Juin 2019

Can

Je revois son visage quand elle a soulevé le carton pour découvrir notre destination de voyage...Ses yeux habités par un mélange d'anxiété et d'excitation, son sourire enfantin et ses lèvres retroussées. Comment résister à cette frimousse ? Les Maldives. Je la revois sauter sur place et se jeter dans mes bras, complètement excitée par cette révélation. Je me souviens d'avoir vu, il y a très longtemps un reportage sur ces îles paradisiaques où les jeunes mariés s'envolent pour s'isoler de tout et profiter de leur bonheur d'être ensemble dans un environnement paradisiaque : la mer à perte de vue, le sable fin, les cocotiers. Je m'étais juré qu'un jour j'y emmènerais ma moitié et il me semble que ce jour est arrivé. Comme les héros de la série qui rêvent de s'envoler vers les Galapagos, j'offre à Demet une parenthèse enchantée à l'autre bout du monde, juste elle et moi pour quelques jours.

Après notre arrivée à Male, l'aéroport principal, nous avons grimpé dans un hydravion, seul capable de nous emmener à bon port, un petit ilôt : Moofushi. Et là, j'ai beau avoir détaillé sur internet toutes les photos et descriptif des lieux j'en reste bouche bée. Cet endroit est incroyable. Un minuscule brin de terre habité, juste un hôtel au milieu de nulle part entouré de l'immensité azur. Les yeux de Demet ne sont pas en reste. Nous débarquons, impatients d'être propulsés dans notre bulle de rêve pour cinq jours, c'est tout ce que l'intermède de la série nous autorise mais c'est déjà énorme.

- Can !!!! Regarde !!!! Même la salle de bain est énorme !!! Oh c'est magnifique, c'est absolument incroyable ! C'est beau !!!!!

Les superlatifs ne sont pas assez nombreux dans sa bouche pour exprimer son admiration. Et je la comprends. Cet endroit est indescriptible tant qu'on n'y a pas posé les pieds. Le groom est déjà présent pour déposer nos bagages et un membre du personnel nous indique, en anglais, tous les services disponibles, à la carte, pour satisfaire nos besoins durant notre séjour. Il prend congé et je me jette littéralement sur le lit, les mains derrière la tête, testant au passage la qualité de la literie.

- On va passer cinq jours inoubliables...

- Tu es bien sûr de toi...

Demet s'approche et saute à coté de moi testant à son tour le confort du matelas.

- Alors c'est assez confortable pour toi ?

Elle me sourit et je reconnaitrais cette expression entre mille, provocatrice avec son regard aguicheur. Je me redresse et l'attrape par les hanches avant de fondre mes lèvres sur les siennes. Oublié le manque de repos de ces derniers mois, le décalage horaire et le voyage fatiguant. Lorsque Demet me fait ses yeux là je ne pense qu'à une chose, laissé sortir l'homme des cavernes qui sommeille en moi.

- Je ne sais pas, il faudrait tester réellement l'équipement avant de pouvoir se faire un avis...

- Je pense que çà peut s'arranger...

Je la surplombe et me perds sur les courbes de son visage, son sourire, ses lèvres accueillantes que je ne me lasserai jamais d'embrasser. Cet échange prend rapidement un tour passionné et nos vêtements volent à travers la pièce bercée de lumière. Mes mains explorent sa poitrine alors que nos lèvres sont toujours scellées. Je les abandonne un instant pour honorer la peau douce et délicate de ses seins. La température grimpe quand elle se cambre en arrière et colle ses hanches aux miennes sous l'impulsion du plaisir. J'ai envie de la dévorer, de prendre mon temps pour lui faire l'amour comme peut être jamais encore...

C'est la faible lumière du crépuscule qui me réveille plusieurs heures plus tard. Je ne sais pas combien de temps nous avons dormi mais la journée dans ce paradis nous l'aurons passé enfermés dans cette immense chambre en bois exotique, bercé par nos ébats et le bruit des vagues au loin. Demet dort encore profondément, son visage enfoui sous ses cheveux emmêlés. Sa respiration est profonde et régulière. Je m'extirpe de ses bras en essayant de ne pas la réveiller, je m'éloigne et commence à défaire mes bagages en silence avant de commander un éventail de plats au room service. Je finis sous la douche afin de me réveiller quand j'entends des pas dans la chambre.

Je me sèche et m'habille rapidement avant de la retrouver, les yeux encore gorgés de sommeil, au dessus de sa valise déposée sur le lit.

Je m'approche par derrière et enserre sa taille fine au creux de mes paumes, enfouissant mes lèvres dans les zones sensibles de son cou. Je la sens frissonner et sourire à travers son soupir avant qu'elle même repose ses mains par dessus les miennes pour resserrer notre étreinte.

- Quelle heure est il ?

- Ici il n'est que 20h30 alors qu'à Istanbul il est au moins 22h30...

- Mon dieu...on a dormi si longtemps !

- Peu importe, ce voyage est aussi fait pour çà, se reposer et faire l'amour dans un endroit enchanteur...

- Alors on a déjà bien entamé le programme...

Je ne peux pas m'ôter le sourire qui glisse sur mes lèvres en même temps qu'elle se retourne face pour me faire face et partir dans un rire contagieux. Nous sommes interrompus par le tintement de clochette qui doit signaler l'arrivée de notre room service.

- J'ai pris la liberté de nous commander un repas, je crois que nous en avons bien besoin.

- Merveilleuse initiative !

Nous dévorons les plats, picorons dans l'assiette de l'un et de l'autre comme nous avons si souvent l'habitude de le faire et finissons par accompagner notre festin par des jus de fruits et d'eau de coco. Avec toutes ces bonnes choses, nous allons vite faire le plein de vitamines pour recharger les batteries.

Demet se caresse le ventre en soupirant d'aise d'avoir trop bien mangé. Elle qui a perdu un peu de poids ces dernières semaines, à la fois pour les besoins du tournage mais également par le rythme de nos journées trop remplies et de nos entraînements intensifs. Je n'aurais rien contre le fait qu'elle reprenne ses kilos, je l'adorais encore plus avec ses jolies formes plus rebondies. Là, son visage, toujours adorable, est plus saillant, ses pommettes plus dessinées quand elle me sourit.

Elle doit s'apercevoir de ma contemplation car elle plisse les yeux en me fixant subitement.

- Je peux savoir à quoi tu penses ?

- Je profite de la vue...

Je me lève et lui tend la main pour qu'elle me suive. Là, à quelques mètres se dresse une magnifique plage et j'ai envie d'un bain de minuit avec ma sirène.

- çà te tente ?

- Follement.

Elle disparait quelques instant avant de réapparaître dans un magnifique bikini qui laisse suggérer tant de merveilles que je ne sais plus si j'ai vraiment envie d'aller me baigner.

Elle fuit en courant vers la plage laissant échapper un rire enfantin. Je la suis, revigoré par toutes ces vitamines ingurgitées.

Au loin, la lune scintille sur l'eau calme jusqu'à ce que ses pas percutent l'eau sans ménagement laissant s'envoler le croissant de lune en petit morceaux disloqués et tremblants.

Je m'approche, elle m'éclabousse. L'eau n'est même pas fraîche mais la sensation est très agréable. Je plonge dans sa direction, l'atteignant en quelques brasses. Je m'agrippe à ses hanches avant de refaire surface. Elle se débat mais elle a déjà fait l'expérience de ce genre de combat, elle n'a aucune chance. Je pense qu'elle le sait mais elle n'est pas prête à se rendre aussi facilement. Alors, à bout de souffle et de rire, elle finit par déposer ses lèvres douces et salées à la naissance de ma nuque et je souris, j'abdique en desserrant mon étreinte, faisant glisser mes mains sous ses fesses pour qu'elle enroule ses jambes autour de ma taille.

Le silence se réinstalle autour de nous. Les regards se font plus tendres et nos lèvres ne tardent pas à se frôler avec délice.

- L'eau est délicieuse...

- Il n'y a pas que l'eau...

Elle mordille ma lèvre inférieure puis laisse échapper des petits soupirs. Je frissonne quand je sens ses doigts se faufiler sur mon torse à la recherche de ma virilité.

- Dem...Qu'est ce que tu fais ?

- Juste une petit expérience...

- Du genre ?

Elle laisse un immense sourire coquin éclairer son visage.

- Je veux vérifier que ce qui se dit est vrai...il parait que dans l'eau le petit oiseau ne veut pas sortir...

Je souris et m'écarte.

- tu veux des preuves ?

Je reprends ses lèvres et viens coller mon corps plus près du sien, attrapant sa nuque, dévorant sa bouche qui sourit de ma réaction. J'ondule contre elle, lui laissant le loisir de vérifier sa théorie. Nos langues s'emmêlent, nos mains s'agitent et bientôt nos respirations sont complètement hachées. Quand nous nous écartons brièvement l'un de l'autre, son sourire réapparaît de plus belle, surmonté d'une pointe de désir.

- Alors ? Verdict ?

- Je crois qu'il est temps que je m'occupe de mon petit oiseau hyperactif...

J'éclate de rire alors qu'elle se dégage totalement de mon étreinte pour prendre ma main et m'inviter à la suivre. Nous courons sur le sable frais jusqu'au bungalow. Il nous colle de partout, nous n'aurons pas volé une bonne douche.

Aux aurores, après une nuit de sommeil agité, je réalise qu'elle n'est plus à coté de moi. Elle a eu un sommeil agité. Il faut dire que notre nuit, ponctuée de câlins et de micros siestes n'a pas vraiment été reposante. Pourtant nous ne souffrons pas d'un gros décalage horaire mais plutôt d'une fatigue chronique liée à notre mode de vie intense.

Lorsque je m'éveille totalement le lendemain matin, il fait déjà intensément jour. La place à coté de moi est vide et l'intérieur est calme. Une odeur de gel douche traine ici et là, témoin de l'activité matinale de Demet pendant que je dormais encore. Lorsque je me lève elle est confortablement installée dans un transat en train de lire et siroter un jus de fruit. Elle ne m'a pas encore remarqué et je ne peux m'empêcher de m'approcher d'elle pour la surprendre. Elle sursaute et un sourire timide se dessine sur son visage.

- Caaan !

- Alors comme çà on ne m'attend pas pour le petit déjeuner ? !

- Je n'ai rien mangé encore, j'ai juste commandé un jus frais...

- Tu as des envies particulières pour la journée ?

Son sourire en coin me laisse entrevoir qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'elle me réponde que buller dans le bungalow toute la journée lui conviendrait parfaitement. Mais j'ai d'autres projets.

- çà te dirait de la plongée ?

- De la plongée !!! Oh oui !!!! Je n'en ai jamais fait !

- Alors c'est parti, j'appelle la réception pour nous organiser çà.

Quoi de plus captivant qu'une demi journée dans le bleu azur avec ma sirène ?

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tout est organisé et nous nous retrouvons au ponton près à plonger. Le moniteur nous équipe et nous explique les règles de sécurité. Demet est très attentive, moi un peu moins. En fait je suis constamment étourdi par sa silhouette, ses courbes généreuses et athlétiques. Les jolis poissons tropicaux ne méritaient peut être pas d'interrompre notre intime proximité.

Mais son sourire alors que nous progressons à travers l'immensité silencieuse, ses éclats de rire à chaque remontée et l'étincelle dans ses yeux valent tout l'or du monde. Ici, nous sommes seuls au monde, dans notre bulle de bonheur et à l'abri des journalistes et du monde agressif qui nous entoure habituellement.

Quand la fatigue commence à se faire sentir, nous rentrons nous restaurer et savourer la caresse du soleil sur notre peau. Celle de Demet se pare d'un joli hâle et ses joues chauffées lui donne un air enfantin qui lui donne encore plus de charme.

Nous chahutons sous la douche avant d'aller nous reposer au bord de l'eau, savourant la plénitude d'un emploi du temps inexistant. L'air iodé chatouille mes narines et se mélange aux parfums de monoï qu'elle s'applique généreusement sur le corps et les cheveux. Je laisse mes paumes jouer avec la sable fin alors qu'elle prend tout un tas de photos qu'elle envoie à je ne sais même pas qui.

Le soleil a déjà presque fini de flirter avec l'horizon. Ce soir j'ai prévu une petite surprise. Au lieu de commander un room service ou de manger au restaurant de l'hôtel j'ai privatisé une petite table au bord de l'eau. A la lueur des bougies, sous les palmiers, nous allons déguster des spécialités de poissons crus assaisonnés.

Je lui ai bandé les yeux et la mène jusqu'à la plage. Lorsqu'elle découvre la table dressé et ce petit coin enchanteur que je ne ai réservé ses yeux pétillent encore d'une nouvelle étincelle.

- C'est vraiment magnifique Can, je ne te remercierai jamais assez pour ce merveilleux cadeau d'anniversaire. Tu n'es jamais à court de surprises...

- Je t'aime, je veux des étincelles dans tes yeux, je veux ton bonheur. Cet endroit c'est exactement ce dont nous avions besoin tous les deux...

Nous nous installons l'un en face de l'autre et le serveur dispose un éventails de plats dans lesquels nous picorons à tour de rôle, nous enchantant de l'un et grimaçant devant la saveur peu commune d'un autre. Nous rions, inventant des noms de poissons tropicaux tous plus tarabiscotés les uns que les autres. L'air est doux, le ressac apaisant et le ciel maintenant plein d'étoiles nous tend les bras.

Me souriant, Demet se lève et vient s'asseoir sur mes genoux. Je lui ouvre mes bras, elle porte un morceau de fruit juteux à ma bouche avant de venir embrasser goulument les traces qui coulent aux coins de mes lèvres. C'est sucré, doux, délicat mais je ne suis pas sûr que tous mes appétits soient satisfaits si le repas se termine ainsi. J'ai envie de la serrer plus fort mais quand le serveur réapparait devant nos yeux et qu'elle sursaute et se cache dans mon cou, la scène devient comique. Il nous demande si nous avons besoin d'autre chose mais je le remercie précipitamment. La seule chose dont nous ayons besoin à ce moment précis c'est d'intimité.

Sous le ciel infini, assis au bord de l'eau, je dégage les mèches de cheveux qui flirtent avec l'ovale de son visage. Mes lèvres viennent se poser sous sa mâchoire et je sens sa tête basculer en arrière pour me laisser un meilleur accès. Sa bouche échappe un petit gémissement de plaisir et ses yeux révulsés se ferment, savourant l'instant et les sensations que je lui procure.

Mes mains ne sont pas en reste et remontent la fine étoffe de sa robe de plage jusqu'à l'intérieur de ses cuisses déjà frémissantes.

Je me lève et lui tend la main pour l'aider à se relever. Elle me sourit et me suis tout en reprenant ma bouche en otage. Le chemin retour jusqu'au bungalow est sinueux. N'arrivant pas à nous détacher l'un de l'autre, nos lèvres et nos langues s'emmêlent à l'infini.

Quand enfin l'intimité de notre cocon se referme sur nous, ce sont les vêtements qui volent aux quatre coins de la chambre. Il n'y a plus que de la peau, des contacts et les bruits équivoques de notre corps à corps.

Plusieurs heures plus tard, je suis éveillé par des bruits étranges provenant de la salle de bain d'où une faible lumière filtre. Alors que j'émerge doucement, je constate que Demet n'est plus à mes cotés dans le lit. Je m'extirpe du matelas et lorsque je la découvre dans la salle de bain, le visage blême je réalise que quelque chose ne va pas. A peine quelques secondes qu'elle se précipite à nouveau sur la cuvette des toilettes pour libérer une partie de notre repas.

- Dem...tu ne te sens pas bien ?

- Non, je crois que le poisson cru ne m'a pas réussi...

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Coucou tout le monde ! 

Voici (enfin) le chapitre 44. Je n'ai pas été très rapide à publier et je sais que certaines d'entre vous étaient pressées de le découvrir mais je n'ai malheureusement pas plus de temps pour m'y coller davantage. J'ai d'autres projets en cours (L'envol) ainsi qu'une autre histoire qui n'a rien avoir avec CanDem mais qui sera publiée ici même dans quelques temps j'espère, le temps pour moi d'avoir des chapitres d'avance...

J'espère que vous allez toutes bien en ces temps perturbés et j'ai hâte de lire vos impressions ! N'hésitez pas à vous abonner à mon profil et à me laisser un message.

A très bientôt !