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Chapitre 6

A mesure que le temps se réchauffait, Michaela et le reste de Colorado Springs se préparaient lentement pour la vague de chaleur qui allait de pair avec la saison estivale, ainsi que lka mousson, dans cette région des Amériques.

Comme tous les après-midis, Michaela était en visites à domiciles et, après avoir visité une future mère et convenu des conditions pour l'accouchement, comme la femme lui offrait un verre de limonade, Michaela lui demanda comme elle supportait la chaleur.

— Je reste à l'intérieur, répondit Jessy. Pour Carmen, je suis restée dans la maison quasiment tout le temps de la grosses ; j'ai la chance d'avoir un mari qui comprend qu'un bébé grandit dans mon ventre et, qu'à cause de cela, j'ai besoin de repos et de fraicheur.
— Vous êtes chanceuse, en effet, sourit Michaela.
— Vous marierez-vous un jour, docteur ?
— Je l'espère, quand bien même j'approche les dernières années d'une femme.
— Ne dites pas une telle chose, l'âge c'est dans la tête.
— Oh, croyez-moi, le corps suit rapidement l'esprit, parfois !

Jessy esquissa un sourire.

— Jordan est revenu du Saloon hier soir et m'a dit qu'il y avait une rumeur à votre sujet ?
— Si vous parlez de ma prétendue relation avec le barman, votre époux a juste. Mais ne sautez pas aux conclusions tout de suite, nous ne sommes pas amis, il me courtise simplement.

Jessy pinça les lèvres et Michaela hocha la tête en silence.

— Ecoutez, ce n'est pas mes affaires, je sais, mais je vous connais un peu maintenant, vous m'avez aidé à faire naître ma fille et vous allez faire de même pour l'autre, mais Monsieur Lawson n'est-il pas un peu... brut de caractère, pour vous ?
— Sans aucun doute, mais je me dois de lui donner une chance de me prouver qu'il peut être un autre homme.
— Et Sully ?
— Eh bien, il est toujours en lice, quand bien même je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours, mais je sais qu'ils parlent de moi, je ne sais pas, et je ne veux pas savoir à quel propos ; le choix m'appartient à moi.
— Et qui est en tête, pour le moment ?

Michaela se mordit la lèvre.

— Hank ? répondit-elle.
— Vraiment, docteur Mike ? Pourquoi ?

Jessy était surprise, mais sans jugement ; Michaela but une gorgée de limonade puis soupira. Les deux femmes discutèrent ensuite une bonne heure avant que Jordan ne rentre à la maison. Comme Jessy tentait de gardait Michaela à dîner, celle-ci refusa poliment et les laissa mais, tout au long de la route pour rentrer chez elle, la discussion avec Jessy lui occupa l'esprit. Jessy et Jordan s'étaient établis à Colorado Springs quatre ans plus tôt, deux avant l'arrivée de Michaela, et ils avaient donc rencontré Hank bien avant elle et avant son intérêt pour la seule femme médecin de la région, Jessy avait donc un point de vue différent et une base de comparaison, s'autorisant ainsi à demander à Michaela pourquoi elle pourrait éventuellement choisir Hank comme futur époux.

Alors qu'elle descendait de cheval, devant sa maison, elle remarqua Matthew à la porte de la grange et lui sourit.

— Longue journée ? demanda-t-il en l'aidant à desseller le cheval.
— Chaud, répondit-elle.
— Et ce n'est que le début... Je m'occupe d'Eclair, allez à l'intérieur, Colleen est en train de préparer le dîner et Brian fait ses devoirs. Il a fait ses corvées.

Michaela hocha la tête et laissa échapper un profond soupir en se tournant vers la maison ; Matthew ne répondit rien et l'observa disparaître à l'intérieur et être accueillie par les deux autres.

.

Après le dîner, comme Brian et Colleen allèrent se coucher, Matthew demeura un moment avec Michaela et, alors qu'elle tricotait quelque chose, il posa son livre et l'observa.

— Je peux vous demander quelque chose ?
— Je t'écoute ?

Elle posa son travail sur ses genoux et l'observa ; il grimaça puis inspira.

— Colleen et moi sommes un peu inquiets par la tournure que prend votre relation avec Hank...
— Hank et moi ne sommes pas amis, nous sommes des connaissances.
— Oui, vous dites cela depuis avril, mais tout le monde sait que ce n'est pas vrai, que cela ne l'est plus...
— Je te demande pardon ?
— Ecoutez, je ne sais que ça ne me regarde pas, mais peu importe qui vous choisirez à la fin, il va vivre ici avec nous et...
— Ne change pas de sujet, tu veux ? le coupa Michaela. Allez, parle, qu'est-ce que la ville peut bien dire sur Hank et moi ?

Son ton n'était pas méchant, juste surpris.

— Je... Eh bien, j'ai juste entendu ce que des gens disaient, je n'ai pas demandé, mais la veuve Picot a dit que vous et lui alliez bien ensemble, par exemple. Et Loran n'arrête pas de parler de vous, quand il est avec Jake et Hank...
— Ils ont le droit de parler de moi, cela ne signifie pas qu'ils nous ont déjà mariés, n'est-ce pas ?
— Non, mais je pensais que vous appréciiez Sully...
— C'est le cas, en effet, et si Hank veut me courtiser, il en a le droit.
— Ce n'est pas un homme pour vous, il vous énerve à chaque fois qu'il ouvre la bouche, et...

Matthew renifla en serrant les mâchoires.

— Colleen et moi ne voulons pas de lui pour père, Maman...
— Je n'en suis pas encore là, chéri, répondit Michaela. Mais je suis obligée d'admettre que Hank est beaucoup plus présent que Sully ces dernières semaines et...
— Sully est à Denver, il travaille...
— Je sais, et je ne peux pas lui dire de rester ici uniquement parce que Hank est aussi sur le coup.
— Bien sûr que non, mais...

Matthew baissa le nez et Michaela lui prit la main.

— Je comprends tes inquiétudes, d'accord ? Mais Hank gagne des points bien plus vite que Sully, et non pas parce qu'il est absent depuis plusieurs semaines, mais parce Hank déploie des trésors de gentilesse chaque fois que nous sommes au même endroit lui et moi. Avant d'être blessé, il ne m'aurait jamais regardée en tant que femme, il ne voyait que le médecin, étrangère... Maintenant, il voit la femme.

Matthew déglutit.

— Et vous ? Est-ce que vous voyez l'homme sous le maquereau ?
— Pas encore, j'ai besoin de travailler encore là-dessus, mais avec le temps, ce sera le cas.

Matthew opina puis annonça qu'il allait se coucher ; il embrassa Michaela sur la joue puis quitta la maison et la jeune femme soupira profondément. Elle jeta un oeil vers la pendule, il était environ vingt-trois heures et elle décida d'aller se coucher à son tour, mais son esprit était toujours pollué et elle eut bien du mal à trouver le sommeil...

.

Le lendemain matin, Michaela faisait une pause en compagnie de Grace et Dorothy, au restaurant, et leur relata sa discussion avec son fils aîné.

— Leurs craintes sont légitimes, répondit Dorothy. Et nous avons le même avis, n'est-ce pas Grace ?
— Oui, nous sommes inquiètes au sujet de Hank vous faisant la cour... Nous vous voyons bien, jour après jour, pencher vers lui, et nous craignons qu'il ne vous fasse quelque misère une fois qu'il vous aura eue...

Michaela renifla et détourna le regard, les lèvres serrées.

— Ais-je perdu votre confiance ?
— Non, pas du tout, mais vous êtes notre amie, et nous ne voulons pas que vous souffriez à cause d'un homme... répondit Grace.
— Ce n'est pas une question de confiance, Michaela, dit Dorothy. Nous voulons simplement que vous gardiez en mémoire que Hank n'est pas un homme facile, il a de sombres pensées et, comme l'a dit Grace, nous ne voulons pas que vous souffriez. Certaines relations peuvent être bonnes au début, puis dégénérer et devenir votre pire cauchemar quelques années plus tard...

Dorothy grimaça ; lorsqu'elle a eu épousé son mari, puis eu un garçon, suivi de deux filles, ce fut les meilleures années de sa vie, puis, il avait commencé à boire, de plus en plus, et à devenir violent envers elle et les enfants... Un jour, ne le supportant plus, elle s'est emparée d'une poêle en fonte et là frappé au visage... Alors que tous les habitants de Colorado Springs pensaient qu'elle avait délibérément tué son mari, Michaela avait fait exhumer le corps et avait procédé à une autopsie, découvrant ainsi que l'homme était mort de causes alcooliques...

Se mordant la lèvres, Michaela se leva soudain et quitta le restaurant. Grace et Dorothy l'observèrent puis se jetèrent un regard inquiet.

— Qu'avons-nous fait ? demanda Grace.
— Une bonne chose, j'espère, répondit Dorothy. Pouvez-vous m'apporter une soupe de légumes ?
— Par cette chaleur ?
— Pourquoi pas ? répondit la rousse avec un sourire.

Grace haussa les épaules puis quitta la table comme deux clients entraient dans le restaurant en demandant le plat du jour, mais elle était inquiète pour Michaela et si, d'un autre côté, elle pensait que et elle avaient bien fait de la mettre en garde au sujet des desseins de Hank, d'un autre côté, elle se disait que, quid de Hank ou de Sully, ils étaient similaires en termes d'hommes, et pas en termes de personnalité publique. Aucun d'eux n'avait jamais eu d'enfant ou n'avait été marié avant de rencontrer Michaela, du moins, pas qu'elle sache. Remarquant soudain une longue silhouette quittant le restaurant, Grace blêmit en reconnaissant Hank. Avait-il entendu la conversation ? Elle serra les mâchoires et décida de laisser God faire Son boulot et amena la soupe à Dorothy avant de commencer le service du midi.

.

Michaela tourna au coin du Télégraphe et se dirigea vers la Clinique, ennuyée par le peu de confiance de ses deux meilleures amies. Elle entra dans son cabinet et poussa la porte en traversant la pièce, puis elle pivota et remarqua Hank. Il ferma aussitôt la porte et la rejoignit.

— Ne les écoutez pas ! dit-il en lui prenant les bras.

La jeune femme se libéra de sa poigne.

— Elles disent la vérité, Hank ! répliqua-t-elle, les sourcils froncés. Elles ont raison, mes enfants ont raison... Toute la ville est contre nous et je ne peux rien faire pour changer cela ! Je n'ai pas été éduquée pour... pour dire aux gens d'aller se faire foutre !

Hank rentra le menton, surpris.

— Et pourtant, vous l'avez fait, répondit-il en lui prenant les mains. Mike, tu as déjà dit aux gens d'aller se faire foutre, quand tu as décidé de devenir docteur alors que tu es une femme ! Tu l'as fait quand tu as décidé de quitter Boston et venir ici, contre l'avis de ta mère ! Et tu l'as aussi fait quand tu as décidé de t'installer ici contre l'avis du Révérend ; tu as dit merde à tout et à tout le monde depuis ton arrivée !

Michaela déglutit et posa une main sur sa bouche, l'autre sur sa taille. Elle était perdue, dévastée ; elle secoua la tête et s'appuya contre un meuble à tiroirs.

— Ils ont raison, Mike, reprit alors Hank. Ils ont tous les droits d'avoir peur de ce qui se tisse entre nous deux, parce qu'ils me connaissent, parce qu'ils se sont déjà fait une opinion de moi depuis des années, sur ce que je montre en public... Mais vous, vous me connaissez, vous savez que j'ai un cœur, même s'il est caché sous une épaisse couche de pierre...

Michaela se mordit la lèvre.

— Vous m'avez vu pleurer après le départ de Myra... Vous m'avez vu à l'état d'épave, cloué dans un lit, obligé de demander à une femme de m'aider à aller pisser !

Hank serra les mâchoires et s'appuya contre la table d'examen. Il repoussa ses longues boucles dans son dos et souffla.

— Ce n'est pas une blague, Mike, dit-il. C'est ce que je montre en public qui en est une, parce que je n'ai pas le choix. Je suis né dans un Saloon, ma mère était une pute, et je n'ai jamais su qui était mon père, et, comme Zack, j'ai passé toute mon enfance caché dans une penderie ou dans la rue ! La vie à fait de moi ce que je suis présentement, mais quand le Saloon est fermé, quand mes filles ont renvoyé leur dernier client, s'en est fini du barman colérique, je ne suis plus que Hank, un homme qui passe ses nuits à une table de poker, à boire seul jusqu'à ce que la bouteille soit vide...

Michaela baissa le nez et quand Hank nota une larme glisser sur sa joue, il leva un bras et elle se laissa enlacer un moment avant de reculer. Il lui saisit alors le visage et elle le regarda.

— Ne pleure pas, dit-il. Ne pleure pas pour moi, je ne mérite pas tes larmes.
— Elles ne sont pas pour vous, Hank, répondit la jeune femme. Je pleure parce que je suis terrifiée ; j'ai peur de ce qui se passe entre vous et moi, j'ai peur parce que si je vous laisse entrer dans ma vie, peut-être qu'un jour, dans un élan de colère, vous pourriez me frapper sans le vouloir et le regretter pour le reste de votre vie !

Elle se tourna vers la table supportant la bassine avec le savon, et s'appuya dessus. Elle laissa échapper un profond soupir et se figea quand Hank posa une main dans son dos. Comme elle ne réagissait pas, il recula et quitta le cabinet sans un mot. Une seconde plus tard, elle s'accroupit et se mit à sangloter ; un bras à la peau noire s'enroula alors autour de sa taille tandis qu'une main couverte de taches de rousseur la prenait par les épaules.

— Venez, Michaela, entendit-elle. Venez avec nous...

.

Hank traversa la rue et jaillit dans le Saloon en faisant bondir tout le monde. Sans un mot de plus, il disparut à l'arrière et une porte claqua. Au bar, Jake jeta un regard alentours et s'excusa - Hank avait suffisamment confiance en ses amis pour ne pas boire sans payer quand il n'était pas derrière le bar - et traversa la pièce. Il longea ensuite un corridor, percé des portes, et s'approcha de la dernière.

— Je peux ? demanda-t-il en poussant la porte sans toquer. Oh, Seigneur... Qu'est-ce se passe, Hank ?

Le barman était assis au bout de son lit, tête basse, les mains serrées entre ses genoux. soudain, il eut un sursaut et il renifla. Jake grimaça et s'assit près de lui en lui tendant un verre de whisky.

— Elle me rend dingue ! grogna Hank en prenant le verre, l'avalant d'une gorgée.

Il renifla et s'essuya le visage d'un geste brusque.

— Fais ta demande, dans ce cas, répondit Jake. C'est tout ce que tu as à faire, ta demande.
— Je ne peux pas. Elle terrorisée par ce qu'il y a entre nous, et à cause de ma réputation, elle a peur que, si elle me laisse entrer dans vie, un jour je puisse la frapper...

Jake pinça les lèvres, récupéra le verre et le posa sur le sol.

— Dis-moi un truc, Hank.
— Quoi donc ?
— As-tu déjà frappé une femme, une fois ?
— Non ! Jamais ! Comment... Tu le sais, Jake, je n'ai jamais levé la main sur une femme ; je les secoue, parfois, je leur crie dessus, souvent, mais jamais je ne les bats, jamais !
— Avec ça en tête, pourquoi penses-tu être un jour capable de frapper Michaela ?
— C'est elle, elle pense que j'en serais capable... Mais je ne lèverai jamais la main sur elle, Jake, c'est promis !
— Bon à savoir.

Les hommes tournèrent la tête vers la porte de la chambre et Sully entra. Il laissa tomber un sac à ses pieds et, comme il portait un costume, Jake fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il. Tu n'étais pas à Denver ?
— Je viens de rentrer, répondit Sully. J'ai terminé mon contrat et je suis de retour, mais je voulais te voir avant d'aller saluer Michaela, Hank.
— Pourquoi ?

Sully grimaça et jeta un coup d'œil à la ronde avant de reporter son attention sur le barman.

— T'as gagné, dit-il alors.

Hank et Jake échangèrent un regard.

— Pardon, quoi ? répondit Hank.
— Tu m'as entendu, tu as gagné. Je te laisse Michaela, quand bien même j'avais de grands projets pour elle et les enfants. Je... J'ai réfléchi, beaucoup, pendant que j'étais à Denver, et je ne suis pas encore prêt à abandoner ma liberté. Peut-être que si j'avais eu quelques années de plus... Plus je pense à Michaela, plus je repense à Abagail et notre fille, à la douleur que j'ai ressentie quand elles sont mortes, le bébé en premier, puis ma femme...
— Epouser Michaela pourrait soulager cette douleur... répondit Jake. quand tu tombes de cheval, tu remontes immédiatement dessus...
— Je sais, mais le traumatisme est toujours présent et il ne partira pas... Si Michaela a un enfant, je pourrais la perdre de la même manière que j'ai perdue Abagail, et je ne pourrais pas le supporter, pas une seconde fois.
— Et les enfants ? Brian t'aime bien...
— Et nous continuerons à aller pêcher ensemble, s'il le veut ; je serais "l'oncle sauvage" qui vit dans les bois, mais pas le père qu'il voudrait pour remplacer Ethan.

Un silence s'installa et Hank se leva.

— Tu es sûr ? Tu ne pourras pas revenir dessus...

Sully serra les lèvres.

— Tu l'aimes ? demanda-t-il.
— Oui. C'était difficile à admettre, mais j'aime Michaela.

Sully opina.

— Je veux que tu me fasses une promesse, dans ce cas, le genre qui te coûtera la vie si tu ne la tiens pas.
— Ne jamais lever la main sur elle ou les enfants, ceux qui sont déjà et ceux à venir ? répondit Hank. C'est promis. Mais il y encore un truc qui cloche, elle ressent quelque chose pour moi, je peux le sentir...
— La ville entière peut le sentir... marmonna Jake, les bras croisés.

Sully esquissa un sourire et Hank grogna.

— Je peux le sentir, mais elle terrifiée par le fait que j'ai la réputation d'être brutal avec les femmes, acheva-t-il. J'ai essayé de lui expliquer que c'était une facade, qu'en privé, je ne suis pas comme ça, quand bien même je sois rude...

Sully plissa les yeux.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
— Pas toi en particulier, mais j'ai besoin de quelqu'un lui dise qu'elle n'a aucune raison d'avoir peur de moi...
— Je peux toujours essayer, répondit le trappeur.
— Moi aussi, ajouta Jake. Mais tu ne dois pas oublier qu'elle est une poule de Boston et qu'elle vit avec nous depuis deux ans, que cette délicatesse pourrait mettre des années avant de s'estomper.

Jake se redressa soudain.

— Tu as Myra, dit-il. Elle a travaillé pour toi pendant des années et, entre nous, elle celle qui te connait le mieux. Elle pourrait parler à Michaela, la rassurer sur le fait que tu ne l'a jamais frappée, et je parie que ça aura plus de force que Sully ou moi.
— Tu crois ?
— Tu as été amoureux de Myra pendant des années, répondit Sully. Elle aussi, dans un sens, et tu as trouvé suffisamment de force pour la laisser partir...
— Ça m'a quand même mis dans le coma pendant une semaine...
— Et je suis désolé pour ça, mais je n'avais pas le choix. si tu avais tué Myra ce jour-là, tu aurais retourné l'arme contre toi. Perdre la femme qu'on aime est une chose, la tuer parce qu'elle en aime un autre, c'est autre chose.

Hank demeura silencieux ; Sully l'observa un moment puis récupéra son sac et quitta le Saloon.

— Je vais parler à Myra, dit alors Jake en se levant. J'ai vu Dorothy et Grace entrer à la Clinique quand tu en es parti, elles sont surement avec Michaela, lui vantant toutes les bonnes raisons qu'elles ont de ne pas t'épouser, mais je suis sûr que Myra saura lui faire comprendre que tu lui dis la vérité.
— Merci, Jake... T'es un bon ami.
— En fait, je suis ton seul ami, donc...

Hank rigola puis Jake quitta la chambre et le barman soupira. Il rejeta ses cheveux en arrière et regarda par la fenêtre un moment.

— Et avec sa mère et ses sœurs qui débarquent pour Thanksgiving, ça va être drôle, tiens... marmonna-t-il.

.

A la Clinique, au même moment, Michaela était à son bureau. Grace et Dorothy venaient de partir, mais si elle se sentait un peu mieux que plus tôt, cela n'allait encore pas et elle était encore un peu ébranlée par la réaction qu'elle avait eue après le déjeuner. Elle ne s'était encore jamais mise dans un tel état pour un homme, même quand on lui avait annoncé que David était disparu au combat... Aujourd'hui, elle s'était littéralement effondrée, ses jambes avaient refusé de la porter et elle avait senti sa tête tourner. Elle sursauta quand quelqu'un toqua à la porte du cabinet et releva son regard quand elle pivota.

— Myra ? s'étonna-t-elle.
— Oh, docteur Mike, mon Dieu, regardez-vous...

L'ancienne prostituée referma la porte et rejoignit Michaela. Elles s'enlacèrent rapidement puis Myra traversa le cabinet et prépara du thé. Elle revint avec deux tasses et s'assit de l'autre côté du bureau.

— J'ai eu vent de ce qu'il s'est passé aujourd'hui, dit-elle.
— qui ?
— Jake. Quand Hank vous a laissée, il s'est précipité dans sa chambre et Jake l'a rejoint, ils ont discuté un moment ; il a alors décidé que je serais la plus à même de vous parler de Hank.

Michaela baissa le nez et observa son thé un moment avant de soupirer.

— Il n'a jamais levé la main, docteur Mike, dit alors Myra doucement. Jamais, durant les dix années que j'ai passées à son service, il n'a eu un geste inapproprié envers moi. Il m'a hurlé dessus, secouée, oui, mais jamais frappée.

Michaela avala une gorgée de thé puis serra les lèvres.

— J'ai peur, dit-elle. Cela fait deux ans que je vis ici, et c'est la première fois que j'ai si peur de quelque chose ; je n'ai jamais éprouvé une telle appréhension, même face à un Cheyenne !
— Sully et Hank sont différents, et je peux admettre que c'est effrayant, mais je vous l'ai dit, Hank n'a jamais levé la main sur moi. Ce n'est pas un mauvais homme avec les femmes, il est relativement bien éduqué quand bien même son travail n'aide pas. Il respecte les femmes, même s'il en emploie ; ça ne l'empêche pas d'être sarcastic ou de nous rugir dessus, mais il n'est pas violent.

Michaela hocha la tête.

— Cela me rassure, Myra, vraiment, mais...
— N'écoutez pas vos enfants et les gens qui disent que Hank n'est pas un homme vous. bon, il ne l'est pas, mais il vous aime et il ne vous est pas indifférent... Qu'est-ce qui vous empêche de vous fréquenter ?

Michaela but une nouvelle de thé en regardant le plafond un moment avant de soupirer.

— Sully, répondit-elle. Je veux savoir ce qu'il pense de toute cette histoire...

Myra se mordit la lèvre et la femme médecin lui jeta un regard en biais.

— Vous me cachez quelque chose, dit-elle.
— Eh bien, non, mais...
— Dites-moi. Vous avez vu Sully en ville ?
— Je... Non, je ne l'ai pas vu, mais Jake et Hank oui et...
— Quand ?
— Une heure environ ? Sully venait d'arriver de Denver, et il est allé directement voir Hank pour lui parler avant de venir vous voir.

Michaela fronça les sourcils.

— Pourquoi faire une telle chose ?
— Je... Très bien. Jake m'a dit de ne pas vous en parler, mais je le dois ; Sully se retire.
— Quoi ? Mais pourquoi ? répondit Michaela, surprise.
— Jake ne m'a pas tout dit, répondit Myra en inspirant, secouant la tête. Mais de ce que j'ai compris, c'est que Sully semble traumatisé par la mort d'Abagail et de sa fille, et qu'il a peur de retomber dans cette spirale s'il vous épouse...

Michaela déglutit.

— Je dois lui parler, dit-elle en se levant soudain. Où est-il ?
— Aucune idée, pas très je pense, mais s'il vous plaît, Michaela, parlez à Hank d'abord.
— Je...

Michaela baissa les yeux puis se rassit.

— Vous ? demanda Myra.
— Myra, je...

Myra sourit.

— Sully sera toujours pour Brian, et pour vous, dit-elle. Il ne va pas partir, il n'est juste pa prêt pour avoir à nouveau une vie de famille. Ne vous en faites pas, il ne vous en voudra pas pour être tombée amoureuse de Hank...

Michaela se mordit la lèvre puis jeta un coup d'œil vers le Saloon et Myra se leva.

— J'ai fait ma part, dit-elle. Maintenant, c'est votre tour. Bonne journée, docteur Mike.


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