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𝟐.𝟏 - La Sélection (1)

Je mets plusieurs longues minutes à convaincre mes suivantes de ne pas rester pour la nuit. Il m'a fallu camper sur mes positions, mais ce que je leur ai dit est vrai, je serais incapable de m'endormir avec une présence à mes côtés.

Je soupire et m'étends sur l'imposant lit à baldaquin. Je sais d'avance qu'il me sera difficile de trouver le sommeil aujourd'hui : trop de pensées tournent dans ma tête. Je n'ai pas encore vu le prince, mais je ne crois pas en avoir envie. En même temps je suis trop impatiente pour m'endormir, je ne tiens pas en place.

Impatiente, est-ce le bon mot ? Je suis pourtant plutôt réticente, depuis le début. Je ne sais même plus en j'en suis. Je devrais dormir.

Je ferme les yeux, et, à force de rester immobile, je commence à m'assoupir.

Je ne devrais pas être impatiente. Demain viendra bien assez vite.


Finalement, comme je m'en doutais, je mets longtemps à m'endormir, et le lendemain mes yeux piquent de sommeil et je n'aspire qu'à me recoucher quand Marie vient me tirer du lit. Aucune de mes trois femmes de chambre ne semblent me tenir rigueur de mes protestations de la veille, et je m'en réjouis. Je n'ai pas envie d'être là, mais commencer du bon pied me semble primordial.

Les trois jeunes femmes me présentent alors une sublime robe bleu ciel, dont le léger dégradé décolore le bas. Elle semble si légère qu'elle m'apparaît aussitôt bien plus accueillante que les lourds fourreaux que j'ai vus dans le Boudoir hier.

— Elle est magnifique, les complimenté-je. C'est vous qui l'avez faite ?

Anne hoche humblement la tête, les mais croisées dans le dos.

— Nous avons un atelier au sous-sol où toutes les suivantes cousent les robes des Sélectionnées.

— Et c'est un bon prétexte pour les ragots, n'est-ce pas ? dis-je en souriant. Elles s'esclaffent.

Finalement, j'ai peut-être réussi à les rassurer. Elles semblent déjà plus détendues en ma présence. Je leurs souris et elles finissent de me préparer avec efficacité.


Lorsque je pose le pied sur l'escalier de marbre, mon pied droit se tord sur le marbre, alors que mon talon aiguille glisse. Je me rattrape aussitôt à la rampe ; si j'avais eu voix au chapitre, jamais je n'aurais mis de talons. Je ne suis généralement pas si maladroite, mais une fois perchée sur ce genre de chaussures, je suis capable de toutes les catastrophes. Je porte une main hésitante à ma coiffure impeccable et descend un peu plus prudemment les marches. Chez moi, j'avais l'habitude de me dépêcher dans les escaliers, mais ici tout est différent.

Arrivée au rez-de-chaussée, j'aperçois Silvia qui me fait signe de m'approcher. Je rejoins les autres Sélectionnées dans la Salle d'Apparat. Moi qui avait peur d'avoir pris trop de temps pour me préparer et d'arriver dernière, je suis dans les premières ! Il manquait encore une bonne moitié des filles – dont Céleste, évidemment, mais aussi Ashley Brouillette. Marlee est quant à elle déjà là, assise bien sagement sur l'un des fauteuils recouverts de velours rouge. Je m'approche d'elle en souriant.

— Bonjour ! pépie-t-elle aussitôt en me voyant arriver. Bien dormi ?

— Très bien, merci, je réponds en approchant un second fauteuil du sien pour m'y installer. Et toi ? Pas trop nerveuse ?

Elle soupire avec élégance.

— Parfaitement bien ! Mais je suis un peu tendue, j'ai l'impression d'être incapable de pouvoir faire la conversation. Tu penses que le prince sera indulgent avec nous ? C'est quand même la première fois qu'il nous voit, il ne peut pas nous renvoyer trop durement, si ?

Je lui souris pour la rassurer.

— Non, Marlee. Je suis sûre qu'il te gardera, toi, en tous cas. Et ne t'inquiète pas ; ce n'est que le prince ! ajoutai-je, et nous pouffons de rire de concert.

Je m'efforce de ne pas trop attirer l'attention sur moi. Je ne suis décidément pas très à l'aise ici, et je me prends à me demander comme Marlee si Maxon peut nous renvoyer car nos manières ne lui conviennent pas. Le fait est que je n'ai aucune envie de rentrer chez moi. Premièrement, je ne peux me résoudre à empêcher ma famille de recevoir l'argent qui leur est versé, et deuxièmement, je ne suis pas prête à revoir Aspen. Pas encore.

— Mesdemoiselles ? interpelle Silvia. Maintenant que vous êtes toutes là (Je réalise qu'en effet, toutes celles qui traînaient étaient enfin arrivées), nous allons pouvoir commencer.

Elle ouvre la bouche pour continuer, mais la porte s'ouvre et le prince entre. Ses cheveux châtains clair, presque couleur miel, accrochent le soleil, et il se tourne vers Silvia avec un sourire guindé. À moins qu'il soit simplement gêné ? J'ai du mal à envisager sérieusement cette éventualité. Le moindre de ses ordres est exécuté, et chacune de ses possibles incartades effacée. Comment pourrait-il ne pas être sûr de lui ?

— Excusez-moi, je vous interrompt ?

— Pas le moins du monde, Votre Altesse, s'empresse-t-elle d'affirmer, en se pliant en deux, avant de se tourner vers nous et de siffler : Mesdemoiselles !

Nous nous levons alors avec empressement et nous ployons en une révérence comme une seule Sélectionnée. Silvia hoche la tête, la nuque si serrée que je me dis qu'elle va avoir un torticolis avant la fin de la journée.

Le prince incline la tête.

—  Bonjour, mesdemoiselles. J'espère cette première nuit au palais vous a bien reposées. Je vais maintenant vous voir une par une quelques minutes pour échanger quelques mots avec chacune d'entre vous.

Quelques filles remuent sur leurs chaises, nerveuses. Maxon s'approche d'Elise Whisks, la Sélectionnée la plus proche de lui, au premier rang. Il se penche vers elle et ils vont s'asseoir sur l'un des spacieux canapés. Par réflexe, je porte à nouveau une main à mes cheveux. Je n'ai pas l'habitude qu'ils soient relevés en haut de mon crâne de cette façon. Puis je perçois le regard de Silvia sur ma main et la repose aussitôt sur mes genoux. Elise et Maxon ont apparemment déjà fini leur conversation-éclair et échangent une révérence. Puis Elise va chercher sa voisine et se rassoit. Et ainsi de suite.

Lorsque c'est au tour de Marlee, je lui adresse un sourire qui se veut rassurant, et je la regarde s'éloigner. J'espère de tout cœur que c'est elle que Maxon choisira.

Puis c'est à moi. Je retiens un soupir nerveux en m'installant en face du prince, après une rapide révérence.

— Bonjour, Votre Altesse.

Que dire de plus ? Ma gorge se serre. Que dire ? J'ai envie de crier au secours.

— Bonjour, ma chère, me salue Maxon. Il ne semble pas à l'aise non plus. Comment allez-vous ?

— À merveille, je vous remercie. Et vous, comment vous sentez-vous, votre Altesse ? Être entouré de trente-cinq prétendantes n'est pas trop perturbant ?

Je décide de jouer la franchise. Je ne vais pas me transformer en une autre Silvia guindée pour plaire à quelqu'un, même à un prince. Heureusement, ce dernier se met à rire.

— Vous êtes la première à me demander ça. Je plaide coupable, c'est déroutant... Et cinq minutes maximum pour essayer de vous connaître un peu n'est pas beaucoup, mais je n'ai malheureusement pas le choix. Mais vous-même semblez bien détendue, ma chère !

— J'essaie de le paraître, avoué-je, mais je peux vous assurer que comme toutes les jeunes femmes ici, aussi calmes qu'elle puissent paraître, je suis nerveuse. Ce n'est pas tous les jours qu'on dort au palais royal et qu'on rencontre le prince.

— J'en conviens, répond-il aimablement. Eh bien, j'espère que vous pourrez vous détendre à présent, ma chère. Excusez-moi, mais le temps file et je dois parler à tout le monde... Je vous laisse aller chercher votre voisine ?

— Bien entendu.

— Encore une petite chose : pourriez-vous rester encore quelques minutes à la fin, je vous prie ?

Je hoche la tête, étonnée. Puis, sur une révérence, je retourne à ma place, chercher Ashley. Préoccupée, je me demande pourquoi il m'a demandé de rester à la fin. Ai-je fait quelque chose que je ne devais pas faire ? Je repasse l'entretien dans ma tête : je n'ai fait aucune erreur, normalement. Soulagée, je me perds dans mes pensées. La suite n'est pas de mon ressort.


Lorsque tout le monde est passé, Maxon revient devant nous.

— Mesdemoiselles, vous avez sûrement faim. Vous pouvez à présent suivre Silvia jusqu'à la Salle de Réception. Quant à celles à qui j'ai demandé de rester, ne bougez-pas, je vous prie.

Je reste donc sur ma chaise tandis que Marlee s'en va, après un regard étonné et un peu effrayé. Quant à Ashley, elle reste aussi. Elle est si distinguée que je me dis que je ne peux pas être là pour une mauvaise chose. Cependant, nous sommes neuf à attendre, toutes les autres sont parties.

Une fois la porte refermée, Maxon se tourne vers nous.

— Mesdemoiselles, je suis ravi d'avoir pu échanger ces quelques mots avec vous. Cependant, je suis au regret de vous annoncer que vous allez pouvoir rentrer chez vous. Je dois en effet commencer à éliminer des prétendantes. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, ni à moi ni à la Couronne, et je vous souhaite une bonne continuation, et une vie merveilleuse ; au revoir, mesdemoiselles.

Il s'incline, puis s'en va, et nous restons seules avec les gardes. Une fille se met à pleurer et à hurler de manière hystérique. Je l'entend crier qu'une vie sans le prince ne peut être merveilleuse, et je songe qu'elle espère probablement que Maxon l'entende et fasse demi-tour. Elle tente le tout pour le tout, et je ne pourrais pas lui en tenir rigueur si ce n'était pas si exagéré. Quant à moi, je reste immobile sur ma chaise, au milieu des sanglots.

Qu'ai-je donc dit ou fait, qui ai pu déplaire à Maxon, en moins de cinq minutes ? J'imagine le visage de ma mère, et la déception sur son visage. J'imagine Aspen, main dans la main avec Brenna Butler, celle avec qui il était à mon départ. Et puis, finalement, je me vois moi, vieille et désespéramment seule. Je décide alors que, moi aussi, j'allais tenter le tout pour le tout.

Mais une fois rentrée. Je serai forte, mais pas maintenant. Quoi que j'aie un jour voulu, se faire évincer de cette manière et avec une telle rapidité est douloureux.

Lorsque je regarde autour de moi, encore hébétée, je réalise que toutes les Cinq qui avaient été sélectionnées sont présentes. Maxon ne m'a pas éliminée pour mon caractère, mais pour ma caste.

Comment ne pas en tenir rigueur à la Couronne, après cela ?

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