En ce vendredi soir, Marinette se préparait pour sa sortie avec Vincent. Elle tentait de choisir sa tenue, pensait à sa coiffure. Puis, son téléphone vibra.

Marinette ne pouvait pas dire qu'elle était déçue. Elle se retrouvait cependant sans plan un vendredi soir. Ce qu'elle ne savait pas c'est que Vincent s'était vu offrir l'opportunité de sortir avec une fille qu'il pourrait conclure le soir même. Il pouvait bien remettre ses vains efforts avec Marinette pour un jour.

Avant de se préparer à vivre cette soirée en solitaire, elle écrivit à sa meilleure amie.

Marinette regarda longtemps son téléphone. Et pourquoi pas? Elle avait beaucoup évolué dans cette histoire avec Adrien. Il était temps qu'elle soit l'amie, plutôt que l'espèce de fanatique éperdue.

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C'était un de ses vendredi soir où Adrien était seul chez lui. Il savait que Marinette avait rendez-vous avec Vincent et il luttait encore contre l'idée d'aller les guetter plus tard dans la soirée. En attendant, il se laissait aller à ses fantasmes avec les deux femmes de sa vie. Plagg qui, avec les âges, s'était familiariser avec le trop plein d'hormones de ses protégés, s'était éclipsé vers la cuisine, déserte à cette heure, en quête d'un festin de camembert.

Adrien était étendu sur son canapé, pratiquement nu, la respiration saccadée au rythme de ses mains qui l'amenait de plus en plus près de l'extase.

« Mari... »

Se rapprochant du paradis, il laissait s'échapper le nom de son amie. Ce n'était que récemment qu'il avait accepté que ce nom s'échappe parfois de ses lèvres, en alternance avec celui de sa Lady. Puis, alors qu'il approchait de son but, que ses yeux tournaient dans ses orbites et que les spasmes de son corps se faisaient de plus en plus violents, son téléphone vibra à ses côtés, laissant apparaître l'image de Marinette. Malaise... comme si l'univers lui envoyait un message, lui rappelant qu'il ne valait pas mieux que tous les vautours qui tournait autour de la styliste.

Mais il devait répondre et il savait qu'il aurait l'air tout sauf naturel.

« Hey Mari! » Il voulait en dire le moins possible, il ne fallait pas que sa voix le trahisse.

« Hey Adrien, ça va? »

« Oui et toi, tu n'es pas avec Vincent? »

« Changement de dernière minute, il avait des obligations familiales. »

« D'accord » il était bien sceptique sur les obligations en question.

« Je ne sais pas si tu es libre ce soir... je veux dire, pas que tu sois mon bouche trou mais cela fait longtemps que je ne t'ai pas botté les fesses aux jeux vidéos. »

Adrien sourit, il adorait quand Marinette le défiait ainsi.

« Défi accepté, viens me rejoindre si tu veux et attends toi à de la résistance. »

« Dans tes rêves Agreste. »

Et elle raccrocha. Adrien se rhabilla rapidement et s'assura que sa chambre était digne d'accueillir la jeune fille. Cette soirée serait moins désagréable que prévu.

Quand Marinette arriva, Adrien s'était vêtu convenablement et rasé de près. Marinette eut peine à ne pas succomber au parfum de son hôte alors qu'elle lui faisait la bise.

« Alors prêt à vivre l'humiliation » lui dit-elle avec un sourire démoniaque.

« Comme si c'était possible » il lui fit un clin d'œil et ils s'installèrent rapidement sur le canapé pour commencer la partie.

Adrien avait été cherché quelques bières et des crudités à la cuisine et les deux adolescents furent bientôt tout sauf compétitif dans leur partie, jouant un peu à la légère, question de voir jusqu'à quel point un jeu vidéo pouvait devenir ridicule.

Ils en eurent vite assez des jeux vidéo et optèrent plutôt pour un film, question de juste se détendre, la tête de Marinette sur l'épaule d'Adrien, dans un geste strictement amical. Ils se rendirent vite compte que le film était tout sauf un succès et se mirent à discuter de tout de rien. L'alcool avait inhibé tous les filtres et ils en vinrent bientôt au sujet épineux des relations amoureuses. Adrien y vit un moment idéal pour se confesser et s'excuser en même temps.

« Mari... tu sais, Alya m'a raconté enfin pour les sentiments que tu avais, tu vois... envers moi. »

Il sentit la jeune fille se raidir sur ses paroles.

« Je voulais juste te dire, enfin, tu vois, il y a une autre fille.... je ne suis pas avec mais, en fait je ne suis même pas sure qu'elle pense que je sois sérieux. » Il avait dit cela avec un ton plutôt triste.

Marinette tourna son visage vers lui. Ce qu'il vivait, c'était tellement familier. Elle savait exactement ce qu'il ressentait. Elle le regarda dans les yeux pour l'encourager à en dire plus. Son regard lui redonna du courage.

« Tu es une fille tellement extraordinaire Marinette et si elle n'existait pas... tu vois, je ne peux pas l'oublier et si il fallait que je sois avec toi et que je ne l'oublie jamais. Je ne veux pas que tu aies mal... jamais. »

Comment pouvait-elle continuer à l'écouter. Ce qu'il essayait de dire était totalement incohérent, et pourtant elle continuait de l'écouter. Pire encore, elle avait l'air de comprendre.

Elle posa doucement et très brièvement ses lèvres sur les siennes et reposa sa tête sur son épaule.

« Je sais » dit-elle simplement.

« Merci! » dit-il en passant son bras autour de ses épaules.

Ils restèrent comme cela silencieux pour le reste de la soirée dans cette position de réconfort reflétant toute l'affection et la confiance qu'ils avaient l'un envers l'autre. Étonnamment, les paroles de son ami n'avait pas blessé Marinette autant qu'elle l'aurait cru. D'entendre de la bouche du garçon qu'il aurait pu s'intéresser à elle était plutôt flatteur. Elle prenait conscience du chemin qu'elle avait fait depuis cette terrible journée où Alya lui avait dit pour la flamme secrète du mannequin. Bien sûr, il subsistait un sentiment plutôt profond envers lui, elle savait qu'elle ne l'oublierait jamais totalement. C'est pour cela qu'elle n'avait rien tenter avec Chat Noir. Il lui était trop précieux pour qu'elle joue avec son cœur. Un peu comme Adrien avec elle.

Adrien prit bientôt conscience de la respiration régulière de son amie. Elle s'était endormie.

Le garçon écrivit aux parents de Marinette pour les mettre au courant de la situation. Puis il la prit dans ses bras pour la coucher dans son lit. Il prendrait le sofa cette fois-ci, Marinette méritait ce qu'il y avait de mieux. Comme il vint pour la déposer, elle se colla un peu plus contre son torse.

« Chaton? »

Il fut surpris par ses paroles. Le surnom, la voix, l'intonation. Tout était si authentique.

« Ma Lady? »

Elle bougea un peu comme pour se blottir encore plus.

« Méchant chaton! » dit-elle d'un ton taquin. Un ton familier qui le ramenait sur les champs de bataille.

Il la regarda attentivement, s'assurant qu'elle était toujours endormie. Il n'y avait pas de doute, elle rêvait. Et le doux gémissement qu'elle laissa s'échapper par la suite ne laissait aucun doute sur la nature de son rêve. Vraiment!!! Marinette... peut-être même sa Lady... qui rêvait ainsi de Chat Noir!!! La vie était vraiment en train de se foutre de sa gueule.

Il l'a déposa doucement et la couvrit. Sous le choc, il s'assit par terre à côté du lit. Était-ce ses fantasmes qui le faisaient halluciner? Marinette... sa Lady? Maintenant qu'il y pensait, il est vrai que Marinette et Ladybug avaient beaucoup de similarité : les yeux, les cheveux, la taille, les courbes..."Revient à l'essentiel Agreste!!!" Il lui fallait une certitude. Il y avait qu'un être au monde qui pouvait répondre à ses questions.

« Plagg? »

Où ce goinfre était-il encore passé? Il monta à la mezzanine en direction du coin préféré de son Kwami et il entendit des voix.

« Plagg? »

Le dieu-chat apparu rapidement. 

« Quoi? » demanda-t-il de son ton insolent.

« Mais avec qui parlais-tu? »

« Pourquoi est-ce que je parlerais avec quelqu'un? » Son ton était d'un coup moins confiant. Adrien lui jeta un regard sévère.

« Tikki? » Appela Adrien « tu peux te montrer, je sais que tu es là. Je sais que Marinette est Ladybug »

Tikki hésita un peu puis se montra finalement à Adrien. Il venait d'avoir sa certitude. Il lui fit un sourire satisfait.

« Enchanté TIkki » lui dit-il en tendant la main vers la Kwami rouge.

« Bonjour Adrien, contente de pouvoir enfin te parler librement. »

"Et moi je suis content de savoir que j'en ai fini avec ses complaintes sur Ladybug et Marinette..." Se plaignit le Kwami noir.

Le jeune homme le regarda perplexe. « Oui bon, je sais que Marinette est Ladybug mais elle ne sait pas pour moi et elle ne sait pas que je sais. Alors, pour l'instant, on garde cela entre nous. »