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Chapitre 7

— Regardez, Maman ! Horace et Myra ont enfin choisi une date !
— Montre ?

Colleen tendit le journal à sa mère qui sourit, lisant le minuscule insert dans la Gazette du Colorado, indiquant qu'il y allait avoir prochainement un mariage à Colorado Springs. Dans le but de respecter les lois, les fiancés devaient annoncer publiquement leur intention de se marier, afin que quiconque voulant empêcher cette union, ai le temps d'intervenir. Heureusement, c'était relativement rare.

— La seule personne qui pourrait stopper ce mariage est parmi nous, dit Matthew.
— Moi ? demanda Michaela.
— Non, Hank... répondit le jeune homme avec un léger sourire.

Ils étaient tous devant la cabane, faisant quelques corvées sous le soleil brillant. Michaela reprisait quelques chaussettes ; Colleene faisait la lessive et Matthew réparait un harnais. Brian venait de rentrer de la ville avec le courier et le journal national. Michaela avait pris un abonnement, juste pour changer un peu des nouvelles locales et des habituels cancans.

— Quand est le mariage ? demanda Matthew.
— Deux semaines, samedi après-midi, répondit Brian.
— Oh, parfait, cela nous laisse du temps pour vous trouver de nouveaux vêtements, répondit aussitôt Michaela.
— Des nouveaux vêtements ? demanda Colleene. Comme, les acheter ?
— Eh bien, je ne crois pas que vous ayez des habits pour ce genre de cérémonie, alors... Non ?
— Les habits du dimanche iront très bien, répondit Matthew. Ne dépensez pas votre argent pour nous.
— Mon pantalon du dimanche est au-dessus de mon genou ! geignit Brian.
— C'est normal, idiot, c'est une culotte courte ! répliqua sa sœur.
— Ouais, mais je déteste ! Je veux un vrai pantalon !

Michaela rigola.

— Dans ce cas, nous irons t'acheter un nouveau pantalon ou je demanderai à Miss Gina de t'en coudre un ! s'exclama-t-elle.

Brian lui décocha un sourire puis l'enlaça et elle l'envoya à l'intérieur préparer le dîner.

— Allez, dit-elle ensuite. Finissons tout cela avant le coucher du soleil.

Soudain, un cheval se fit entendre et Hank apparut derrière un buisson le long de la route passant sur la propriété de Michaela.

— Super... grogna Matthew.
— Chéri... répondit Michaela en fronçant les sourcils.

Le jeune homme grimaça puis ramassa son harnais et disparut dans la grange. Hank lui jeta un coup d'œil puis posa le pied à terre.

— Bon après-midi, vous deux, dit-il.
— Qu'est-ce qui vous amène ici, Hank ? demanda la femme médecin. Je me lèverai bien, mais...

Elle montra son tablier couvert de bas et de fils ; il se pencha et l'embrassa sur la joue. Une semaine s'était écoulée depuis que Sully avait donné sa "démission" et même si Michaela et Hank n'avaient pas encore sérieusement discuté de la chose, l'homme savait que la route pour rejoindre sa chère femme médecin était maintenant libre de tout obstacle.

— Cuisine, ménage... Ce n'est pas dimanche, pourtant, dit-il.
— Non, mais le soleil est de sortie et la chaleur est partie, alors nous en profitons, répondit Michaela avec un sourire. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
— Euh, ouais... Vous auriez un truc pour l'estomac d'une de mes filles ? Elle se vide de tous les côtés depuis deux jours...

Colleen grimaça.

— A-t-elle mangé quelque chose de mauvais ?
— Aucune idée, elles font leurs propres repas ou elles mangent chez Grace...
— Je vois. Colleen, chérie, tu peux aller chercher ce thé à la menthe que Petit-Pas m'a donné l'autre jour ?

La jeune fille opina, s'essuya les mains dans son tablier et disparut dans la maison.

— De la menthe pour l'estomac ? s'étonna Hank.
— C'est un mélange, du thym, des baies, du citron... Nuage Dansant a fait cette décoction pour les enfants Cheyenne et l'un d'eux m'en a donné une bouteille pour tester. Ce sera l'occasion.

Colleen revint alors avec la bouteille en question et Hank fit sauter le bouchon de liège. Il grimaça aussitôt et toussa.

— La vache, c'est costaud ! Faut qu'elle en prenne beaucoup ?
— Dans de l'eau chaude, quatre ou cinq fois par jour, à petite doses, un verre à la fois, pas plus. Si elle ne le garde pas, ne vous en faites pas, les herbes ont un effet apaisant sur l'estomac et les intestins. Ajoutez une pincée de poudre dans une bouilloire après avoir fait bouillir l'eau.

Hank hocha la tête. Collen lui donna ensuite un petit sachet avec la quantité de poudre nécessaire et l'homme la remercia.

— Combien je vous dois ? demanda-t-il ensuite pour Michaela.
— Rien, Hank...

Il secoua la tête et sortit une pièce de son gilet.

— Un dollar ? Non, c'est beaucoup trop...
— Taisez-vous ; vous l'utiliserez pour le mariage de Myra et Horace.

Il inclina ensuite la tête pour les deux femmes puis sauta sur son cheval et retourna en ville. Un silence s'installa ensuite et Coleen, prenant la bouteille contre elle, secoua la tête.

— Maman, cet homme vous rend...
— Folle ? Je sais...
— Folle d'amour, oui.
— Colleen !
— Quoi, ce n'est pas vrai ? Regardez-vous, vous êtes toute rouge !

Michaela posa une main sur sa joue et frissonna.

— Epousez-le, Maman, ajouta la jeune fille.
— Et c'est toi qui me dis cela ? Après ce sermon que vous m'avez sorti en avril ?

Colleen baissa le nez et haussa une épaule.

— Nous avions tort, reconnut-elle. Nous avons aussi dit que nous respecterions votre choix final.
— D'accord, mais je dois quand même respecter votre avis, vous êtes mes enfants, et l'homme que je vais épouser va devenir votre père...
— Nous savons...
— Et nous nous en occuperons le jour venu.

Michaela regarda son fils aîné et esquissa un sourire.

— Je vais parler à Hank, dit-elle alors. Cela fait une semaine depuis que Sully a quitté la fête et Hank et moi n'avons pas encore pris le temps de discuter...
— alors faites. Vous n'annoncerez pas votre relation avant le mariage de Myra, de toute manière, alors tout ira bien.

Michaela hocha la tête, les lèvres serrées.

— J'espère que ma mère ne va pas choisir ce moment pour décider qu'il est temps pour moi de me marier...
— Genre, elle va vous envoyer un de ces blancs-becs de Boston ? ironisa Matthew.
— Je peux t'assurer que ma mère a d'autres plans pour moi qu'un vulgaire barman...

Colleen grimaça puis Michaela les encouragea à finir leurs tâches avant de retourner dans la cabane, pensive.

.

Le lundi suivant, Michaela était l'une des premières réveillées en ville. Le froid était dingue et cette odeur particulière après la pluie flottait dans l'air. Les températures avaient drastiquement baissé avec l'arrivée d'une pluie diluvienne durant la nuit de samedi à dimanche, à tel point qu'il avait fallu tout rentrer en quelques secondes.

— Déjà debout ?

Posant pied à terre, Michaela remarqua Hank assis sous son porche. Il se leva et traversa la rue, les mains dans les poches.

— Je n'ai pas encore dormi, ajouta-t-il en l'aidant à retirer des affaires du dos d'Eclair. Je suis resté toute la nuit avec Karen, pour les autres filles puissent dormir.
— C'est très gentil à vous. Comment va-t-elle ?
— Mieux, la décoction semble fonctioner, elle n'a rien rendu de toute la nuit.
— Très bien. Continuez comme cela aujourd'hui et demain encore, elle peut aussi essayer un peu de bouillon de boeuf, mais seulement le liquide, sans rien dedans. Quand les intestins sont malmenés comme cela, le jeûne est la meilleure option pour guérie.

Hank hocha la tête puis Michaela lui offrir un peu de thé.

— Avec plaisir, il fait froid ce matin, cela change de la chaleur...

La jeune femme sourit puis ouvrit le cabinet et Hank déposa ses affaires sur un banc.

— Est-ce que ce serait enfin la mousson ? Il a beaucoup plus la nuit dernière, mais pas hier...
— Nous somme mi-juin, normalement, c'est en mars...
— Le temps est imprévisible, Hank, répondit Michaela avec un sourire.
— Comment allez-vous depuis samedi, je vous trouve étrange, demanda alors le barman.
— Eh bien, je vais bien, mais nous devons parler, et vous le savez...

Hank prit la tasse que Michaela lui tendait et claqua sa langue contre son palais.

— C'est nécessaire ? demanda-t-il. Je veux dire...
— Eh bien, peut-être pas dans l'immédiat, mais nous n'y échapperons pas, Hank, encore moins si ma mère débarque pour Thanksgiving...
— C'est dans quatre mois...
— Et le temps passe si vitre que cela pourrait être déjà demain...

Hank grimaça et bâilla soudain.

— Allez, dit alors la femme médecin. Allez vous coucher un moment, vous me ramènerez la tasse plus tard.

Le barman sourit doucement, l'embrassa sur la joue, puis quitta la Clinique et Michaela l'observa disparaître dans le Saloon, buvant le thé tout en marchant.

.

Les derniers jours avant le mariage d'Horace et Myra, passèrent à la vitesse de la lumière et Michaela réalisa avec surprise que le mariage était à la fin de la semaine... Heureusement, elle n'avait rien à acheter, sinon un pantalon pour Brian, et décida d'aider Myra à organiser sa cérémonie.

— La robe ne peut pas être blanche, je suis à une Dame et je ne suis pas vierge.
— Cependant, le blanc est la couleur du mariage...
— Je sais, mais... Docteur Mike, aidez-moi...

Michaela leva les yeux de ce qu'elle faisait et cligna derrière sa loup-monocle avant de le retirer.

— Elle a raison, Dorothy, répondit-elle. Elle ne peut pas porter du blanc, nous avons tendance à l'oublier, mais elle est une ancienne prostituée et rien que cela lui interdit de porter du blanc. Peut-être blanc cassé ou crème ?

Myra baissa le nez une seconde puis observa Dorothy qui semblait pensive.

— Blanc crème, c'est triste, dit-elle alors. Et blanc cassé est toujours blanc.

Dorothy grimaça. Elles se trouvaient toutes trois chez Loren, fouillant dans les multiples rouleaux de tissus qu'il avait.

— Mesdames, vous rangerez, j'espère ! s'exclama l'homme soudain depuis son comptoir.
— Bien entendu, Loren... répondit Dorothy. Très bien, Myra, quelle couleur voudriez-vous ? après tout, c'est votre mariage et nous pouvons faire quelques... exceptions.
— Je ne sais pas... Je porte du bleu, du gris et du vieux rose tous les jours...

Elle regarda autour d'elle les différents rouleaux de tissu et, soudain, en extirpa un de sous les autres.

— Ça ! dit-elle.
— Rose ? s'étonna Dorothy. Seigneur, c'est du satin, Myra, c'est vraiment très cher...
— Et j'ai des économies, et c'est mon mariage, et je veux une robe dans laquelle tout le monde pourra me voir.
— Vous en faites pas, avec ça, même Dieu vous verra ! répondit Loren en rigolant.
— Justement... répondit Dorothy en tirant la langue à son beau-frère.
 — Dorothy, allons... répondit Michaela, surprise.

Myra rigola puis la rousse eut un sourire contrit. Elle ramassa ensuite le rouleau de satin rose et demanda à Myra de choisir un patron dans les livres de couture de Loren.

.

Assis sous son porche, Hank avait renversé sa chaise contre le mur derrière lui. Ses pieds sur la barre d'attache des chevaux, il fumait, pensif, quand il remarqua des silhouettes qui allaient et venaient chez Loren.

— Arrête de la regarder comme ça...

Hank sursauta et lança un regard noir à Jake.

— Je ne peux pas m'en empêcher... soupira-t-il ensuite.
— Elle est belle, je sais, et si j'avais une copine comme elle, je la regarderai tous les jours, mais là, ça tourne à l'obsession...

Gank soupira puis remis la chaise sur ses quatre pattes. Il jeta le reste de son cigare dans le bassin et grimaça.

— Je vais faire ma demande, dit-il alors. Bientôt.
— Eh bien... s'étonna Jake en repoussant son chapeau d'une pichenette. Ce n'est pas la réponse que j'attendais, mais pourquoi pas ? Quand ?
— Après le mariage, assurément ! Je ne suis pas comme ça, j'ai déjà essayé de ruiner la vie de Myra une fois ; je ne ferais pas la même erreur deux fois.
— Content de l'entendre. Tu sais, depuis Sully ne courtise plus Michaela, les choses se sont accélérées entre vous deux.
— C'est pas une bonne chose ?
— Si, mais elle toujours distante, n'est-ce pas ?

Hank serra les mâchoires.

— Elle veut discuter...

Jake pencha la tête.

— Je ne comprends pas...
— Moi non plus, mais peut-être que c'est au sujet de, tu sais, quel genre de sacrifice je suis prêt à faire pour l'épouser ?
— Genre, la laisser travailler malgré tout ?

Hank hocha la tête ; Jake inspira.

— Je ne pense pas que tu aies le choix, de toute manière, répondit-il. Elle est le seul médecin des environs, et elle est très compétente... Si tu lui interdis de travailler après votre mariage, toute la ville sera contre toi.
— Tu crois ?
— C'est une évidence...

Un silence s'installa alors et Hank se leva.

— Il me faut une bague, dit-il. Tu as une idée de ce qu'une femme comme Michaela voudrait ?
— Est-ce que j'ai tête de quelqu'un qui sait de quoi tu parles ? répondit Jake en montrant son visage de sa main. Mais je pense à un petit caillou, un truc discret qui rentre dans des gants de chirurgien.
— Je n'y avait même pas pensé ! répondit Hank en rigolant. T'as besoin d'une femme, tu sais ?

Ils se mirent à rire tous les deux puis Hank soupira.

— Elle me rend dingue, tu sais ?
— Je m'en suis rendu compte, depuis que tu as décidé de la courtiser... J'espère juste que ce n'est pas uniquement parce qu'elle est médecin et la coqueluche de la ville et que, une fois que tu auras mis la main sur elle, tu vas l'abandonner.
— Aucun risque, répondit le barman en secouant la tête. Je la veux, je veux pouvoir dire aux gens que ma femme est médecin, qu'elle a sacrifié toute sa jeunesse pour étudier et devenir le meilleur chirurgien du Colorado et la meilleure mère. Elle est l'exemple parfait qu'une femme peut parfaitement travailler et avoir une famille.

Jake hocha la tête puis lui bourra le bras amicalement.

— Prend quand même le temps de lui faire un ou deux enfants ! s'esclaffa-t-il.
— C'est prévu, mais uniquement quand elle le voudra.

Le barbier grimaça.

— Elle n'est plus toute jeune, ils ne vous restent plus beaucoup de temps...
— Je sais, et elle a déjà trois enfants et, si elle ne peut plus avoir de bébé, alors je suis prêt à adopter.
— Tu dois lui en parler, Hank ; je pense que c'est ça, cette discussion qu'elle veut avoir avec toi.
— Ouais, mais après le mariage. Mais, tu sais, je ne la veux pas pour lui faire un bébé, pas seulement, je la veux, c'est tout.
— Je vois... Tu déménagerais dans la cabane de Sully ?
— J'imagine... Ils n'accepteront jamais de venir vivre au Saloon, et la Clinique n'est pas pour y vivre en famille. Mais n'allons pas plus vite que la musique, il y a encore du temps avant de penser à tout ça !

Des rires se firent soudain entendre chez Loren et les deux hommes louchèrent sur les trois femmes qui en sortaient avec des paquets pleins les bras. Ils traversèrent aussitôt la rue pour les aider à amener ça dans une des chambres de la Clinique, louée spécialement en vue du mariage.

— Merci, messieurs !
— C'est le moins que l'on puisse faire, répondit Jake. C'est quoi, tout ce bazar ?
— J'ai choisi le tissu pour ma robe, répondit Myra en montrant le satin rose.
— Ce n'est pas un peu trop coloré ? s'étonna le barbier.
— Je ne suis pas une dame, répondit Myra avec un haussement d'épaule. Je ne peux pas porter du blanc, alors...

Jake hocha la tête et Hank croisa le regard de Michaela avant de reporter son attention sur son ancienne employée tout en observant le bazar sur le lit.

— Prix ? demanda-t-il un peu rudement.
— Quoi ? répondit Myra. Non ! Non, non, non, Hank, tu ne paieras pas pour...

Il lui jeta un regard et elle pinça la bouche.

— C'est le moins que je puisse faire, après ce que j'ai fait, dit-il. Je t'ai pratiquement tuée et ruiné ton mariage, alors laisse-moi me racheter. Combien.
— Venez, Hank, nous allons demander à Loren, répondit Michaela.
— Docteur Mike, ne l'encouragez pas... tenta Myra.
— Je vais aussi participer, répondit la femme médecin. Ce sera votre "chose neuve".

Myra l'observa puis se mit à pleurer ; Dorothy la prit aussitôt dans ses bras. Hank et Michaela quittèrent ensuite la chambre et Jake ferma la porte après lui.

— Partagez la note en trois, dit-il. Je participe aussi.
— Pourquoi ? s'étonna Michaela.
— Parce qu'elle va avoir besoin de ses économies, répondit Hank. Elle ne trouvera jamais un autre travail...

Michaela se mordit la lèvre et hocha la tête.

— J'ai des achats à faire chez Loren, je lui dirais tout cela, dit-elle.
— Merci, docteur Mike, répondit Jake.

Elle lui adressa un sourire puis Jake laissa le couple seul ; Michaela fit alors un signe de tête à Hank et s'éloigna sous le porche en direction de l'entrée du cabinet. Le barman grimaça puis lui emboîta le pas.

— Vous avez quelques minutes à m'accorder ? demanda-t-elle alors.
— J'imagine que vous voulez parler de nous ? S'il y a seulement un "nous", bien entendu...

Michaela demeura silencieuse un moment puis indiqua le banc et ils s'y assirent.

— Normalement, ce ne serait pas à moi de faire cela, dit-elle.
— Je ne saurais même pas par où commencer, avoua Hank.
— Je sais... Bien. Hank, cela fait trois semaines maintenant que Sully vous a laissé le champ libre pour me courtiser, et j'ai remarqué que vous attitude envers moi avait changé. J'en conclus donc que votre intérêt pour ma personne est légitime.
— Il l'est. Je dois vous avouer que, au début, c'était une sorte de bataille de coqs entre Sully et moi, je voulais juste qu'il comprenne qu'il n'était pas le seul homme de la ville qui était intéressé par notre femme médecin.
— Mais cela a pris un chemin que vous n'aviez pas prévu, n'est-ce pas ?
— Ouais. Je n'étais pas d'accord que vous deveniez mon amie, je ne suis pas comme vous, je suis un maquereau, un goujat, et tout ce que vous voulez d'autre, mais à mesure que les semaines passaient, devenant des mois, j'ai pris conscience que ce petit jeu avec Sully avait commencé à faire des racines et quand, parfois, je me réveillais en pleine nuit d'un rêve où vous vous trouviez, nous étions mariés, heureux, avec des enfants... C'était perturbant !
— Les rêves ne montrent pas le futur, répondit Michaela. Ce n'est qu'une manifestation de nos peurs ou no désirs...
— Oh, Mike, être marié avec vous est très certainement une terreur ! répondit Hank d'un grognement.
— Pour quelle raison ?

Le barman l'observa, elle n'était ni agacée, ni amusée, juste curieuse, et il plissa le nez.

— Pour beaucoup de raison, mais la première est que vous travaillez et que nous ne semble pas prête à arrêter. Si notre relation grandit, Mike, je vous fais la promesse que je ne vous demanderai jamais de laisser tomber votre travail, jamais, dit-il en lui prenant la main. Peut-être lorsque vous serez enceinte, les dernières semaines, mais je comprends l'importance que votre présence chez nous ; l'hôpital le plus proche est à Denver et le premier docteur, à Manitou... Nous avons besoin de vous et même si je vous aime, je ne vous interdirais pas de travailler.

Ebranlée, Michaela eut un doux sourire et renifla discrètement. Hank pencha la tête et le sourire la jeune femme s'agrandit.

— Ne vous en faites pas, une femme pleure toujours quand un homme lui fait une telle déclaration d'amour...

Le barman rigola. Elle se racla la gorge et il lui prit doucement le menton pour qu'elle le regarde ; elle obéit et il posa son front contre le sien, avant de tenter de l'embrasser, mais elle se déroba en se levant.

— Je suis désolé, je...
— Non, ce n'est pas vous, c'est moi, je...

Hank se leva à son tour et elle soupira.

— J'attendrais, dit-il alors. Je sais qui je suis, Mike, et je sais que ce n'est pas une chose facile que de passer outre, mais je vous connais, vous y parviendrez.

Elle hocha la tête puis il souhaita une bonne journée avant de s'éloigner. Michaela l'observa traverser la route avant d'inspirer et de rejoindre Myra et Dorothy pour le reste de l'après-midi.

.

— T'as essayé de l'embrasser et elle s'est dérobée ? T'as bouffé des onions, ou quoi ?

Hank leva les yeux au ciel et Jake s'excusa en silence.

— La bague va pouvoir attendre, hein ? dit-il.
— Ouais, mais elle a juste besoin de temps. Et je comprends, hein, ce n'est pas facile d'être avec un gars comme moi, je ne suis pas exactement le parfait gendre que les mères voudraient pour leurs filles...
— Tu saurais le devenir ?
— Ouais, je pense, surtout si j'ai quelqu'un comme Michaela pour m'apprendre ce qu'il faut et ne faut pas faire.
— Donc, tu serais prêt à changer juste pour être avec elle ?
— Faut pas ?
— J'ai pas dit ça, je suis juste surpris, parce que je te connais depuis des décennies et la seule chose qui a changé chez toi avec les années, c'est ta capacité à grogner après les gens...
— Et ça se dit meilleur ami... marmonna Hank.
— C'est notre rôle de dire la vérité, répondit Jake avec un sourire. Assez plaisanté, c'est un bon début qu'elle te laisse être aussi proche d'elle. Elle baisse sa garde, mais cela n'est pas acquis pour autant, tu as encore du boulot à faire.
— Bien sûr, je l'aime, Jake ! Je veux être son mari, je veux qu'elle soit ma femme, je veux que ses enfants soient les miens...

Jake hocha lentement la tête.

— Je ne t'avais encore jamais vu comme ça... souffla-t-il. Et je n'ai aucune idée de comment réagir !
— Ne fais rien, laisse-moi juste... juste être fou !

Jake pouffa puis ils échangèrent une rude accolade avant de retourner travailler.

.

Alors que Michaela faisait quelques achats, après avoir discuté avec Loren au sujet de l'addition partagée de la robe de mariée de Myra, elle était pensive. Le fait que Hank ait tenté de l'embrasser et qu'elle se soit dérobée la perturbait. Ce n'était pas la première fois qu'un homme l'embrassait, mais le dernier datait de si longtemps...

— Docteur Mike ?

Michaela sursauta et regarda Dorothy. Elle sourit et secoua la tête.

— Désolée, j'étais dans mes pensées.
— Et à quoi pouviez-vous bien penser pendant vos commissions ? sourit la rousse.
— Oh, à beaucoup de choses...
— Est-ce que certaines de ces choses commencent par un H ?
— Allons, Dorothy, je ne pense pas à lui...
— Pourquoi pas ?

Michaela fronça les sourcils sans répondre ; Dorothy savait qu'elle n'aurait aucune réponse et n'insista pas. La jeune femme médecin paya ensuite ses achats et quitta la boutique sans un autre mot, et Loren observa sa belle-sœur.

— Mais pourquoi diable la titilles-tu ainsi ?
— C'était juste une question innocente, rien de plus...
— D'accord, donc, d'abord, tu tentes de la décourager d'avoir des sentiments pour Hank, et maintenant, tu la pousses dans ses bras ? J'ai manqué un truc ?

Dorothy baissa le nez.

— Je... Très bien, je suis forcée de reconnaître qu'il a changé, qu'il n'est plus le Hank que nous avons toujours connu, mais je ne suis toujours pas convaincue qu'il soit un homme pour Michaela.
— Et qu'est-ce qui t'autorise à penser une telle chose ?
— Je suis sa meilleure amie, je ne veux pas qu'elle soit blessée.
— Argument accepté, mais c'est une adulte, elle est capable d'assumer ses erreurs.
— Donc, tu penses que leur couple est une erreur ? demanda Dorothy.

Loren inspira.

— Non, je n'ai pas dit cela, répondit-il. Ce que je dis, c'est que le futur ne sera pas facile pour eux, mais Michaela est une femme solide, elle vient de de la ville et a une remarquable capacité d'adaptation pour l'inconnu. Et Hank est cet inconnu.

Dorothy hocha la tête. Loran lui conseilla ensuite de laisser son amie vivre sa vie et de seulement s'occuper de Myra dont le grand jour n'était que dans quatre jours et devait donc être une priorité.

.

De retour à la maison ce soir-là, Michaela dû aider son fils à faire ses devoirs, et aider Colleen avec la couture de la robe qu'elle allait porter pour le mariage prochain, donc elle n'eut pas le temps de penser à Hank ou à ses amies ou à quoi que ce soit d'autre que sa famille, mais c'était trop beau pour être vrai...

Assise sur le banc devant la maison, Michaela finissait de repriser des bas quand un cheval se fit entendre et elle inspira avant de lever les yeux vers le chemin. Quand Hank apparut de derrière un buisson, elle se mordit la lèvre et posa son travail ; il sauta à terre et observa les environs.

— Ils sont à l'intérieur, ne nous en faites pas, répondit la femme médecin. Qu'est-ce qui vous amène ?
— Vous et cette... chose, ce matin.
— Ce n'est aucunement votre faute, mais la mienne. La dernière fois qu'un homme m'a embrassée, il est mort à la guerre et...
— Et je comprends, mais... Je vous aime, Mike, et je vous veut, en dépit du fait que vous êtes une femme médecin, que vous travaillez et que vous avez déjà trois enfants comme une veuve...

Michaela humecta ses lèvres, pensive, puis se leva. Elle jeta un coup d'oeil vers la cabane, mais aucun de ses enfants ne semblait avoir entendu le cheval. Elle rejoignit donc Hank et il posa ses mains sur sa taille.

— Je vous apprécie vraiment, dit-elle. Mais vous devez vous graver dans la tête que, même si je parais encore jeune, je pourrais ne jamais vous donner un enfant. J'ai trente-cinq ans, et il se peut que ce soit déjà trop tard et...
— Et cela m'est égal, répondit Hank. Je ne vous veux pas pour avoir un enfant, j'en ai déjà un, ne l'oubliez pas. Et vous en avez trois, vous aussi. Si necessaire, il y a des centaines d'enfants dans les orphelinats qui ne demandent qu'à avoir des parents... Bien que je doive admettre que nous sommes peut-être les parents dont ils ont le moins besoin, mais...
— Je veux des enfants, Hank, répondit Michaela. Je veux être enceinte, même qu'une seule fois, mais je le veux, et si nous parvenons à nous unir, je ferais ce qu'il faut pour cela.
— Une seule fois.

Michaela fronça les sourcils.

— Une seule fois, Mike, répéta Hank en posant une main sur sa joue. Si nous devons essayer d'avoir un enfant, alors ce ne sera qu'une seule fois, que cela fonctionne ou pas.
— Mais...

Il secoua la tête.

— Nous avons déjà quatre enfants...

Elle esquissa un sourire.

— Très bien. Pari tenu.
— Pari tenu ? C'est bien la première fois que vous entend parler ainsi, j'aime beaucoup !

Michaela rigola puis il l'entoura de ses bras et elle soupira contre son torse avant de se reculer.

— Cette maison a besoin d'un coup de jeune, dit-il.
— C'est à dire ?
— Peut-être une chambre pour chaque enfant ?

Michaela haussa les sourcils.

— Je n'ai pas du tout les moyens pour une telle entreprise et Sully ne le permettra peut-être pas...
— J'ai l'argent, et Sully sera d'accord ; une fois sa cabane rénovée, il pourra augmenter le loyer ou, si j'y parvient, un jour, à nous construire une maison ou à l'acheter, il pourra la louer à une autre famille...

Michaela observa sa petite maison qu'elle louait depuis son arrivée ici, deux ans en arrière. Sully avait accepté de ne lui prendre qu'un dollar par mois, parce qu'elle n'avait, à l'époque, aucun patient et donc pas d'argent, ou pas beaucoup. Désormais, cela allait mieux, mais ce n'était pas encore suffisant pour offrir une chambre à chacun de ses enfants.

.

Quand Hank partit, Michaela retourna dans la maison et trouva ses trois enfants assis à la table, l'attendant. Elle comprit aussitôt et s'assit avec eux ; ils discutèrent ensuite presque toute la soirée, repoussant l'heure du coucher. Quand l'horloge indiqua à la famille que l'heure d'aller dormir était largement dépassée, Michaela soupira et observa sa tasse de café& vide.

— Je vous promets que Hank ne deviendra votre père que si vous le voulez, dit-elle en prenant les mains de ses enfants dans les siennes. Je sais qu'il n'est pas celui que vous auriez voulu pour moi, mais il est celui qui...
— Nous comprenons, Maman, répondit Colleen. Et nous ferons de notre mieux pour accepter Hank dans notre famille, mais avec quelques conditions.
— C'est à dire ?
— Nous vous laissons le frequenter, répondit Matthew. Mais à la seconde où il est violent avec vous, il sera banni de cette famille, pour toujours.
— Noté. Suivante ?
— Il ne vivra pas ici avant que vous ne soyez mariés, dit Brian.
— Entendu. Suivante ?

Colleen observa ses frères.

— Vous allez devoir patienter une année avant de vous marier, dit-elle.

Michaela déglutit.

— Une année ? Mes chéris, je...

Elle se tut alors, sembla réfléchir un moment, puis observa ses enfants.

— Marché conclu, dit-elle.

Les trois autres se regardèrent, étonnés.

— Qu'étiez-vous sur le point de dire ? demanda Matthew.
— que j'ai trente-cinq ans et qu'il se peut que ce soit pour les dernières années pour avoir un enfant, répondit sa mère avec un soupir. J'ai alors songé à vous trois, et j'ai réalisé que vous étiez mes enfants, que je suis déjà mère, quand bien même je ne vous ai pas donné naissance.

Colleen pinça la bouche.

— Eh bien, si, en quelque sorte, répondit-elle. Sans vous, quand maman est morte, nous aurions été séparés et envoyés aux quatre soins du pays. En nous prenant sous votre protection, vous nous avez offert une nouvelle vie. Ensemble. Comme une famille.

Michaela sentit sa gorge se serrer quand une larme glissa sur sa joue, Brian lui sauta aussitôt au cou et elle l'enveloppa dans ses bras en reniflant et en rigolant en même temps.

— Je vous aime tellement ! s'exclama-t-elle en prenant les mains de Colleen et Matthew.
— Nous vous aimons, Maman, répondit celui-ci.

Michaela eut un hoquet et Brian resserra sa prise autour d'elle, sanglotant aussi.


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