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Chapitre 4

— Maman, est-ce que tout va bien ?

Michaela observa sa fille et remarqua alors qu'elle touillait une casserole vide qui n'était même pas posée sur le poêle, et elle s'assit alors sur une chaise proche avec un profond soupir.

— Penseriez à Hank ? demanda Colleen.
— Pourquoi, le devrais-je ?
— Eh bien, je ne sais pas, mais depuis que vous être revenue de Manitou, sans lui d'ailleurs, vous agissez étrangement. quelque chose s'est passé, là-bas ?
— Je l'ai sorti de prison, et il n'a pas voulu rentrer avec moi, c'est tout, répondit Michaela avec un haussement d'épaules. C'est un grand garçon, il peut voyager tout seul.
— Oui, bien entendu, mais cela fait trois jours et il n'est toujours pas rentré, répondit Colleene.

Michaela secoua la tête puis jeta un coup d'œil à la pendule et pressa ensuite sa fille de terminer son petit-déjeuner avant de partir pour l'école. Brian entra au même moment dans la maison avec un panier d'œufs frais et sa mère lui sourit.

— Maman, une poule a disparu, dit-il.
— Sans doute un renard...
— Il n'y a pas de trou dans la clôture pourtant, mais la porte était mal fermée...
— Toi ? demanda Michaela.
— Je ne m'en souviens pas, avoua le jeune garçon. J'étais très fatigué, hier soir, alors peut-être... Je suis désolé.
— Ne inquiète pas, nous avons toujours les huit autres, et je pourrais demander à un voisin de nous prêter son coq quand le temps sera venu.

Brian sourit puis la pendule sonna et il se précipita dans sa minuscule chambre pour se préparer pour l'école. Colleen et lui quittèrent ensuite la cabane et Michaela leur souhaita une bonne journée. Il n'était que sept heures et elle n'ouvrait pas la Clinique avant neuf heures, donc elle avait encore le temps de prendre son petit-déjeuner tranquill-... Un hennissement la fit sursauter et elle soupira. Sully ayant peur des chevaux, cela ne pouvait être lui, mais quelqu'un de blessé oui, elle sortit donc sur le perron et se figea en reconnaissant le visiteur.

— Tiens, le goujat... marmonna-t-elle en croisant les bras.

Hank Lawson descendit de cheval et, lorsqu'il fut devant elle, juste au pied des escaliers, elle le gifla. Il ferma les yeux et détourna la tête avant de reporter son attention sur elle.

— On est bons, maintenant ? demanda-t-il.
— Oui. Vous voulez du café ?
— Non, je suis juste venu vous demander pardon.
— Je l'ai déjà fait. Vous êtes un malotru, un goujat et tous les synonymes qui existent, et je ne peux pas le changer.
— Si, mais ça prendre quelques années...

Michaela plissa les yeux. Elle serra les lèvres puis s'assit sur la première marche des escaliers et tapota le bois près d'elle ; Hank baissa les yeux puis s'assit avec un profond soupir.

— Pourquoi ? demanda alors la jeune femme. Pourquoi vous êtes comme ça, avec moi ?
— Parce que je ne sais pas être autrement ? Je suis qui je suis, Michaela, et être amis ne changera rien.
— Vous pariez ?

L'homme la regarda de travers.

— Je ne parie pas avec les femmes.

Michaela renifla avec dédain.

— Je ne suis plus à Boston, désormais, répondit-elle avec un sourire. J'ai dû m'adapter, je bois de l'alcool, je jure, je parie...
— Il n'est pas nécessaire d'être quelqu'un d'autre que vous-même, vous savez ? Vous faites baver tous les hommes à la seconde où vous entrez quelque part... Ils crèvent tous de vous parler, de passer une minute avec vous...
— Allons, je ne suis pas aussi célèbre.
— Pas célèbre, non, mais solide, belle, éduquée... et la jeune femme médecin de tout l'état.

Michaela esquissa un sourire.

— Parlons-nous toujours des autres hommes ? demanda-t-elle.

Hank sembla rougit et grogna. Michaela pivota alors pour lui faire face en tendant une main.

— Que faites-vous ? s'étonna-t-il.
— Des présentations.
— Pour quelle raison ?

Elle hocha la tête et agita la main. Quand elle se saisit de la sienne, il serra les doigts.

— Docteur Michaela Quinn, je suis enchantée de vous connaître, Monsieur... ?
— Hank Lawson, m'dame ! répondit celui-ci, lui secouant sèchement la main. Une femme docteur, hein ? Quelle nouvelle !

Michaela rigola alors puis Hank sourit et secoua ensuite la tête.

— Qu'est-ce que vous voulez d'un mec comme moi, Michaela ?
— Rien pour le moment, mais peut-être dans quelques semaines, mois... ? Je voudrais vraiment mieux vous connaître, Hank, quand bien même toute votre vie soit contre mes convictions. Vous êtes un homme bon, je le sais, mais vous avez une épaisse et très solide carapace...
— C'est pour les balles...

Michaela pouffa. Hank se leva alors et la jeune femme l'observa d'en bas. Quand il se pencha vers elle, elle hésita mais demeura immobile quand il l'embrassa sur la joue.

— N'allons pas plus vite que la musique... souffla-t-elle quand il se redressa.
— Vous en faites pas, je suis pas ce genre de gars.

Les joues rouges, Michaela hocha la tête puis le barman se hissa sur son cheval et disparut sur le chemin retournant en ville. La jeune femme laissa alors échapper un long soupir puis se remit debout, mais sa joue gauche irradiait et elle posa sa main froide dessus. Elle frissonna ensuite et retourna à l'intérieur.

.

Un peu plus tard dans la journée, Michaela était en train de plier quelques bnadages avec Colleen, juste après le déjeuner, et la jeune fille était étrangement silencieuse.

— Un penny pour tes pensées ? demanda sa mère.
— Hein ? Pardon, vous m'avez parlé ?
— Oui... Que se passe-t-il, là-haut ? Tu es bien pensive depuis le déjeuner...

Colleen cessa alors de rouler un bandage et soupira.

— Je pensais à Hank et Sully.
— Mais encore ?
— Je ne suis pas idiote, Maman, je vois clairement qu'il y a quelque chose qui est en train de se tisser entre Hank et vous.
— Pas ce dont tu sembles croire.
— Vraiment ?

Michaela fronça les sourcils.

— Tu n'as que quinze ans, tu n'es pas encore capable de comprendre ce qu'il peut se passer entre des adultes.
— Ah vraiment ? Vous êtes ma mère, docteur Mike, vous êtes la femme à qui maman a fait confiance pour s'occuper de ses enfants après sa mort.
— Et cela ne t'autorise pas pour autant à choisir qui je dois fréquenter.
— Non, bien sûr que non, mais...

Colleen observa ses mains une seconde puis pinça les lèvres.

— Je connais Sully mieux que Hank, dit-elle. Mais si je devais en choisir un, ce serait Hank.

Michaela haussa un sourcil, surprise.

— Explique-toi ?
— Eh bien... Peu importe ce que les gens pensent de lui, Hank est un chef d'entreprise, il a un Saloon, il a des employées ; son établissement est connu dans toute la ville et même en dehors.
— C'est le seul Saloon à dix kilomètres à la ronde...

Colleen jeta un regard noir à sa mère et Michaela leva les mains.

— Et concernant Sully ? demanda-t-elle. Pourquoi ne pourrait-il pas être un bon père pour vous trois ?
— Quan Abagail est morte, il a beaucoup changé... L'amour de sa vie et leur bébé avaient été repris par Dieu... Je l'apprécie, d'accord, mais je ne sais vraiment pas s'il saura endurer une famille. Il était un bel homme venu de San Francisco, Matthew m'en a souvent parlé... Il a abandonné une vie saine et prospère pour devenir un mineur d'or, il avait de l'argent, mais quand elles sont mortes, il a tout balancé au vent pour aller vivre dans les bois, être adopté par les Cheyenne, et il n'est jamais revenu vivre en ville parce que Monsieur Bray lui ne veut toujours pour la mort d'Abagail et du bébé.
— C'était il y a dix ans, répondit Michaela. Cela appartient au passé, désormais...
— Avez-vous guéri de la mort de David ?

Michaela serra les mâchoire ; Colleen secoua la tête.

— Matthew et moi ne seront pas dans votre chemin si vous choisissez de devenir amie avec Hank. nous comprenons que, à votre âge, vous devriez être mariée depuis longtemps, mais la carrière d'un médecin a mis tout ça en pause et maintenant, vous avez le temps d'être enfin la jeune femme que vous n'avez pas été à l'époque.
— Je ne suis plus une jeune femme, Colleen, mais j'apprécie l'intention, répondit Michaela avec un sourire.
— Nous voulons que vous soyez heureuse, Maman, avec ou sans mari ; nous n'avons plus vraiment besoin d'un père, mais Brian si. Il n'a que neuf ans et, comme vous l'avez déjà dit auparavant, il viendra un moment où il aura besoin d'un père ; Hank ou Sully, peu importe.

Michaela se mordit la joue, touchée, puis Colleen retourna à ses bandages avant de lui souhaiter une bonne après-midi et de retourner à l'école.

.

Comme tous les après-midi, Michaela quitta la Clinique pour effectuer ses visites à domicile et il faisait déjà nuit quand elle fut de retour en ville, transie de froid. Elle posa le pied sur le sol avec un profond soupir et, alors qu'elle arrangeait les sacoches de selles débordant des "paiements" que la majorité de ses patients lui donnaient en échange de ses visites à la place de l'argent, la jeune femme entendit un bruyant rire depuis l'intérieur du Saloon déjà bondé, comme chaque soir dès la tombée de la nuit. De l'autre côté de la Clinique, le restaurant de Grace avait encore quelques clients, mais la majorité des hommes étaient déjà au Saloon.
Pinçant la bouche, Michaela secoua la tête et remonta en selle en se dirigeant vers le restaurant.

— Bonsoir, docteur Mike, la salua Grace. Vous vous joignez à nous pour dîner ?
— Cela aurait été avec plaisir, mais Colleen me garde toujours un plat au chaud. Je voulais juste vous donner quelque chose.

Grace pencha la tête et Michaela lui tendit alors une cuisse entière de porc fumée.

— Oh, mon Dieu... Non, je ne peux pas, c'est beaucoup trop !
— C'est fumé, elle vient de la ferme des John, de l'autre côté de la colline. Prenez la moitié et je prendrai le reste, dans ce cas ; nous ne sommes que quatre, nous ne pourrons jamais le manger avant qu'elle ne moisisse.

Surprise, Grace opina puis prit la cuisse et l'amena dans sa cuisine. Elle tira le plus long de ses couteaux et, d'un geste assuré, trancha la viande fumée en deux tout le long de l'os avant d'enrouler le morceau dans un torchon.

— Tenez, dit-elle ensuite à Michaela. Mettez-le dans votre caisse à sel et vous pourrez en consommer jusqu'à l'hiver.
— Merci, Grace. Passez une bonne soirée.
— Merci, pour tout.

Michaela agita une main puis claqua de la langue et le cheval disparut dans le noir. Grace eut soudain un violent frisson et se retourna ; elle fronça les sourcils en reconnaissant Hank.

— A quoi vous jouez, tous les deux ? demanda-t-elle en le chassant de sa cuisine.
— A rien...
— Pas de cela avec moi, Hank, je ne suis pas née de la dernière pluie.
— Pensez ce que vous voulez, mais il n'y a rien entre elle et moi. Pas encore.
— Ah !

Hank jeta un regard lourd à la restauratrice puis la femme esquissa un sourire.

— Tenez votre chance, Hank, je sais que vous n'êtes pas le sale type qu'elle pense que vous êtes.
— Oh, oui, et elle m'a déjà giflé pour cela.
— Oh, vraiment ?

Hank grogna puis tourna les talons et retourna au Saloon. Grace esquissa un sourire. Même si cet homme était dur avec Roberty et elle, les deux seuls noirs qui vivaient en ville, il avait tout de même un peu de respect pour eux, surtout parce que Grace avait été une cow-girl pendant de longues années aux côtés de la sœur de Loren, Miss Olive, et que rien que cette partie de sa vie obligeait au respect.

Michaela parvint chez elle alors que Coleen et Brian étaient déjà couchée. Seul Metthew veillait encore, lisant dans la chaise à bascule de sa mère avec une couverture sur les genoux.

— Bonsoir...
— Bonsoir, docteur Mike. Quelque chose est arrivé, vous rentrez tard...
— Non, ne t'en fais pas, je suis simplement retournée en ville donner quelque chose à Grace ; les John m'ont offert un jambon fumé entier mais cela faisait trop pour nous quatre. Ils dorment depuis longtemps ?
— Une demi-heure, environ.
— D'accord, tu peux aller te coucher, si tu veux.

Matthew se leva alors embrassa la jeune femme sur la joue, lui souhaitant bonne nuit. Elle lui sourit puis le jeune homme quitta la maison et disparut dans la grande où il avait sa chambre. Michaela soupira alors et déposa son manteau et son chapeau avant se laver les mains et de récupérer son dîner dans le four encore chaud. Elle décida de manger devant la cheminée et récupéra le livre de Matthew pour lire un peu, mais son esprit était constamment dérangé par sa discussion avec Colleen, après le déjeuner, et alors qu'elle observait le sol de bois sans le voir, lorsque le hennissement d'un cheval se fit entendre dehors. Quelqu'un tambourina alors solidement à la porte et Michaela bondit sur ses jambes pour aller ouvrir alors que Brian et Coleen pointaient leurs têtes ensommeillées par le rideau fermant leur chambre.

— Horace ! s'exclama Michaela. Que se passe-t-il, quelle est l'urgence ?
— Bonsoir, docteur Mike, c'est le Révérend, il... Il est tombé d'une échelle et il ne se réveille pas !
— Je viens. Est-ce que quelqu'un l'a touché ?
— Non, Jake a défendu à tout le monde de le faire.
— Parfait. Allons-y, je dois seller Eclair et...
— Prenez mon cheval, je vais rester ici avec les enfants.
— Sûr ?
— Oui, allez-y, je m'en occupe.

Michaela opina puis se hissa sur le cheval d'Horace et claqua de la langue ; l'animal tourna aussitôt et quitta la cabane en galopant. Elle fut en ville quelques minutes plus tard et sauta de cheval juste après le pont.

— Michaela est là !

Celle-ci avisa Dorothy et la suivit à l'intérieur de l'église, Loren et Jake était agenouillés près du Reverend Johson qui reposait sur le dos.

— Il est conscient ? demanda la femme médecin.
— Il a repris connaissance il y a quelques minutes, répondit Jake.
— Révérend, vous m'entendez ? demanda alors Michaela en s'agenouillant près de lui.
— Oui, docteur Mike, je vous entends... Que fais-je sur le sol ?
— vous êtes tombé de l'échelle, Révérend, répondit Loren. Dorothy a entendu du bruit et a accouru, mais vous étiez sur le sol, inconscient, alors nous avons appelé le docteur.

Michaela entreprit alors de palper le corps du Révérend, en cas de fracture, de bleu ou de toute autre couleur.

— Est-ce que vous sentez mes mains, Révérend ? demanda-t-elle.
— Oui, Michaela... Aïe.
— Où ?
— Ma hanche, à gauche.
— Vous avez dû vous recevoir sur votre côté gauche, avez-vous une autre douleur sur ce côté ?
— Mon poignet, mon épaule...

Michaela toucha les endroits désignés et le Révérend grogna.

— Rien ne semble brisé, mais je veux que vous passiez la nuit à la Clinique, juste au cas où, dit la femme en se relevant.
— On va l'aider à se remettre debout, dit alors Jake.
— Doucement...

Avec un sourd grognement, le Révérend Johnson fut sur ses pieds et il marmonna.

— Maintenant, j'ai mal partout...
— C'est une bonne chose. La tête qui tourne, une nausée ?
— Non, rien.
— Très bien. Messieurs, allez-y, installez-le dans une chambre, j'arrive.

Jake hocha la tête puis Loren et lui quittèrent l'église en encadrant un Révérend clopinant. Dorothy jeta alors un coup d'œil à Michaela et elles empilèrent les Bibles éparpillées, remirent échelle debout puis éteignirent les lampes. Elles quittèrent ensuite la bâtisse en fermant la porte et, alors qu'elles traversaient le pont, elles remarquèrent un homme.

— J'y vais, annonça Dorothy en reconnaissant Hank.
— Je suis juste derrière.
— Prenez votre temps.

Michaela plissa le nez et Dorothy lui fit un clin d'œil a avant de la laisser derrière ; Michaela soupira ensuite et Hank jeta un regard à la rousse qui éloignait.

— Que puis-je faire pour vous ? demanda alors la femme médecin.
— Comment il va ?
— Il vivra.
— Bien. On marche ?
— Jusqu'à la Clinique, accepte Michaela.

Ils prirent la direction du large bâtiment dans un silence relatif ; quand ils y furent, Hank inspira.

— Michaela, je...
— Pas maintenant, Hank, j'ai un patient qui m'attend.
— Je voudrais juste savoir quelque chose. Répondez comme vous voulez, okay ?

Michaela jeta un regard vers la seule fenêtre éclairée de la Clinique et soupira.

— Pourquoi vous êtes venue me chercher, à Manitou ? demanda alors le barman.
— Pourquoi ? Parce que vos filles étaient inquiètes.
— C'était la seule raison ?

Michaela pinça la bouche.

— Comme nous ne sommes pas amis, des connaissances tout au plus, je ne peux répondre à cette question pour le moment.
— Vous voulez toujours être mon amie ?
— Je ne sais pas. Ecoutez, pouvons-nous parler de tout cela un autre jour ? J'ai un patient qui m'attend...

Hank acquiesça puis lui souhaita une bonne nuit et la regarda disparaître dans la Clinique. Il soupira puis retourna au Saloon où des cris et des chants d'ivrogne provenaient.
Dans le corridor sombre, Michaela observa l'homme un moment et se mordit la lèvre. Elle n'était pas idiote, quand bien même ils n'étaient pas amis, il y avait quelque chose en train de prendre forme entre eux, et apparemment, tout le monde en ville était au courant, comme ce clin d'œil de Dorothy, juste avant qu'elle file rapidement...

— Docteur, c'est vous ? entendit-elle alors.
— Oui, j'arrive.

Elle referma la porte et monta à l'étage avec un soupir.

.

Au petit matin, Michaela, qui avait passé la nuit au chevet du Révérend, dans un fauteuil pour le veiller s'(assurer que tout irait bien, se réveilla alors que le soleil n'était pas encore levé.

— Vous ais-je réveillée ? entendit-elle alors.

Elle se frotta le visage et sourit pour le Révérend qui était assis dans son lit.

— Vous avez l'air d'aller bien, dit-elle. vous avez mal quelque part ?
— Partout, mais j'ai bu ce qu'il y avait dans ce verre, j'ai bien fait ?
— C'était du Laudanum, cela calmera les douleurs persistances. Me voyez-vous clairement ?
— Je vous vois et je vous entends, pas de migraine, pas de surdité, tout semble aller bien.
— Parfait. Vous avez de la chance, vous savez ? Tomber d'une echelle peut être fatal... Et par le Ciel, que faisiez-vous sur cette chose aussi tard ?
— Je remplaçais le verre d'une des lampes... Cela faisait des jours que je me disais de changer cette lampe cassée, mais vous savez, une journée n'a jamais assez d'heures...

Michaela renifla puis tapota le bras du Reverend avant de quitter la chambre pour chercher quelque chose à manger pour tous deux, mais quand elle arriva chez Grace, elle trouva la femme en train de siroter un café en attendant que le poêle chauffe.

— Revenez dans quelques minutes, dit-elle. Je viens de le démarrer, je vous ferais un petit-déjeuner juste après.
— Merci, Grace.

Michaela retourna alors à la Clinique ; se frottant les mains l'une contre l'autre, seulement enroulée dans son châle. Elle souffla un long filet de vapeur, frigorifiée.

— Entrez, entendit-elle alors.

Tournant la tête à droite, elle découvrit Hank sous son porche et elle inspira, hésitant une seconde avant de tourner à droite et d'entrer dans le Saloon à la suite de Hank.

— Café ? demanda-t-il.
— Oui, merci. Pourquoi êtes-vous déjà ouvert ?
— Je n'ai pas dormi de la nuit...
— Pour quelle raison ?
— J'ai pensé à hier soir, au Révérend, à vous...
— Moi ? Comment cela ?

Hank serra les lèvres.

— Vos mots, hier soir, m'ont turlupiné tout la nuit... Quand le dernier client est parti, j'ai fermé et je suis resté dans le noir jusqu'à maintenant...
— Prenez garde, trop réfléchir donne des idées bizarres...
— Trop tôt pour l'humour, Mike.

Elle pencha la tête avec un léger sourire.

— Je suis désolée d'avoir été si rude, hier soir, dit-elle alors. Je m'inquiétais pour le Révérend, ce n'était pas le bon moment pour une discussion.
— J'avais compris. Je suis habitué à être repoussé par les femmes, vous savez ?

Michaela esquissa un sourire ; il posa ses mains sur le comptoir entre eux.

— Ecoutez, Mike, cela fait des semaines que... je vous observe. J'ai compris que vous vouliez que nous soyons amis, mais je ne suis pas à votre niveau ; si nous devenons amis, je ne pourrais que vous tirer vers le bas et votre réputation en sera égratignée...
— Je suis une grande fille, Hank, d'accord ? Oui, j'ai la réputation d'être une femme élégante, intelligente et polie, mais je vis au milieu de nulle part et, juste en dehors de la ville, il y a territoire Cheyenne ! Vous ne pensez pas que je pourrais être un peu moins une "poule de Boston" de temps en temps ?
— Je vous mets au défi ! Mais...
— Pas de mais.
— Laissez-moi finir.

Michaela leva une main et prit sa tasse pour avaler une gorgée de café.

— Michaela, vous semblez si parfaite à chaque moment de la journée...
— Je ne le suis pas. Je puis vous l'assurer, au fond de moi-même, je suis terrorisée par ce que sera mon futur si je demeure ici... J'ai déjà un certain âge et ni mari ni enfants, pas de vie...
— Vous êtes docteur... Une femme médecin, cela n'en vaut-il pas la chandelle ?
— J'imagine que oui, mais de là d'où je viens, une femme non mariée de mon âge serait une Religieuse...
— Une très belle bonne sœur, si vous voulez mon avis !

Michaela rougit aussitôt et secoua la tête avec un sourire. Elle se mordit la lèvre inférieure puis observa le comptoir un moment avant de reporter son attention sur Hank.

— J'ai vu, Hank, dit-elle alors. Je vois tous les efforts que vous faites pour être gentil depuis quand vous avez été blessé, mais même si j'ai pensé que vous pourrions devenir amis, quand vous étiez faible, maintenant, je... Eh bien, je ne sais plus quoi penser, parce que je suis un peu perdue.
— Entre Sully et moi, j'imagine ?
— En effet... Vous n'êtes pas le genre d'homme qui m'attire, ordinaire, vous avez un flagrant manque de manières et élégance...
— Parce que Sully est votre type de gars ? Ça fait dix ans qu'il vit dans la forêt...
— Au moins, ce n'est pas un barman doublé d'un maquereau...

Hank grimaça et Michaela esquissa un sourire. Elle posa une main sur la sienne et il l'observa.

— Accrochez-vous, dit-elle. Continuez à me courtiser, vous saurez rapidement qui de vous ou de Sully j'aurais choisi. Soyez juste prévenu que vous ne partez pas avec le même nombre de points que Sully ; il est près de moi et des enfants depuis mon arrivée, pas vous.
— Compris.

Il se pencha alors par-dessus le comptoir et l'embrassa sur la joue. Elle rougit et le repoussa.

— Rendez-moi le méchant Hank ! rigola-t-elle.
— Méchant ? Je ne suis pas méchant, Mike, je suis juste un pur produit du Colorado !

Il se frappa lui-même le torse et elle continua à rire avant de se calmer et de l'observer.

— Je pense comprendre ce que vos filles voient en vous, vous savez ?

Le barman plissa le nez. Il plongea ses mains dans ses poches et piétina un moment, gêné. Quand elle releva son visage vers lui, il lui caressa doucement la mâchoire.

— Ne prenez pas trop de temps à choisir, Mike, souffla-t-il. Comme vous l'avez dit, vous avez un certain âge, déjà... Mais ne vous en faites pas, choisissez celui que vous pensez être capable de prendre soin de votre famille, et ne vous inquiétez pas pour autre. Nous sommes de grands garçons, nous pouvons encaisser un refus.
— C'est plus facile à dire qu'à faire, Hank, vous le savez.
— Je crois en vous.

Michaela sourit puis lui souhaita une bonne journée et retourna chez Grace pour récupérer un petit-déjeuner comme son estomac grognait.



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