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Deuxième Tome - Premier chapitre.

« Ressens-tu ma présence lorsque tu respires ? Ressens-tu ma présence quand personne n'est là ? »

Le trajet qui mène à notre village me paraît plus long qu'autrefois. Peut-être est-ce dû au fait que cette fois-ci, je ne laisse pas que Harry et Ron derrière moi. Je t'ai aussi laissé, alors que je venais tout juste de te retrouver après deux semaines qui m'ont paru infiniment longues. Dans la voiture, le silence règne. Mon père est concentré sur la route et ma mère regarde droit devant elle. Il en a toujours été ainsi, quand nous sommes en voiture. Même après des mois d'absence, nous ne nous parlons pas. Ça peut bien attendre notre retour à la maison. En cette cinquième année, c'est un soulagement pour moi. Je n'ai pas envie de parler. Que ce soit de toi, ou de l'année scolaire en elle-même. Et  que leur dire ? Ils ne sont pas au courant du retour de Voldemort, ils ne savent pas que le monde des sorciers n'est plus en sécurité. Alors ce silence me convient parfaitement. Il me permet de me laisser le temps de me répéter inlassablement que j'ai été la pire des idiotes en ne te répondant pas. Mais pourtant, la manière dont tu as réagi il y a plus d'une heure m'apporte une certaine satisfaction. Je m'en suis voulu de te voir inquiet, de te voir en colère, mais en même temps, je sentais mon cœur se réchauffer. Pour t'inquiéter ainsi, il faut que tu tiennes à moi. Et cette piqure de rappel est plus que la bienvenue. Nous  finissons par arriver à la maison familiale, coincée entre deux autres, dans cette rue que je connais par cœur. Certaines choses ne changent jamais, et ma rue en fait partie. Mon père m'adresse un sourire alors que je sors de la voiture, puis il s'approche du coffre pour prendre ma lourde valise.

- Ma parole ! Tu as ramené toute la bibliothèque avec toi ?

Je ris face à sa remarque et malgré la présence de mes parents, je ne peux m'empêcher de me demander comment seront ces vacances d'été. Vais-je les passer avec ou sans toi ? Ma mère ouvre la porte et deux secondes plus tard, une petite boule noire me saute dessus en jappant joyeusement.

- Vérone !

Je me baisse pour la prendre dans mes bras et elle essaye de me saluer à grand renfort de coup de langue. Sa vivacité me fait sourire, et j'entre dans la maison en la portant contre moi. J'ai eu Vérone comme cadeau de  noël un an avant mon admission à Poudlard. S'ils avaient su que je ne serais là que pendant les vacances, mes parents ne me l'auraient certainement pas achetée. Mais maintenant qu'elle est là, plus moyen de faire machine arrière. Bien sûr, le droit de lui choisir un prénom m'est  revenu, et puisque je venais de découvrir "Roméo et Juliette", c'est tout naturellement que j'ai décidé de l'appeler Vérone. Tout en la  caressant, je parle un peu avec ma mère pendant que mon père monte la valise dans ma chambre. C'est étrange, cette sensation que je ressens. Cette gène, comme si je ne suis pas à ma place. J'ai l'impression  d'avoir laissé une partie de moi à Poudlard. Quoi que non. Ne nous voilons pas la face. C'est auprès de toi que j'ai laissé une partie de moi. Mon père redescend et je leur annonce que je pars ranger mes affaires.

- Prends ton temps, me répond ma mère. Je t'appellerai pour dîner.

Je lui suis reconnaissante de me laisser être seule un moment. Une fois en haut, je retrouve ma chambre telle que je l'ai laissée avant de partir. Parfaitement ordonnée, rangée. Chaque objet est minutieusement placé, la décoration est sobre. J'ai conscience que ma chambre n'a pas vraiment de personnalité, si on mets de côté toute ma montagne de livre. Je ne m'en suis cependant jamais accommodée. Ce n'est qu'une chambre et je n'y suis que lors des vacances. Je préfère de loin le canapé de la salle commune ou celui de la salle sur demande que je partage avec toi. Du moins, que je partageais, puisque tu n'y reviendras plus. Je te chasse de mon esprit et me concentre sur ma valise que je vide toujours dès mon arrivée. Mes habits retrouvent leur place dans l'armoire, mes livres les plus importants sur mon bureau, les autres dans ma bibliothèque, et au milieu de mon rangement, je retrouve la petite boule en verre que j'avais enroulé dans une paire de chaussette pour être sûre de ne pas  l'abîmer. La boule que tu m'as offerte avant ton départ. Je suis déçue en constatant qu'elle n'est pas rouge, ce qui signifie que tu ne penses pas à moi, mais je me rassure en me disant que tu ne peux pas penser à moi à longueur de journée.

Mes affaires sont rangées depuis longtemps lorsque ma mère m'appelle pour venir dîner. À table, je ressens toujours ce sentiment de gêne, et j'ai l'impression qu'il en est de même pour mes parents. Nous discutons de  sujets légers, mes résultats, les nouveautés dans leur travail, les derniers évènements importants auxquels je n'ai pas participé. Ils ne me parlent pas de toi, et pourtant j'ai l'impression que tu es dans tous les esprits, notamment dans celui de ma mère. Comme d'habitude, nous débarrassons tous les trois, puis j'aide ma mère pour faire la vaisselle. C'est à ce moment-là que ma mère décide de se lancer dans le grand bassin.

- Alors, dis-moi ce que tu ne me dis pas.
- Qu'est-ce que je ne te dis pas ? je demande en souriant.
- Il me semble que dans l'une de tes dernières lettres, tu me parlais d'un certain Fred...

Ça me fait tout drôle, d'entendre ma mère parler de toi. Tu n'es pas là, mais pourtant j'ai l'impression que tu remplis notre petite maison de toute ta présence. Ce début de vacances d'été n'est en rien comparable à  celui que j'ai vécu l'an dernier. Nous nous étions rapidement dit au revoir à la gare, je n'étais aucunement affectée par cette séparation et tu ne m'as pas manqué durant ces deux mois. Harry et Ron me manquaient, mais pas toi. Et cette année, notre au revoir à la gare m'a semblé bien trop court, et tu me manques déjà affreusement. Il y a un tel gouffre, entre ma quatrième année et ma cinquième année. Mais c'est tout toi. Tu arrives et tu chamboules tout. Et tu le fais avec classe.

- Oui, il y a bien un Fred, dis-je enfin.

Ma mère sourit tout en me tendant une assiette qui dégouline d'eau, afin que je l'essuie. Autrefois, avant Harry et Ron, je n'avais pas vraiment d'amis. Sauf ceux qui étaient également rejetés par les autres. Alors  quand j'ai raconté à mes parents que je m'étais fait deux amis, même si les débuts de notre amitié étaient chaotiques, ils ont été les plus heureux. Mais je sais aussi que jamais ils n'auraient pensé que je puisse tomber amoureuse lors de mes études. Et moi aussi, je ne m'y attendais pas. Je ne t'attendais pas.

- C'est le jeune homme de tout à l'heure ? Le grand aux cheveux roux ?

Je sens son impatience et je devine qu'elle se retient de me poser tout un tas de questions. Tu es mon premier petit-ami. Et tu es certainement l'évènement le plus marquant de cette année, et pas seulement à mes  yeux, mais aussi à ceux de mes parents.

- Oui, c'est lui. Je pense que tu as compris qu'il s'agit du frère de Ron...
- J'ai cru remarquer l'air de famille, oui, répond-t-elle en souriant. D'ailleurs, en parlant de Ron, comment le prend-t-il ?

Je pose le verre que j'étais en train d'essuyer pour regarder ma mère du coin de l'œil. Je ne vois pas ce que Ron vient faire ici. Je comprends le sens de sa question, puisque j'ai appris il y a quelques mois que Ron avait des sentiments pour moi, à ma plus grande surprise, mais comment ma mère pourrait-elle être au courant ?

- Pourquoi ça ?
- Eh bien, il me semblait qu'il avait des sentiments pour toi. Molly Weasley m'en avait parlé, l'été dernier, lorsque nous vous attentions à la gare.

Intérieurement, je panique. Je bouillonne. Je réfléchis à vive allure, et c'est encore pire. Molly pense que son fils est amoureux de moi. Et d'un côté, ce n'était pas faux. Comment lui annoncer, maintenant, que je suis bien avec l'un de ses enfants, mais qu'il ne s'agit pas de Ron ? Je sens que cette annonce sera haute en couleur. Et je ne sais pas si je suis prête pour ça.

- Ah... Oui, j'ai appris ça cette année, dis-je en me pinçant les lèvres. Sacrée nouvelle, j'ajoute sous le rire de ma mère. Il  lui a fallu un petit temps d'adaptation, mais je pense qu'il est passé à autre chose. Je ne savais pas que Molly était au courant...
- Nous, les mères, avons la particularité de voir ce que nos enfants ne nous disent pas, répond ma mère en me lançant un regard amusé. Elle est au courant, pour Fred et toi ?
- Non, et j'aimerais repousser ce moment le plus tard possible. Je ne sais pas comment elle va le prendre.
- Je pense qu'elle serait très heureuse de t'avoir pour belle-fille. Et même si ce n'est pas avec Ron.
- Tu n'es pas objective, tu es ma mère.

Elle hausse les épaules en souriant et au fond, j'espère qu'elle ne se trompe pas. En cette période de l'année, mon seul sujet d'inquiétude devrait être mes résultats aux Buses. Et aussi le retour de Voldemort. L'état moral d'Harry. Mais pas la réaction de Molly en apprenant pour toi et moi. Je ne sais même pas si tu as prévu de le lui dire. Je ne suis au courant de rien, et je n'aime pas ça. Je sais qu'il en aurait été autrement si j'avais répondu à cette fichue lettre, mais il a fallu que je m'enferme dans mon mutisme. Félicitations, Hermione Granger.

- Je me pose quand même une question, intervient de nouveau ma mère en vidant l'eau de l'évier. Fred et toi n'avez jamais été très proches, du moins, de ce que j'en ai vu. Alors je trouve ce changement de situation un peu surprenant. Comment est-ce arrivé ?

Lui parler de ton pari idiot ou ne pas lui en parler ? Il donne une assez mauvaise image de toi, puisqu'au départ je n'étais qu'une sorte de jeu, mais comment expliquer notre rapprochement si je mets ce détail de côté ?

- C'est plutôt compliqué. En fait, Fred et George voulaient rendre jaloux Ron en se rapprochant de moi, et voilà comment ça se termine, au final.
- Il ne fait plus ça pour rendre jaloux Ron, au moins ?

Ma mère s'inquiète, et je peux le comprendre. On a déjà connu mieux, comme début de relation. Mais je sais que je peux lui répondre sans hésitation. J'ai confiance en toi. Il m'a fallu du temps, mais  maintenant je n'ai plus peur.

- Non, il ne joue plus.
- Tu m'as l'air sûre de toi et de lui, alors je veux bien te croire, répond ma mère en souriant. Il... Il est peut-être un peu tôt, mais s'il y a des choses dont tu veux me parler, n'hésite surtout pas.
- Je sais, maman. Mais effectivement, c'est un peu trop tôt.

Elle s'approche de moi pour me prendre dans ses bras, et quand elle me murmure qu'elle est vraiment heureuse pour moi, je sens mon cœur se réchauffer instantanément. Je quitte ensuite la cuisine pour aller faire une promenade avec Vérone, et je sais que mon père profite de mon absence pour interroger ma mère sur ce qu'elle vient d'apprendre. Une fois rentrée, je passe une partie de la soirée au salon avec mes  parents, et mon père me pose à son tour quelques banales questions sur toi. Quand il m'a demandé s'ils allaient te rencontrer prochainement, je n'ai pas su quoi répondre. Je ne sais même pas quand est-ce que je vais te revoir. Peu après vingt-deux heures, je monte dans ma chambre en prétextant être fatiguée, même s'il n'en est rien. Je pense trop à toi pour être fatiguée. Je songe à la boule en verre que tu possèdes, et je suis sûre qu'elle est rouge écarlate. Puis, je m'empare de la mienne qui se trouve dans le tiroir de ma table de nuit, et tu me manques encore plus lorsque je remarque qu'elle est rouge aussi. J'ai l'impression que tu es à des années lumières de moi. Que je ne me remettrais jamais de toi. Que je t'aurais dans la peau, quoi qu'il arrive.

Comme je m'y attendais, le sommeil ne vient pas, et j'ai beau me retourner dans tous les côtés, rien n'y fait. Ces quelques minutes volées auprès de toi étaient trop courtes. Cette boule en verre devient une obsession et je ne peux m'empêcher de la regarder. Cadeau empoisonné. Agacée, je me lève et m'approche de mon petit bureau où repose un livre gonflé à cause à tous les morceaux de parchemin qui y reposent. Tous recouverts de ton écriture. Je m'en empare et reviens m'assoir en tailleur sur mon lit. Je l'ouvre et devant moi se dresse tous les mots que nous nous  sommes échangé depuis le début de notre relation. Le premier de la pile est le dernier que j'ai reçu. Celui auquel je n'ai pas répondu. Il n'y avait pourtant rien d'extraordinaire.

"Hermione,
Je  viens d'apprendre ce qu'il s'est passé au ministère. Je m'en veux  vraiment de ne pas avoir été là. J'ai voulu venir te voir mais  Dumbledore m'en a empêché. J'espère que tu vas bien. Tu le sais aussi  bien que moi, les lettres ne sont pas mon truc. Mon truc, c'est toi. Et  tu me manques. On se voit bientôt, la fin d'année n'est plus qu'une  question de jour. Je serais à la gare. Ici, rien de nouveau sous la  lune. La boutique tourne bien mais je préfère t'en parler de vive voix.
Fred."

Mon cœur s'emballe lorsque je relis le passage où tu me dis que je suis ton  truc. On a connu mieux, en matière de romantisme, mais venant de toi, ça vaut tout l'or du monde. Tout aurait été tellement plus simple si je t'avais répondu. Au lieu de te voir contrarié à la gare, j'aurai pu profiter un peu plus longtemps de toi. Je pose ta dernière lettre à mes côtés sur le lit, et je reporte mon attention sur le petit paquet de  papier. Ils sont tous classés dans l'ordre, du premier que j'ai reçu de  toi, au dernier, que je viens de lire. Je m'empare de l'avant dernier, et lorsque je le relis, ton absence ne fait que s'amplifier.

"Hermi jolie,
Tu sais ce que j'aime le plus ? Enfin, l'une des choses que j'aime le plus ? Te faire enfreindre le règlement. Tu fait mine de m'en vouloir durant quelques instants, mais tu ne tiens jamais bien longtemps. Combien de  temps peux-tu tenir ce soir ? Rejoins-moi dans la salle commune après minuit. J'ai un endroit à te montrer. Car après cinq années à Poudlard,  il n'est pas tolérable que tu n'y sois pas encore allé.
A tout à l'heure. Fred."

Je me souviens de cette soirée comme si c'était hier. En attendant minuit, je m'étais attelée à mes devoirs de la semaine suivante, en essayant de te mettre dans un coin de mon esprit, ce qui n'est jamais très évident,  même à l'heure actuelle. Je suis descendue après m'être attachée les cheveux. Au début de notre relation, tu m'avais dit que ça m'allait bien. Et je crois qu'inconsciemment, je les attachaient avant de te  rejoindre pour te plaire. Comme souvent, je t'ai retrouvé avachi sur l'un des canapés de la salle commune. Tu faisais tourner ta baguette entre tes doigts habiles, et en te voyant là, je m'étais dit que j'avais de la chance de t'avoir. En m'entendant arriver, tu t'étais redressé et m'avais sourit de ce sourire qui m'avait fait tomber dans tes filets, il y a de ça quelques mois.

- Hermi jolie, c'est nouveau ? avais-je dit en souriant.
- Que veux-tu, je suis en perpétuelle recherche d'innovation.

Tout en te levant, tu t'étais approché de moi pour m'embrasser, et en y songeant, j'ai l'impression de t'avoir de nouveau devant moi. Cette nuit-là, tu m'avais fait visiter les cuisines de Poudlard. En effet, je n'y avais jamais mis les pieds en cinq ans. Ce qui est assez surprenant en soit, puisque Ron est un estomac sur patte, mais nous n'y avons jamais fait d'excursions. J'avais riposté, n'acceptant pas d'aller déranger les elfes à cette heure-ci, mais comme toujours, tu avais su te  montrer convainquant. C'est l'un des domaines où tu excelles le plus. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tu as su me convaincre de t'aimer, et qu'il n'y a pas qu'un Weasley farceur en toi. Nous sommes donc allés dans les cuisines. Et c'est ce soir là, en parlant pendant plus d'une heure avec les elfes, que j'ai compris que je faisais fausse route. Je pensais qu'ils souhaitaient être libérés, j'avais même monté une Société d'Aide à la Libération des Elfes, grandement menée par moi et... uniquement moi. Mais en les écoutant attentivement, alors que tu étais en train de te goinfrer à côté de moi, j'avais appris qu'ils aimaient être ici et qu'ils désiraient continuer à travailler pour  l'école.

- Hé, avais-tu dit pour attirer mon attention.
- Quoi ?
- Arrête avec tes questions. Tu les embêtes.
- Je ne les embêtent pas, avais-je dis, outrée.
- Si. Goûte ça à la place.

Joignant le geste à la parole, tu avais tendu en ma direction une cuillère pleine de la mousse au chocolat que tu étais en train de manger.

- Tu sais qu'il ne faut pas manger en dehors des repas ?
-  A d'autres. Je t'ai déjà vu manger des conneries avec Ron et Harry dans  la salle commune, et ce n'était pas durant l'heure des repas.
- Tu m'espionnes ? avais-je demander malicieusement sous ton regard amusé.
- Je peux t'espionner autant que tu veux.
- Ah oui ?

Tu t'étais approché et tu avais fait glissé tes doigts le long de ma joue. J'étais gênée, vis-à-vis des elfes autour de nous, mais ils savaient se montrer discrets et je ne voyais plus que toi. Comme à chaque fois. Je  devenais aveugle en ta présence. Je sentais mon cœur battre plus fort qu'à la normale, et je t'en voulais de me faire perdre tous mes moyens de la sorte. Tu avais effleurer tes lèvres contre les miennes, et j'avais pu deviner le goût de la mousse au chocolat.

- Oui, avais-tu conclu.

Je sais qu'en cet instant, si tu regardes la boule en verre que tu m'as offerte, elle sera rouge tomate. Je jette un coup d'œil vers celle que je possède, et je remarque en souriant qu'elle n'est pas blanche. Tu penses à moi. Le Terrier me semble si loin, si inaccessible. C'est la  première fois que je me sens si mal chez mes parents. Je n'ose imaginer comment sera l'année prochaine, où je serais plus souvent loin de toi que près de toi.

- Hermione !

Je sursaute en entendant ma mère m'appeler depuis le bas des escaliers. Je range rapidement tes mots dans le livre avant de la rejoindre.

- Il y a quelqu'un au téléphone pour toi, m'annonce-t-elle.
- Qui ?
- Harry.

Je m'inquiète immédiatement. Il lui est déjà arrivé de m'appeler de temps en temps durant les vacances, mais jamais dès le premier jour. Je me dépêche d'aller au salon où l'appareil est posé sur un petit bureau, priant pour qu'il ne lui soit rien arrivé de grave.

- Harry ? Tu vas bien ?
- À merveille.

Je fronce les sourcils en constatant que quelque chose ne correspond pas, puis je comprends qu'il ne s'agit pas de la voix d'Harry, mais de la tienne. J'appuie un peu plus fort le téléphone contre mon oreille,  regrettant qu'il ne soit pas à fil, m'empêchant ainsi d'aller me réfugier dans ma chambre pour être loin de mes parents.

- Fred ? Ma mère m'a dit que c'était Harry qui appelait.
- Je ne sais pas si elle est au courant, alors j'ai improvisé.

Je me délecte de ta voix, et tu me sembles plus près que tu n'as jamais été depuis plusieurs semaines. Je donnerais cher pour me trouver au Terrier auprès de toi. Et je remercie aussi Arthur Weasley de s'intéresser aux objets moldus, et ainsi aux téléphones.

- Elle est au courant. J'ai eu droit à un petit interrogatoire il y a moins d'une heure.
- Et alors ?
- Ils m'ont demandé quand est-ce qu'ils pourraient te rencontrer.

Je t'entends rire, et je me rends compte à quel point ce son a pu me manquer. À quel point tu peux me manquer, et à quel point je tiens à toi. Ça en devient irrationnel.

- Quand tu veux, réponds-tu.
- Et moi, quand est-ce que je te revois ?
- Pourquoi, je te manque ?
- Absolument pas.

Tu ris de nouveau, et je prends place sur la chaise qui se trouve devant le petit bureau du salon. Bien sûr que tu me manques. La question ne se pose pas.

- Mon invention ingénieuse me prouve le contraire.
- La tienne aussi. Tu m'en veux ?
- Je devrais ?
- C'est ton droit.
- Je ne t'en veux pas.

À cet instant, je ressens le besoin de te dire que je t'aime. Car c'est maintenant indéniable, je suis amoureuse de toi. Follement. Mais je ne te l'ai encore jamais dis, bien que tu le saches. Il faudrait être  aveugle pour ne pas remarquer la façon dont je te regarde. Sourd, pour ne pas entendre les battements de mon cœur lorsque tu es près de moi. Mais je ne me sens pas encore prête.

- Je ne sais même pas pourquoi je ne t'ai pas répondu.
- Même la Miss-Je-Sais-Tout peut faire des erreurs.
- Tu me considères comme une erreur ?
- Absolument pas.

Je souris en m'accrochant au combiné du téléphone comme s'il s'agissait de toi. Et dire que nous en sommes seulement au premier jour des vacances  d'été... Au tout début de la vie à Poudlard sans toi.

- Tu as dit que nous allions nous revoir bientôt, à la gare.
- Je sais, mais je me garderais bien de te dire quand, réponds-tu alors que je devine que tu souris.

J'entends la voix de Molly résonner derrière toi. Ta mère va bientôt devenir l'un de mes plus gros soucis. Je n'ose songer à sa réaction en apprenant pour nous deux, et je préfère repousser ce moment le plus tard possible.

- Je dois te laisser. Je ne téléphone jamais, maman se pose des questions.
- Tu as envie de le lui dire ?
- Je ne te ferais pas le plaisir de lui dire sans toi. À bientôt, Hermi jolie.
- À bientôt...

~~~~

- Tiens, bonjour ma jolie.

Je relève la tête pour faire face à ma mère qui vient d'entrer dans la cuisine. Elle porte un paquet de l'épicerie du coin, alors je devine qu'elle y a fait un saut tôt ce matin alors que je dormais encore.

- Bonjour maman, dis-je en avalant une gorgée de jus d'orange.
- J'ai reçu un appel de Gloria ce matin. Ils ont appris ton retour alors  ils aimeraient qu'on passe chez eux aujourd'hui. Ça te dit ?
- Bien sûr, je réponds en souriant.

Gloria est la sœur de ma mère. Elle et son mari vive à une demi-heure de chez nous avec leur fille, Dakota. Ils ne savent pas pour mon statut de sorcière. Selon eux, j'étudie dans une grande école prestigieuse qui se  trouve suffisamment loin pour que je sois obligée d'y rester en pension. Dakota, elle, est au courant. Ce n'était pas volontaire. C'était lors des vacances d'été de notre troisième année. Dakota est une fouineuse. Et alors que j'avais quitté ma chambre pour rejoindre ma mère en bas, elle était tombée sur ma baguette et sur mes livres de cours, dissimulés sous mon lit. Quand je suis revenue et que j'ai vu son regard, j'ai cru qu'elle allait me prendre pour une folle. Finalement, elle m'a demandé de tout lui expliquer. Et aujourd'hui, elle connaît tout de Poudlard, de Ron, d'Harry, et même du retour de Voldemort. Dakota est une fouineuse, mais une fouineuse qui sait garder un secret. Alors quand ma mère m'apprend que nous allons chez Gloria, je suis vraiment contente. Ça fait maintenant cinq jours que les vacances d'été ont commencé. Je ne t'ai toujours pas revu, et cette journée loin de la maison va me changer les idées.

- Hermione ! s'exclame Gloria en ouvrant la porte. Comme tu es jolie ! Le temps fait des merveilles sur toi !

Je souris en prenant ma tante dans mes bras, et je fais de même avec son mari, Hedgard. Nous entrons ensuite dans leur petite maison ordonnée semblable à la notre, et Gloria appelle Dakota qui se trouve toujours dans sa chambre. Nous nous installons dans le salon et je ne tarde pas à entendre les pas de Dakota dans l'escalier.

- Le grand retour de l'enfant prodige ! s'exclame-t-elle.

Dakota ne me ressemble en rien, physiquement. Elle a de long cheveux noirs droits comme des baguettes et une frange qui menace de lui tomber sur les yeux. Elle est grande et mince, et s'habille régulièrement de noir,  au grand damne de ses parents. Ses grands yeux bleus apportent cependant une touche de couleur. Dakota est de plus en plus jolie à chaque fois  que je la revois.

- Kota ! dis-je à mon tour alors qu'elle me prends dans ses bras. Tu m'as manqué !
- Toi aussi, l'intello !

Nous restons bien deux bonnes heures dans le salon, alors que je réponds aux questions des parents de Dakota sous son regard amusé. Ce n'est jamais très évident de leur mentir de la sorte, mais le monde magique ne peut pas être dévoilé au monde entier. Quand Dakota m'entraîne dans sa chambre pour laisser les parents parler entre eux, je respire enfin. Elle s'effondre sur son lit et je fais de même, avec toutefois un peu plus de retenue.

- Alors ? Raconte moi ton année magique maintenant ! Ta fausse école de prestige est ennuyeuse à mourir !

Je ris devant l'impatience de Dakota, et en y réfléchissant, je ne sais pas par quoi commencer. Je pourrais lui parler de toi. Du retour de Voldemort. Des examens. D'Ombrage. Il s'est passé tant de choses cette année.

- Ça a été une année mouvementée...
- Ah oui ? demande Dakota malicieusement. Commence par le plus croustillant !

Le plus croustillant ? Je suppose que tu es le plus croustillant. À l'idée de parler de toi à Dakota, je sens la gêne monter en moi et je croise nerveusement les doigts.

- Eh bien... Je crois que je peux dire que je suis en couple.
- Quoi ?! s'exclame Dakota en se redressant. Hermione Jean Granger est en couple ?!
- Il semblerait, dis-je en rougissant.
- Mais depuis quand ? Et c'est qui ?
- Depuis... Depuis novembre à peu près. C'est Fred. Fred Weasley. L'un des grands frères de Ron.
- Le frère de Ron ? Ok, je t'ordonne de tout me raconter depuis le début !

Et pendant qu'Hermione Granger racontait dans les détails son histoire avec le rouquin, Fred, depuis sa boutique, regardait en souriant la boule en verre devenir de plus en plus rouge. Il ne pourrait pas attendre plus longtemps avant de la revoir.

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