[2] Partie 1 : L'annonce
PDV Astrid
Je rentrais chez moi après une longue journée de travail à l'académie des dragons. J'avais dû accomplir le dressage d'un jeune Hideux Braguettaure plutôt fougueux et désobéissant, pour une viking de la trentaine. En somme, j'étais claquée, et je n'avais qu'une hâte, me blottir sous mes draps. Je fermais la porte et déposais la selle de Tempête sur le promontoire destiné.
- Maman ? Je suis rentrée !
Ma mère surgit de la cuisine en courant, et vient me serrer dans ses bras, un immense sourire aux lèvres.
- Oh Astrid je suis tellement heureuse !!
- Eumm... Qu'est-ce qu'il se passe ?
C'était bizarre. Ma mère n'était pas du genre très expressive.
- Je suis tellement contente pour toi ma chérie !
- Oui ? Et donc ?
- Tu vas épouser le fils des Jorgenson !
Je mis quelques secondes à réagir. Qu'est-ce... qu'elle venait de dire ?
- Quoi ?
- Tu vas épouser Rustik ! C'est pas génial, ça ?
Je tombais mentalement à genoux, mais mon corps, lui, restait immobile. Rustik ? J'allais épouser... Rustik ? Non, impossible... Elle me faisait une blague, ce n'était pas possible autrement ! Tout mon monde s'écroulait, toutes mes espérances. Je ne pouvais pas épouser Rustik !
- Alors ? Ça ne te fait pas plaisir ? Un homme si fort !
Je restais muette. Non, ce n'était pas une blague. Jamais ma mère ne pourrait faire de blague sur ce sujet-là.
- Astrid ?
- Je n'épouserais pas Rustik.
- Quoi ?
- Je n'épouserais pas Rustik, répétais-je.
- Mais enfin, ma chérie !
- JE N'ÉPOUSERAIS PAS, RUSTIK ! hurlais-je.
- Pardon ?! Parce que tu crois que tu as le choix ?! Ce n'est pas toi qui décides, Astrid ! s'énerva ma mère. Nous vous avons fiancés ce matin ! C'est le père de Rustik qui en a fait la demande, et ton père et moi avons accepté !
Mon Thor. J'en connais un qui va passer un sale quart d'heure. Je ressortais de chez moi en coup de vent, et retroussant mes manches, me dirigeais vers la hutte des Jorgenson. Arrivée devant leur porte, je hurlais :
- RUSTIIIIIIIIIIK !!!
La porte s'ouvrit sur Mastock, et un éclair illumina son visage quand il me vit, très vite remplacé par de la crainte.
- Oh, Astrid ! Tu... tu veux voir Rustik ?
- Avant vous allez devoir m'expliquer ce que c'est que cette histoire de mariage !
- Oh ! Et bien, mon fils a formulé le désir de t'épouser, et comme je sais que tu serais une très bonne épouse, je suis allé demander ta main pour Rustik à ton père ce matin et il a accepté !
- Je vais vous...
Je me calmais. Il ne servirait à rien que je me défoule sur Mastock, même si ce n'était pas l'envie qui me manquait. Je ne m'attirerais que des ennuis. En revanche, son fils, lui, n'y échapperait pas.
- Oui, je veux voir Rustik.
A ce moment-là, celui-ci arriva derrière son père.
- Tu m'as appelé, chérie ?
Je serrais les dents.
- Oui, je t'ai appelé. Viens avec moi, grinçais-je.
- D'accord, chérie !
Il passa devant son père et je lui empoignais violemment le bras, avant de l'attirer à ma suite. Heureusement que je n'avais pas ma hache avec moi, car sinon, je l'aurais probablement décapité.
- Astrid ! Tu me fais maleeuuuh ! grommela-t-il.
T'es pas au bout de tes peines, mon grand ! Je le lâchais brusquement, avant de le gifler de toutes mes forces.
- TU VAS RETIRER IMMEDIATEMENT TA DEMANDE EN MARIAGE ! hurlais-je.
- Mais, Astrid chérie... ?
- NE M'APPELLE PAS, CHERIE ! RETIRE TA DEMANDE ! ICI ET MAINTENANT !
- Mais Astrid ! Je ne peux pas !
- COMMENT ÇA, TU PEUX PAS ?
- Une fois que tes parents ont acceptés, c'est définitif !
Je lui balançais un bon gros coup de genoux là où ça faisait mal, et il tomba à genoux en hurlant de douleur.
- Je te déteste, Rustik Jorgenson ! Tu pourras bien m'épouser, tu n'obtiendras JAMAIS mon amour ! Tu viens d'anéantir le peu de sympathie que j'avais pour toi !
Je le frappais une dernière fois d'un coup de pied au visage, et refoulant mes larmes, me dirigeais vers la hutte d'Harold. Il était le dernier à pouvoir faire quelque chose. C'était le fils du chef, après tout.
Je toquais contre sa porte et il ne tarda pas à arriver. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues.
- Astrid ! Que se passe-t-il ? demanda-t-il, inquiet.
- Harold... pleurais-je en tombant dans ses bras.
Il referma la porte derrière moi et me releva la tête.
- Qu'est-ce que tu as ?
- Mes parents m'ont fiancés à Rustik... lâchais-je.
- QUOI ?!
- Ne m'oblige pas à me répéter, s'il te plaît...
- Je...Ça ne se passera pas comme ça !
- Fais quelque chose, je t'en prie ! Ton père est le chef !
Je me pendais à son cou en m'y accrochant, et enfouissais ma tête dans son torse.
- Harold, je t'en supplie... Ne me laisse pas épouser Rustik... Ne le laisse pas m'épouser... Je... J'aime déjà quelqu'un d'autre...
Un frisson le parcourut.
- Tu... Tu quoi ?
- J'aime déjà quelqu'un d'autre, Harold...
- Je... Je vais t'aider mais... Si tu aimes déjà quelqu'un d'autre, pourquoi venir pleurer dans mes bras ?
- Harold...
Je relevais les yeux vers lui. Il ne comprenait pas. Quel idiot il faisait, des fois. Je me hissais sur la pointe des pieds et posais mes lèvres sur les siennes. Je l'embrassais fiévreusement, et il mit quelques secondes à me répondre. Mes mains vinrent fourrager dans ses cheveux bruns, tandis que les siennes descendaient au creux de mes reins.
- C'est toi que j'aime, Harold... murmurais-je contre ses lèvres.
Il m'embrassa à son tour. Ses lèvres douces et chaudes contre les miennes, bougeant en harmonie.
- Astrid... dit-il dans un souffle. Si tu savais combien de fois j'ai espéré que tu me dises ça...
- Et moi donc...
- Je suis désolé... Je... J'aurais dû demander à t'épouser avant lui... Je vais faire tout ce que je peux pour que ce mariage n'ait pas lieu.
***
PDV Harold
Je n'y croyais pas. Je venais... d'embrasser Astrid ? La plus belle femme qui existe en ce monde ? Et elle m'aimait de surcroit ?
Je marchais activement vers Krokmou. Il fallait à tous prix que je vois mon père dans la minute. Je sautais sur le dos de mon meilleur ami, et celui-ci décolla aussitôt, sentant que quelque chose n'allait pas.
- A la grande salle, mon grand, aussi rapidement que tu le peux !
Il se dirigea dans la direction que je venais de lui indiquer et battit férocement des ailes pour accélérer. Quelques secondes plus tard, je sautais de son dos et poussais les portes de la grande salle, interrompant la réunion en cours. Mon père se leva de son siège, légèrement étonné de me voir débouler comme ça.
- Papa ! Je dois te parler !
- Maintenant ?
- Oui ! C'est très important !
- Eumm, d'accord. Je vous prie de m'excuser, messieurs. Donnez trois tonneaux de poissons à Mildiou, cela devrait suffire.
Il se dirigea ensuite vers moi, et referma la lourde et immense porte, derrière lui.
- J'espère que ce que tu as à me dire est assez important pour que cela nécessite de m'interrompre dans les affaires de Beurk, fils !
- Rustik a demandé Astrid en mariage ! Je veux que tu fasses quelque chose pour empêcher que cela se produise !
- Quoi ? Mais ?
- S'il te plaît, papa ! J'aime Astrid ! Il ne faut pas qu'elle l'épouse !
- Les parents d'Astrid et de Rustik sont-ils d'accord avec ce mariage ?
- Oui... soupirais-je.
- Alors, je suis désolé, fils, mais je ne peux rien faire. Je n'ai, malgré mon titre de chef, pas le droit d'interférer dans les histoires de mariage...
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