Chapitre 16
— Je n'ose le croire ! Me trahir de la sorte !
Les cris résonnaient dans la maison de la famille Quinn et Elizabeth faisait les cents pas dans le petit salon, furieuse. Elle venait de découvrir, ce matin-là, lorsque sa bonne lui avait apporté son petit-déjeuner, que Michaela et ses enfants avaient quitté la maison dans la nuit sans avertissement. Faisant mine de s'évanouier, la femme s'écroula soudain dans un canapé avec un gémissement et Marjorie, son avant-dernière fille, l'observa en silence.
— Et tu ne dis rien ? lâcha Elizabeth, mauvaise.
— Désolée, Mère, que disisez-vous ? demanda Marjorie, confuse.
— Ta sœur m'a trahie !
— Laquelle ?
Elizabeth soupira bruyamment.
— Michaela, idiote ! s'exclama-t-elle.
Marjorie rentra le menton, surprise par le langage de sa mère.
— Alfred ! aboya ensuite celle-ci, faisant sursauter sa fille.
Le Majordome apparut et Elizabeth se leva prestement.
— Comment ! s'exclama-t-elle. Comment avez-vous pu ?! Comment Michaela et ses enfants ont-ils pu quitter la maison au milieu de la nuit sans réveiller personne ? Comment !
— Mère, je vous en prie, calmez-vous, pensez à votre cœur...
— Mon cœur va très bien ! répondit Elizabeth.
— Alfred, je vous avais demandé de cacher leurs bagages ! Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ?
Marjorie haussa les sourcils, surprise. Elle croisa le regard d'Alfred puis baissa le nez.
— Je n'en ai pas eu le temps, répondit l'homme. J'étais occupé à l'office toute la soirée après le dîner, et lorsque j'ai pu accomplir votre demande, j'ai trouvé Monsieur Dickinson sur mon chemin, et Mademoiselle Rebecca, me demandant de me taire... Ils ont pris les enfants, les bagages et Mademoiselle Michaela, puis sont partis...
— Vous auriez dû les arrêter !
— Et de quelle manière, Madame ? Monsieur Dickinson me menaçait avec sa canne... Je suis un vieil homme, Madame, je ne plus m'opposer à un jeune homme comme lui sans me briser un os désormais...
— Vous êtes inutile ! s'exclama Elizabeth en tapant du pied sur le sol. Mon plan est désormais ruiné et ma fille va épouser ce pathétique barman ! Je ne pourrais plus l'inviter chez nous, elle serra totalement pourrie par cet homme de peu de foi !
Marjorie referma la bouche et se mordit les lèvres.
— N'êtes-vous pas un peu dramatique, Mère ? demanda-t-elle, prudente. Vous ne connaissez même pas Monsieur Lawson ; oui c'est un barman, d'accord, et sans doute bien éloigné de vos standards, mais si Michaela l'a choisi...
— Balivernes ! Si elle l'a choisi c'est uniquement parce qu'elle n'avait pas le choix ! répliqua Elizabeth. Tu penses réellement qu'il y a des hommes acceptables dans ce coin paumé ?! Il ne sait même pas lire, pour l'amour de Dieu !
Elizabeht s'écroula de nouveau dans le canapé et Marjorie soupira. Elle croisa le regard d'Alfred qui quitta le petit salon, annonçant que la collation du matin serait servie dans une minute.
— Nous arrivons, répondit Marjorie. Je dois m'absenter, Mère, ajouta-t-elle.
— Tu m'abandones toi aussi, fille ingrate ?! répondit la femme, mauvaise.
Marjorie préféra ne pas répondre et quitta la maison sous les faux sanglots de sa mauvaise actrice de mère.
.
A l'autre bout de Boston, au même moment, chacun se réveillait paisiblement d'une courte nuit, loin de la lourde atmosphère de la maison des Quinn.
— Bonjour...
Michaela tourna la tête et sourit à son fils. Il la gratifia d'une solide accolade et elle l'embrassa dans les cheveux avant qu'il ne grimpe sur une chaise et ne s'asseye sur ses talons. Une domestique s'approcha alors et lui sourit.
— Est-ce que ce jeune homme désire quelque chose de special pour son petit-déjeuner ? demanda-t-elle.
— A la maison, je mange les restes du dessert du dîner, répondit Brian. Avec un verre de lair chaud.
— Le dessert du dîner ? comme c'est étrange, répondit la domestique. Il me reste de la tarte aux pêches, tu en veux une part ?
— Ce sera parfait, Martha, répondit Michaela avec un sourire. Merci beaucoup.
La servante inclina la tête puis quitta la salle à manger et Brian se tourna vers sa mère.
— Est-ce qu'on rentre à la maison ? demanda-t-il.
— Pas maintenant, chéri. J'ai discuté avec Rebecca et je veux régler les choses avec grand-mère, d'abord. Si non, j'ai peur que nous puissions plus jamais venir à Boston dans le futur, avec ou sans Hank...
Le garçon grimaça.
— Honnêtement ? Boston ne me manquera pas, répondit-il. Tout est si grand ici !
— Oui, c'est vrai ! rigola Michaela.
Elle regarda autour d'elle et se mordit l'intérieur de la joue ; cette maison était trois fois plus grande que la sienne, elle avait sept chambres, deux salons, deux salles à manger, un sous-sol où se trouvaient la cuisine et le cellier, ainsi que les chambres des serviteurs, et un petit jardin.
— Tu sais quoi, mon cœur ? Quand nous rentrerons à Colorado Springs, notre maison sera deux fois plus grande qu'avant notre départ, dit Michaela en regardant son fils. Matthew, Hank et Sully auront sans fini de construire vos chambres et j'ai donné un dessin à Matthew pour qu'il réinstalle la pièce principale et ajoute une quatrième pièce. Une salle de bains.
Les yeux de Brian s'agrandirent.
— Une salle de bains dans la maison ?! s'exclama-t-il.
— Juste à côté, mais oui, nous pourrons y accéder depuis l'intérieur... sourit Michaela. Tu n'auras plus jamais besoin d'aller prendre ton bain dans la grange ! Ce n'est pas super ?
Brian battit des mains.
— C'est trop génial ! Merci, maman !
Colleen entra alors dans la salle à manger en se frottant un oeil.
— Pourquoi vous êtes aussi bruyants ? demanda-t-elle.
Brian attrapa une chaise près de lui et sa sœur s'assit en bâillant; il se mit aussitôt à lui raconter ce que sa mère venait de lui annoncer...
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Plus tard dans la matinée, alors que Michaela tricotait dans le salon d'hiver, Rebecca s'assit près d'elle avec son panier de travail. Sa sœur lui adressa un sourire en levant brièvement son regard de son propre travail.
— comptes-tu parler à notre mère, un de ces jours ? demanda alors Rebecca. J'ai téléphoné à Alfred ce matin, il m'a dit que Mère était, bien entendu, hors d'elle et dévastée, qu'elle hurlait à la trahison et la disgrace...
— Comme d'ordinaire, répondit Michaela, les sourcils froncés. Tu la connais, sa propension à rendre les choses pires qu'elle ne le sont en réalité est digne du plus grand des acteurs !
Rebecca esquissa un sourire et Michaela plissa le nez. Elle posa son tricot sur ses genoux et soupira.
— Quoi qu'il en soit, je voudrais calmer les choses avant de rentrer à Colorado Springs, dit-elle. Je ne peux la convaincre que Hank n'est pas la raclure qu'elle dépeint, je ne pourrais jamais revenir à Boston, avec ou sans lui, et je ne suis encore prête à faire le deuil de ma famille ! De plus, aucune de vous ne pourrez venir me voir pour les choses importantes et il y en a certaines qui requièrent la présence de mes sœurs...
Rebecca pinça la bouche et souffla par le nez.
— Dis-lui de venir te rejoindre, dit-elle.
Michaela sursauta.
— As-tu perdu l'esprit ? Mère va mourir sur place !
— Je n'en crois rien, répondit Rebecca. D'accord, elle s'est sans doute imaginé à la perfection l'apparence de Monsieur Lawson, comme ces caricatures de cow-boys de l'ouest, petits, gros, chauve, avec un gros nez et sentant la vinasse à deux kilomètres à la ronde !
Michaela cligna.
— Seigneur, non... ! s'exclama-t-elle, choquée. Si c'est le cas, elle est bien loin de la vérité ! Très, très loin !
Rebecca sourit doucement.
— Décris-le-moi, dit-elle alors. Dis-moi à quoi il ressemble et comme il est dans la vie de tous les jours, là-bas dans l'ouest.
Michaela l'observa un moment puis se redressa et se mit à parler de Hank, de sa rudesse, de son langage fleuri, de sa tendance à mordre avant d'aboyer... Elle expliqua que, depuis qu'elle vivait à Colorado Springs et avait réussi à devenir le médecin de la ville, Hank lui avait toujours montré un étrange respect qu'il n'avait pas nécessairement pour les autres femmes autour de lui.
— A quoi ressemble-t-il ? demanda Rebecca.
— Il est grand, mince, toujours habillé... je ne dirais classieux, mais il est propre. Et il l'est ! Je veux dire, il a ces longs cheveux blonds frisés et quand bien même nous n'avons pas l'eau courante, il semble en prendre grand soin.
— Un homme aux cheveux long... Ce ne serait même imaginable ici, répondit Rebecca.
Michaela soupira ; son sourire se fana et Rebecca lui prit la main.
— Dis-lui de te rejoindre, dit-elle. Mère a besoin de le voir en personne, de le connaître, de comprendre que c'est un bel homme, suffisamment éduqué et qu'il n'a aucune intention de boire l'argent de votre futur ménage.
— Il a son propre commerce, répondit Michaela avec un sourire. Et comme Robert l'a dit, être barman et avoir son propre Saloon est un bon choix, car il y aura toujours des hommes pour boire...
— En avez-vous parlé ? demanda alors Rebecca.
— D'argent ? Non, pas encore, mais j'imagine que, comme tout époux qui se respecte, il me donnera un peu d'argent pour entretenir la maison et prendre soin des enfants... Une chose qui me sera sans doute bien difficile à accepter.
— Uniquement parce que tu as toujours tout fait toute seule jusqu'à maintenant, répondit Rebecca. Tu as prouvé que, même sans connaître une once sur l'éducation des enfants et la vie au Farwest, et avec ça, être une femme médecin, c'est faisable.
— Matthew me donne une partie de ce qu'il touche quand il travaille, répondit Michaela. Je ne lui ai jamais rien demandé, il le fait de lui-même en dépit qu'il ait une fiancée et qu'ils ont pour projet de se marier un jour.
— Ton fils sait ce qu'il te doit, Michaela, répondit Rebecca. Il sait que sans toi pour prendre soin d'eux trois après la mort de leur mère, ils auraient été placés dans un orphelinat et envoyés au quatres coins du pays.
Michaela eut un léger sourire.
— Je vais envoyer un télégramme, dit-elle. S'il accepte, il sera là d'ici une semaine et nous aurons alors deux ou trois semaines pour calmer ce feu qui couve dans le cœur de notre mère...
Rebecca opina puis Michaela lui indiqua qu'elle s'absentait un moment, le temps d'envoyer un garçon de course jusque chez le Télégraphiste. Elle revint quelques minutes plus tard avec une servante sur les talons transportant du thé et Rebecca lui demanda de lui raconter sa vie durant les deux derrières années.
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Marjorie rentra chez sa mère aux alentours de onze heures du matin mais, quand sa voiture s'arrêta devant la maison, la jeune femme fronça les sourcils en découvrant qu'une voiture s'était garée sur la place réservée devant le porche.
— Allons donc, qui Mère a-t-elle encore invité ? Tenez, Cocher. Bonne journée.
— Bonne journée, Madame.
L'homme compta rapidement les pièces dans sa main avant de partir ; Marjorie grimpa les marches du perron et la porte de la maison s'ouvrit au même moment sur Alfred.
— Oh, cette ride sur votre front n'augure rien de bon, dit la jeune femme.
Le Majordome lui prit son manteau, le nez baissé.
— Qui est avec Mère ? demanda alors la rousse.
— Monsieur de Gerfroid, et son fils ainé, répondit Alfred.
— Gerfroid ? Les Gerfoid ?
— Oui, Madame...
Alfred inspira et, alors qu'il ouvrait la bouche pour ajouter quelque chose, les portes du salon s'ouvrirent et trois personnes apparurent, deux hommes et Madame Quinn. Marjorie pivota et plissa les yeux, observant les deux hommes.
— Par le Ciel, qui est cette délicieuse créature ? ronronna le plus vieux. Est-ce celle de vos filles dont nous avons discuté ?
— Non, Romuald, répondit Elizabeth. Celle-ci est Marjorie, mon avant-dernière fille. Elle est mariée à Adrian Rochebouet, vous le connaissez ? (1)
— Oh, oui, bien évidemment, qui ne connait pas Adrian...
Le sous-entendu était clair et Marjorie serra le poing, releva le menton. Elle coula un regard au fils de l'homme et plissa le nez.
— Pathétique ! siffla-t-elle.
Elle disparut ensuite dans la salle à manger.
— Eh bien, en voilà un tempérament, répondit Gerfroid. Votre cadette est-elle ainsi ?
— Eh bien, elle a son caractère, mais elle ne le montre pas en public, je puis vous l'assurer !
— Je vois... Nous allons discuter de tout cela avec mon épouse et je vous tiendrais au courant. Mon fils est un très bon parti, il n'aura aucun problème à prendre soin de votre fille et à la garder dans le droit chemin.
— Cela sera compliqué, je n'ai aucune intention de vous cacher cela, mais ces deux années à vivre à la frontière des terres colonisées ont quelque peu... libéré ma fille des codes de l'étiquette Bostonienne. Elle est obéissante, cependant, je peux vous l'assurer. Après tout, elle est la fille de Joseph Quinn.
De Gerfroid pinça les lèvres.
— A ce propos, nous sommes d'accord que cette activité de "médecin" cessera à l'instant où mon fils et elle seront fiancés ?
— Bien évidemment ! Ce n'est qu'un passe-temps, rien de bien sérieux.
— Parfait. Il est hors de question pour ma famille d'avoir une femme indépendante dans ses rangs, ce n'est pas ce qu'on leur demande et ma réputation en souffrirait.
Elizabeth hocha la tête, les mains jointes devant elle, puis Alfred escorta les deux visiteurs jusqu'à leur voiture. Quand il revint et referma la porte, il lança un regard noir à Elizabeth avant de disparaître à l'office. La femme pinça les lèvres puis retourna dans le salon où elle trouva Marjorie l'attendant, observant l'exétieur. Entendant des pas sur le tapis, la rousse se retourna et observa sa mère.
— Quoi ? demanda celle-ci.
— Quoi ? Vous osez demander ? Êtes-vous sérieuse, Mère ? Comment osez-vous cherchez des prétendants pour Michaela alors qu'elle est déjà fiancée ?
Elizabeth agita une main.
— Allons, ta sœur est aussi seule qu'une pauvre pierre dans le désert ! répondit-elle en s'asseyant dans un canapé. Elle est seule, elle vieilli, il est temps pour elle de trouver un mari.
— Elle est fiancée ! Et elle a trois enfants !
— Des enfants ? Marjorie, tu as dû rêver ! Ces chenapans ne sont que de pauvres orphelins qu'elle a pris sous son aile, ils seront bien mieux dans une véritable famille, avec deux parents aimants, crois-moi !
Marjorie secoua lentement la tête.
— Vous me dégoûtez ! cracha-t-elle alors.
— Je te demande pardon ? Je ne veux que le meilleur pour ta sœur...
— Si vous ne vouliez effectivement que son bien, alors vous la laisseriez rentrer chez elle et épouser son barman ! répliqua la rousse, levant les bras au plafond. Si vous la forcez à épouser ces gamins, elle se jettera par la première fenêtre dès qu'elle en aura l'opportunté !
— Garde tes mots, Marjorie Quinn ! tonna aussitôt Elizabeth. Tu devrais être heureuse pour Michaela d'avoir enfin l'occasion de fonder une famille, pas comme toi !
Marjorie rugit soudain quitta le salon. Depuis quelques mois, Adrian la trompait avec toutes les prostituées qu'il pouvait trouver et ne rentrait même plus dormir à la maison ou, quand il revenait, il était ivre mort et s'éffondrait au milieu du grand hall avec le pantalon sur les chevilles...
— Alfred ! aboya Marjorie en jaillissant dans les escaliers menant à l'office. Alfred, où diable êtes-vous ?!
— Ici, Mademoiselle Marjorie, que se passe-t-il ? demanda le vieil homme en sortant de son bureau.
— Envoyez immédiatement un garçon de course chez le Télégraphiste avec... Papier, stylo ! demanda Marjorie en claquant des doigts.
Une bonne apparut avec la demande et Marjorie nota rapidement quelque chose avant donner le papier à Alfred. Elle fouilla dans ses poches et tendit une poignée de piécettes.
— Envoyez cela à Colorado Springs, pour Hank Lawson, aussi tôt que possible, dit-elle. S'il n'y a pas assez, payez le télégraphiste, je vous rembourserai.
Alfred regarda alors le papier et blêmit.
— Vous voulez le faire venir ici ?! s'exclama-t-il. Mais, Madame va...
— Me tuer, je sais, acheva Marjorie. Mais devons faire cesser ces inepties immédiatement, Alfred ! Ma mère est dans le déni total concernant les fiançailles et la famille de Michaela ; elle a décidé de tout ignorer et elle signera son certificat de décès si elle la force à épouser l'un de ces blancs-becs qu'elle veut lui présenter !
Marjorie était hors d'elle. Elle faisait les cents pas dans le couloir, inquiétant le personnel. Nouant ses mains sur sa nuque, elle s'arrêta et inspira. Une servante leva les mains dans sa direction, mais la rousse secoua la tête.
— Je vais bien, dit-elle. Merci, Natalie. Je ne vais pas pouvoir, ajouta-t-elle. Je ne vais pas pouvoir supporter les frasques de mon mari et les délires de ma mère ! Si elle force Michaela à épouser un homme d'ici, elle va se suicider, Alfred !
Le vieux Majordome croisa les regards des servantes inquiètes et grimaça. Ici bas, les errances de leur maitresse faisaient parler et beaucoup pensaient qu'elle avait été bien trop loin depuis le retour de sa dernière fille. Et cela ne faisait que deux jours...
— James ! s'exclama soudain Alfred.
Un jeune garçon jaillit d'une pièce.
— Cours chez le Télégraphiste et envoie ceci à Colorado Springs. C'est urgent.
— Oui, patron !
Il s'éloigna en galopant et Marjorie soupira.
— Puis-je vous demander quelque chose, à tous ? demanda-t-elle alors. Je vais avoir besoin de votre aide pour tenir à distance tout potentiel pretendant ma mère invitera pour Michaela. Puis-je compter sur vous pour laisser tomber le pot d'épices dans le plat, ou inverser le sucre et le sel ? Faites tout ce que vous pouvez et ne vous préoccupez pas de la réputation de la famille, nous devons repousser autant que possible les délires de ma mère.
— Vous pouvez compter sur nous, Mademoiselle Marjorie, répondit Alfred. Nous ferons de notre mieux tout en demeurant invisibles, comme d'habitude.
— Merci. J'espère que Monsieur Lawson comprendra l'urgence de la situation...
Elle remonta alors rapidement dans la maison et, à l'instant où les portes se refermèrent, les servantes se mirent à discuter entre elles tout en retournant travailler...
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(1) Je n'ai pas su trouver l'identité du mari de Marjorie donc je l'ai inventé.
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