[6] Partie 1 : Espérer
Ceci est un OS comprenant un bon nombre de vulgarités, alors tous ceux que ça peut gêner ou déranger peuvent lire autre chose !
NOM : HADDOCK
Prénom : Harold
Âge : 18 ans
Physique : 1 m 86, large d'épaules mais pas trop, musclé, cheveux bruns, yeux verts, mâchoire carrée, quelques tâches de rousseurs sur le nez → beau
Caractère : Séducteur, sûr de lui, intelligent, blagueur, ne supporte pas les insultes autant envers lui qu'envers les autres, un peu coureur de jupons sur les bords, aimé et admiré de tous.
NOM : HOFFERSON
Prénom : Astrid
Âge : 17 ans
Physique : 1 m 75, musclée, taille fine, belles formes, cheveux blonds, yeux bleus → belle
Caractère : Solitaire, distante, sportive, intelligente, toujours sur la défensive, admirée de tous, cible de beaucoup de mecs.
Compatibilité des deux sujets : 96% → beaucoup de différences mais ils formeraient un très beau couple dont tout le monde serait jaloux.
Je mis un point à la fin de ma phrase, pensive. Vraiment, je pensais que la perspective qu'Harold et Astrid soient ensembles un jour possible. Ils étaient les deux personnes les plus populaires de l'école, chacune à leur manière. L'un était admiré parce qu'il était très extraverti, l'autre parce qu'elle était très intravertie et très belle. En fait, on lui donnait le surnom de « beauté insaisissable ».
- Laisse tomber, Ingrid. Harold à tout le monde à ses pieds, c'est limite s'ils ne le considèrent pas comme un roi. Je ne lui arrive pas à sa cheville. Comment rivaliser avec un mannequin ?
- Au contraire, moi je pense que tu es la seule personne à lui arriver jusqu'au sommet du crâne... Pas pour les mêmes raisons que lui, certes, mais quand même ! répliquais-je.
- Ne t'obstines pas à essayer de nous caser ensembles ! Il aime beaucoup trop sauter une fille différente chaque semaine pour s'engager dans une relation sérieuse, de toute façon !
- Astrid ! m'indignais-je.
- Non mais sérieux ! Est-ce que tu l'as déjà vu sortir avec une fille plus de deux jours de suite ?
- Non, c'est vrai mais...
- Et pourquoi tu marques « un peu coureur de jupons sur les bords » ? C'est pas sur les bords, c'est tout ce qu'il est !
- Toi, t'es amoureuse et jalouse ! la piquais-je.
Elle rougit immédiatement et tenta de se défendre comme elle pouvait :
- Moi ? Jalouse ? T'as vu la vierge ma pauvre chérie ! Jalouse de quoi, d'abord ? Jalouse parce qu'il a déjà couché avec toutes les filles du lycée hormis moi ?
- Et moi ! Mais bon, j'aurais pas fait meilleure description ! rétorquais-je.
Elle se renfrogna, croisant les bras sous sa poitrine, et se détournant de moi. Je souriais, elle s'était coincée toute seule.
- Oui je suis amoureuse de lui, c'est pas nouveau ! Mais ça change quoi ? Il ne voudra jamais de moi ! C'est pas ma réputation de fille coincée du cul qui va le séduire !
- Qu'est-ce que t'en sais ? Et si je te disais qu'il est en train de te mater, là, tout de suite ?
- Tu plaisantes ?! s'écria-t-elle en se retournant vers moi d'un coup, cherchant Harold du regard.
- Désolée As', c'était une blague, il ne te mate pas. Même si tu aurais bien voulu, hein ?
- Pfff...
Un long moment de silence suivit, uniquement perturbé par les bavardages des groupes d'amis autour de nous. La cour était plutôt grande, et le lycée aussi, qui accueillait plus de 7000 élèves.
- Si tu avais la possibilité de coucher avec lui, là, maintenant, qu'est-ce que tu ferais ?
- Pardon ? C'est quoi cette question ? s'exclama-t-elle, surprise.
- Ben, est-ce que tu coucherais avec lui ou pas ?
Elle réfléchit quelques instants.
- Je sais pas... C'est une question difficile. Est-ce que je céderais parce que je suis amoureuse de lui ou bien je refuserais justement parce que je veux plus qu'une partie de jambes en l'air avec lui ? Si il y avait possibilité de sortir avec lui après, je pense que je le ferais, mais si non... Encore que, peut-être que j'accepterais parce que justement je saurais que ce serait ma seule occasion de l'approcher ? Raaah, c'est compliqué ! grommela-t-elle. Toi, tu coucherais avec lui ?
- Non évidemment ! Même si c'est vrai qu'il est super beau, on touche pas aux crushs de ses amies, c'est la règle d'or ! Et puis je le vois plus comme un grand frère qu'autre chose, tu vois, le genre de mec avec lequel t'es super pote mais avec qui il se passera jamais rien justement parce que c'est comme un frère pour toi !
- Ouais, je comprends ton point de vue... Mais je ne le partage pas, si je fréquentais Harold, ce serait pas pour que ce soit mon frère !
- Franchement, Astrid, va lui avouer tes sentiments !
- T'es folle ? Il va me remettre à ma place comme toutes les autres filles qui l'ont fait avant moi !
- Peut-être pas ! T'as pas remarqué qu'on était les seules filles de terminale qu'il n'a jamais tenté de séduire, ou plutôt de mettre dans son lit ?
- Si ! Mais ça veut jute dire qu'il n'est pas attiré par nous, c'est tout !
- Ou bien qu'il en pince pour toi et qu'il ne voudrait pas gâcher sa chance avec des propos déplacés !
- Me fait pas de faux espoirs comme ça, Ingrid ! C'est inutile et méchant !
- Peut-être, mais je pense vraiment qu'il y a un truc entre vous deux, que vous ne voyez pas ou que vous ne voulez pas voir.
- Dis pas n'importe quoi Ingrid ! protesta-t-elle.
- T'as qu'à lui écrire une lettre !
- Tu lâcheras jamais l'affaire toi ! soupira ma meilleure amie.
Je secouais négativement la tête, un sourire mesquin aux lèvres. Je ne lâcherai pas l'affaire jusqu'à ce qu'Harold et Astrid ne sortiraient pas ensembles !
- Non.
La sonnerie retentit, nous signalant qu'il était temps de retourner en cours. En l'occurrence, anglais.
***
PDV Astrid (le lendemain)
Je me posais sur le banc en face du grillage d'entrée, comme d'habitude. Ingrid avait fait un saut aux toilettes en sortant du cours de maths. Il était 10h30. Je sortis mon portable et envoyais un rapide texto à ma mère. Le cours d'espagnol était annulé, et je finissais par conséquent à 15h. Il était donc hors de question que je reste au lycée ou à traîner dans la ville en attendant le bus de 17h. Un choc résonna sur le banc. Ingrid venait de jeter son sac. Elle s'assit ensuite à côté de moi, un sourire aux lèvres. Un sourire qui bizarrement ne présageait rien de bon.
- Toi, t'as fait une connerie ! m'exclamais-je.
- Moi ? Nooon, je suis pas comme ça, moua !
- Mouais, répondis-je, pas convaincue.
Nous restâmes dans cette position pendant un petit moment, les yeux rivés sur nos téléphones portables. Soudain, un raclement de gorge vient perturber le silence, je levais le regard vers la personne qui en était à l'origine. C'était un garçon de terminale, et accessoirement un des plus proches amis d'Harold. Il s'appelait Nathan, ou plutôt Nate. C'était un type plutôt grand, large d'épaules, musclé. Il avait des cheveux châtains clairs et des yeux noisette plutôt agréables à regarder. Il me regardait, une main sur la nuque, l'air gêné. Il s'apprêtait à parler quand je le coupais :
- Non.
- Hein ? Qu... quoi non ? J'ai encore rien dit ! s'étonna-t-il.
- Non merci, je ne veux pas sortir avec toi.
- Et mais comment t'as pris le melon meuf ! Je venais même pas te draguer ! se défendit-il, l'air un peu surpris. Et moi qui pensais qu'il n'y avait que les mecs pour avoir un égo surdimensionné !
- Ah tu... ? Désolée, à force, c'est devenu une habitude de rembarrer les gens...
- T'arranges pas du tout ton cas... me signala Ingrid, d'un grand soutien.
- Mais du coup, t'es venu pour quoi ?
Le mec sortit un papier plié de sa poche, et me le tendit, en demandant :
- C'est toi qui a écrit ça ?
Je dépliais le papier, et commençais à lire. Je reconnus immédiatement l'écriture d'Ingrid. Non mais quelle connasse celle-là ! Elle avait écrit à Harold en se faisant passer pour moi ! Je lui jetais un regard noir, mais ne lui dit rien de plus, pas devant Nathan. Elle me répondit par un sourire satisfait.
Salut Harold !
Avant de jeter ce papier, laisse-moi te dire qui je suis. Je m'appelle Astrid Hofferson, de terminale 4. Ça va sans doute te sembler étrange, ou bien alors tu vas t'en moquer complètement, mais y a un truc. Je crois que je t'aime bien, même si je ne le répèterais pas deux fois. J'ai horreur de dévoiler mes sentiments, quels qu'ils soient, mais bon, ça me semblait important.
La « beauté insaisissable ».
Je repliais le papier et le rendait à Nathan.
- Non, ce n'est pas moi. Quelqu'un a dut l'écrire pour espérer obtenir un rendez-vous avec ton pote !
- Ah ? Dommage, je crois qu'Harold aurait bien aimé... marmonna-t-il en se retournant pour s'en aller.
- Attend quoi ? m'écriais-je en le retenant par le bras.
Il me regarda dans le blanc des yeux.
- Si tu savais le temps qu'il passe à nous parler de toi, c'est flippant, meuf !
- Et... Et qu'est-ce qu'il dit ? continuais-je, mon cœur commençant à battre très vite.
- Ben... Tu sais... T'es super bonne, t'as l'air plutôt sympa sous les apparences, et... personne à jamais réussi à sortir avec toi, alors... T'es un peu son défi quoi.
Je sentis mon cœur se fissurer, et descendre tout en bas de mon corps. Des espoirs, je venais de m'en faire des milliers, mais ce que venait de me dire Nathan les avait tous contredis un par un.
- Du coup, à la base je venais pour le message mais je peux quand même te demander : ça te dirais qu'on se voit après les cours ?
Ingrid se leva, et lui asséna une gifle monumentale, en sifflant un « dégage connard », qui ne laissa aucune place à la protestation. Les larmes aux yeux, je le vis s'éloigner, et me laissais lourdement tomber sur le banc. Ingrid se rassit ensuite à côté de moi, hésitant à parler.
- As' ? Je... Je suis désolée je... j'aurais pas dû écrire ce mot.
- J'aurais préféré ne rien savoir et continuer à l'admirer de loin plutôt que de savoir que j'étais en tête de sa liste de : meuf bonne, à baiser, murmurais-je, anéantie.
Je me frottais les yeux du dos de la main, refusant de pleurer pour un connard pareil. Moi qui pensais... qui pensais quoi d'ailleurs ? Comment avais-je pu moi-même croire quelque chose de positif à son sujet ? Je m'étais faite avoir comme une débutante.
- Je pensais vraiment que...
- Je sais, Ingrid. Mais pas moi. Je t'avais rien demandé.
- Je suis sincèrement désolée, As'...
- Pas autant que moi.
Je saisis mon sac, le balançais sur mon épaule, et commençais à marcher en direction du portail grand ouvert. J'avais cours d'Histoire dans 5 minutes, mais je m'en battais totalement les reins. Tant pis, j'allais rentrer par le bus public, et me mère allait me défoncer pour avoir séché les cours. Mais là, j'avais vraiment besoin d'un peu d'air. Je marchais jusqu'à l'arrêt de bus, regardant de temps à autre derrière moi pour voir si Ingrid me suivait. Non, personne. Je montais ensuite dans le bus, vissais mes écouteurs dans mes oreilles, et descendais à l'arrêt le plus proche de chez moi, qui étais à environ 1 km (voilà pourquoi j'avais demandé à ma mère de venir me chercher à trois heures plutôt que de rester au lycée ou de prendre le bus public). Arrivée chez moi, j'ouvris violemment la porte après l'avoir déverrouillée, puis la refermais tout aussi brutalement. Je lançais mon sac de cours dans le couloir, et grimpais les escaliers quatre à quatre, arrivant dans ma chambre. Là, je me changeais, enfilant un legging de sport et un t-shirt. Je remettais ensuite mes écouteurs, redescendais les escaliers, et m'enfuyais de chez moi après avoir re-vérouillé la porte d'entrée. J'avais besoin de me défouler un peu, et pour ça, il n'y avait rien de mieux que le club de boxe. J'y courus.
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