Maxence
— On se commande des pizzas et on regarde un film tous les deux ce soir ? Ça te convient ?
— Bonne idée. Ça m'évitera de penser aux partiels de demain. Je vais devoir me lever tôt en plus, le premier est à neuf heures.
Notre discussion est interrompue par la sonnerie de son téléphone.
— Allô Mam ? Tout va bien à la maison ? [...] Oui, je suis très stressée, tu me connais. [...] Je sais, tu as raison, mais j'ai tellement peur de rater.
Au fil de la conversation, ma belle se recroqueville dans le canapé, la lèvre tremblante, les yeux pleins de larmes.
— Ne t'inquiète pas Mam, je mettrai deux réveils. [...] Merci de penser à moi tous les deux. Bisou, je vous aime !
Elle raccroche et lève la tête vers moi.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Rien, c'est juste que je suis très émotive, comme tu l'as sûrement remarqué. Entendre mes parents me fait du bien, et me bouleverse aussi. Ils me manquent, j'ai hâte de les revoir.
— Je te comprends, vous êtes très proches, c'est normal.
— Je suis désolée. Je ne suis pas de bonne compagnie ce soir, mais ça ira mieux à la fin de la semaine.
— Ne t'excuse pas, c'est naturel que tu sois stressée. La période des partiels est toujours compliquée, mais tout se passera bien, détends-toi.
Je la prends dans mes bras et lui frotte doucement le dos alors qu'elle sanglote contre mon torse. Ma petite battante est à fleur de peau. J'aimerais pouvoir faire plus pour l'aider, malheureusement, je ne suis pas dans sa tête pour contrôler ses pensées.
Vers vingt heures, nos pizzas sont livrées et nous nous installons sur la table basse dans le salon. Je lui tends la télécommande. Elle furète un bon moment sur le catalogue de Netflix et nous avons terminé de manger quand elle finit par se décider.
Constatant le temps qu'elle a mis pour choisir un film, je comprends mieux pourquoi elle a si longuement hésité avant d'accepter de vivre notre histoire.
— Hum... j'ai bien envie d'un péplum.
— Pourquoi pas, j'aime bien ça, moi aussi.
— On regarde 300 ?
— OK.
Elle se lève pour éteindre la lumière et allumer simplement une petite lampe d'ambiance, pendant que je débarrasse les couverts, puis nous nous installons dans le canapé.
Je m'assieds à l'aise, les pieds sur la table basse et elle s'étend sur le côté, la tête posée sur un coussin sur mes cuisses, emmitouflée dans un plaid. Je passe mes doigts dans ses cheveux soyeux et joue avec quelques mèches folles.
Elle est absorbée par le film. Elle soupire, frissonne, grogne, agrippe mon genou en se cachant les yeux par moment. Elle me fait rire, j'adore la voir ainsi. J'entame un massage crânien qui devrait à coup sûr la détendre et quand vient le générique de fin, je me rends compte qu'elle s'est endormie. Je la redresse dans le canapé en chuchotant pour la réveiller.
— Séléné, le film est fini. Tu devrais aller te coucher, c'est bientôt vingt-trois heures.
— Hum... Quoi ? Déjà cette heure-là ?
— Eh oui, ma douce.
Je la soulève et la conduis jusqu'à son lit. Je l'ai à peine posée qu'elle se relève et fonce à la salle de bain, tête baissée.
— C'était bien la peine que je te porte dans ta chambre.
Je me marre devant sa moue renfrognée.
— Je ne vais pas dormir tout habillée, grogne-t-elle en se changeant.
— Non en effet, mais ce pyjama n'est pas franchement... Comment dire cela sans te vexer ?
— Mon pyjama est très confortable, c'est tout ce qui compte.
— Roh, je plaisante. Tu ne vas quand même pas bouder pour si peu ?
— Hum... J'hésite.
Elle me sourit et m'embrasse.
— Tu restes avec moi cette nuit ?
— Tu penses que tu dormiras mieux si je suis là ?
— Oui, je crois. À moins que tu aies quelque chose de particulier à faire demain matin ?
— Non.
Nous partons nous coucher et je l'enveloppe de mes bras tandis qu'elle fait son nid contre moi en s'enroulant dans la couette.
— Bonne nuit, ma belle.
— À toi aussi, mon cœur.
En l'entendant me donner ce petit nom, je réalise que nous avons probablement passé une étape tous les deux.
A-t-elle des sentiments pour moi ?
Son chat grimpe sur le lit et s'installe à l'autre bout, me scrutant d'un air méchant. Séléné s'endort rapidement avant que j'éteigne la lampe de chevet et je la regarde un moment. Je suis tellement bien avec elle. Le jour où nous nous sommes croisés pour la première fois, j'étais loin de penser qu'elle bouleverserait autant ma vie...
Séléné
À sept heures pétantes, le réveil sonne. J'ai prévu large pour avoir le temps d'émerger et de me préparer sans courir. Je m'étire un moment dans le lit, Maxence ouvre les yeux lui aussi.
— Tu as bien dormi ?
— Oui, ça va, je suis d'attaque pour les partiels. Et toi ?
— Toujours quand je dors près de toi.
— Hum, ne me dis pas ça, sinon pour ton bien, je vais devoir te garder avec moi toutes les nuits.
— Sache que je ne suis pas contre cette idée.
Il m'adresse un sourire coquin. Je m'extirpe du lit pour aller me préparer et nourrir mon mini fauve.
Quelques minutes plus tard, Maxence sort de ma chambre et vient déjeuner avec moi, avant de partir en me souhaitant bonne chance pour mes partiels. Je suis sur un petit nuage, en pleine forme après cette excellente nuit auprès de lui et cette soirée agréable, pleine de douceur.
Même si les instants passionnés que nous partageons ensemble m'extasient, j'espère que nous aurons encore beaucoup d'autres moments tendres comme celui d'hier. Je rêvasse de mon beau brun et de notre histoire pendant de longues minutes devant mon bol de café. Je ne souhaitais pas m'engager au départ, mais aujourd'hui je ne pourrais plus me passer de lui. J'accélère le rythme et rejoins mes deux amis pile à l'heure à la station de tram.
J'ai nettement progressé en matière de ponctualité ces derniers mois !
— Salut mes nanas ! Alors pas trop stressées ? nous demande Aurèle.
Il est rayonnant comme toujours, peut-être même un peu plus maintenant qu'il a une copine.
— Non, ça va, j'ai bien dormi, je suis d'attaque. Et toi Mimi ?
Elle m'adresse un regard complice.
— Oui, pareil. Bien reposée également. Et puis vu comment on a bossé, pas de raison qu'on se rate.
— C'est vrai. J'ai quand même hâte que les partiels soient terminés. On va faire une putain de soirée vendredi pour fêter ça !
— C'est clair ! Même si on attaque direct lundi les cours du second semestre, ce n'est pas grave, on dormira dimanche ! renchérit Mia.
En ce premier jour de semaine de la mort, l'université grouille d'étudiants, des plus stressés aux plus détendus, qui courent de partout pour rejoindre les salles d'examens.
Nous nous dirigeons vers l'amphi B200 pour notre premier partiel. Nous prenons le temps de nous motiver et de nous réconforter d'un câlin à trois, puis chacun de nous trouve sa place et s'installe.
Il reste encore dix bonnes minutes à patienter avant le début de l'épreuve. Je profite de ce laps de temps pour décompresser un peu. Concentrée sur ma respiration, je ferme les yeux et me remémore les encouragements de Maxence, ses caresses dans mes cheveux, son corps brûlant qui me réchauffe quand j'ai froid, son souffle régulier qui m'apaise lorsqu'il dort près de moi.
Comment ai-je pu, un temps, vouloir renoncer à tout cela ?
🌙
Le vendredi, en sortant à onze heures de mon dernier partiel, je découvre un appel manqué de Bianca. Je suppose qu'elle veut savoir si je suis disponible pour poser et je compose son numéro.
— Allô Bianca ?
— Ah ! Séléné. Je suis contente que tu me contactes. Tu vas bien ?
— Oui, merci et vous ? Désolée, je n'ai pas pu vous répondre, j'étais en plein examen.
— Tout s'est bien passé ?
— J'étais pas mal stressée au début de la semaine, mais ça y est, c'est terminé et je me sens plus légère.
— Super, je croise les doigts pour ta réussite ! Dis-moi ma belle, serais-tu disponible les vendredis soirs de dix-huit heures à vingt heures jusqu'aux prochaines vacances ?
— Avec plaisir ! À partir d'aujourd'hui ?
— Si tu peux, oui, ça serait parfait. Je suis désolée de te demander ça à la dernière minute, mais le modèle qui devait poser ce soir a eu un empêchement.
— Pas de problème, je serai là !
— Merci. Bonne journée, Séléné.
— Merci, à vous aussi Bianca.
Je rejoins Aurèle et Mia un peu plus loin.
— Prête pour faire la fête les filles ?
— Euh... Je vais avoir un petit contretemps par contre.
— Quoi ? Non, tu ne peux pas nous faire ça ! se plaint-il.
— Calme-toi, je n'ai pas dit que je ne viendrai pas. J'aurais juste un peu de retard, j'ai rendez-vous à dix-huit heures chez Bianca.
— Oh ! Tu retournes poser ? s'enthousiasme Mia.
— Oui, je l'ai appelé à l'instant et elle m'a proposé une nouvelle collab' dès aujourd'hui jusqu'aux prochaines vacances.
— Chouette ça !
— Sauf que du coup je ne pense pas être présente avant au moins vingt-et-une heures, le temps de rentrer chez moi, manger un morceau et me préparer.
— Bon, ça va alors. J'ai cru que tu allais nous faire faux bond...
— Bah non, pourquoi je ferais ça ? Je ne vais pas rater la fête de fin semestre avec mes amis quand même ! Par contre, je dois filer, j'ai pas mal de choses à faire cet après-midi, on se retrouve ce soir. Au fait, ça se passe où ?
— Je ne sais pas encore, je retournerais bien au Tiki, vous en pensez quoi ? questionne Aurèle.
— Bonne idée ! Leurs cocktails sont à tomber par terre, se réjouit Mia.
— OK pour le Tiki, je m'occupe de prévenir tout le monde.
Je les embrasse et m'en vais prendre le tram. Soulagée que les examens soient enfin terminés, j'envoie un message à Maxence et nous convenons de nous voir demain. Je m'empresse également d'appeler ma mère pour la rassurer et l'avertir que je rentrerai à la maison dans une semaine.
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