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Premier livre - 2

Alors que la jeune fille détaille l'habitation qui se dresse devant elle en essayant de comprendre l'architecture qui la compose, un homme roux, entre deux âges sort de la maison et vient à leur rencontre. D'abord étonné, il se radoucit en reconnaissant l'homme boiteux.

— Maugrey ? Mais que faites-vous ici ? Il y a un problème avec Harry ?

— Bonsoir Arthur. Non aucun souci. J'ai juste besoin de vous parler avec Molly. Pouvons-nous entrer ?

— Oui, bien sûr. Venez mademoiselle.

— Non. Elle, elle va nous attendre dehors.

— Vous êtes sur ?

— Oui, c'est mieux. Jeune fille, tu t'assoies la, et tu ne bouges pas ! Je t'ai à l'œil ! grogne l'homme d'un ton autoritaire.

Alors que les deux hommes s'engouffrent dans la maison, Gabrielle s'avance sous le préau, jusqu'à l'endroit que lui a indiqué le sorcier. Elle râle. Pourquoi la fait-il attendre dehors ? Et sa façon de lui parler. Mais pour qui se prend-il ? S'il croit qu'elle a peur de lui... « Je t'ai à l'œil ! », non mais n'importe quoi ! Elle n'a aucune raison de lui obéir. Cet homme n'est rien pour elle. Il n'a aucune autorité à avoir sur elle. Si elle le pouvait, elle partirait. Tout de suite même. Oui d'ailleurs, qu'est ce qui l'en empêche ? Elle se lève d'un bon, décidée. Motivée à quitter cet endroit perdu au milieu de nul part.

— Je t'ai dit de rester là ! lui assène une voix grave, assortie de quelques coups de canne à la fenêtre.

Se retournant dans un sursaut, Gabrielle aperçoit en premier lieu l'œil magique d'un bleu perçant à travers la vitre de la porte, puis la grimace de colère du sorcier. Agacée et trépignant, elle reprend sa place sur les marches du perron, emmitouflant sa tête entre ses bras sur ses genoux remontés contre sa poitrine. En se concentrant, elle tente de réfléchir et de ressentir ce qui l'entoure. C'est d'abord la nature qui l'impregne : ses bruits, ses odeurs. Puis, en permettant à ses pouvoirs de s'étendre, elle ouvre son esprit plus loin, sur une chose plus particulière : la conversation qui se déroule dans le cosy salon de la maison biscornue. Ce ne sont d'abord que des sons inaudibles qui lui parviennent, puis rapidement les paroles se font plus précises. Elle entend le sorcier, qui l'a amené ici, raconter les événements d'Anaheim. De quoi la faire passer pour une horrible personne et la pire des sadiques.

Il est sur le point d'expliquer sa démonstration de pouvoirs dans la taverne lorsque Gabrielle est dérangée par un craquement très bruyant. Dans un sursaut de peur, elle sort de sa transe. Se croyant attaquée, elle projette devant elle un faisceau de plasma lumineux sans même attendre de voir ce qu'il s'est passé. Les choses vont trop vite et dans la précipitation, la rouquine ne voit pas qu'elle a malencontreusement atteint une personne. Le jeune homme est éjecté au loin dans le jardin. Son accompagnant se met immédiatement à hurler son prénom, réveillant davantage l'esprit embrumé de la sorcière.

— Fred !

La sorcière se fige, horrifiée. L'idée qu'elle ait pu blesser quelqu'un la glace d'effroi. Elle bondit sur ses pieds, les jambes tremblantes, et court vers le jeune homme qu'elle vient d'atteindre. Son ami est déjà à ses côtés.

Il est étendu sur le sol : garçon roux, les cheveux en bataille, la joue couverte d'un filet de terre mélangé au sang qui coule du haut de son front. Gabrielle se précipite pour l'aider en murmurant inlassablement le mot « Non ! ». Ses pensées tourbillonnent dans un mélange de culpabilité et de peur.

— Je suis désolée, je suis désolée, je ne voulais pas... commence-t-elle à balbutier.

— Fred ? répète plusieurs fois l'homme qui l'accompagne en espérant une réaction du blessé.

Gabrielle, passant de l'un à l'autre, remarque la forte ressemblance entre les deux hommes. La similitude entre eux l'interjette et elle semble avoir buggé. Des jumeaux ? Est-ce des jumeaux ?

— Il faut faire quelque chose ! lui somme brusquement le compagnon, la faisant sortir de sa léthargie.

— Oui ! réagit la jeune femme.

S'attendant à ce que la sorcière utilise sa baguette pour l'aider ou qu'elle court chercher quelqu'un, le garçon s'étonne en la voyant poser sa main sur le front de son frère. Une vive lumière s'échappe des interstices entre ses doigts. Lorsqu'elle les enlève, il n'y a plus une trace de la plaie. Gabrielle souffle de soulagement lorsque le jeune homme à terre ouvre les yeux et tente de se relever.

— Ça va ? lui demande-t-elle immédiatement.

— Je... Oui. Je crois ! bafouille l'homme qu'elle vient de soigner en la regardant, émerveillé.

— Oh Fred ! Tu es sain et sauf, je suis soulagé ! lui saute dans les bras son double.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Elle t'a attaqué !

— Je suis désolé, je ne le voulais pas. J'ai eu peur et j'ai réagi trop... brusquement.

— Elle t'a envoyé valser dans le jardin. Ta tête a tapé une pierre. Tu étais évanoui et tu saignais. Et elle, elle t'a guérie ! raconte incrédule le deuxième homme.

L'homme boiteux surgit sur le perron, sa canne tapant le bois avec force. Son œil magique tournoie, évaluant la scène en une fraction de seconde.

— Gabrielle Ross ! rugit-il. Mais que se passe-t-il ici ?

Gabrielle recule, les larmes aux yeux. Elle se sent minuscule sous le regard réprobateur de l'homme.

— Je suis désolée ! Je n'ai pas fait exprès.

— Ce n'est rien, grogne le jeune homme en se redressant complètement.

— Par Merlin ! Fred ? s'avance avec inquiétude la femme sortie derrière Maugrey. Est-ce que ça va ?

— Mais oui maman. Ça va très bien !

— Mais que s'est-il passé ?

— Et bien, on pourrait résumer ça à un enchaînement de malchance.

— C'est ça Georgie ! Je n'ai pas eu de chance.

— Avec Fred, on a transplané juste devant cette jeune fille, exactement au même endroit. On s'est rentrés dedans du coup, il est parti en arrière. Et avec l'élan, il est tombé.

— C'est ça ! Je suis tombé tout seul ! Et tu sais que je peux être maladroit parfois.

— C'était une très belle chute ! conclut le deuxième jumeau.

— C'était... impressionnant, précise à son tour le fameux Fred en touchant son front encore douloureux.

— Impressionnant ? s'étonne Alastor. T'es à moitié assommé et tu trouves ça impressionnant ?

Fred affiche un sourire légèrement tordu, mais amusé.

— Je ne m'attendais pas à un tel accueil en rentrant à la demeure familiale, avoue-t-il, en tendant une main à Gabrielle pour la rassurer. Moi, c'est Fred. Et toi ?

Gabrielle hésite. Une partie d'elle voudrait disparaître, mais l'autre, désarçonnée par la nonchalance du garçon, et le fait subtil que l'un et l'autre aient menti sur les situations exactes de l'accident, accepte timidement sa main.

— Gaby, murmure-t-elle.

— C'est bon, Maugrey, lâche Fred en haussant les épaules. Elle n'y est pour rien. Ça arrive.

Alastor ne semble pas convaincu, mais il se contente de grogner quelque chose d'incompréhensible avant de se détourner pour retourner à la maison.

— Tu es tout sale ! comment la mère des garçons. Va te débarbouiller, on a une invitée ! Gabrielle, je m'appelle Molly et voici Arthur, mon époux. Nous sommes ravis de t'accueillir chez nous.

— Je vous remercie, je ne voudrais pas vous déranger.

— Mais non ! C'est réellement un plaisir. Et les enfants seront également contents que l'on ait de la visite. Tu as déjà fait la connaissance de Fred et George.

Le plus propre des jumeaux lui envoie un petit signe de la main pour s'identifier auquel Gabrielle répond par un sourire crispé et un hochement de tête.

— Allez, rentrons. Nous allons discuter de ton séjour parmi nous.

La petite femme rondouillette, et elle aussi rousse, se presse d'entrer dans la bâtisse, son mari sur les talons.

— Allez, viens, Gaby, dit Fred avec un sourire taquin. Tu vas avoir besoin de quelqu'un pour te montrer comment les choses fonctionnent ici. Et vu que tu m'as presque tué, je suppose que ça fait de moi le candidat idéal.

Gabrielle s'arrête un instant, confuse. Le jeune a un petit quelque chose dans le regard qu'elle n'arrive pas à identifier, un je-ne-sais-quoi qui s'apparente à de l'espièglerie et qui la fait sourire nerveusement. Y-aurait-il des personnes sympas dans ce monde étrange ? Et tandis que les deux frères lui font signe d'entrer dans la cuisine, Gabrielle se demande si, ici, on la jugera sur ses erreurs ou sur ce qu'elle est réellement.

La jeune sorcière découvre un intérieur chargé mais tellement chaleureux. Les déplacements ne sont pas aisés à cause du manque de place entre les meubles et le nombre de personnes présentes dans la pièce. Pourtant, personne ne semble dérangé par cette proximité. Le bois est omniprésent, tout comme les souvenirs. De nombreuses photos, de famille vraisemblablement, décorent les pièces en enfilade du rez-de chaussé. C'est une maison vivante et pleine de vie. Qui respire l'amour.

Gabrielle se sent un peu en décalage, ayant peur de casser quelque chose ou de déranger. Pourquoi l'avoir amené ici ? Ces personnes vont-elles pouvoir l'aider ? Et l'aider de quelle manière d'ailleurs ? Elle a bien compris qu'elle avait été envoyée en Angleterre pour rencontrer des semblables et qu'ils l'accompagnent dans la maîtrise de ses capacités ? Mais elle n'a aucun autre détail et cela l'angoisse un peu.

Tandis qu'elle est dans la cuisine avec les jumeaux et leur père, l'adolescente aperçoit la mère de famille en train de discuter avec Alastor dans le salon. Gabrielle a beaucoup de mal à entendre ce qu'ils disent tellement les deux frères sont bavards. Malgré tout, en s'approchant discrètement, elle arrive à distinguer quelques paroles.

— Molly, tu sais très bien ce que peuvent faire les Dwylo.

— Il n'y a pas de raison que ça arrive.

— C'est vrai. Mais c'est mieux qu'elle reste cachée quelque temps. Je n'ai pas envie que certaines personnes récupèrent ses capacités et s'en servent contre nous. On a déjà assez à faire.

— Elle sera en sécurité ici. Je vais la garder avec Ginny.

— Comme je vous ai dit, je pense que serait intéressant qu'elle rencontre Bill. Pour ma part, je vais demander à Raimus de venir la voir.

— Je vais le contacter.

— Merci Molly. Je suis désolé de vous imposer ça.

— C'est normal. Oh Gabrielle ! Viens ! l'interpelle la mère de famille en l'apercevant. Installe-toi ma chérie, je vais appeler les enfants.

Pendant que l'adolescente prend place sur un des canapés verts du salon, la quadragénaire hurle dans l'escalier le nom de deux personnes et demande aux garçons restés dans la cuisine de les rejoindre. Aussitôt, des bruits de pas dans l'escalier se font entendre et laisse apparaître un troisième rouquin, plus grand que les deux premiers et une toute jeune fille, également auburn. La première réaction de Gabrielle est de penser qu'elle ne dénote absolument pas de la tendance capillaire de cette famille.

Puis, pendant de longues minutes, les trois adultes prennent le temps d'expliquer les raisons qui ont poussé Maugrey à solliciter l'aide de leur famille. Gabrielle n'est pas directement présentée comme une folle ou une détraquée. Aucun des trois ne semble porter de jugement quant à ses compétences. Le terme de Dwylo est de nouveau utilisé mais l'adolescente ne comprend toujours pas en quoi cela consiste et interrompt promptement les discours pour demander plus de détails.

— C'est du gallois ! précise doucement Alastor. Ça veut dire « mains ». C'est un vieux terme employé pour désigner les sorciers et sorcières qui n'ont pas besoin de baguette pour utiliser leurs pouvoirs.

— Et en quoi est-ce mal ? D'être un Dwylo ? interroge-t-elle pour tenter de saisir les subtilités de cette compétence.

— Il n'y a rien de mal à être une Dwylo ma chérie, la rassure Molly. C'est juste que c'est une capacité tellement rare dans le monde des sorciers qu'il peut être source de curiosité et de convoitise.

— C'est pour ça que vous me cachez ici ? aboie la jeune femme en direction de Maugrey en se levant brusquement.

— Comme j'ai dit à Peter, je n'ai pas spécialement le temps de m'occuper de toi ! Tu as besoin qu'on t'accompagne et qu'on t'apprenne les rudiments de la pratique de divers types de magie. Leur fils, Bill, est un expert dans son domaine. Plus tu sauras être maître de tes capacités, moins tu seras un danger pour toi-même et les gens qui t'entourent. Voilà la raison de ta venue ici.

— Je suis un danger ! Je le savais ! Je le savais ! hurle de plus en plus fort la jeune femme devant l'assemblée démunie. Je peux faire du mal aux gens et vous m'emmenez dans cette famille. J'aurai dû choisir la prison ! Je ne suis bonne qu'à faire le mal. Il ne faut pas me laisser ici, je suis capable de les tuer !

— Les enfants, vous pouvez y aller. Je crois que nous devons discuter avec Gabrielle. Seuls, ordonne Arthur Weasley à ses quatre enfants tandis que Molly s'empresse de prendre une Gabrielle sanglotante dans ses bras.

Sur les conseils de leur père, la fratrie Weasley monte dans les étages de la maison pour finalement se poser dans la chambre des jumeaux. Les discussions vont bon train sur leur invitée. Et bien que chacun y aille de son inquiétude sur les compétences de la jeune fille, Fred ne peut s'empêcher, lui, de s'inquiéter sur son état général. Il a vite compris qu'elle porte une estime très basse d'elle-même, mais il jurerait qu'il a vu de la peur dans ses yeux. De la peur à son égard. Et il a vu juste. Car, bien que Gabrielle utilise ses capacités, elle les craint. Elle est effrayée de ce qu'elle pourrait faire, de ce qu'elle pourrait devenir.

Et même elle a réussi à guérir le rouquin, elle ne s'en sent pas moins choquée, ébranlée. Elle ne cesse de repenser au fait qu'elle a faillit le tuer, comme elle a rendu folle Gwen sur le terrain de foot. Dans la petite chambre sous les toits où elle a été installée après avoir longuement discuté avec les parents Weasley et Maugrey, Gabrielle est assise sur le rebord de la fenêtre. Les genoux repliés contre elle. Le menton posé sur ses bras. Le clair de lune baigne doucement la piece, projetant une lumière argentée sur la jeune femme. Les volets ouverts laissent le vent s'engouffrer doucement, faisant danser ses mèches rousses autour de son visage fermé.

Plusieurs jours sont passés depuis son arrivée. Et depuis cette fameuse soirée, la sorcière ne vit plus. S'isolant et refusant de manger les assiettes que Molly et Ginny lui apportent régulièrement. Elle ne peut pas les côtoyer, pas depuis qu'on lui a clairement dit qu'elle était dangereuse. Au moins, lorsqu'elle est seule dans sa chambre, elle ne peut pas faire de mal. Une solution de facilité sans doute, fuir. Mais qui lui réussit bien pour le moment.

Sauf que son attitude se ressent. Dans la maison, d'habitude si chaleureuse et animée, une ombre plane. Presque irréel, comme si elle n'en faisait pas partie. Ses habitants s'inquiètent pourtant pour elle. Ils regardent vers la chambre dès qu'ils passent devant l'escalier, espérant la voir le descendre. Venir les rejoindre. Comme si elle était sa propre mère, Molly rumine de la savoir si mal et de ne pouvoir l'aider.

— Elle est jeune et elle vient d'une famille de moldus. Elle n'a pas eu la chance de recevoir un enseignement magique. Ce qui est d'autant plus inquiétant quand on sait que les gens comme elles sont réputés pour être très puissants. C'est dans son intérêt que nous l'accueillons. Bill a dit qu'il arriverait dans quelques semaines. Nous verrons ce qu'il dit. Pour le moment, nous devons l'intégrer et lui montrer qu'elle peut avoir confiance en nous, s'est-elle confié un soir à table pour encourager ses enfants à intervenir auprès d'elle.

Alors, un peu plus tard, Fred et George se sont échangé un regard complice en bas des escaliers. Bien qu'ils sachent qu'elle ne veut voir personne, ils sont conscients qu'attendre davantage ne ferait qu'aggraver les choses. Ils montent alors les marches, leurs pas se faisant légers pour ne pas l'effrayer. Fred, avec son habituel aplomb, frappe doucement à la porte.

— Gaby ? C'est nous. Fred et George.

Mais aucune réponse ne leur vient. George pousse alors un soupir, puis se penche pour murmurer à travers la porte.

— On sait que tu es là... et on ne partira pas tant qu'on n'aura pas parlé. Alors tu ferais mieux de nous laisser entrer avant qu'on ne fasse quelque chose de dramatique, comme chanter des chansons de Noël.

Gabrielle ne peut s'empêcher de pouffer fugacement, se demandant ce qui était le plus grotesque. Qu'ils chantent des chants de Noël en plein été, ou qu'ils chantent tout court. Malgré tout, la demoiselle ne bouge pas, ni ne prononce un seul mot. Après un moment de silence, Fred hausse les épaules et pousse doucement la porte, George sur ses talons. Elle ne bouge même pas en les entendant entrer, leur tournant le dos. La pièce semble froide et vide, comme si elle absorbait son désarroi.

— Hé, Gaby..., commence Fred, adoucissant sa voix. Comment vas-tu ?

Il s'approche doucement, s'asseyant sur le bord de la fenêtre.

— On est inquiets. Tu n'es pas sorti d'ici depuis des jours. Tu ne parles à personne, tu ne manges même pas...

— On est là pour toi, tu sais ? Peu importe ce que tu ressens ou ce que tu traverses, on veut t'aider, lui confit George en s'asseyant de l'autre côté et en prenant soin de ne pas trop envahir son espace.

Le silence pèse un instant, seulement rompu par le bruissement des feuilles à l'extérieur et le souffle du vent qui siffle en traversant le faible espace entre les battants de la fenêtre. Gabrielle tourne légèrement la tête, juste assez pour que le clair de lune révèle une larme glissant le long de sa joue.

— Vous devriez me laisser tranquille, murmura-t-elle, sa voix tremblante.

— Tu sais qu'on ne fera jamais ça, lui répond Fred en fronçant les sourcils, ses mains croisées sur ses genoux. Alors autant nous dire ce qui te ronge.

Gabrielle resserre ses bras autour de ses jambes, comme pour se protéger.

— Fred... je t'ai blessé. J'ai failli te tuer, avoue-t-elle, sa voix se brisant légèrement.

— Gabrielle... tu n'as pas..., commence le principal intéressé en se redressant légèrement, surpris.

Elle l'interrompt d'un geste, se retournant enfin pour s'asseoir correctement entre eux. Son visage est ravagé par la culpabilité, ses yeux rougis et fatigués.

— Tu ne comprends pas. J'ai déjà fait ça avant. Chez moi. J'ai déjà failli tuer quelqu'un !

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demande doucement George en échangeant un regard perplexe avec Fred.

Elle prend une profonde inspiration, ses mains tremblantes alors qu'elle se redresse pour faire les pires aveux qu'il lui ait été donné de faire.

— Là-bas, en Amérique... avant que je vienne ici. Il s'est passé un truc. Un moment où j'ai perdu le contrôle, explique-t-elle en baissant les yeux, incapable de soutenir leurs regards. Je... j'ai blessé des gens. Des innocents. Parce que je n'arrivais pas à maîtriser mes pouvoirs. Parce que j'étais faible.

Fred, toujours aussi direct, se rapproche d'elle, posant une main ferme mais réconfortante sur les mains de la jeune femme qu'elle tient fermement serrées l'une sur l'autre sur ses cuisses.

— Tu n'es pas faible, Gabrielle. Ce qui s'est passé là-bas... ce n'était pas de ta faute.

— Si, c'était ma faute ! s'écrit-elle, sa voix tremblant sous l'émotion. Je l'ai fait délibérément !

Elle lève des yeux emplis de larmes vers lui avant d'ajouter.

— J'aurais dû être capable de contrôler ce que je suis. Mais au lieu de ça... continue-t-elle en détournant le regard, sa voix devenant un murmure. J'ai détruit sa vie. Je l'ai torturé, au point qu'elle est devenue folle. Tu te rends compte ? Je lui ai fait subir les pires des choses... atroces. Ses pires cauchemars sont devenus vrais et ça l'a complètement fait péter les plombs. Et maintenant, je ne peux m'empêcher de penser que je vais recommencer. Ou pire !

George s'approche à son tour, posant à son tour, une main sur celle de Gabrielle. Fred soupire, sa main venant effleurer sa joue.

— Gabrielle, écoute-moi. J'ai vu ce que tu es capable de faire. Regarde, je suis encore là. En vie. Grâce à toi.

Elle lève les yeux vers lui, hésitant à croire ses paroles.

— Je sais que tu te sens coupable, ajouta George. Mais ce n'est pas quelque chose que tu dois porter seule. On est là pour toi. On sera toujours là.

— Mais on ne se connaît pas. Comment pouvez-vous dire ça.

— Tu sais, explique Fred en essayant de capter son regard, il y a parfois des événements qui te disent rapidement que tu peux faire confiance à quelqu'un. Le fait que tu te précipites pour me soigner est la preuve que tu es quelqu'un de bien. Je n'ai aucun doute là-dessus.

— Ouais, enfin, est-ce que c'est une preuve d'esprit sain que de guérir un Weasley ?

Dans un hoquet de rire, Gabrielle sent un sanglot lui échapper. Mais la peine est plus forte et avant qu'elle ne puisse se retenir, Fred l'attire doucement dans ses bras. Elle se laisse aller contre lui, son corps secoué par des larmes peu silencieuses. George passe un bras autour d'eux, les enveloppant dans une étreinte réconfortante.

— Tu n'es pas seule, Gabrielle, murmure Fred. Peu importe ce que tu ressens, peu importe ton passé... on est là pour t'aider.

Et pour la première fois depuis des jours, Gabrielle se sent un peu plus légère, comme si le poids qu'elle porte commence doucement à s'éroder sous la chaleur de leur présence.


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