer ses cheveux du mieux qu'elle le pouvait, mais, agacée, elle finit par les attacher avec une pince. Au moment où elle enfilait son haut, elle entendit un bruit sourd provenir du dortoir, ainsi que des voix féminines, et elle s'étonna de voir ses camarades déjà debout. Hermione termina de se préparer et elle rejoignit la chambre, son pyjama soigneusement plié entre ses doigts.
La Gryffondor croisa en premier le regard de Parvati, assise, les jambes croisées sur son lit, les cheveux défaits et la mine fatiguée. Lavande, elle, était levée, et semblait parcourir la chambre avec un peu trop de dynamisme aux yeux de Parvati et d'Héloïse Midgen.
– Vous êtes matinales, commenta Hermione en souriant tout en rejoignant son lit pour ranger ses affaires.
– C'est le premier match des Gryffondor, répondit Parvati en bâillant. Ce qui signifie...
- Le premier match de Ron ! s'exclama Lavande en sautillant sur place.
Hermione écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à ce genre de comportement de la part de la jeune femme, avant de se souvenir que Lavande avait un certain béguin pour Ron depuis le début d'année. Le rouquin ne semblait cependant ni la voir, ni l'entendre, ni sentir sa présence autour de lui.
– Je vois, répondit Hermione, amusée.
– Tu sais, ajouta précipitamment Lavande en passant une main dans ses longs cheveux, si je ne t'aimais pas, au début, c'est parce que je croyais que Ron était amoureux de toi.
– Et c'est reparti..., soupira Parvati en se laissant retomber sur son oreiller alors qu'Héloïse entrait dans la salle de bain.
– Mais, maintenant que tu es avec Fred, et que Ron semble plutôt bien le prendre, précisa Lavande, je n'ai plus aucune raison de te détester !
– Tu m'en vois ravie, répondit Hermione. Ron est tout à toi, s'il le veut bien.
Lavande pouffa de rire en demandant qui ne voudrait pas d'elle, et Parvati leva le bras depuis son lit en disant qu'elle ne voudrait jamais d'elle. Son amie lui rétorqua qu'elle n'avait pas de goût, et Hermione s'empara de son manteau et de son bonnet avant de se diriger vers la porte de la chambre.
– Je vais supporter Ron avec tellement de vigueur qu'il ne verra que moi ! s'exclama Lavande en sautant pratiquement sur Parvati qui grogna.
– Difficile de faire autrement, répondit la Gryffondor écrasée en riant.
C'est sur cette note joyeuse qu'Hermione s'apprêtait à quitter la chambre, mais au moment où elle allait fermer la porte, elle vit un hibou se diriger vers leur fenêtre. Ne reconnaissant pas l'oiseau, elle décida d'attendre de voir à qui était adressé le courrier et entra de nouveau dans la chambre. Ce fut Lavande qui ouvrit la fenêtre au hibou gris qui lui pinça le doigt, la faisant rire, et elle réceptionna la lettre qui était accrochée à sa patte.
- Ferme la fenêtre, il fait super froid ! grogna Parvati, toujours allongée sur son lit.
– Tu n'as qu'à bouger tes fesses un peu, lança Lavande en donnant une friandise à l'oiseau. Tiens Hermione, dit-elle en se retournant. La lettre est pour toi.
Hermione sentit son cœur palpiter un peu plus fort, et elle essaya de s'approcher avec dignité de Lavande, alors qu'elle ne rêvait que d'une chose, lui sauter dessus pour tenir la lettre entre ses doigts au plus vite. Elle parcourut l'enveloppe des yeux et ne vit qu'un mot. Herminione. Tout son être se réchauffa, et elle adressa un sourire aux filles avant de quitter pour de bon le dortoir. Tout en marchant dans les couloirs, la Gryffondor ouvrit l'enveloppe et elle esquissa un nouveau sourire en voyant l'écriture penchée et serrée de Fred.
« Herminione,
Je viens de regarder la sphère en verre, et elle n'était pas rouge. J'exige des explications. Tu es pardonnée pour cette fois, mais gare à toi. Je me posais seulement une question. Pourquoi est-ce toujours à moi de t'envoyer la première lettre ? Les seules que j'ai reçues de ta part étaient des réponses aux miennes. C'est George, qui a souligné ce détail, et c'est lui qui se pose cette question. Moi, je m'en fiche, tant que la boule reste rouge. Tu sais, j'aurais dû t'emmener avec moi quand j'étais à Pré-au-Lard. Je suis bien plus intéressant que tes cours, et tu le sais. D'après la dernière lettre de Ginny, il y a le premier match de l'année demain ! Je compte sur toi pour te moquer à vie de Ron s'il fait perdre son équipe, puisque nous ne sommes plus là pour le faire. Enfin, j'écris surtout pour dire que tu me manques, mais ça aussi, tu le sais déjà.
Alors à bientôt, Hermi Jolie...
Fred. »
Après avoir lu la lettre qu'elle venait de recevoir, Hermione ressentit plusieurs émotions simultanément. En premier lieu, elle était contente de lire des mots écrits de la main de Fred, et elle était ravie de lire qu'elle lui manquait. Elle était amusée, aussi, de voir que même à travers une lettre qui n'était nullement destinée à Ron, son frère arrivait à le charrier. Puis, elle était confuse, et gênée, car elle s'était rendu compte que Fred n'avait pas tort. Depuis son retour à Poudlard, pas une fois Hermione n'avait pris l'initiative d'écrire au rouquin, pour la simple et bonne raison qu'elle ne savait pas quoi dire dans ses lettres. Quand Fred lui écrivait, elle avait matière à répondre. Mais quand c'était à elle d'envoyer la première lettre, elle bloquait. Elle bloquait, car la seule chose qui lui venait à l'esprit quand elle se trouvait devant un parchemin vierge, c'était de lui écrire des lignes et des lignes sur combien il lui manquait. Et Hermione ne pouvait assurément pas faire ça.
La Gryffondor soupira en relisant la lettre, puis elle la rangea dans la poche de son manteau. Elle était maintenant presque arrivée à la grande salle, si bien qu'elle entendait le brouhaha général, multiplié les jours de match comme aujourd'hui. Elle entra dans la salle et vit une masse compacte de rouge et d'or et eut tout le mal du monde à repérer Harry et Ron. Elle s'approcha d'eux, et même à sa distance, elle distinguait le stress grandissant du rouquin. Son regard glissa alors jusqu'à Harry et elle s'arrêta en voyant ce que le brun à lunettes était en train de faire. Manifestement, il versait un verre de jus de citrouille à Ron, et Hermione fronça les sourcils lorsqu'elle le vit sortir une petite fiole en verre de sa poche, et d'en verser le contenu dans le verre. La Gryffondor prit une grande inspiration, pour tenter de garder son calme, et elle s'approcha de ses amis d'un pas qu'elle voulait normal.
- Je peux savoir ce que tu fais ? siffla-t-elle entre ses dents une fois à la hauteur d'Harry.
– Pardon ?
– Je t'ai vu, Harry, murmura Hermione, bien que le rouquin ne les écoutait absolument pas.
– Je ne sais pas de quoi tu parles, répondit Harry en glissant en hâte le flacon dans sa poche.
– Ne lui donne pas ce verre ! Tu pourrais être renvoyé pour ça !
– Dit celle qui lance des sortilèges de Confusion, répliqua Harry dans un murmure.
Hermione voulut répliquer, mais à la mine déterminée de Harry, elle comprit que c'était peine perdue. Elle voulut s'asseoir, mais changea finalement d'avis, trop agacée pour rester auprès d'eux.
- Très bien ! siffla-t-elle sans prendre la peine de murmurer. Fais ce que tu veux, mais ne viens pas te plaindre quand les conséquences de tes actes vont te retomber dessus !
Sur ces derniers mots, Hermione s'éloigna d'un pas furieux alors que Harry tendait le verre de jus de citrouille à Ron, qui semblait émerger d'une longue sieste.
- Qu'est-ce qu'elle a, encore ? demanda-t-il.
– Rien d'important, répondit Harry. Tiens, bois ça, ça te fera le plus grand bien.
Ron s'empara du verre sans même regarder son contenu et le vida d'une traite. Quand il le reposa sur la table, Harry lui annonça d'un ton léger qu'il était temps d'y aller. Quand ils arrivèrent aux vestiaires, Ginny leur apprit que Vaisey, le poursuiveur de Serpentard, ne pourrait pas jouer, de même que Malefoy, qui était malade.
– Encore quelque chose de louche pour Malefoy, commenta Harry. Je ne pense pas qu'il soit malade.
– Vaisey est leur meilleur marqueur, je n'appellerai pas ça louche, c'est plutôt de la chance, répondit Ron.
Le rouquin, qui était en train d'enfiler ses gants, arrêta tout mouvement pour regarder Harry d'un air à la fois effrayé et excité.
– Je crois que j'ai compris pourquoi Hermione en avait après ce verre...
***
C'est agacée qu'Hermione chercha une place dans les gradins. Elle était entourée de Serdaigle et constata que les élèves de sa maison ne se trouvaient certainement pas de ce côté. Hermione soupira de plus belle et joua des coudes pour traverser ce flot d'élèves vêtus de bleu, avant d'être finalement entourée de jaune et noir. Allait-elle devoir traverser toutes les maisons pour finalement se retrouver au milieu des Gryffondor ? Elle continua à marcher, en évitant de se faire écraser les pieds, et d'en écraser, jusqu'à ce qu'elle entende son prénom résonner un peu plus haut. Hermione leva les yeux, et avec du mal, elle parvint à distinguer Seth et Jimmy qui lui faisaient de grands signes avec leur bras. L'élève au teint mat lui indiqua de monter les rejoindre, et Hermione se dit que finalement, ce n'était pas plus mal. Elle joua de nouveau des coudes pour arriver jusqu'à eux, et une fois à leur hauteur, elle vit les couleurs de sa maison dessinée sur leurs joues.
- Tu t'es perdue ? demanda Jimmy en haussant le ton pour couvrir les autres voix tout autour.
– Je ne suis pas montée du bon côté, répondit Hermione. Alors comme ça on ne supporte pas les Serpentard ?
- Plutôt mourir ! s'exclama Seth en levant le poing en l'air.
Hermione se mit à rire et en regardant tout autour d'elle, elle constata que les Poufsouffle semblaient particulièrement excités pour le match. La Gryffondor n'avait jamais compris cet engouement pour le Quidditch, mais il était indéniable que les jaune et noir semblaient apprécier ce sport.
– Au fait, Seth, je voulais m'excuser pour l'autre jour. Harry et Ron manquent cruellement de tact...
– Ce n'est pas grave, répondit celui-ci en souriant. Je suppose qu'ils voulaient te parler de Katie Bell, on a entendu dire qu'ils se trouvaient aux premières loges.
Hermione acquiesça et Jimmy se retourna vers eux après avoir hurlé un « allez Gryffondor ! », alors qu'il n'y avait pas encore le moindre joueur sur le terrain.
– D'ailleurs, ajouta le fervent supporter, je tiens à préciser que je n'étais pas loin, en parlant de Vous-Savez-Qui. Ce collier ne contenait certainement pas de la magie blanche.
- Tu es obligé de toujours parler de Tu-Sais-Qui ? demanda Seth, excédé.
– De qui d'autre veux-tu que je parle ? De Flitwick et ses soixante centimètres les bras levés ?
Seth et Jimmy enchaînèrent alors toutes les blagues puériles qu'ils avaient en stock sur le professeur de sortilège, et bien qu'Hermione ne supportait pas ce manque de respect envers un professeur, elle esquissa un sourire en entendant le rire communicatif des deux amis. Quand ils eurent fini, Seth se retourna de nouveau vers elle en souriant.
– D'ailleurs, tu sais quoi faire pour te faire pardonner, commença-t-il.
– Ai-je raison de m'inquiéter ?
– Je n'ai pas oublié que tu devais participer à l'un de nos cours de chorale, précisa Seth.
– Et le prochain cours a lieu dans une semaine, ajouta Jimmy.
- Vous voulez sérieusement que je vienne à la chorale ? demanda Hermione, amusée. Je chante très mal, vous savez. Je crois même que je n'ai jamais chanté.
- Raison de plus ! s'exclama Seth. On comparera nos emplois du temps pour voir si tu peux venir, et tu n'as plus moyen de faire machine arrière.
Les joueurs finirent par faire leur apparition sur le terrain, et Hermione sentit de nouveau la colère monter en elle lorsqu'elle vit Harry et Ron. Le match commença et les Poufsouffle autour d'elle s'en donnèrent à cœur joie pour encourager les rouge et or, et pour critiquer les Serpentard. Après une demi-heure de jeu, les Gryffondor menaient par soixante points à zéro, au grand dam d'Hermione, qui ne pouvait s'empêcher de penser à la tricherie dont Harry avait fait preuve en donnant cette chance liquide à Ron. La Gryffondor soupirait à chaque fois que Ron bloquait un tir, et applaudissait par dépit alors que Jimmy et Seth s'égosillaient à ses côtés. Ils continuèrent à marquer, inlassablement, et Hermione en vint même à se demander si Harry n'avait pas versé de la potion dans chacun des verres de son équipe. Finalement, et sans grande surprise, le brun à lunettes parvint à attraper le vif d'or sous le nez de son adversaire, Harper. Les gradins hurlèrent à l'unisson, excepté du côté des Serpentard, et face à la joie communicative de Seth et Jimmy, la jeune femme ne put s'empêcher de se joindre à eux.
- Hé, Hermione ! s'exclama Neville alors qu'elle quittait le stade en compagnie de Jimmy et Seth. Il y a une fête dans la salle commune pour notre victoire !
- Je vous rejoins là-bas, répondit Hermione en souriant.
- Quelle tristesse de voir que certains élèves ont droit à une fête alors que d'autres vont se morfondre dans leur dortoir si sombre, et si triste..., commenta Seth.
- Vous n'avez qu'à gagner le prochain match et vous aurez droit vous aussi à une petite fête, lança la Gryffondor. Je vais vous laisser, je dois essayer de rattraper Harry, j'ai quelques mots à lui dire. On se revoit plus tard, ajouta-t-elle en souriant.
- Et n'oublie pas que nous devons trouver un arrangement pour la chorale !
Hermione hocha la tête, amusée, et quitta les deux garçons pour rejoindre Poudlard en cherchant Ron et Harry du regard. Avec l'effervescence du match, elle se doutait bien que tous les Gryffondor devaient se trouver autour des membres de l'équipe, et elle n'aperçut pas la moindre chevelure rousse, ou le moindre brun à lunette jusqu'à son arrivée à la salle commune. La fête battait son plein, et elle vit en premier une masse compacte de rouge et or qui applaudissait et saluait les membres de l'équipe. Se doutant qu'Harry se trouvait au milieu, Hermione
s'appuya contre l'un des canapés pour attendre que les élèves se calment un peu et elle esquissa un sourire en voyant le brun à lunettes sortir de la foule en essayant de se débarrasser des frères Crivey. Alors qu'il pensait être enfin tranquille, un groupe de filles s'approcha de lui et se mit à rire à chacune des remarques d'Harry, et Hermione savait d'expérience que ses remarques n'étaient sûrement pas drôles.
- Il semblerait que l'élu ait du succès, commenta une voix féminine à côté d'elle.
Hermione tourna le visage et découvrit Ginny, qui regardait la scène avec le même petit sourire qu'elle. La rouquine s'était changée, mais ses cheveux longs étaient encore en désordre suite au match, ce qui lui donnait un bel effet indiscipliné.
- Je voulais aller le voir, pour lui dire que son premier match en tant que capitaine était très beau, mais je crois que je vais attendre que les groupies se soient calmées, ajouta-t-elle en riant. Romilda semble particulièrement intéressée.
- Elle aurait tout intérêt de s'intéresser à quelqu'un d'autre, car c'est loin d'être réciproque, répondit Hermione.
- Tiens donc, commenta Ginny, amusée. Je vais aller voir Dean.
Hermione se retrouva de nouveau seule et elle fit un geste de la main à Harry qui semblait enfin pouvoir émerger à la surface. Celui-ci lui adressa un sourire radieux, puis sembla soudain se rappeler qu'ils étaient quelque peu en froid avant le début du match. Il s'approcha d'Hermione, hésitant, et prit finalement la place de Ginny.
- Hermione..., commença-t-il.
- Tu n'aurais pas du faire ça. Tu as entendu Slughorn, c'est illégal.
- Je sais, répondit Harry.
- Alors si tu le sais, pourquoi le faire ? Je te pensais plus intelligent que ça Harry ! Et arrête de sourire bêtement comme ça ! s'énerva-t-elle en voyant son petit sourire en coin.
Harry sortit alors de sa poche le minuscule flacon qu'Hermione l'avait vu tenir dans sa main le matin même. Il semblait encore rempli de cette potion dorée appelée chance liquide, et la Gryffondor fronça les sourcils en voyant que le bouchon était toujours solidement fixé.
- Je ne comprends pas... Je t'ai vu en verser dans le verre de Ron. Et le beau temps, Vaisey et Drago qui ne jouent pas, tous les buts de Ron arrêtés...
- Je voulais faire croire à Ron que j'en avais versé dans son verre. S'il a bien joué, c'est parce qu'il pensait avoir de la chance, mais il a tout fait lui-même.
- C'était... très bien joué de ta part, avoua Hermione, abasourdie. Mais Ron n'est pas au courant, il croit toujours qu'il a été doué à cause de la potion...
- Je lui ai tout raconté à la fin du match, dans les vestiaires. Tu l'aurais vu, il était fier comme un coq, ajouta Harry en riant.
- Je crois que je devrais aller le voir, pour m'excuser d'avoir autant douté de ses compétences en Quidditch.
Harry lui proposa de l'accompagner en lui montrant l'endroit où il avait vu Ron en dernier. Ils s'en approchèrent, et alors qu'Hermione félicitait Harry pour le match, ce qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de faire, ils s'arrêtèrent net en voyant le spectacle auquel ils faisaient face. Éberluée, Hermione ouvrit la bouche, la referma, l'ouvrit de nouveau et attrapa le bras d'Harry. En face d'eux, et aux yeux de tous, Ron embrassait Lavande avec toute la fougue et la passion dont le rouquin pouvait faire preuve.
- Dis-moi que je rêve, murmura Hermione, abasourdie.
- Non, je ne crois pas, répondit Harry en riant. Je crois que sa dispute avec Ginny a eu un impact positif.
- J'ai envie de regarder ailleurs, mais je n'y arrive pas, ajouta Hermione en retenant un rire.
- Moi non plus...
N'en pouvant plus, ils s'éloignèrent pour laisser libre cours à leur rire loin de Ron, afin de ne pas le déranger dans ses nouvelles petites affaires. Ginny, qui se trouvait près de Dean, les aperçut et annonça à ce dernier qu'elle revenait rapidement avant d'aller les rejoindre.
- Vous aussi, vous avez vu ce que je viens de voir ? demanda-t-elle.
- On vient de tomber dessus, oui, répondit Harry en se calmant.
- On a l'impression qu'il lui dévore la tête, commenta la rouquine en écarquillant les yeux. Au fait, Harry, c'était un beau match.
Ginny lui tapota le bras avant de partir rejoindre Dean, et Harry dut se retenir de s'enfuir en courant en voyant le regard d'Hermione posé sur lui, un sourire aux lèvres.
- Il me semble que toi aussi, tu veux dévorer la tête de quelqu'un...
Harry piqua un fard, marmonna des mots incompréhensibles et regretta de ne plus se retrouver entouré du groupe de filles, ou bien même des frères Crivey. Hermione se mit de nouveau à rire face à sa réaction, et elle passa son bras sous celui d'Harry en lui disant que pour une fois, elle allait lui tenir compagnie à cette fête, puisque Ron était trop occupé pour le faire.
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J'aimerai beaucoup savoir combien vous êtes à me lire ici ! Est-ce que vous pourriez toutes (et tous ?) laisser un vote sur ce chapitre histoire que je me fasse une idée ? :)
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