Chapitre 9 - Septembre 1869
Le mariage de Myra en juin fut le dernier gros évènement que connut Colorado Springs cette année-là. Après cela, les vacances d'été arrivèrent, ravissant les enfants et, alors qu'elle ouvrait le cabinet ce matin-là, Michaela frissonna. C'était le mois de septembre désormais et il faisait très frais après une longue semaine de mousson.
— Bonjour, ma chère.
Michaela pivota vivement et sourit à Hank qui traversait la rue. Il se frottait les mains l'une contre l'autre et quand il souffla, un long filet de vapeur se dissipa dans les airs.
— Ca caille, ce matin, on va avoir un hiver très froid, dit-il.
La femme médecin le salua d'un baiser ; il fronça les sourcils.
— Depuis combien de temps êtes-vous dehors, vous avez le nez gelé !
— Je viens d'arriver, répondit-elle, amusée. J'avais des dossiers à mettre à jour avant d'ouvrir la Clinique. Vous en avez fini avec votre rhume ?
— Ouaip, merci à thé aux herbes de Cheyennes. Je savais bien qu'avoir un médecin pour fiancée serait utile un jour !
— En auriez-vous douté ? répondit Michaela en haussant un sourcil.
Hank renifla. Il l'enveloppa soudain dans ses bras et elle apprécia la chaleur de l'homme avec un soupir d'aise. quand il recula, il l'embrassa puis l'entraîna dans le cabinet en fermant la porte. Depuis le mariage de Myra, ils ne cachaient désormais plus, ils étaient officiellement fiancés et agissaient comme un véritable couple, partageant quelques baiser en public, des sourcils et des regards. Michaela avait même réussi par on ne sait quel miracle à traîner Hank à l'église, une seule fois, mais elle l'avait alors ressenti comme une petit victoire.
— Combien de patients, ce matin ?
— Six. Et sept cet après-midi. Ils ont tous le nez qui coule...
— La grippe ?
— Sans doute. Il fait froid en ce moment, et après cette horrible chaleur que nous avons eue tout le mois d'août, c'était prévisible... Vous ne devriez peut-être pas rester trop longtemps ici à cause de cela, justement.
— J'ai donné ! Je peux avoir la grippe deux fois la même année ?!
— Oui, plus, même, répondit Michaela. Il y a un étudiant en médecine qui dit que notre corps produirait quelque chose appelé "anticorps" qui semblent conçus pour combattre le virus de la grippe et, avec cela, offrir un peu de répit au corps en restant dans les parages comme une petite armée de gardiens après un épisode grippal... C'est une étude très intéressante.
Elle sourit et Hank hocha la tête.
— Les enfants ont été malades, la semaine dernière, reprit la jeune femme. Tous les trois en même temps...
— Et vous n'avez pas demandé pour de l'aide ? J'aurais pu vous envoyer une de mes filles...
— Ce n'était pas si grave, ils n'étaient pas au lit, juste Matthew qui a eu un peu de fièvre durant un ou deux jours. Rien d'insurmontable. De plus, je doute que mes patients auraient vu d'un bon œil que je laisse une prostituée prendre soin de mes enfants malades...
— Quelle importante, Mike ? Vos enfants ont la chance de vous avoir, une mère qui est gentille avec tout le monde, même la pire crapule... Vous avez guéri mes filles plusieurs fois sans vous plaindre, c'est juste un retour des choses.
— Mon serment d'y oblige, répondit Michaela avec un haussement d'épaules. Hank, les médecins font le serment de ne jamais blesser, de ne jamais aider une femme à avorter, de ne jamais divulguer des informations privées sur leurs patients sauf autorisé par la loi et/ou le médecin, et surtout, de traiter tout le monde peu importe sa couleur de peau ou sa religion. On son absence...
Hank hocha lentement la tête. Il jeta ensuite un coup d'œil à sa montre de poche et soupira.
— Les filles vont se lever dans quelques minutes ; on se voit au déjeuner ?
— Bien entendu.
Il lui vola un baiser puis quitta le cabinet et disparut dans le Saloon.
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Alors qu'il comptait sa caisse, Hank reconnut le pas de Hank entrer dans le Saloon et le laissa s'affaler sur le comptoir.
— Le café est prêt ? demanda-t-il.
Surpris, Hank leva les yeux vers lui.
— Pas de whisky ?
— Trop tôt, même pour moi. Et puis, j'essaie de lever le pied...
Hank opina, ferma sa caisse et récupéra deux gobelet et la cafetière.
— Alors ce sera du café.
— Avec l'impression de me répéter, quand vas-tu te décider ? demanda alors Jake.
— A quoi faire ?
— La demander en mariage.
Hank grogna.
— Est-ce que tu as la bague, au moins ? demanda le maire.
— Oui, je l'ai achetée le mois dernier à Manitou.
— Hank, bon sang... Son temps est compté, si vous voulez des enfants, c'est maintenant ou jamais.
— Je sais, mais ça me fout la trouille...
— Quoi donc ?
— Qu'elle dise non ?
Jake renifla avec dédain.
— Ah ouais ? Tu flirte avec elle depuis six mois ! D'autres n'auraient pas attendu si longtemps, tu sais ?
— Je ne suis pas comme eux, de plus, avec Thanksgiving qui approche ?
— Ce serait un souvenir sympa, non ? Et puis, c'est dans deux mois, donc tu as encore un peu de temps pour te préparer, répondit Jake en haussant les épaules. Tu sais, fais comme tu le sens, mais ça me ferait chier que tu loupes le coche... Je sais, vous n'êtes pas du même monde, mais je pense vraiment qu'avoir une fille comme Michaela Quinn dans ta vie ne peut que te faire du bien.
Hank plissa les yeux.
— Tu parles trop... grogna-t-il.
Jake éclata de rire puis avala son café avant de saluer son ami et de quitter le Saloon en avisant un homme qui attendait de sa boutique.
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Lorsque la cloche sonna midi, Michaela étira son dos et remua la tête. Elle avait l'impression d'être restée assise sur cette satanée chaise pendant une semaine entière !
— Des coussins, j'ai besoin de coussins...
— Pour où ?
Michaela sursauta.
— Hank, vous m'avez fait peur ! Vous ne savez donc pas toquer ?
— Je l'ai fait, mais vous n'avez pas entendu... Je ne voulais pas vous effrayer, mon amour.
Elle sourit en agitant une main et quitta sa chaise en grognant.
— Loren vend des coussins, répondit Hank avec un sourire.
Il passa un bras autour des épaules de la jeune femme, l'embrassa sur la joue puis l'entraîna dehors en direction du restaurant de Grace.
— Pour déjeuner ? demanda celle-ci quand ils approchèrent.
— Nan, pour compter les moutons... répondit Hank.
— Hank, allons... soupira Michaela.
Grace grimaça puis agita une main pour qu'ils se choisissent une table libre.
— Ne dites rien, dit Hank quand ils s'assirent.
— Je n'allais pas...
Elle fut coupée dans sa phrase par un grondement dans le sol. Au-dessus d'eux, le chêne géant eut un hoquet et des feuilles tombèrent sur les tables.
— C'était un tremblement de terre ? demanda Michaela.
— On dirait, ça faisait longtemps...
Le grondement recommença ; soudain quelqu'un hurla et tout le monde pivota dans la direction.
— La montagne s'effondre ! s'exclama un homme.
A l'ouest de la ville, les montagnes rouges qui déchiraient le ciel bleu étaient enveloppées d'un nuage de poussière rouge.
— Ce n'est pas un tremblement de terre, dit alors Sully. C'est le train.
— Le train ? répondit Michaela.
— La Compagnie des Chemins de Fer, reprit le chasseur. Ils sont là-bas et ils utilisent de la dynamite pour se frayer un passage dans la montagne... Sans, cela aurait prit des années.
Le ton de Sully était mauvais et, sans un mot de plus mais avec un coup d'œil à Michaela, il quitta le restaurant. La jeune femme croisa le regard de Hank.
— C'était... glacial, dit-il.
— Il n'aime le progrès, répondit Michaela. De son point de vue, la nature devrait rester comme elle est... Avec le progrès et la modernisation de notre monde, comme le chemin de fer, la nature risque bien, à la fin, de disparaitre sous le béton...
Grace apparut alors près d'eux pour prendre leur commande.
— Tout va bien, Grace ? demanda Michaela.
— Ce n'est rien, j'attends la diligence. J'arrive à court de viande et de légumes.
— Vous les achetez à Manitou ? demanda Hank.
— Oui, c'est moins cher que Denver et plus près. Normalement, Roberty va chercher mes commandes avec notre voiture, mais son dos le fait souffrir...
— Envoyez-le-moi, répondit Michaela. Je jetterai un œil et lui donnerai un médicament pour soulager la douleur.
— Merci, docteur Mike. Avez-vous choisi ?
Le couple prit le plat du jour et Grace s'éloigna ensuite ; Hank jeta un coup d'œil à Michaela.
— Qu'y a-t-il ? demanda-t-elle avec un sourire. Je ne fais que mon travail...
— Je n'ai pas dit le contraire, je suis juste fasciné de vous voir dans la peau du médecin et non celle de femme.
— C'est juste qui je suis.
Une nouvelle explosion fit soudain sursauter tout le monde et ils reprirent leur déjeuner en marmonnant après le modernisme.
.
Le diligence arriva en fin d'après-midi et déposa six passager en plus de quelques caisses pour Grace et Loren. Alors qu'elle prenait l'air sur son porche, Michaela observa les passagers ; trois hommes et deux femmes dont une avec un enfant dans les bras. Quand le cocher entreprit de vider le chargement entassé sur le toit, lançant les valises et les sacs aux hommes, Michaela remarqua que l'un d'eux marchait avec une canne. Elle avisa ensuite Sully sortant de chez Loren pour le saluer.
— Ah, Matthew, viens deux secondes...
— Qu'y a-t-il ? demanda le jeune homme du haut de son cheval.
— Connais-tu cet homme, avec Sully ?
Le jeune homme observa le chasseur.
— Pas du tout, pourquoi ?
— Je ne sais pas, j'ai une drôle d'impression le concernant...
Bah, vous avez sans doute rencontré un homme marchant avec une canne, une fois, et votre mémoire vous joue des tours !
Michaela croisa les bras.
— Peut-être...
— On vous voit pour dîner ? demanda alors son fils aîné.
— Oui, je vais rentrer tôt, ce soir.
— Super.
Ils échangèrent un sourire puis Matthew claqua de la langue et son cheval pivota. Michaela plissa les yeux et continua à observa Sully et l'autre homme un moment avant de retourner dans son bureau en haussant les épaules.
De l'autre côté de la route, chez Jake, Loren et Hank attendaient leur rasage hebdomadaire.
— Mon pote, c'est maintenant ou jamais! dit soudain Loren.
Hank sursauta et tourna la tête pour l'observer ; Jake fit un bond en arrière.
— Ne refait jamais ça, stupide ! s'exclama-t-il. J'ai failli te trancher la gorge !
Hank grommela.
— Et de quoi tu parles, Loren ? demanda le barbier.
— Michaela. Sa demande, répondit l'épicier. Sully est parti dans les bois avec un client, ils ne seront pas de retour avant demain, alors c'est maintenant ou jamais.
— Absurde... grogna Hank. Je ne peux pas faire une telle chose comme ça, sans préparation et...
— Tu as eu six mois pour te préparer, rappela Jake en fronçant les sourcils.
Loran leva les mains ; Hank lui jeta un coup d'œil.
— Rappelle-moi combien de fois il a fallu que tu demandes à Maud avant qu'elle accepte ? dit-il.
— Trois, mais ce n'est pas pareil, nous ne parlons pas d'essayer, là, tu ne lui a encore jamais demandé ! répondit Loren.
Jake redressa soudain la chaise de barbier et Hank bondit sur ses pieds en marmonnant. Il lança une pièce à son ami puis sortit sur le perron.
— Je ne peux pas faire une telle chose, dit-il en revenant.
— Tu te dégonfles ?
— Non, pas du tout... J'ai besoin d'y penser.
— Eh bien, il n'y a pas grand chose à penser, répondit Loren. Enfin, si, bien sûr, parce que vous allez devoir planifier votre future vie ensemble, mais demander sa main à une femme, c'est plus sur l'instant que ça compte. C'est juste une question, Hank, vous en serez pas mariés la seconde suivante, heureusement ! Ca peut encore prendre six mois avant que vous puissiez poser une date, peut-être plus, mais vous serez fiancés.
— Ses enfants ont dit une année, répondit Hank.
— Après la demande ?
Le barman hocha la tête.
— Ca me paraît correct, répondit l'épicier. Demande-lui, de cette manière, toute la région saura que la femme médecin est fiancée et personne en tentera de t'évincer.
— Personne n'a encore essayé depuis qu'on se fréquente... répondit Hank, étonné. T'as entendu des choses ?
— Non mais, regarde, ces gars qui sont arrivés aujourd'hui, ils auraient pu être là pour elle, va savoir.
Hank fronça les sourcils puis soupira.
— Je dois y réfléchir. Bonne journée.
Il quitta la boutique et s'éloigna en direction du Saloon ; remarquant Michaela qui préparait son cheval pour ses visites à domicile, il la rejoignit.
— Besoin d'aide ?
— Oh, Hank... Non, c'est tout bon, merci.
— C'est l'heure des visites à domicile ?
— Oui. Vous voudriez venir ?
Hank rentra le menton.
— Je peux ? Je croyais que vous ne vouliez personne avec vous...
— Eh bien, parfois je prends Colleen, mais c'est long et des patients sont des patients, ils peuvent adorables comme affreux...
Hank pinça la bouche, observa Eclair, puis jeta un coup d'œil à la boutique de barbier avant de hocher la tête pour Michaela.
— Alors allons-y, dit-il. J'ai besoin de prendre l'air.
— Qu'il en soit ainsi ! répondit Michaela avec un sourire.
— Je dois juste dire aux filles où je vais et récupérer mon cheval, partez devant, je vous rejoins, dit le barman.
— Savez-vous où se trouve la maison de la veuve Anderson ?
— La grande propriété sur la route de Manitou ?
— Avec l'arche blanche à l'entrée.
— Alors je connais. Je vous y rejoint ?
Michaela hocha la tête.
— La femme a besoin de soins après s'être cassé une jambe cela va me pendre un peu de temps. Nous nous verrons là-bas.
Hank opina puis la jeune femme se hissa sur son cheval, claqua de la langue et s'éloigna le long de la route principale.
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Quand Hank fut en vue de la ferme des Anderson, une immense propriété avec des acres et acres de champs totalement abandonnés depuis la mort du vieil homme, il remarqua aussitôt Flash sous le porche de la maison principale. Alors qu'il franchissait le portail, il entendit un solide juron.
— Stop ! Qui vous êtes ? demanda un homme.
Hank regarda autour de lui et remarqua un jeune homme avec un fusil.
— Hank Lawson, le barman ? répondit-il. Le docteur Mike m'a demandé de la rejoindre ici, elle sait que je viens.
— Descendez, allons voir ça.
— Allez, gamin...
La porte de la maison s'ouvrit soudain et Madame Anderson apparut, appuyée sur une canne, devant Michaela.
— Ma, ce gars vient d'entrer et... commença le jeune homme.
— C'est mon fiancé, ne t'en fais pas, James, répondit Michaela. Je lui ai demandé de me rejoindre ici.
— Ce gars est vot' fiancé ? demanda James en fronçant les sourcils.
— Je suis pas une chose, petit, répondit Hank, blessé.
—Du calme, tempéra Madame Anderson. James, va chercher les vaches, c'est bientôt l'heure de dîner et tu n'as pas fait tes corvées.
— Oui, Ma...
James jeta un regard à Hank puis tourna les talons et quitta l'avant de la maison. Hank grogna et rejoignit Michaela.
— Je suis navrée pour mon garçon, dit Madame Anderson. Il veut juste me protéger...
— Ca va, réponit Hank. J'ai tendance à oublier que tout le monde ne me connaît pas et que je suis sur le point d'épouser cette splendide femme...
Michaela rougit et Madame Anderson lui frotta le bras avec un sourire.
— Entre nous, docteur Mike, il a vraiment besoin d'une femme sa vie, celui-ci ! dit-elle.
— Hé, la vieille, économisez votre souffle, répondit Hank, contrarié. Vous savez, je peux aussi lui apprendre deux trois trucs, hein !
— Le mariage ne va pas que dans une seule direction, Monsieur Lawson, répondit la vieille femme avec un léger sourire. C'est principalement des compromis, mais aussi beaucoup de rires, de sourire et d'amour. Le mariage, c'est aussi le partage, mon cher ; comment croyez-vous que j'aie pu rester trente-sept ans avec mon Louis, sinon ?
Michaela eut un mince sourire puis elle donna une dernière recommandation à Madame Anderson concernant sa blessure avant de remonter en selle. La femme agita la main et le couple quitta la propriété.
— Combien vous prenez pour une visite à domicile ? demanda Hank alors qu'ils atteignaient un carrefour.
— Trois dollars, mais ils sont très peu à me payer avec des pièces, répondit Michaela. en général, ils me paient avec des conserves ou de la nourriture séchée... Une fois, j'ai eu un châle qu'une femme a fait pendant l'été, je l'ai offert à Colleen pour Noël...
Hank hocha la tête, impressionné ; ils prirent ensuite la direction du nord de la région pour visiter quatre autres patients.
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La nuit tombait quand le couple aperçut enfin les lumières de Colorado Springs. Ils prirent la route de la maison de Michaela et la femme soupira quand elle remarqua qu'elle était arrivée.
— C'est comme ça tous les jours ? demanda Hank comme elle mettait pied à terre devant la petite maison.
— Oui, mais parfois, j'ai plus de quatre patients à visiter, et parfois, ils ne m'accueillent pas gentiment. Voulez-vous rester pour dîner ?
— Non, merci, je suis épuisé, je vais retourner en ville. De plus, je dois continuer les plans pour votre maison.
Michaela esquissa un sourire et s'approcha du cheval du barman. Il se pencha et elle posa sa main sur sa joue.
— Vous n'avez pas à faire cela pour obtenir mon amour, vous le savez, n'est-ce pas ? Je vous aime déjà... souffla-t-elle.
Il sourit et l'embrassa. soudain, il sauta de cheval et Michela fit un pas en arrière, surprise. La porte de la cabane s'ouvrit et les trois enfants de Michaela apparurent et se figèrent.
— Michaela, cela fait des mois que j'attends le bon moment, dit alors Hank en sortant une petit boîte de sa poche. Ce n'est sûrement pas le bon, parce que nous sommes tous deux épuisés, mais...
Quand il posa un genou en terre, Michaela eut un hoquet.
— Hank... croassa-t-elle.
Ouvrant la petite boîte, le barman leva les yeux vers la femme médecin et elle posa une main sur sa poitrine.
— Michaela Ann Quinn, voudriez-vous me faire l'honneur, à moi, simple barman illettré et mal élevé, qui n'est clairement pas de votre niveau, de devenir ma femme devant Dieu et les Hommes ? Je jures de prendre soin de vous et de vos enfants, qu'ils me veuillent comme père ou non, jusqu'à ce que Dieu décide qu'il en est assez.
Le silence s'installa ; Michaela couvrit soudain son visage de ses mains et hoqueta. Comprenant, Hank se releva et hocha la tête.
— J'ai compris, dit-il en se détournant. C'était une erreur...
— Non ! s'exclama Michaela. Non, Hank, non... Je...
Elle passa ses manches sur ses joues et lui prit les mains. Il l'enveloppa soudain de ses bras et elle soupira contre son épaule avant de reculer.
— Je vous aime, Hank, gravez-le dans votre esprit...
— Maman ?
Michaela regarda par-dessus son épaule et Colleen fit un pas en avant.
— Maman, qu'est-ce que... ?
— Prenez le temps qu'il vous faut, mon amour, dit alors Hank.
Michaela reporta son attention sur lui et il l'embrassa sur le front. Elle se détourna ensuite, passa devant son fils aîné et sa fille et disparut dans la maison. Colleen la suivit aussitôt et Matthew observa le barman. Brian s'approcha de lui et Hank se baissa en lui tendant la boîte.
— Veux-tu bien la garder pour moi ? demanda-t-il.
— Jusqu'à quand ? demanda le petit garçon.
— Jusqu'à ce qu'elle se sente prête à me dire oui.
Il se releva et regarda Matthew.
— Je comprends sa réaction, dit Hank.
— Pas moi, répondit le jeune homme. Elle est heureuse avec vous, Hank, mais quand bien même le moment n'était pas parfait, une demande est une demande et sa réaction est incompréhensible. Je lui parlerai.
— N'en fais rien. Elle a besoin de réfléchir, répondit Hank. Je ne reviendrai pas en arrière, je l'aime, je la veut pour femme, mais si elle a besoin d'un peu de temps, alors qu'il en soit ainsi.
— Sûr ?
Hank hocha la tête et Matthew soupira.
— D'accord. Brian, ne soit pas en retard, le dîner est prêt, dit-il ensuite en retournant dans la maison.
Le jeune garçon opina puis se tourna vers Hank et prit la boîte de sa main.
— Quand maman sera prête, je la lui donnerai, dit-il. Elle la mettra à son doigt et vous saurez aussitôt sa réponse.
— Je compte sur toi, fiston, je donnerai un dollar par semaine jusqu'à...
— Pas besoin.
Hank haussa un sourcil et Brian secoua la tête.
— Je n'ai pas besoin d'être convaincu, dit-il. Je ne suis pas contre que vous soyez mon nouveau père, mais ma maman a besoin d'y penser et je vais la laisser faire.
— Je... D'accord, très bien, faisons cela. Prend soin d'elle, d'accord ?
Brian hocha la tête puis leva les bras et Hank le serra brièvement contre lui avant de le renvoyer à la maison. Le barman demeura seul un moment puis soupira et sauta en selle pour retourner en ville.
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