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J'arrive à écrire « Imagine on s'embrasse » dans mon journal. Je n'appellerai pas ça un journal intime, plutôt un recueil de pensées, sans vraiment avoir de sens.

Je n'arrête pas de penser à Aurélien depuis qu'on a regardé les nuages ensemble, Romane dit que c'est l'amour, que ça lui fait pareil avec Joe. Sauf qu'elle ça avance au moins. Moi j'ai l'impression de ne plus exister pour lui, il s'amuse à ne plus répondre à mes messages pendant plusieurs jours, on n'a plus une seule occasion de se voir.

Claire dit que ça se voit qu'il m'aime bien mais ça m'étonnerait, s'il m'appréciait, il essaierait de me voir !

Juliette ignore Claire, comme si elles ne s'étaient jamais embrassées... Et continue de rire bêtement aux « blagues » de Théo.

°°°

Je suis devant le lycée, avec Claire, Juliette et Théo. Nous avons séché les cours, Romane, elle, est toujours en classe, ne sachant pas où je suis. Mes amis fument tranquillement pendant que je reste sur mon téléphone à choisir quelle musique je vais écouter. Quand c'est fait, je tends la main pour demander une cigarette à Claire, mais je me sens tirée en arrière, la colère me prend et je me retourne prête à incendier la personne ayant fait ça.

— Tu fais quoi là ? m'énervé-je.

— Je te sauve la vie.

Je regarde Aurélien dans les yeux, d'un air de défi :

— Tu aurais peut-être dû le faire plus tôt !

— Je suis désolé.

— Mais ça fait vraiment plaisir d'être ignoré hein ! Merci beaucoup. dis-je en croisant les bras.

— Ecoute, je suis désolé. J'étais puni de téléphone...

— Mais bien sûr ! je lève les yeux au ciel, m'apprêtant à retourner avec mes amis.

— Tu as fini les cours ?

— Oui. Non, je sèche.

— T'es sérieuse ?! Tu fais n'importe quoi ! Dis-moi ce qui ne va pas !

— Toi. C'est toi le problème !

— J'ai de l'argent, viens on va prendre un verre.

Je soupire, j'y suis peut-être allée trop fort. Je récupère finalement mon sac et marche à ses côtés. Même si sa présence me dérange, je veux bien le laisser s'expliquer.

— Pourquoi tu fais n'importe quoi ?

— Fumer c'est n'importe quoi ?

— Oui. Sécher les cours aussi. Je pensais que t'étais intelligente.

— Tu avais tort. J'ai raté ma vie. Et gâché celle des autres.

— Pourquoi tu dis ça ?

— J'ai... Rien, laisse tomber.

Il attrape ma main, et je prends le temps de me calmer. Il a raison... Je gâche ma vie, et c'est mal. Je marche sur des feuilles mortes qui craquent sous mes pieds, je regarde le ciel, les oiseaux qui s'envolent, je jalouse leur liberté. Mes pensées s'emmêlent. Je n'aime pas celle que je suis en train de devenir, et j'ai peur.

— Je suis désolée...

Il ne répond pas, il doit m'en vouloir, j'ai été affreuse avec lui. Nous continuons de marcher jusqu'à trouver un café, où on s'assoit l'un en face de l'autre.

— Raconte-moi tout. me dit-il, les yeux dans les yeux.

— Je ne me souviens plus... Mon père...

Ma voix tremble, je suis incapable de parler. Je déteste pleurer en public. Et je n'ai pas envie qu'il me voie faible.

— De quoi ton père ?

Son regard m'encourage à parler, je ravale mes larmes.

— Il... Il est mort, et d'après ma mère et ma sœur, je l'ai tué...

— Comment ? Toi avoir tué quelqu'un ? C'est pas possible... déclare-t-il en s'affalant sur sa chaise.

La gorge sèche, je ne réponds pas.

— Et donc tu ne te souviens de rien ? reprend-t-il en se redressant.

— Non. Je ne sais pas comment faire pour retrouver la mémoire.

— Je vois... Je te connais et tu es inoffensive, ce n'est pas possible que tu ais commis un crime. De toute manière, c'est du passé, et je suis certain que tu n'es pas à l'origine de sa mort.

Son sourire me remonte le moral. Le serveur arrive, nous demandons un chocolat chaud chacun.

— J'ai une question... je dis timidement.

— Oui ?

— Pourquoi on se parle comme si on se connaissait alors qu'on ne se connaît pas du tout ?

— Peut-être parce qu'on se connaît inconsciemment... Je me souviens que quand on était petits, on jouait tout le temps, mais on ne parlait jamais.

— Je sais... On était enfants... Cette période me manque, quand on était heureux et qu'on fermait les yeux sur tous les malheurs.

— Moi aussi, mais on doit vivre pour le présent et pas pour le passé. On est là maintenant. Ensemble.

— Oui, je souris. J'ai cru qu'on ne se reverrait plus jamais, tu sais...

— J'ai pensé la même chose, combien de chances on avait de se retrouver ?

— Pas beaucoup.

Je vois un homme, qui n'a pas l'air très sobre, passer devant nous en criant :

L'autre jour, j'ai raconté une blague sur Carrefour, mais elle n'a pas supermarché !

Il éclate de rire, tous les regards sont tournés vers lui.

Un jour, Dieu demanda à Casto de ramer, et depuis, Castorama !

Je regarde Aurélien et on éclate de rire. L'alcool rend les gens stupides, je secoue la tête en repensant à la fois où j'ai bu chez Claire.

— L'abus d'alcool est dangereux pour la santé !

— Je m'étais toujours demandé si c'était la bue d'alcool ou l'abus d'alcool. j'avoue.

— Mmh... Je ne sais pas...

Le serveur nous tend nos chocolats chauds, peu souriant. Nous restons silencieux quelques minutes.

Je contemple une énième fois ses yeux bleu azur, ils ne me mentent plus. Il est heureux au moment présent. Il me demande :

— S'il te restait que 24 heures à vivre, que ferais-tu ?

— Mmh... J'organiserai une grande fête avec tous ceux que j'aime et qui comptent beaucoup pour moi !

— Je serai invité ?

— Oui, je lui rends son sourire. Et toi ?

— J'irais voler un combi pour partir avec mes amis, et le soir je les ramènerai tous sauf celle que j'aime. Je passerai ma soirée avec elle. Puis peut-être que je l'embrasserai.

Il hausse les épaules. Mon sourire s'efface, il pense encore à son ex...

Je détourne le regard, observant les passants, les mères de famille, les frères, les sœurs, les enfants, ils ont tous une vie, un passé, un futur. Ça me donne le vertige de penser qu'il y a plus de sept millions d'histoires dans le monde.

— Bref. Il est quelle heure ? me demande Aurélien.

— 17 heures 34.

— Je prends mon bus à 18 heures...

— Moi ma mère vient me chercher à 18 heures... L'heure à laquelle je suis censée finir !

Aurélien rit face à ma grimace, j'ai envie de l'embrasser.

Je recommence à penser n'importe quoi ! Je n'arrive pas à contrôler mes pensées, y'aura rien entre Aurélien et moi, parce qu'il me voit seulement comme une amie, il aime encore son ex. Il faut que j'arrête de rêver.

— Parle-moi de toi.

— Que veux-tu savoir ? demandé-je, le sourire aux lèvres, les coudes sur la table, me rapprochant de lui.

— T'as des passions ?

— Le dessin. L'art, en général. J'aime regarder les étoiles, j'aime rêver. J'aime écouter de la musique. Et toi ?

— J'aime beaucoup dessiner, moi aussi, puis prendre des photos, et voyager.

— Je vois...

Puis on continue de parler, seuls face au monde qui nous entoure.

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