
La route
C'était une chaude journée d'été. Même le léger courant d'air qui faisait vibrer les champs qui nous entourait n'arrivait pas à nous rafraichir.
-On attend quoi ?
-J'en sais rien.
Nous étions tout deux assis de chaque côté de cette grande ligne de goudron.
La route s'étendait à l'infini, pour se perdre au milieu des champs. Je regardais mon comparse en face de moi, qui buvait de l'eau à grandes gorgées.
-Qu'est-ce qu'il fait soif !
Puis, j'observais nos grands sac à dos que nous avions posés à côté de nous.
-Ils deviennent vieux nos sacs, tu ne trouves pas ?
-C'est vrai qu'ils sont vieux. J'ai l'impression qu'ils prennent la poussière.
Un bruit lointain se fit entendre. De plus en plus fort.
-T'entends ? Me demanda mon ami.
-Quoi ?
-C'est une voiture.
Une énorme boite métallique apparut comme par enchantement entre les champs. Elle passa entre nous deux, avant de disparaitre au loin.
-C'était quand même une belle aventure, hein ?! Me demanda-t-il à nouveau.
-Ouais...
A vrai dire, je n'avais écouté qu'à moitié sa question. Mais j'en avais compris tout le sens. J'avais encore les yeux rivés sur la route, là où la voiture avait disparu. Mon regard parcouru la route. Elle avait gardé des traces de pneu, et de bous, que la voiture avait délaissé derrière elle.
-Tu veux pas qu'on avance ?
-On avance-là.
En réalité, je savais très bien que nous n'avancions pas. Je ne saurais même pas dire depuis combien de temps nous étions assis.
-Ca fait longtemps qu'on se repose. On devrait y retourner, non ?
J'entendais encore le bruit de la voiture dans ma tête. Je ne saurais dire s'il s'agissait d'un simple mirage de mon esprit, ou si la voiture se faisait encore entendre. Mais le moteur résonnait encore dans ma tête.
-On est trop lent.
-C'est sûr qu'en restant assis, on ira plus vite.
-Ouais je sais...
Je me demande où pouvait bien se trouver la voiture en ce moment. A la vitesse où elle allait, on pouvait aisément s'imaginer qu'elle était à l'autre bout du monde désormais. Qui sait toutes les contrées qu'elle a traversé, qu'elle a rencontré.
-On devrait aller plus vite.
Mon ami se leva difficilement, et regarda son sac à dos.
-Je sais que nos sacs sont lourds, mais c'est toute la beauté de notre voyage qu'on transporte.
Il me fixait, désormais.
-Tu ne te lèves pas.
-Je sais pas comment faire.
-Tu sais pas te relever ?
-Non, ce n'est pas ça, tu ne comprends pas...
-Alors explique-moi !
-Si seulement je pouvais...
Mon ami regarda à droite, puis à gauche, avant de traverser la petite route. Il me faisait désormais face, de toute sa hauteur. Je levais les yeux au ciel, pour mieux voir son visage. Il cachait le soleil, et me faisait un peu d'ombre. Mais avec tout les rayons qui l'entouraient, j'avais l'impression qu'il m'illuminait. Il me tendit une main.
-Allez, vient. La route va te porter conseil.
Avec un brin d'hésitation, je lui prit la main. Il me tira en avant pour m'aider à me relever. Nous primes nos sacs, que je trouvais un peu plus légers. La route nous attendait.
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