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Chapitre 30. L'impasse

Séléné

J'émerge vers huit heures et comme je le craignais, la nuit a été cauchemardesque. Les garçons ont tellement ronflé que j'ai eu du mal à trouver le sommeil. J'ai dû dormir deux ou trois heures à tout casser, je suis crevée. Je me faufile discrètement hors du lit, récupère mes affaires et sors de la chambre d'Aurèle sans un bruit. Je griffonne un petit mot, que je laisse en évidence sur le comptoir avec deux comprimés de paracétamol avant de quitter les lieux.

La rue fourmille d'agitation, tout le monde n'est pas en vacances. Quand je passe le seuil de mon appartement, Nyx vient vers moi en miaulant comme un désespéré, prêt à rameuter la SPA chez nous. Je lui donne à manger, prends une douche rapide et file au lit. Je consulte tout de même le message reçu dans la nuit.

[Maxence : c'était quoi ce numéro au Tiki ?]

Non, mais qu'est-ce qui cloche chez lui ? Il a intérêt à se détendre un peu, sinon il va vite me gonfler !

J'envoie valser mon téléphone et ferme les yeux.

Un moment plus tard, une sonnerie me tire de ma léthargie. Maxence. Le temps que mon cerveau percute pour décrocher, je rate le coche et le rappelle.

— Allô, Séléné ?

Je bougonne, à moitié dans les vapes.

— Je te réveille ?

— On peut dire ça, oui.

— Mince, je suis désolé.

— C'est pas grave.

— On peut se voir aujourd'hui ?

— Hum... OK.

— Dans une demi-heure ?

— Hein ? Je me redresse d'un coup dans le lit, faisant voler mon chat au passage. Je suis encore couchée et je n'ai pas déjeuné.

— On pourra bruncher près de chez moi.

— Bon d'accord, j'arrive.

— On se retrouve à la station Peixotto. À tout à l'heure.

Je raccroche et m'extirpe tant bien que mal de mon plumard si confortable. Un coup d'œil au ciel par le velux du salon. Gris et brumeux.

Dois-je y voir un signe ?

À coup sûr, ça va frictionner une fois de plus entre nous. Je me prépare à la hâte et rejoins Maxence comme prévu.

— Salut.

Un grand sourire se dessine sur son visage.

— Enfin, tu es là, ma belle.

Je suis gênée qu'il m'appelle ainsi, même si d'un côté, ça me plaît.

— Bon alors ? Où est-ce que tu m'emmènes ? Je te préviens, j'ai très faim !

— Dans une petite rue un peu plus loin.

— OK, je te suis. Et donc, tu résides dans le coin ?

— Oui, juste ici. Il pointe du doigt un immeuble récent. J'ai un T2. Le quartier est agréable, il y a plein de commerces et surtout, le gros avantage, c'est que je suis à dix minutes de la fac.

— Tu as déniché le plan parfait.

— Le quartier où tu habites n'est pas mal non plus. Un peu plus éloigné, mais avec le tram tu n'en as pas pour longtemps à te rendre à la fac.

— Oui, c'est vrai.

Nous entrons dans un coffee shop, l'odeur de café et la vue des douceurs sucrées sur le comptoir réveillent mon estomac, qui gargouille sans aucune discrétion. Nous nous installons dans un petit coin tranquille sur des tabourets confortables autour d'une table haute. Il fait très chaud et j'ôte ma veste. Maxence se met à l'aise lui aussi.

Nous nous sourions en silence et je rougis de sentir son regard plein d'envie sur moi. L'atmosphère entre nous se réchauffe un peu et je quitte mon étole de soie. Ses traits s'assombrissent soudainement tandis qu'il approche ses doigts de mon cou.

— C'est quoi encore cette marque ? gronde-t-il.

Et merde, il a dû voir le suçon que m'a fait Aurèle.

Gênée, je tire sur mon t-shirt pour le cacher.

— Ce n'est rien.

— Comment ça, ce n'est rien ? C'est Aurèle qui t'a fait ça ?

Punaise, qu'il m'insupporte à monter dans les tours pour rien !

— J'ai la peau qui marque facilement, ça partira dans quelques jours.

Il soupire et se détend un peu, l'air plus résigné qu'autre chose. À ce moment-là, une serveuse s'approche pour prendre notre commande.

— Excusez-nous, nous n'avons pas encore choisi. Nous regardons ça et je viens vous voir au comptoir, répond-il avec un sourire.

Bah oui, forcément. Comment fait-il pour sauter d'une émotion à l'autre comme ça ?

Je ne peux m'empêcher de le dévorer des yeux. Il est si beau que c'est à se demander s'il est bien réel. Je le contemple de façon éhontée, jusqu'à ce qu'il se penche vers moi et me tire de ma rêverie.

— Tu as apprécié ta sortie au Tiki ?

— Oui, c'était sympa, même si je ne m'attendais pas à t'y croiser. Je t'imagine difficilement en fêtard.

— C'est parce que tu ne me connais pas encore suffisamment. Mais avec Diego, nous avons beaucoup profité à l'époque...

— Ah, je vois. Le genre à ne pas rater une soirée étudiante. Eh bien, monsieur Conti, vous m'étonnez, je me moque gentiment. Moi qui te prenais pour un rat de bibliothèque.

Il me sourit en passant une main dans ses boucles brunes. Complètement sous le charme, je le bade en ayant toutefois conscience de mon faciès de truite à cet instant précis.

— Et si l'on choisissait ? J'ai une dalle d'enfer.

Après quelques minutes, je jette mon dévolu sur la formule brunch. J'attrape ma carte bleue dans mon sac et descends de mon tabouret, mais il me retient.

— Laisse, c'est pour moi cette fois-ci.

Il se dirige vers le comptoir et discute avec la serveuse. Elle est visiblement ravie que ce soit lui qui vienne commander. En même temps, quand je l'observe de loin, je ne peux que la comprendre. Cet homme, c'est la sexytude à son paroxysme !

Je saisis la carte qui trône sur la table pour ventiler un peu l'air autour de moi.

Pfiou, c'est fou l'effet qu'il me fait !

Un coup de fil d'Aurèle me ramène à la réalité.

— Vous avez trouvé mon petit mot avec Stan ?

Maxence revient s'asseoir et m'interroge du regard.

— Ouais. Pourquoi es-tu partie si tôt ?

— Parce que tu ronflais tellement fort dans mes oreilles, que j'ai préféré rentrer chez moi pour finir ma nuit, j'argumente en riant. Tu ne pensais pas non plus que j'allais rester pour te préparer tes tartines au réveil ?

— Je suis désolé ! Merci de nous avoir raccompagnés avec Seb, on aurait eu du mal à trouver le chemin du retour sans vous.

— Je te le confirme. Je dois raccrocher, on se voit plus tard. Bisou.

— Bisou, à plus.

Je repose mon téléphone sur la table. Maxence me fixe, l'air impassible. Je pressens les reproches à venir.

— Tu n'es pas rentrée chez toi cette nuit ?

— Non, j'ai dormi chez les garçons.

— Ah.

Ce « ah » tranchant, qui, bien qu'il se contienne, me laisse penser qu'il bouillonne intérieurement.

— On les a raccompagnés chez eux avec Seb, ils étaient trop saouls pour repartir seuls.

Son regard s'assombrit de nouveau, ses poings se contractent sur la table. J'aimerais qu'il comprenne que si j'ai agi ainsi, c'était simplement pour prendre soin de mes amis. Mais au lieu de ça, il se braque et la contrariété déforme les traits de son beau visage. Je préfère ne rien ajouter pour éviter la dispute. Nous n'échangeons pas un mot jusqu'à ce que la serveuse nous ramène la commande.

J'engloutis mes pancakes et l'œuf au plat comme une sauvageonne tellement j'ai faim. À croire que je n'ai rien mangé depuis des jours. Manquer un repas n'est pourtant pas dans mes habitudes. Maxence se mure dans le silence et touille nerveusement son café.

— Tu as recouché avec Aurèle ? lâche-t-il d'un coup.

Nous y voilà, le moment de nous engueuler est arrivé !

Quoi que je dise pour m'expliquer, la discussion est vouée à l'échec, alors autant que je sois franche avec lui.

— J'ai simplement dormi avec lui. C'est mon ami, il avait besoin de moi. Et je t'interdis de me juger, j'ajoute le plus calmement possible pour ne pas envenimer les choses.

Ce qui m'étonne de moi d'ailleurs...

— Oui bien sûr, c'est ton ami. Comme si cela était suffisant pour tout justifier entre vous.

— Qu'est-ce que tu me racontes encore ?

— Tu veux que je te remémore la soirée d'hier ? riposte-t-il avec sarcasme.

J'en ai marre de ses remarques désagréables, de sa jalousie mal placée. Nous ne sommes même pas en couple qu'il me fait déjà une scène digne d'un scénario hollywoodien, qu'est-ce que ça sera si nous poursuivons tous les deux ? C'est quand même dingue cette histoire !

— Écoute Maxence, tu t'énerves pour rien. Aurèle et moi, nous sommes amis. Soit tu l'acceptes, soit ce n'est pas la peine de tenter quoi que ce soit. Il est hors de question qu'il sorte de ma vie.

Il se redresse brusquement sur son tabouret et darde sur moi ses prunelles incandescentes qui virent aussitôt au noir sous l'effet de la colère.

— Comment peux-tu exiger une chose pareille ? Je te rappelle que vous avez couché ensemble !

— Je n'exige rien du tout ! Et ça ne s'est produit qu'une seule fois. Tu veux me faire croire que ça ne t'est jamais arrivé peut-être ?

— Là n'est pas le sujet, élude-t-il en levant les yeux au ciel.

Non, mais je rêve ! Il se fout de moi en fait !

Désormais en colère moi aussi, je frappe du poing sur la table, attirant l'attention de la serveuse sur nous. L'ambiance est électrique. Il plonge son regard dans le mien tout en saisissant ma main dans la sienne avec une relative douceur, mais ce contact m'exaspère plus qu'il ne m'apaise.

— Ça ne fonctionne pas comme ça, Maxence ! Tu ne peux pas me faire des leçons de morale et tenter de m'amadouer la minute suivante.

— Tu n'as pas idée de comment ça a été compliqué pour moi hier, de jouer la comédie comme si de rien n'était devant Diego et tes amis, gronde-t-il.

— Ah parce que tu t'imagines que c'était plus simple pour moi peut-être ? J'ai l'impression de leur mentir à tous en leur cachant la vérité et ça me chagrine. Ne crois pas que tu sois le seul à te sentir mal dans cette situation. On doit cesser cette folie avant qu'il soit trop tard. Je refuse de vivre dans le mensonge.

Visiblement atteint par mes mots tranchants, ses épaules s'affaissent et la colère qui l'animait retombe aussitôt, laissant place à une profonde tristesse que je devine sans peine sur son visage.

— Ne dis pas ça. Laisse-nous une chance.

J'entends sa supplique, mais je dois résister, bien qu'une part de moi en ait plus qu'envie. Céder à ses avances reviendrait à naviguer vers l'inconnu sur un océan déchaîné. Tout est déjà si compliqué entre nous. J'ai peur que nous nous déchirions plus qu'autre chose, peur de m'attacher à lui, pour, in fine, souffrir à nouveau. Je me radoucis un peu et lui réponds :

— Excuse-moi Maxence. Je ne voulais pas te blesser, mais tu réalises bien toi aussi que c'est impossible entre nous. Je suis désolée. Il n'y a pas de place pour cette relation dans ma vie.

Dépité, il soupire en prenant sa tête entre ses mains. Je vois bien que je lui fais de la peine en affirmant cela. Le reconnaître m'attriste, mais c'est pourtant la vérité, nous devons mettre un terme à cette histoire avant qu'il ne soit trop tard.

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