2⚁
1
- Qu'est ce que
2
-tu veux ?
3 !
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J'abaisse rapidement mon masque et rapproche mes lèvres près des siennes jusqu'à les toucher. Je ferme vigoureusement les yeux puis me mets à compter jusqu’à trois. Je décolle ensuite mes lèvres des siennes avant d'ouvrir la porte se trouvant devant moi pour m’enfuir en courant dans les toilettes pour hommes. Il ne me rattrape pas, bonne nouvelle il est temps de foutre le camp d'ici. J’ai vraiment réalisé mon premier baiser avec le mec le plus haïssable de la planète Terre. J’ai envie de me maudire. De dire à ma future réincarnation de ne pas faire comme moi. Sous aucun prétexte ! J'espère qu'il ne m'a pas reconnu, il faisait sombre et heureusement pour moi que les lumières avaient une faible luminosité. À force de rechercher de l'action je risque de me retrouver à poil dans la rue. Je ressors de cet endroit par la petite fenêtre avant de retomber sur l’herbe froide. Je regagne rapidement l’allée centrale éclairée par de hauts lampadaires gris.
- Je savais pas que l'inconnu allait être un garçon ! 😲
- OH mon dieu, j'ai eu des frissons 😱
- T'es vraiment près à tout !
- Ereliiiii 😍😍
[...]
- Vous m'en direz autant on remercie benben-chan (moi : ( ͡° ͜ʖ ͡°)) pour ce défi génial, dis-je ironiquement.
Je vérifie rapidement l'heure sur mon écran qui m’affiche : 21h15. Je décide alors de mettre un terme à ce live, il ne faut pas que ma mère lance un avis de recherche parce que je ne suis pas encore rentré. Elle en est capable.
- Les ere's il est temps pour moi de vous laisser !
- À quand le prochain live ?
- Oh nannnnn
- Allez un dernier !
- Déjà !
[...]
- Ne soyez pas tristes ! Ce qui me rend imprévisible me rend irrésistible ❤️. dis-je en souriant.
Je coupe le live en soupirant puis frotte énergiquement la bouche afin d’enlever cette chaleur toujours présente sur mes lèvres. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer à la maison immédiatement. Si c’est pour retrouver la tronche de mon paternel en récompense de ce que je viens de faire. Je quitte donc les alentours du bar et continue mon chemin pour me rendre vers un petit square parc où j’avais l’habitude de jouer lors de mon enfance. Je m'assoie sur la descente d'un toboggan puis enfile mes écouteurs noires dont la musique sortait déjà. Je préviens tout de même ma mère de mon retard afin qu’elle ne s’inquiète pas trop. Je ne sais pas vous, mais j’adore la nuit. L’air devient plus froid et cela peut importe les saisons. Les lumières artificielles ressemblent à de minuscules lucioles qui dansent joyeusement. Et puis un silence paisible envahit l’espace où je me trouve. C’est comme si tout s’arrêtait enfin de bouger, que les bruits parasites avaient enfin cessé de me frapper les tympans. Dans ce parc il n’y a que moi et la Lune, ma meilleure amie. Lorsqu’elle se cache parmi les nuages je sais qu’elle le fait pour m’emmerder. Elle sait que je n’aime être seule qu’avec elle dans cet endroit. La belle ronde ouvre son cœur lumineux seulement lors de ces nuits froides et solitaires. Elle écoute attentivement les faibles battements de mon organe vital et moi je contemple ses clairs rayons lumineux qui m'enveloppent tout entier. « T’es encore là toi. » qu’elle a l’air de me dire. Alors je lui lève mon majeur droit. Puis celui de gauche aussi. Enfin je lui souris. Le sourire le plus franc que j’ai pu offrir aujourd’hui. J’augmente le volume sonore de mes écouteurs avant de m’allonger sur cette matière métallique et froide. Oui, sur ces ennuyantes 24h que forment notre quotidien, ces trente minutes que je m’apprête à passer dans ce lieu sont mes préférés. C’est un rendez-vous occasionnel avec ma propre personne. Je ne réfléchis à rien, je ne pense à rien, je vide seulement mes esprits. Uniquement la nuit peut être capable de telles prouesses : celles de pouvoir me calmer, de ne pas détester mon entourage, d’apprécier le silence, de me retrouver intérieurement. Vous devriez essayer. Un rencard avec la Lune.
☀️😊☀️
8h00
Un nouveau jour de pénitence scolaire commence. Bon, entre temps je suis bien évidemment rentré chez moi, non sans un sermon de ma mère sur les dangers du monde nocturne. A force de regarder des enquêtes criminelles à la télé, elle va vraiment finir par m’attacher sur une chaise dès neuf heures du soir. Je me lève péniblement avant d’étirer mes muscles encore endorlis. J'allume ensuite mon téléphone afin de regarder les nouveaux scores du duel de popularité entre Heichou et moi. Pas que ça m’intéresse plus que ça mais je suis quand même curieux. Et puis je suis très mauvais perdant, j’ai donc très envie de gagner mais ne compte pas faire des efforts monstres pour un truc qui disparaîtra aussi vite que c’est apparu. Alors de ce que mes yeux peuvent observer : je perds. 51% pour l’écrivain et 49% pour l’artiste. Je hausse les épaules et attrape mes vêtements pour me diriger vers la salle de bain. Eh bien, il semble qu’il va falloir que je remonte ce pourcentage rapidement.
Ma petite toilette terminée, j’enfile ma tenue composée d’un jean blanc et d’un sweat-shirt noir sans oublier mes lunettes. Je descends retrouver ma mère pour déjeuner mais c'est avec surprise que je la retrouve assise avec mon paternel en train d'avaler le sien. Merde. Pas envie là. Je ne suis pas d’humeur à me fritter avec lui, à supporter ses regards froids qui me hurlent de dégager de sa maison. Je fais directement demi-tour et m'abaisse pour enfiler mes chaussures. Au loin j'entends la petite voix de ma mère m'interpeller :
-Eren, attends ! Tu ne manges pas ? demande-t-elle étonnée
- Pas envie, souffle-je
- Eren, prononce-t-elle tendrement, viens avec nous, tu manges toujours pour dix le matin, finit-elle tristement.
Je ne réponds rien. Ma seule raison de ne pas venir est SA présence et je pense qu'elle le sait très bien. Rien ne sert d’essayer, je ne m’assiérai plus à une table où cet homme se trouve. Je me relève et m'apprête à sortir quand sa voix me parvient aux oreilles :
- Tu pourrais au moins respecter la nourriture qu'on te prépare et la manger, enfant inutile, affirme-t-il froidement
- Hey ! Grisha ! répondit ma mère surprise de ses propos.
Un sourire amer se forme sur la bordure de mes lèvres. Pourquoi est-elle surprise ? J’ai cessé d’exister dans son monde depuis bien longtemps. Elle ne devrait pas être aussi étonnée. En tout cas moi je ne le suis plus. Mais je pense que vous le savez très bien, la parole est l’une des meilleures armes pour blesser. Les coups existent bien évidemment. Des claques j’en ai reçu mais la douleur finit toujours par s’estomper avec le temps. La souffrance qu’on éprouve dans son cœur ne peut pas être guéri par une pommade. Elle vous rend nauséeux et inutile. Elle se soigne avec de l’amour et le sien n’existe plus. Feindre l’indifférence permet une rédemption temporaire. Seulement lorsque cette paix se trouve ébranler par ses mots qu’il choisit bien pour me blesser , la douleur regagne mon organe vital tel un poison mortel. Même si je n’attends plus le moindre signe affectif de sa part, ses deux mots alignés côte à côte n’ont pas manqué de transpercer la cible qu’est mon cœur. Je sors de cet endroit toxique, n’oubliant pas de claquer la porte derrière moi. Fierté d’enfant inutile. S'il prend un malin plaisir à me faire savoir à quel point je l'ai déçu, je pense qu’il a réussi son coup. Il serait peut-être temps pour moi de complètement effacer son existence. J’ai comme un mauvais pressentiment, je sens que l’alignement des astres ne me sont pas favorables. Cette journée va être une pure merde servie sur un couli d’emmerdes.
Et figurez-vous que je ne me suis pas trompé. Je ne sais pas pourquoi le ciel m’en veut ou me prend pour cible aujourd’hui mais mon épuisement a déjà atteint son paroxysme. Lors de mon arrivée devant la grande grille du lycée, ça sentait déjà le roussi pour tout vous dire. Tout le monde paraissait agité mais le genre agité bizarre mélangé à de l’excitation -qui n’a pas lieu d’être dans un lieu comme celui-ci-. Le brouhaha était déjà plus dense que coutume, l’entrée principale était quasiment déserte alors que tous les fumeurs sont d’habitude rassemblés ici pour cracher cette fumée dont l’odeur me répugne. Alors quand j’ai décidé de me diriger vers le hall central de cette prison, un grand attroupement de groupies piaillaient bruyamment de gauche à droite. Je vous laisse deviner qui a réussi à rameuter tout le lycée dans la deuxième partie du bâtiment.
Mon cerveau me crie de me casser, comme d’habitude et de tracer mon chemin jusqu’à ma salle de classe. Ma curiosité me hurle de tendre une oreille afin de savoir la raison de cet attroupement inédit. Étant donné que la voix de la raison n’est jamais écoutée par les individus, je ne fais pas exception à la règle et me rapproche afin d’entendre ce qui se dit dans le cercle.
- dis, dis, c'est vrai ce qu'on dit !?
- il paraît que tu as rencontré Ereli d'insta !?
- T’as trop de chance !
- vous avez discuté ?
[...]
Les nouvelles vont vite ici. Enfin je dis ça mais cet endroit à toujours été le foyer principal des gossip. Ils connaissent la forme mais pas le fond de "l'évènement", je décide alors de continuer tranquillement mon chemin vers les escaliers. Néanmoins, je m’arrête bien rapidement lorsque le mot embrasser traverse mes tympans.
- J'y étais moi sur le live ! Un utilisateur lui a lancé le défi d'embrasser un inconnu !
- C'est vrai ! hurle la foule synchronisée.
- Oui oui je vous jure, renchérit-il, et après...
Je savais que ce baiser était la plus grosse connerie jamais enregistrée dans les annales Eren Jeager, mais de là à ce que ça devienne le potin du jour. Je crois bien que j’ai sous-estimé la notoriété de ce gars au sein de cet établissement. Il reste si inexpressif face à cette situation que j’ai envie de lui jeter mon sac à la figure. De toute façon aucune chance qu’on me reconnaisse, je suis aussi invisible et intéressant qu'une limace près d'un étang. Je dois me dépêcher de me barrer d'ici, il y a de plus en plus de monde et les mouvements de la foule me rapproche peu à peu du centre. Je reçois subitement un violent coup de sac à dos qui me fait alors chuter à terre. Et Merde. Je viens de perdre mes lunettes. Les élèves ont cessé leurs discussions en compagnie du roi pour m'observer. Le grand Livaï Ackerman sort des membres de sa Cour afin de définir la source de ce silence. Je peux pas relever la tête, Ereli est encore trop frais dans leur mémoire. Je ne veux prendre aucun risque. Même s’il faudra que je reste accroupi comme un toutou jusqu’au début des cours. J'entends les pas de Monsieur Parfait se diriger dans ma direction. Il s'accroupit en face de moi puis me tend l’objet de mes convoitises. Je réfléchis pas trente-six fois, j'attrape rapidement ces dernières mais constate une légère résistance de la part de Livai. Je demeure toujours tête baissée tirant plus fort sur mes lunettes. Putain qu’est-ce qu’il attend au juste ? Un merci ? Faut pas rêver mon grand.
- Oi, t'as perdu ta langue ?
Si je continue à tirer dessus, les branches vont se casser. Pas de soucis, je suis patient, je peux rester assis ici le temps qu’il faut. Après quelques secondes de silence, je sens sa main attraper subitement mon poignet pour le tirer vers lui. Il place son pouce en dessous de mes lèvres, ramenant ma tête face à la sienne. Nos yeux se fixent le temps d’une respiration avant que je lui colle ma main au visage pour lui arracher violemment ma foutue paire. Sous les cris des filles qui n'ont jamais eu l'occasion de poser un doigt sur Livai, j'agrippe mon sac à dos avant de courir me cacher aux toilettes. Ouais encore les chiottes. À croire que ce sont les seuls endroits sûrs dans ce bas monde. Je claque la porte puis m'enferme précipitamment à clé. Nickel j’ai tordu les branches. Je soupire d’exaspération. Mon but est de rester dans l'ombre jusqu'à la fin de mes années de lycée et tout ça en restant dans la moyenne commune. Cependant, dès qu'une personne rentre en contact avec lui, il devient automatiquement "reconnaissable". Ses groupies vont venir me chercher des noises à coup sûr, j’ai pas envie d’y laisser mes plumes. Et puis, ce court instant où son regard s’est ancré dans le mien, il était comme surpris. Pourquoi ? Inutile d’y penser. Perte de temps et d’énergie.
Je rate donc ma première heure d'anglais et ose me présenter à la seconde. À peine ai-je eu le temps de franchir le seuil de la porte, que les regards malveillants de ses fanatiques me dévisageaient déjà. Comme à mon habitude, je décide de les ignorer.
- Mr Yaeger, la raison de votre retard ? demande Madame O de sa petite voix.
- Infirmerie, mentis-je
- Et votre billet ?
Bon sang, n'importe qui dans cette assemblée aurait pu venir sans ce maudit billet qui ne sert qu’à nous faire chier et à gâcher du papier inutilement. Je joue la carte du silence et patiente jusqu’à ce qu’elle se décide à dire quelque chose. Elle persiste à me regarder, attendant une réponse de ma part. Toutefois, elle abandonne très vite et m’ordonne de retourner à ma place.
- Tu n'oublieras pas de rejoindre ta responsable de niveau, ajoute-t-elle
Je lâche un ok presque inaudible puis pars m'asseoir à ma place c'est à dire à côté de Jean et devant Livaï.
- À ce que je vois, tu as tapé l'œil de monsieur Ackerman, chuchote Jean pour me charrier.
- La ferme, je suis déjà assez énervé pour la journée, répondis-je en sortant mes affaires.
☀️😊☀️
17h00
Je sors rapidement du lycée en prenant garde de ne pas croiser les fans de Black Prince et surtout pressé de rentrer chez moi pour goûter aux délicieux biscuits de ma mère. Arrivé dehors, j'allume enfin mon téléphone. Une avalanche de vibrations sonne dans ma main. Plusieurs proviennent de mes réseaux, mais d'autres proviennent étrangement de ma mère.
📞 3 appels manqués
✉️ 1 message
📞 3 messages laissés dans la boîte vocale
Je m'arrête un instant puis clique sur son contact et lis son premier message :
Mam💛
Eren, prends bien soin de toi. Je t'aime de tout mon cœur, petite mèche.
Je m'empresse alors de lui demander ou elle se rend mais je n'obtiens pas de réponse immédiate, elle qui d'habitude répond comme une flèche. J'accélère alors le pas afin de comprendre ce qui se passe. C'est étrange, elle ne m'a rien dit ce matin, tout allait bien -mis à part ma énième prise de tête avec mon paternel-. Je parcours rapidement ma boîte vocale et écoute son premier message.
"Eren, je suis désolée, chuchote-t-elle d'une voix brisée. J'aurais aimé que tu t'entendes mieux avec ton père, ajoute-t-elle en rigolant."
Je me mets à courir en direction de ma maison. Ce n’est peut-être rien. J’essaie de me persuader comme je peux que rien ne lui est arrivé mais c’est bien la première fois que j’entends sa voix se faire si triste.
"Ne mange pas trop de cookies sinon tu vas grossir, je sais que tu raffoles de mes biscuits alors je t'en ai laissé une montagne sur la table,
Elle marque une légère pause avant de souffler d'une traite de bien faire attention à moi. Pourquoi elle m'envoie tout ça, ou est-elle passée ? Sa voix est toute tremblante, elle se voulait rassurante mais une sorte de peur s'emparait d'elle. Je reprends difficilement ma respiration avant de sortir maladroitement mes clés pour ouvrir la porte. Pour la première fois, les lumières sont éteintes et personne ne me court après pour m'embrasser. Je continue d'avancer en prenant soin de refermer la porte à clés. Je me donne de l'espoir, affirmant que, peut-être, elle est en train de jardiner, toute souriante, comme à son habitude. Mais un foutu mot posé sur la table me ramène rapidement à la raison. J'attrape le bout de papier, l’angoisse me saisissant le cœur.
"Écoute la cassette à ta droite. Tu ne pourrais l'écouter qu'une seule fois alors sois attentif"
Je fais ce qu’il me dit dans un calme qui semble m’engloutir sous ce sombre silence. Je prends un carnet ainsi qu'un stylo puis démarre la cassette.
"1. Je détiens tes parents.
2. Pour bien évidemment les retrouver tu devras m'apporter :
800 000 dysiris. Les plans et les données du projet RAH que mène ton père.
3. Je te laisse 1 mois pour tout rassembler.
4. Préviens la police, je tuerai tes géniteurs.
5. Le délai dépassé (entendant la gâchette d'un pistolet) je serai également dans l'obligation de tuer tes parents."
La cassette s'arrête. J'essaie tout de même de rembobiner l'audio. Rien à faire. J'aurais dû enregistrer avec mon téléphone. Je me gratte énergiquement la tête m'insultant plusieurs fois d'abruti. Je me calme doucement, réalisant l'énormité de ce qui vient de se produire. Comment je vais réunir tout ça ? Je n'ai aucune idée de quel projet mène mon père. En travaillant un mois dans une supérette, je gagnerai à peine 750 dysiris . Mais dans tous les cas, il me manquera toujours les dossiers à lui remettre. Et puis, s’il les demande, ça veut probablement dire que ces papiers sont extrêmement confidentiels. Je cogite ainsi plusieurs minutes, analysant les différentes possibilités de réussites. C'est avec effroi que je constate que tous les chemins ne mènent pas à Rome mais bien vers la Mort.
Ils vont se faire tuer.
Dans un élan de détresse, j'attrape mon téléphone et appelle le numéro de ma mère.
*sonne* *sonne* *sonne* *sonne*
Carla à l'appareil ! Je ne peux vous répondre pour l'instant, rappelez moi plus tard ou envoyez-moi un message !
*bip*
Je raccroche lentement en reposant mon téléphone sur la table.
Qu'est ce que je vais faire ? Cette énormité vient de me tomber dessus sans crier gare. Tout cet argent je le trouve où et comment ? Aucun métier ne paie autant en si peu de temps. Je me déchausse et monte simplement dans ma chambre, essayant de garder la tête froide. Mais les pires scénarios continuent d'être joués dans mon esprit. Pas de dossiers, pas d'argent = parents tués. Je m'affale sur mon lit et allume mon écran, les larmes aux yeux : live Heichou en cours. Je cligne des yeux afin de vérifier si j'ai bien lu. Il tombe à pique ce gars. Je m'y rends et observe la silhouette d'Heichou, près d'un piano. J’observe ses fins doigts à peine éclairés d’une lumière tamisée. Je n'ai qu'une envie c'est qu'il commence à jouer, qu'il me transporte loin de tout, de toute cette merde qui vient de me tomber dessus tel une bombe atomique. Je ne ne sais tout simplement pas comment réagir. L'angoisse et l'inquiétude sont présentes dans mon esprit. Je ne peux avertir personne de ce qui m'arrive et encore beaucoup de mystère plane sur sa requête. Un projet sûrement confidentiel que mon paternel mène ainsi qu'une somme de 800 000 dysiris. Je l'entends prendre une légère inspiration avant que son index n'effleure doucement une première note blanche puis il enchaîne avec deux noires. Je sens mon coeur se compresser douloureusement. J’ai envie d’avoir mon rencard avec ma Lune, de pleurer dans ses bras sous cet air apaisant qui semble atténuer une infime partie de mes songes. Je l'ai à peine regardé aujourd’hui. J’aurais du ravaler ma fierté de gamin de merde et manger avec elle sans me soucier de mon père. Ses biscuits je les ai vu mais je n’ai même pas eu l’envie d’en goûter un seul. On aurait dû les déguster ensemble. Elle m’aurait parlé des nouvelles fleurs qu’elle aurait reçu, me demandant de temps à autre comment se passent mes cours et comme à mon habitude j’aurais haussé les épaules tout en dévorant ses confections. Quel imbécile. Quel nul. Pourquoi je ne suis pas resté avec elle ce matin ? La maison n’est même pas retournée, rien, aucune trace de combats. Où était mon putain de père ?
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