Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 46. Le temps n'est pas encore venu

Aurèle

La lumière qui rentre par la fenêtre me flashe la tronche et j'ouvre les yeux difficilement. J'ai un mal de tête carabiné, les poings tuméfiés et douloureux, mais ce n'est rien comparé au tourment de mon cœur.

Je préférerais ne pas me souvenir de la soirée d'hier. Jusqu'à présent, je savais que Séléné avait un mec, mais ne l'ayant jamais vu, j'avais l'impression qu'il n'existait pas vraiment.

Nous avions décidé de n'être que des amis, même si j'avais toujours le secret espoir qu'elle réaliserait que nous deux, c'est plus que ça. Mais hier soir, j'ai compris que ça ne serait pas le cas. Notre prof en plus !

Je n'arrive pas à me sortir les images de ses mains sur son corps, sa langue dans sa bouche. Ça me dégoûte putain !

Je suis en colère, je m'en veux d'avoir été aussi con. Je n'arrête pas de me demander depuis combien de temps ça dure entre eux et pourquoi je n'ai rien remarqué.

Il y a du bruit dans l'appartement. Je me lève et gagne la cuisine. Ils sont déjà tous debout et me dévisagent avec inquiétude quand j'entre dans la pièce.

J'attrape une tasse pour me faire un café. L'atmosphère est lourde, je les sens me scruter.

— Pourquoi vous me fixez ? C'est bon, je suis passé à autre chose.

Je me mens à moi-même en prétendant cela, toutefois je n'ai pas d'autre choix que de l'accepter pour m'en remettre. Il n'est pas question que je me laisse bouffer par mes émotions.

— Tu te souviens de la soirée d'hier quand même ? demande Greg.

— Ouais, malheureusement ! Séléné m'a trahi et j'ai vrillé.

— C'est le moins qu'on puisse dire... soupire Mia.

— Toi, tu ne me parles pas, traîtresse ! Tu étais au courant de tout et tu ne m'as rien dit ! Tu ne vaux pas mieux qu'elle !

Je suis toujours à fleur de peau, ma colère de la veille menaçant de ressurgir.

— Calme-toi Aurèle, elle n'y est pour rien, me tempère Greg.

— Remarque, peut-être que toi aussi tu le savais après tout. Vous saviez peut-être même tous ?

Je deviens parano ma parole !

Personne ne bronche. À croire que je ne me trompe pas. Ils étaient tous de mèche. J'envoie valser tout ce qui traîne sur le comptoir, balayant au passage ma tasse qui explose au sol.

— Putain j'en ai marre, vous me faites tous chier !

Je décide de retourner m'enfermer dans ma piaule, mais je me retrouve plaqué contre le mur par Seb, qui me tient fermement par l'encolure de mon t-shirt.

— Maintenant, tu vas arrêter tes conneries Aurèle !

Un coquard recouvre son œil gauche. Lui qui est d'habitude si posé et enjoué, paraît tout autant énervé que moi.

— Putain mec, mais qu'est-ce que...

— C'est toi qui m'as fait ça ! Tu étais bourré et fou de rage. On a craint que tu t'en prennes à elle. Regarde l'état de tes mains ! Tu te souviens que tu as boxé les conteneurs à ordures comme un malade ? Même à trois, on a eu un mal de chien à te contrôler et tu m'as cogné, m'explique-t-il durement.

Je me suis comporté comme un sauvage. Je leur ai fait peur à tous. Un profond sentiment de honte m'envahit alors qu'ils me dévisagent.

— Je suis désolé, Seb. Je suis vraiment trop con.

— Ce n'est pas grave, je m'en remettrai, mais je pense que tu devrais parler avec une autre personne dans cette pièce.

Mon regard se pose sur Mia. Greg la serre contre lui et elle me fixe, les yeux rougis d'avoir trop pleuré.

— Putain Mimi, ne me dis pas que...

D'abord hésitante, elle me sonde un instant, puis ses traits se radoucissent.

— Tu ne m'as rien fait, je suis bien trop petite pour que tu puisses m'atteindre de toute façon.

J'ai le tournis et je vacille dangereusement. Seb me rattrape au vol et m'assied sur un tabouret. Je saisis ma tête entre mes mains, j'ai l'impression qu'elle va exploser.

J'ai du mal à croire que j'ai pu déconner à ce point et pourtant quand je vois le visage de Seb et l'état de mes poings, je réalise que j'ai complètement pété les plombs hier soir.

Je me ratatine sur le tabouret, les larmes me montent aux yeux. Mia s'approche et me serre contre elle.

— Aurèle, je suis désolée. Je t'assure qu'elle aurait voulu que tu l'apprennes autrement. Elle ne savait pas comment faire pour te l'avouer.

Je m'effondre dans ses bras et mon amie me caresse le dos pour me réconforter.

— Je tiens à elle...

— Et elle aussi tient à toi, bien plus que tu ne le penses. Sa peur de te perdre est si grande, qu'elle a préféré renoncer à votre histoire plutôt que de risquer de tout gâcher. Tu comptes énormément pour elle.

— Mais pourquoi ? je sanglote comme un enfant. Pourquoi ça ne fonctionnerait pas entre nous ?

Je croise les regards de mes vieux copains. La dernière fois que je les ai vus si anxieux, c'était quand ils m'ont ramassé à la petite cuillère après ma rupture avec Em.

— Calme-toi, Aurèle. Ça va s'arranger. Depuis que nous nous connaissons tous les trois, je suis persuadée qu'un jour vous finirez ensemble. C'est une évidence, et rien ne me ferait plus plaisir, seulement le temps n'est pas encore venu.

— Pardon, Minipouce, je suis désolé, je regrette tellement. Je tiens trop à vous deux, je n'ai pas envie qu'on se perde.

Je pleure un moment en serrant ce petit bout de femme dans mes bras. L'atmosphère se détend peu à peu dans l'appartement, je m'excuse aussi auprès de mes amis.

Sans eux, j'aurais pu faire n'importe quoi et les conséquences auraient été bien plus graves.


Séléné

J'embrasse Maxence et quitte son appartement pour rentrer chez moi.

Sur le chemin du retour, je suis bouleversée. Les images défilent en boucle dans ma tête, je revois Aurèle fou de rage, je l'entends hurler dans la rue. Il avait l'air si malheureux.

J'ai voulu le préserver de tout ça. En fin de compte, c'est encore pire. J'ai des sentiments pour lui, c'est indéniable, mais j'aime aussi Maxence, différemment. Ce que nous vivons tous les deux est si fort, si passionné. J'espère égoïstement qu'Aurèle finira par l'accepter un jour, car je n'imagine pas mon existence sans lui.

Quand j'ouvre la porte, Nyx court à ma rencontre comme s'il avait compris que ça ne va pas et me saute dans les bras. Après une pause câlin réconfortante sur le canapé, je m'en vais prendre une douche. Je reste un long moment sous l'eau chaude pour me détendre, jusqu'à transformer la salle de bain en sauna.

Je pleure toutes les larmes de mon corps tant j'ai mal au cœur. Je devrais me réjouir que Maxence éprouve les mêmes sentiments que moi, mais la détresse d'Aurèle me culpabilise.

Mia me téléphone pour s'enquérir de mon état et propose de passer me voir.

Dix minutes plus tard, elle me prend dans ses bras dès que je lui ouvre la porte.

— Oh, ma pauvre, tu as l'air au bout de ta vie.

Soucieuse, elle me dévisage longuement. Je dois vraiment avoir une tête de déterrée. Son regard s'attarde sur mon cou.

— C'est quoi ces traces ?

— Quelles traces ?

— Je ne sais pas, on dirait des bleus.

— Hein ?

Elle réfléchit et écarquille les yeux.

— Il ne t'a pas frappée au moins ?

— Quoi ? Mais non, ce n'est pas ce que tu crois, Mimi.

— Tu es sûre ?

— Oui. Souviens-toi que j'ai la peau qui marque facilement.

Je ne peux contenir le rire qui m'échappe en affirmant cela, mais des flashs de la nuit passée avec Maxence me reviennent et je blêmis.

— Qu'est-ce qu'il y a, Sélé ?

— On a fait une connerie. Vite ! La pharmacie !

— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu me racontes ?

— On ne s'est pas protégés Mimi...

— Et tu ne prends pas la pilule ?

— Non, j'ai eu des soucis quand j'étais plus jeune, du coup j'ai arrêté. Et puis j'utilise systématiquement des capotes, sauf que la nuit dernière, on avait trop bu et on a zappé.

— Allez, habille-toi vite, je t'accompagne.

J'enfile les premiers vêtements qui passent, saisis mon sac et nous partons aussitôt en claquant la porte.

Une demi-heure plus tard, nous sommes de retour à l'appartement avec une pilule du lendemain et un test de grossesse au cas où, ainsi qu'un stock conséquent de préservatifs. Je m'empresse de lire la notice et d'avaler le cachet, prie tous les saints pour ne pas tomber enceinte, et m'effondre en pleurs dans les bras de Mia.

— Calme-toi. Ça va aller, ne t'en fais pas. C'est pour quand le prochain « ragnagnarok » ?

— Trois semaines...

— OK, on croise les doigts en attendant que ça se déclenche. Et puis, tu feras le test pour être sûre.

— Merci, Mimi, j'ai de la chance d'avoir une meilleure amie en or comme toi.

Elle me serre contre elle pour apaiser mes sanglots pendant de longues minutes. Cette fille est vraiment formidable.

— Bon, je dois te parler par contre. J'ai vu Aurèle ce matin.

— Comment va-t-il ?

— Il est au fond du trou comme tu peux bien te l'imaginer, mais il s'en sortira. Tu le connais, il a les épaules solides. Ça a été dur hier, il était fou de rage, il a frappé Seb et hurlé un moment. J'ai eu vraiment peur pour lui.

— Quoi ? Il a frappé Seb ?

— Oui, mais il était saoul et désespéré, il ne contrôlait plus rien.

Je me laisse choir sur le canapé, abasourdie par ces révélations. Mia s'assied près de moi.

— Il va mieux, me rassure-t-elle. J'ai parlé avec lui ce matin.

— Je m'en veux tellement de le faire souffrir. Il ne mérite pas ça, c'est un mec bien.

— Ce n'est pas ta faute, Sélé. Il est dingue de toi depuis longtemps. Il finira par s'en remettre.

— C'est tout ce que je désire. Je l'adore. Je n'ai pas envie de le perdre, mais j'aime aussi Maxence.

Les larmes me reprennent.

Décidément, je ne suis bonne qu'à chouiner comme une madeleine au lieu d'affronter les problèmes.

— Tu es bien certaine de ça ? Enfin, je veux dire, est-ce que ce n'est pas votre relation passionnelle qui te donne l'impression que c'est le cas ?

— Non Mimi, je t'assure. Je l'aime vraiment et lui aussi, il m'a avoué ses sentiments hier. Tout va si vite entre nous, ça me terrifie et je préfère ne pas penser à la suite.

Mia prend ma main dans la sienne et d'un air théâtral s'exclame :

Alea Jacta Est !

Je ne sais pas si c'est la pression qui retombe après tous ces évènements, mais j'éclate de rire avec mon amie.

— Tu es vraiment un petit clown, Mia Klein !

— Ma famille me le répète depuis l'enfance. Et sinon, passons à un autre sujet : après-demain, c'est le deuxième semestre qui débute.

— Punaise oui, on doit récupérer nos emplois du temps !

— Exactement.

J'attrape mon téléphone. Nous nous connectons chacune sur notre espace étudiant.

Nous constatons peu de modifications quant aux horaires, nous avons toujours nos cours magistraux concentrés principalement sur les deux premiers jours de semaine. Les TD ont changé et sont désormais axés sur les périodes moderne et contemporaine. Nous avons également un nouveau cours supplémentaire, sélectionné lors de notre inscription parmi toute une liste d'options possibles.

— Ah, j'ai histoire antique le lundi soir !

— Ma pauvre, sept heures de cours dans la journée, ça va être dur !

— Il faudra bien faire avec. Et toi ? Tu as pris quoi ?

— Le droit de l'art et de la culture. Le vendredi matin. Pff !

Elle grimace et se laisse tomber dans le fond du canapé.

— Finies les grasses mat' en semaine.

— C'est trop nul ! Bon, je vais aller rejoindre mon amoureux. Après toutes ces émotions, on a besoin de se retrouver un peu tous les deux.

— Oui, je te comprends. Merci d'être venue, ma chérie, ça m'a fait du bien. Passe le bonjour de ma part aux autres, même si je doute que ça les ravisse, ils doivent me détester à l'heure qu'il est.

— Détrompe-toi. Ils te connaissent et savent bien que tu n'es pas mauvaise. La vie va vite reprendre son cours.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro