39. Rien qu'à moi
Can
Essoufflé de plaisir, un sourire inqualifiable sur mes lèvres, je caresse la chute de rein dénudée de Demet. Le visage à demi caché dans mon cou, elle m'inonde de petits baisers et je tremble, comme si les frissons de notre extase ne voulaient pas retomber.
Plongés dans la pénombre, à peine éclairés par quelques lumignons , je laisse mon esprit divaguer, bercé par ses caresses, le bruit des battements de son coeur et le rythme de son souffle chaud qui s'écrase contre ma peau.
2018 m'aura apporté une rencontre inoubliable, mon âme soeur, ma partenaire la plus inspirante, véritable muse professionnelle et mon pire cauchemar amoureux, des insomnies à n'en plus finir, des incertitudes, des sourires et des retrouvailles inoubliables.
2019 commence dans un élan d'amour que j'ai même du mal à quantifier...cette sensation de plénitude, d'abandon total, de confiance. Il y a bien longtemps que je n'avais pas ressenti un tel apaisement.
Quand Demet a pris ce ton sérieux pour me dire qu'elle avait quelque chose d'important à me dire j'étais à des années lumières d'imaginer une telle déclaration...je suis passé du sourire, à l'évocation de notre première rencontre à la crispation quand elle a abordé ses angoisses, cette nécessité de me fuir...j'ai bien cru que j'allais à nouveau la perdre, qu'elle allait à nouveau m'échapper. L'aveu de sa jalousie, de sa crainte de me perdre, que je l'abandonne pour une autre...Comment pourrais-je ? J'en serais bien incapable...
Au creux de mes bras, sa respiration est maintenant lente et régulière, elle s'est endormie. Je me dégage doucement et je reste là, comme un imbécile à la regarder dans la douce demi-obscurité. Ses traits sont détendus, son visage souriant dans son sommeil.
Nous sommes enfin sur la même longueur d'ondes.
Si elle savait à quel point moi-même je me suis lassé de cette relation non exclusive, dévoré à chaque occasion par la jalousie des regards des hommes autour d'elle. Malade de découvrir comme récemment sur les réseaux sociaux qu'un autre homme pourrait l'intéresser, la faire rire, me l'arracher.
Deux heures plus tôt...
Trois mots, quelques lettres alignées qui signifient tant pour moi. Dans sa bouche, à travers son regard, je frissonne de plaisir. Il me faut quelques secondes pour vraiment réaliser et répondre. Plus question de douter, plus question d'hésiter...les mots s'échappent de ses lèvres et des miennes avec une évidence si naturelle...
Entièrement.
Indéfiniment.
Exclusivement.
Nos bouches scellées, mes mains sont partout, à bercer délicatement ses joues, caressant avec attention sa peau délicate avec la pulpe de mes pouces, savourant le velouté de ses lèvres entrouvertes et accueillantes. Nous prenons un temps infini à nous gouter, appréciant l'un et l'autre ce nouveau statut...je veux me perdre dans ce sentiment de plénitude, m'endormir ainsi et ne plus jamais ouvrir les yeux sur une triste réalité où nous serions séparés.
Nos corps se sont si souvent possédés, mais là, à cet instant précis je découvre la signification de faire l'amour...ne faire qu'un, savourer la parfaite communion de nos corps et de nos âmes qui fusionnent. Chaque baiser, chaque caresse n'est que volupté. Mes mains sur sa peau redécouvrent chaque centimètres de trésor à chérir, de monts à franchir, de vallées où se cacher. Noyée dans un océan de plaisir, elle me laisse la guider. Pantelante, elle échappe plusieurs soupirs, se cambre et prononce mon nom dans un murmure étouffé.
Je bouillonne, mon désir devient étourdissant. Demet récupère peu à peu de son premier orgasme et reprend la direction des évènements. Dévorant mes lèvres, caressant mon torse, entremêlant ses doigts aux miens, elle ondule sur moi, bien consciente de son effet qui n'améliore pas ma condition. Sa bouche gourmande me dévore, prenant possession de mon sexe, me laissant échapper des grognements de bête affamée...
Je l'observe dans la faible clarté de la pièce et la vue de ses lèvres sur moi couplée aux sons qui les accompagnent me fait complètement perdre pieds...
- Demet...Oh Demet...je ne vais pas tenir très longtemps...
Je bascule ma tête en arrière, possédé, à peine capable de me contenir, quand ses lèvres se dérobent dans un bruit de succion sexy.
Libérée de toute inhibition, elle vient me surplomber et je glisse en elle sans effort. Elle prend appuis sur mon torse et exécute une danse lascive m'offrant la plus belle vue sur ses seins fermes et rebondis. Je caresse ses hanches, nos regards sont scellés, nos yeux se ferment de temps en temps sous l'impulsion du plaisir, des sourires s'échappent devant les soubresauts de nos corps. J'aime la regarder chercher son extase, provoquer la mienne puis freiner le rythme pour faire durer le plaisir...
S'il était encore possible de grimper un échelon dans le plaisir je crois que je suis en train de l'atteindre. Je me redresse et nous nous faisons face, les corps scellés. Elle m'entoure de ses jambes, nous ondulons en rythme, l'un contre l'autre. Perdus dans le regard de l'autre, nos respirations sont plus apaisées. Je dépose mes mains sur chacune de ses joues et je décèle dans ses yeux une tendresse infinie, un éclat de bonheur que je n'avais pas remarqué jusqu'alors. Nous nous sourions et, sans cesser notre étreinte je prends possession de ses lèvres. Un baiser doux, lent, laissant chaque parcelle de lèvre satisfaite.
Je sens son corps trembler contre le mien, impatient du plaisir qui nous attends. Ses soupirs sur mes lèvres s'accentuent et le feu s'insinue dans mes veines. Tout s'embrase autour de nous, la fusion de nos regards, de nos corps, de nos âmes. Demet est libre entre mes bras, ivre de sensations et je sens que je m'insère un peu plus profond en elle à chaque mouvement de ses hanches contre moi. Sa souplesse de danseuse est envoutante, l'odeur au creux de sa nuque me fait perdre pied. Je ressens au plus profond de moi à cet instant la différence entre l'amour et le sexe...
Le sexe fait partie de l'amour mais sans amour le sexe n'a pas la même saveur. Celle de s'appartenir dans le bon sens du terme, celle de ne faire plus qu'un avec l'autre, de chercher à donner du plaisir avant d'en recevoir, celle de s'abandonner totalement dans les bras de l'autre sans honte, sans retenue. La confiance, la réciprocité des sentiments ne s'inventent pas, ne s'achètent pas, elles sont là. La force des sentiments explose en vous au hasard d'une rencontre et vous ne maîtrisez plus rien.
Ses bras dans mon dos se font plus pressants, laissant j'imagine des traces sur leur passage. Ses ongles dessinent la route de notre périple vers le bonheur suprême, celui que chaque couple d'amoureux recherche dans la réunion des corps.
J'accélère mon rythme et Demet, toujours plus réceptive laisse sa tête basculer en arrière sous l'impulsion du plaisir que lui procure ce léger changement. De petits gémissements presque imperceptibles s'échappent de sa bouche et je sens que mon excitation touche à son paroxysme de la voir ainsi. Elle m'embrasse presque agressivement, possédée et grogne mon nom contre ma bouche.
- Can, oh Can...
A mon tour je dévore ses lèvres, avide. J'accélère encore le rythme et ses gémissements font de même. Je sens ses muscles intérieurs se resserrer autour de moi signifiant le début du plaisir ultime. Je grogne dans son cou, pris d'une bouffée de désir de la posséder corps et âme, de n'être le seul à pouvoir lui procurer autant de plaisir,
- Tu es à moi Demet...tu es à moi...
Emportée par la fougue de mes mots Demet plonge son regard dans le mien et je stoppe mes mouvements instantanément. Elle caresse ma joue, son visage est impassible mais criblé des traces du plaisir grandissant au creux de son ventre. Elle m'oblige à la regarder en plaçant ses deux mains sur mon visage puis caresse mon nez avec le sien avant de frôler mes lèvres.
- Je suis à toi Can, tu sais que je t'appartiens, possède moi...
Il ne m'en faut pas plus pour que les vibrations de sa voix suave et sensuelle me donnent le départ pour un final endiablé. Je reprends mes mouvements de plus belle, et l'animal en moi se libère. Rapidement je sens qu'elle flanche, qu'elle devient complètement dépendante de mes gestes et qu'elle s'abandonne à mes bras. Sa respiration se bloque, ses yeux se ferment et son corps est secoué de plaisir. Il ne m'en faut pas plus pour exploser en elle dans un dernier mouvement, échappant mon plaisir bruyamment.
Nous restons englués, couverts de sueurs et essoufflés, face à face les têtes l'une contre l'autre, les yeux fermés. J'entends nos pouls et je n'arrive pas bien à distinguer lequel est le mien ou le sien. Lorsque j'ouvre enfin les yeux les siens sont encore fermés mais un sourire éclatant traverse son visage.
- Je t'aime tellement Demet...
Elle ouvre les yeux, ses grandes pupilles encore dilatées de plaisir sondant les miennes. Déposant un unique tendre baiser sur mes lèvres, elle replonge son regard dans le mien.
- Moi aussi je t'aime Can...
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1er janvier 2019 - 12:30
Je sens mon corps fatigué, mes yeux pas assez reposés quand des tapotements sur mon épaule tentent de m'empêcher de replonger dans le sommeil. Et le bruit d'une vibration incessante qui se rapproche. J'ai vraiment du mal à émerger.
- Can, réveille toi, c'est ton père, ça fait plusieurs fois qu'il appelle...
Je grogne, la voix encore pleine de sommeil.
- Can, s'il te plaît...
Je finis pas me retourner et me redresser doucement. Demet appuie sur l'ouverture automatique des stores et la lumière agresse mes yeux affaiblis.
- Ok, mais tu vas me le payer...
Elle me tire la langue, aggravant son cas.
Je rappelle mon père, encore grognon. Il se moque de moi, constatant que ma nuit a du se prolonger bien plus tard que prévu. Ignorant ses insinuations il finit par en venir au fait, m'indiquant que nous sommes tous les deux conviés chez lui pour fêter encore une fois dignement la nouvelle année. Quelques amis, la famille et surtout ma mère seront présents. J'acquiesce mais lui précise que je ne lui promets rien.
Lorsque je raccroche je manifeste ma mauvaise humeur en l'éteignant pour de bon, le lançant à l'autre bout du lit. Demet est dans la salle de bain, j'entends l'eau qui ruisselle. Si j'avais plus d'énergie je la rejoindrais mais le traitement m'épuise et je n'ai pas eu beaucoup d'heures de sommeil...
Elle apparait une dizaine de minutes plus tard et j'ai encore la tête dans l'oreiller, essayant de retrouver le sommeil. Je sens des frissons parcourir mes épaules alors qu'elle se penche au dessus de moi, une odeur enivrante émanant de sa peau tiède et encore humide. Elle me chuchote des mots doux à l'oreille et je sens que mon humeur change, bercée par sa tendresse. Mon coeur se ramollit comme un sucre d'orge au soleil...
Je me retourne brusquement, j'agrippe ses hanches et la plaque dans le lit, la surplombant.
- tu as été vilaine...
- Oh, c'est vrai ?
Son regard, moitié amusé moitié provocateur met le feu aux poudres. Je me sens totalement éveillé y compris l'une des parties les plus sensible de mon corps.
- Très vilaine...
Elle rit et sa bonne humeur emplit la pièce, réchauffe mon coeur et sa joie communicative m'incite à chahuter. De chatouilles en caresses nous finissons au milieu des couvertures, nus, enlacés, un désir impétueux au creux du ventre. En pleine lumière je détaille ses longs cils qui papillonnent sous l'impact du plaisir, ses grands yeux noirs qui me fixent et sondent les recoins de mon âme. Je dépose de tendres baisers sur son nez rebondi et trace avec le mien la ligne saillante de ses pommettes lorsqu'elle éclate de rire. Je descend jusqu'à la courbe de sa nuque où ma bouche humide se fait plus pressante lorsqu'elle passe de ses petits rires chatouilleux à ses petits gémissements de plaisirs. Je fonds pour ses mains qui agrippent mes épaules plus fort alors qu'elle soupire de plaisir et prononce mon nom sensuellement alors que je ne sais même plus si elle me supplie d'arrêter ou de continuer.
Je m'extasie du velouté de sa peau, de ses fesses rebondies et musclées et de ses petits genoux adorables avec lesquels elle essaie parfois de m'étrangler quand le plaisir devient trop intense et que ma tête est entre ses jambes...
J'aime sa manière de rattraper mes lèvres quand nous nous embrassons et que j'essaie de me détacher alors qu'elle n'en a pas envie, sa petite langue qui sort et vient s'écraser contre ma lèvre inférieure dans un appel désespéré. J'aime quand elle vient suçoter le lobe de mon oreille et le mord même parfois en guise de provocation amplifiant encore mon désir juste avant que je bascule dans l'orgasme...
Les corps apaisés, nous retrouvons nos respirations. Le silence partagé après que la chambre ai connu grognements, rires, soupirs et gémissements...
Je sais au fond de moi qu'aucune autre femme ne pourra jamais me faire connaître une telle plénitude, un tel bien être, cette sensation d'accomplissement. Cette palette de sentiments incroyables...de la fureur en passant par la tristesse et le désespoir...
Cette année s'ouvre sur notre nouvelle vie, nous sommes un couple. Même sans prononcer les mots à voix haute ma tête tourne, c'est à la fois grisant et terrifiant parce que je sais que si çà me marche pas je ne sais pas comment je m'en remettrai.
Elle interrompt ma rêverie.
- Can, tu te vois comment dans dix ans ?
C'est une question piège çà non ? Elle décèle mon hésitation.
- Ne réfléchis pas, dis-moi ce qui se passe dans ta tête à cet instant...
Ok, c'est parti alors.
- Hummmm, je me vois dans le même genre d'endroit, notre chambre, je serais en train de te faire un câlin, caressant ton ventre rebondi, parlant à notre fils à travers la barrière de ta peau alors que notre petite tornade de fille franchirait le seuil de la porte et se jèterait sur notre lit en réclamant des crêpes au chocolat pour son petit déjeuner...
- Caannnn...
Je sens l'émotion dans sa voix.
- Oui ?
- C'est trop mignon...en t'écoutant me raconter j'imaginais tellement bien...
Je crois déceler une larme au coin de son oeil gauche. Nous parcourons chacun la moitié de la distance qui nous sépare et nos lèvres se joignent dans un baiser tendre et plein de promesses. Si ce n'est pas elle çà n'en sera pas une autre, je le sais au plus profond de moi.
Elle se redresse lentement, gardant sa main sur ma joue, la caressant tendrement. Elle reste un moment à me regarder, silencieuse, perdue à son tour dans ses pensées.
- Tu es prête à affronter toute la team Yaman ?
- Bien sûr, ils sont tellement adorables avec moi Can...
- Alors c'est parti !
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Hello ! Voilà le chapitre 39 qui j'espère vous aura plu ! Le prochain sera la quarantième (oui logique) mais jamais je n'aurais cru en faire autant...J'attends vos retours, j'espère que tout le monde va bien !
Gros bisous !
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