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Chapitre 18

Les sept jours de train manquèrent coûté sa santé mentale à Hank, mais il parvint à se contenir. Quand le paysage changea et que de plus en plus de maisons commencèrent à apparaître devant les fenêtres du train, l'homme comprit qu'il arrivait à la fin de son voyage. Cependant, il était bien loin de s'attendre à découvrir une ville aussi immense et aussi haute, de part ses bâtiments et son nombre d'habitants... Quand il posa le pied sur le quai, son bagage à la main, il regarda autour de lui et eut un petit vertige.

— Hank Lawson ? entendit-il soudain.

Il baissa les yeux et découvrit un homme avec un chapeau et une redingote noire.

— C'est moi, vous êtes ?

— Votre chauffeur. Mademoiselle Michaela m'envoie vous chercher pour vous ramener à elle. Avez-vous d'autres bagages ?

— Non.

— Dans ce cas, suivez-moi.

Le barman suivit le cocher à l'extérieur de la gare et eut un choc en découvrant la taille des bâtiments et le nombre de personnes au mètre carré. Cela fit sourit le cocher.

— Vous vous y ferez, entendit alors Hank.

Regardant autour de lui, il remarqua un homme devant lui ; le cocher s'était, lui, éloigné et avait regagné le siège de la voiture garée le long du trottoir.

— Bienvenue à Boston, Monsieur Lawson, je suis robert Dickinson, l'époux de Rebecca.

— Rebecca, la sœur aînée de Michaela, c'est ça ?

— C'est cela. Je vous en prie, ne trainons pas, vous avez beaucoup à discuter avec votre fiancée avant que les choses ne tournent mal.

— Mal tourner ? Mon Dieu, mais que s'est-il passé depuis que j'ai reçu ces télégrammes ?

— Oh, beaucoup de choses !

Hank fronça les sourcils puis grimpa dans la voiture et Robert indiqua au cocher de les ramener à la résidence Dickinson.

— Dites-moi, pourquoi Mike n'est-elle pas chez sa mère comme elle me l'a dit avant de quitter Colorado Springs ? demanda alors Hank.

— Les choses se sont rapidement envenimées après que Michaela ait annoncé ses fiançailles, répondit Robert. De ce que j'ai compris, sa mère s'est brusquement fâchée et... comment puis-je dire cela ? Elle a commencé à délirer, en quelque sorte, persuadée que sa dernière fille était seule et que ses enfants n'étaient que des fripouilles qu'elle avait prises sous son aile, qu'ils seraient bien mieux dans des familles avec deux parents chacun...

Hank plissa les yeux.

— Les enfants de Mike vont devenir les miens, Robert, et je ne laisserai pas une vieille oie des villes me les prendre !

Robert haussa les sourcils surpris.

— Ne vous amusez pas à l'appeler ainsi quand vous lui ferez face, conseil d'ami.

Hank serra les mâchoires puis reporta son attention dehors et Robert soupira. Le reste du voyage fut silencieux ; quand la voiture s'arrêta au pied de la résidence Dickinson, Hank sauta sur le trottoir et regarda autour de lui.

— En voilà une grande maison...

— Je sais, j'ai travaillé dur pour pouvoir l'acheter, répondit Robert. Je ne suis pas un héritier, comme mon épouse.

Hank renifla avec dédain puis Robert lui indiqua les marches menant au porche tandis qu'il payait le cocher. Pivotant vers la maison, Hank remarqua le rideau entrouvert au premier étage juste avant que la porte d'entrée ne s'ouvre.

— Hank !

Brian jaillit de la maison et se rua sur l'homme qui lâcha son bagage et le hissa dans ses bras.

— Salut, bonhomme ! dit-il. Je suis content de te revoir !

Brian rigola puis Hank le reposa sur le sol et Robert s'approcha.

— Où est ta maman ? demanda-t-il au jeune garçon.

— Dedans, grand-mère a encore téléphoné et...

— N'en dis pas plus, mon garçon, répondit Robert. Entrons, Monsieur Lawson.

— Appelez-moi Hank,  je vous en prie.

— Comme vous voudrez. Tu peux prendre son bagage, fiston ?

— Bien sûr, Oncle Robert ! Oh...

Les hommes tournèrent leur regard vers la maison et Hank reconnut Michaela. Robert poussa alors rapidement Brian devant lui et ils contournèrent la jeune femme, refermant la porte de la maison après eux.

— Mike...

Ce simple mot fit éclater Michaela en sanglots et elle s'écroula sur les dallage. Hank lui bondit aussitôt dessus et l'enveloppa dans ses bras.

— Seigneur ! Mais que se passe-t-il ici ? demanda-t-il en s'agenouillant près d'une Michaela totalement effondrée. Mike, mon amour, parlez-moi, c'est la première fois que je vous dans une telle détresse...

Son front contre l'épaule du barman, Michaela soupira et renifla. Elle se redressa ensuite et observa l'hommme ; quand il l'enmbrassa, elle gémit.

— Je suis tellement  contente de vous voir ici... dit-elle, dévastée. Ma mère joue avec mes nerfs, elle téléphone chaque jour à Rebecca en disant qu'elle m'a peut-être trouvé un mari...

— Vous êtes fiancée...

— Oui ! Oui, je ne cesse de le répéter, mais c'est comme si elle était sourde ou... ou stupide ! Elle ne veut pas écouter !

— Du calme, mon amour...

— Je suis au bout de ma vie, Hank... Je vais devenir folle si cela ne cesse pas... Ma mère a déjà rencontré douze jeunes hommes pour ma marier à eux ! Je ne le supporte plus ; je suis sur le point de craquer et de faire quelque chose que je regretterai toute ma vie...

— Je vais rencontrer votre mère et lui faire comprendre que vous m'appartenez. Et si je dois mentir, alors qu'il ne soit ainsi.

— Mentir ? A quel... Oh non, Hank, non pas à ce sujet ! Pas hors mariage, pas...

— Michaela, vous savez parfaitement ce que je pense du mariage ; si je vous épouse, c'est pour vous, pas pour moi, quand bien même j'ai bien l'intention d'honorer mon serment. Mentir à votre mère ne me dérange absolument pas, et vous le savez.

— Oui, je le sais comment vous fonctionnez, Hank, mais... Ecoutez, ma mère a déjà une piètre opinion de moi parce que j'ai choisi un "sous-humain", comme elle a dit, et si elle découvre que je vous appartiens alors que nous ne sommes pas mariés, elle vous fera arrêter pour mœurs...

Michaela se frotta les joues.

— Je n'aurais pas dû revenir, dit-elle. Pas avant le mariage, du moins. J'aurais dû les inviter pour Noël et les mètre devant le fait accompli...

Elle ferma les yeux et soupira. Hank lui alors la main et déposa un baiser dans sa paume.

— Je suis là, chérie, et je ne vous laisserai pas ainsi, vous avez ma parole. Nous allons régler le problème, d'une manière ou d'une autre, puis nous rentrerons et nous nous marierons.

— Pas avant une année, vous avec promis aux enfants.

Hank leva les yeux au ciel.

— Vous avez compris ce que je voulais dire.

Michaela sourit.

— Votre mère va devoir apprendre à composer avec ce qu'elle ne peut contrôler, reprit Hank. Quand bien même elle ne l'accepte pas.

— Je ne la reconnais pas, Hank, répondit Michaela en secouant la tête. Elle a toujours été stricter, parfois dure avec mes sœurs et moi, mais là... C'est comme si quelque chose lui avait retourné l'esprit ; Marjorie m'a dit qu'elle avait complètement effacé ma vie à Colorado Springs en une seconde ! Elle a même eu le cran de dire que mes enfants seraient mieux avec des véritables parents ! Quand Marjorie m'a dit cela, cela m'a brisé le cœur...

Hank la prit dans ses bras.

— Tout va bien, souffla-t-il. Je suis là maintenant et nous allons régler ce bordel puis rentrer à la maison, d'accord ?

Elle le regarda.

— D'accord ? dit-il. Vous et moi, on ce bordel et on rentre.

Elle serra les lèvres puis hocha la tête. Elle l'embrassa ensuite et il l'aida à se relever en la tenant par la taille.

— Je vous aime tellement... souffla Michaela en reculant d'un pas.

Hank l'embrassa sur le front puis jeta un regard à Rebecca qui les observait à travers le voilage de la fenêtre la plus proche. Quand elle hocha la tête, il lui fit miroir puis la porte s'ouvrit et Robert invita le couple à entrer.

.

— Voici votre chambre. Celle de Michaela, c'est la porte grise, mais ne vous amusez pas à la rejoindre !

Hank esquissa un sourire.

— Nous n'en sommes pas encore là, répondit-il. Quand bien même je le voudrais.

Rebessa eut un sourire.

— Ma sœur est une femme magnifique, je vous l'accorde, répondit-elle.  Mais n'ajoutez pas de l'eau dans le gaz en la faisant vôtre avant le mariage, ma mère ne supportera pas une telle trahison.

— Mike m'a dit la même chose.

— Mike ? s'étonna Rebecca.

— Vous ne l'appelez pas ainsi ?

— Bien sûr que non ! Pourquoi ce surnom ?

— C'est ainsi que nous l'appelons à Colorado Springs, du moins nous l'appelons "docteur Mike", mais sinon, c'est Michaela, veuillez m'excuser.

— Amusant, d'où cela vient-il ?

— Aucune idée, c'est apparu un jour et c'est resté. Je dois admettre que c'est un peu perturbant pour les gens qui ne la connaissent pas et pensent voir un homme et non une femme quand ils appellent le docteur !

Rebecca sourit, amusée.

— Installez-vous, prenez un peu de repos, dit-elle alors. Si vous avez besoin de quoi ce soit, sonnez une servante en tirant sur la corde près de la cheminée. Avez-vous d'autres bagages ?

— Non, juste celui-ci, pourquoi ?

Rebecca pinça les lèvres.

— Eh bien, vous ne pouvez pas vous présenter à ma mère dans ce genre d'habits, vous avez besoin d'un costume correct... Vous irez chez notre tailleur demain, avec Robert ; je veux que vous fassiez la meilleure impression possible sur ma mère, qu'elle ait le moins de chose possible à redire sur vous, et en ce moment, je pense ne pas me tromper en disant que vous avez sans doute eu de bien meilleurs jours...

Hank grimaça.

— Passez donc sept jours dans un train et vous comprendrez pourquoi je pue ! grogna-t-il.

— allons, Hank, une femme sent toujours la rose...

Michaela apparut et sourit au barman. Rebecca posa une main sur son épaule puis quitta la chambre et Michaela alla ouvrir une fenêtre. L'air frais de Boston emplit la pièce et Hank pencha la tête.

— Chérie ?

— Hm ? Oh, pardon, j'étais juste pensive...

— A quel sujet ?

Hank traversa la chambre et enroula ses bras autour de sa taille ; elle s'adossa contre lui, observant la rue dehors. Quand il posa une main sur son ventre, elle sourit doucement.

— Vous m'avez manquée, Mike...

— Et moi donc ! Commen vont-ils tous ? Est-ce que va bien ?

— Tout va bien, vous n'êtes partie que depuis trois semaines, répondit Hank avec un sourire.

— Il peut se passer n'importe quoi durant une telle période... Surtout à la limite des terres colonisées.

— C'est vrai. Ne vous en faites pas, tout le monde va bien, Myra grossi à vue d'oeil, Jake a retiré quelques dents pourries et recousu un gamin qui s'était ouvert le front sur la balançoire à la l'école. Ah et, vous avez reçu des médicaments, mais Dorothy a tout rangé en disant qu'elle savait comment vous étiez organisée.

— En effet, elle sait où je range mes pots et elle une clef d'urgence des vitrines, au cas où.

Un bruit se fit alors entendre et Brian apparut sur le palier. Il remarqua sa mère et Hank et sourit en traversant le couloir avant de sauter les bras de Hank.

— Encore ?! s'exclama l'homme en rigolant. Je t'ai manqué à ce point ?

— C'est tellement bien de voir un visage familier ! répondit le jeune garçon. J'espère qu'on va vite rentrer à la maison parce que tu es triste, maman, alors faut qu'on rentre vite et qu'on oublie tout ça !

Michaela esquissa un sourire puis Colleen appela son frère depuis le hall d'entrée en lui demandant s'il voulait aller au parc. Il répondit oui et quitta la chambre en courant.

— Il vous a déjà adopté, sourit Michaela.

— C'est une bonne chose, je ne serais sans doute pas le père parfait, mais je ferais de mon mieux, vous avez ma parole.

— Devenir parent cela s'apprend, répondit Michaela. Avant que Charlotte me confie ses enfants, je n'avais jamais travaillé avec des enfants autrement qu'en tant que patients, la plupart d'entre-eux mourant dans des conditions atroces... Je ne savais pas m'en occuper, mais j'ai appris et je pense que je m'en sors plutôt bien.

Michaela inspira ensuite puis s'approcha de la cheminée ; elle saisit la corde et tira dessus. Une minute plus tard, une servante apparut.

— Vous avez sonné, Mademoiselle ?

— Oui, Sasha, répondit Michaela. Pouvez-vous apporter à mon fiancé tout ce qu'il demandera ? Sauf des filles, bien entendu.

— Hé ! répliqua Hank.

Sasha esquissa un sourire puis inclina la tête et quitta la chambre après que Hank ait demandé s'il était possible de prendre un bain bien chaud.

— Quand pensez-vous que je pourrais rencontrer votre mère ? demanda-t-il ensuite.

Il jeta sa veste sur le lit et Michaela la récupéra pour la suspendre à la patère derrière la porte.

— Pas sur le lit, dit-elle. Déposez vos habits sales  dans le panier du dressing, ils seront lavés ce soir et vous seront rendus demain matin. Et en ce qui concerne ma mère, je dois organiser cela avec Marjorie, mais elle a tendance à fuir la maison, ces derniers temps...

— Compréhensible... Pour l'amour du ciel, qu'est-ce qui a bien pu traverser la tête de votre mère pour penser à une telle chose ? demanda Hank. Comment peut-elle ignorer tout votre vie depuis deux ans, nos fiançailles et pire encore, les enfants !

— Je ne sais pas et cela m'inquiète ; ma mère a toujours été une femme dure, elle nous a élevées d'une main de fer dans un gant de velours, mais c'est une bonne mère et toutes mes sœurs ont fait des mariages heureux, ont des enfants et une vie rêvée...

— Sauf vous. Vous êtes le mouton noir de la famille et elle veut remettre les choses à leur place en vous trouvant un mari...

— Cela me fait peur, Hank, j'ai peur qu'elle ait plusieurs coups d'avance sur moi et que je ne sois pas capable d'en sortir indemne...

Michaela croisa les bras et Hank lui frotta les épaules. Elle soupira ensuite puis observa deux hommes entrer dans la chambre en transportant un baquet de cuivre. Quatre autres suivirent avec deux grands seaux d'eau chaude chacun.

— Faites comme chez vous, nous nous verrons au dîner, dit alors la jeune femme.

Hank hocha la tête puis Michaela quitta la chambre, fermant la porte après elle.

.

Chez les Quinn, pendant ce temps, un garçon de course venant de chez les Dickinson venait d'informer Alfred de l'arrivée de Hank.

— Merci, fiston, je vais le dire tout de suite à Mademoiselle Marjorie, répondit le vieil homme. Rendre vite, il commence à pleuvoir.

Le jeune garçon hocha la tête puis jaillit dans la rue en ouvrant un parapluie ; Alfre retourna alors dans l'office et entra dans la cuisine.

— Martha ?

— Oui, Monsieur ?

— Est-ce que Mademoiselle Marjorie est à la maison ?

La cuisinière plissa les yeux.

— Je crois, mais je ne peux vous l'assurer, pourquoi ?

— Ne vous inquiétez pas, je vais aller voir par moi-même. Pour qui sont ces amuse-bouches ?

— Pour les invités de Madame, Monsieur Godfroy et son fils.

Alfred prit un petit-four et mordit dedans ; il manqua s'ettouffer et devint rouge brique.

— Pas assez de poivre ! siffla-t-il. Ouf !

— Dieu me garde ! Je vais rectifier cela tout de suite ! répondit la cuisinière avec un sourire.

Alfred cligna puis tourna les talons après s'être servi un grand verre de lait. Depuis quelques semaines maintenant, Martha préparait toutes sortes de snacks pour les visiteurs de Madame Quinn et, régulièrement, elle faisait des erreurs avec les assaisonnements, ajoutant du sucre au lieu du sel, laissant échapper le pot d'épices, etc... Elle savait qu'elle risquait sa place, mais cela lui importait peu ; elle avait travaillé pour les Quinn durant les trente dernières années, elle retrouverait un poste similaire sans aucun problème.

Alfred trouva Marjorie dans le salon d'hiver, discutant avec sa mère, étrangement calme. Il demeura caché derrière un rideau, non pour écouter, mais pour attendre une opportunité pour se montrer, mais il ne put s'empêcher de tendre l'oreille.

— Pendant combien de temps ces inepties vont-elles encore durer, Mère ?

— Inepties ? répondit Elizabeth. Allons, ma fille, je suis sérieuse, quand bien même tu ne sois pas de mon avis. Ta sœur mérite le meilleur mari parmi les hommes de cette ville.

— Elle est déjà mariée, répondit Marjorie.

— Balivernes ! s'exclama Elizabeth en agitant une main. Ce ne sont que les hallucinations d'une pauvre fille seule ! Laissez-moi à présent, je voudrais coudre en paix.

Marjorie serra les lèvres.

— Comme vous voudrez...

Elle quitta la pièce et tomba nez à nez avec Alfred.

— Ah ! Des nouvelles de chez les Dickinson ? dit-elle.

— Je venais vous en parler, répondit Alfred. Il est arrivé ce matin et il est déjà très remonté contre Madame...

— Légitime, souffla Marjorie. Ont-ils déjà planifié une rencontre ?

— Pas que je sache, mais ce bazar a assez duré, il est temps d'y mettre un terme, pour la santé mentale de toute le monde dans cette maison, Mademoiselle.

— Amen, Alfred, répondit la rousse. Les petit-fours ont-ils bien été assaisonnés ?

Alfred eut un rictus et Marjorie gloussa silencieusement. Le sourire entendu qu'ils échangèrent manqua de peu de les faire rire et Marjorie s'éloigna rapidement avant que quelque chose ne lui échappe. Elle gagna sa chambre et s'assit sur son lit avec un profond soupir. La vie dans cette maison était devenue infernale depuis une semaine ; Elizabeth était obsédée par sa décision de trouver un mari pour Michaela aussi vite que possible, qu'elle apprécie l'homme ou non...

— Je dois rencontrer ce barman d'abord ! décida soudain Marjorie.

Elle se changea rapidement puis, traversant le hall d'entrée, annonça tout fort qu'elle partait quelques heures. Personne ne répondit, mais elle savait qu'au moins une servante l'avait entendue.

.

Quand Marjorie arriva chez Rebecca, elle hésita à monter sur le perron. Elle avait remonté la rue à grand pas, cachée sous un parapluie, mais à présent, l'angoisse lui grignotait les entrailles. Elle se doutait bien que sa si jolie sœur n'allait pas épouser un petit homme bedonnant avec un gros nez et une calvitie prononcée, mais elle ne s'attendait sûrement pas à un homme de l'apparence de Hank non plus... Quand la porte d'entrée s'ouvrit, elle sut qu'elle ne pouvait plus reculer.

— Mademoiselle Marjorie ! s'exclama Robert, surpris. Quel bon vent vous amène ? Ou, un mauvais... ?

— Non, je suis juste venue passer un peu de temps avec mes sœurs, sont-elles à la mai-...

La jeune femme se tut, levant les yeux vers l'escalier où elle avait entraperçu une silhouette.

— Dieu du ciel, mais qui est-ce ? demanda-t-elle.

— Voici Monsieur Lawson, le fiancé de Michaela, répondit Robert. Descendez, Monsieur, que je vous présente à une nouvelle soeur Quinn.

Hank observa Marjorie un instant puis les rejoignit et leva une main. Elle la prit, les joues rouges, puis fit un pas en arrière et se fit un peu d'air avec son autre main.

— Seigneur, je m'attendais à tout, mais pas à cela...

— Si par cela, tu penses qu'il correspond aux attentes de mère...

Marjorie tourna la tête et Michaela sortit du grand salon. La rousse inspira.

— Tu aurais dû nous le dire !

— Et quand ? Entre le moment où Claudette me traite de traînée ou celui où Mère décide de m'enfermer dans ma chambre pour me forcer à épouser un homme de son choix ?

— Mike, je vous en prie... tenta Hank.

Sa fiancée serra les lèvres. puis détourna le regard, les mains sur les hanches. Elle inspira.

— Que fais-tu ici ? demanda-t-elle alors.

— Mère reçoit les Godfrey, ce soir, répondit Marjorie. Leur fils a vingt-sept ans et aspire à devenir le plus riche armateur de Boston... Je n'avais aucune envie d'assister ces conneries.

Michaela secoua la tête et Hank passa un bras autour de ses épaules. Elle leva les yeux vers lui et soupira.

— Tant d'énergie gâchée, dit-elle. Mère me met dans un tel embarras ! Je n'aurais jamais cru que les choses iraient si loin ! Je voulais juste passer quelques semaines avec ma famille et faire plaisir à mes enfants en leur montrant l'endroit où j'ai grandi, mais non, ces vacances tournent au cauchemar...

— Nous allons régler cela, assura Hank en posant sa main au creux de ses reins. D'accord ?

— Oui, mais à quel prix ?

— Oh, tu vas le payer, c'est certain, répondit Marjorie. Mère est allée bien trop loin cette fois, nous devons y mettre un terme maintenant, avant qu'elle ne fasse une promesse malheureuse qui pourrait nous jeter l'oprobe ! Quelle heure est-il, Robert ?

— Dix-sept heures ; vous voulez y aller maintenant ? répondit l'homme.

Le couple sursauta.

— Non ! répondit Michaela. Je ne peux pas, je ne suis pas mentalement prête, je...

— Je n'ai pas de costume décent, répondit Hank.

— Prenez-en un dans la garderobe de Robert ! siffla Marjorie. Vous êtes sans aucune doute le plus belle qu'il m'eut été donné de voir ces dernières semaines, Monsieur Lawson, alors secouez-vous si vous voulez garder votre fiancée et vos enfants !

Hank haussa les sourcils, surpris de se faire parler de la sorte par une femme de la ville. La gouvernante apparut alors, lui fit signe de le suivre, et ils disparurent à l'étage avec Robert. La voix de celui-ci se fit entendre encore un moment puis une porte se referma et la gouvernante reparut dans les escaliers avant de reprendre son travail.

— Va chercher tes affaires, dit alors Marjorie. Où sont tes enfants ?

— En ville avec Rebeccas, ils seront de retour pour le dîner.

— Parfait. Vous aussi. As-tu besoin d'aide pour te changer ?

— Non, à vivre seule dans les profondeurs du Colorado, tu apprends rapidement à faire les choses sans serviteurs.

Marjorie plissa la nez puis la gouvernante reparut et lui proposa quelque chose à grignoter pendant que le couple se préparait.

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