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Chapitre 23. Maudite tentation

Séléné

Finalement, le cours ne s'est pas trop mal passé. Laly était si jalouse que c'en était à mourir de rire. Cela m'a même apporté une certaine satisfaction. Je suis vraiment une garce !

J'ai réussi à faire abstraction de la proximité de la veille avec Maxence, pourtant je ne suis pas sereine. Notre échange de messages d'hier soir me laisse penser que les choses ne s'arrêteront pas là. Et ça m'angoisse. Que va-t-il advenir désormais ? Et s'il décidait de persévérer ? Non pas que je n'ai pas apprécié ce baiser, mais, bon sang ! C'est mon prof ! Qu'est-ce qui m'a pris de lui sauter dessus ? Et pourquoi a-t-il jeté son dévolu sur moi ?

Je suis dans la mouise !

Après le cours, je fonce à la bibliothèque pour me recentrer sur ce pour quoi je me suis inscrite à l'université, à savoir les études. Plongée dans un article sur la prospection géophysique, je suis distraite par la réception d'un message.

[Maxence : très intéressant le TD de ce matin.]

Oups ! Il a forcément entendu ma conversation avec Aurèle.

[Séléné : tu trouves ?]

[Maxence : tu déménages ?]

Il a donc tout écouté.

[Séléné : oui, je me rapproche de la fac.]

[Maxence : fini le train ?]

[Séléné : c'est ça. J'ai un prof qui m'a pris la tête à propos de mes retards en cours.]

[Maxence : la ponctualité, c'est important !]

[Séléné : évidemment.]

[Maxence : on peut se voir aujourd'hui ? En dehors de l'université ?]

Mauvaise idée. Après ce qui s'est passé entre nous hier, si j'y consens, je me jette dans la gueule du loup, c'est certain.

[Séléné : tu es au courant qu'on est dans une ville étudiante ?]

[Maxence : oui, je sais.]

Ma raison me hurle désespérément de ne pas y aller. Et pourtant, une deuxième petite voix au fond de moi me pousse à y aller. Mon brin de folie. Ça faisait un bail qu'elle ne m'avait pas tentée avec ses conseils douteux.

J'hésite un moment à envoyer ma réponse, le temps de m'entretenir avec mon duo-conseil, ma raison essayant de me maintenir sur le droit chemin et ma folie me bourrant le mou sans scrupule pour que je consente à accepter cette proposition indécente.

[Séléné : d'accord.]

[Maxence : 13 h à la brasserie de la gare ?]

[Séléné : OK, à tout à l'heure.]

Et voilà, j'ai cédé... Mais après tout, ça sera l'occasion de lui dire de vive voix qu'il ne passera rien de plus entre nous.

C'est exactement ça. Une discussion entre adultes responsables.

Je me rassure comme je peux et je travaille à peine une heure avant de partir pour ne pas être en retard.

Je le retrouve à la brasserie à l'heure prévue. J'ai l'estomac un peu noué, je ne sais pas comment va se dérouler ce rendez-vous. Après notre baiser d'hier, j'ai conscience que je n'aurais pas dû accepter de le revoir en dehors du contexte universitaire. J'étais bien motivée à lui dire qu'il n'y aura rien de plus entre nous, mais maintenant que j'y suis, ma volonté se carapate. Je regrette déjà, pourtant il est trop tard pour faire machine arrière, il m'a repérée.

Je détaille les lieux, histoire de me laisser un répit supplémentaire, pour le cas où je déciderais de prendre mes jambes à mon cou. Une ambiance feutrée règne dans la pièce, meublée de fauteuils aux assises profondes en cuir vieilli, de tapis moelleux, ainsi que de cadres et miroirs accrochés aux murs, le tout éclairé par une lumière tamisée.

Et lui, il est à tomber, installé avec nonchalance, un bras en appui sur le dossier d'une banquette et la tête soutenue par sa main dissimulée dans ses boucles brunes. Ses grands yeux ambrés braqués sur moi et le petit sourire sexy qu'il arbore me donnent des palpitations. Ça devrait être interdit d'ensorceler les autres de la sorte.

Il est le diable en chair et en os, mis sur ma route pour m'entraîner sur la voie de la débauche !

Une bouffée de stress envahit ma poitrine tandis que je m'avance vers lui.

— Salut.

— Treize heures pile. Félicitations.

En guise de barrière de sécurité, je dispose mon sac et ma cape entre nous sur la banquette avant de m'asseoir.

— J'ai été tentée d'arriver en retard pour voir comment tu réagirais.

Il lève les yeux au ciel en laissant échapper un petit rire.

— Alors, tu vas emménager seule ou en coloc ?

J'ai l'impression que cette histoire l'intrigue, je me sens d'humeur taquine.

— En coloc. Avec un homme.

— Étudiant lui aussi ?

— Non, il a terminé depuis de nombreuses années.

— Ah. Il fait quoi maintenant ?

— Il est anthropologue. C'est un ami de mon père.

— Hum, je vois. Les discussions promettent d'être passionnantes.

— En effet, bien que sa conversation ne soit pas ce qui m'intéresse le plus chez lui.

Maxence se crispe soudainement. Sa mâchoire se contracte tandis que ses doigts s'enfoncent dans l'accoudoir et le dossier de la banquette. De plus en plus détendue, je lui souris avec malice.

Si seulement, il savait de qui je lui parle.

— Il est comment ?

— Tu ne m'as pas fait venir pour que l'on discute de mon colocataire quand même ?

— Non, je suis simplement curieux. Alors ?

— Brun, les yeux verts, avec de la barbe et du poil sur le torse, plutôt costaud. Très câlin aussi, je souffle en m'approchant de lui.

Sidéré par mes propos, il déglutit avec difficulté. Je prends un certain plaisir à me jouer de lui à cet instant.

— Et comment sais-tu ça ?

— Parce que je couche régulièrement avec lui dans le plus grand secret, je susurre à son oreille, avant de me renfoncer dans le creux de la banquette.

Maxence encaisse ma dernière réponse avec peine. Il soupire longuement en se massant la tempe gauche du bout des doigts. Je jubile intérieurement, c'est trop drôle de le faire marcher.

— Pas d'autres questions, monsieur Conti ?

Je m'amuse de le voir réagir ainsi, et pourtant je me collerais bien des baffes. Ce n'est pas en lui chuchotant des sous-entendus coquins que je vais mettre un stop à cette histoire. Mais en ai-je envie ? Je songe plutôt à l'embrasser à nouveau. Ce n'est pas sérieux du tout ! Bon sang, mais qu'est-ce qu'il me prend de me comporter de la sorte avec lui ?

Le même serveur que l'autre fois s'approche de nous.

— Bonjour monsieur. Mademoiselle, ajoute-t-il avec un signe de tête poli.

— Bonjour, je lui réponds avec un grand sourire, le faisant rougir au passage.

Se peut-il qu'il se souvienne du malheureux épisode de ma culotte apparue sous son nez après un excès de vin et d'impatience ?

— Vous désirez boire quelque chose ?

— Un jus d'ananas, je vous prie.

Il vaut mieux que j'évite l'alcool, même si je n'ai pas besoin de ça pour m'enfoncer dans cette nouvelle situation insensée.

— Une pression, merci.

— Très bien, note-t-il en s'éloignant.

— Tu ne lui as même pas dit bonjour...

— Cela n'aurait rien changé. Il n'avait d'yeux que pour toi de toute façon.

— N'exagère pas. Il est simplement poli.

Nerveuse, j'entortille une mèche de cheveux autour de mon doigt et joue avec jusqu'à ce que je sente vibrer mon portable dans mon sac. Je prends connaissance d'un message d'Aurèle m'informant qu'il a éclairci les choses avec Laly.

Enfin, il s'est décidé ! À coup sûr, l'autre folle va m'en vouloir à mort.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ?

— C'est Aurèle.

— Hum... J'ai constaté qu'il a quelques déboires avec Laly Delbourg.

— Oui, c'est bien ça. Disons que nous avons un différend, elle et moi, et qu'il en est la cause, je siffle entre mes dents en fronçant les sourcils.

— Je pense que tous les étudiants dans la salle l'ont compris, tu sais.

— Honnêtement, je m'en fous. Tout ce qui m'importe, c'est que nous soyons enfin réconciliés.

Contrarié, Maxence plisse les yeux. J'ai l'impression que ma relation avec Aurèle le dérange. Cependant, pour l'heure, il n'est pas question de parler de mon ami, mais plutôt de ce qui nous a conduits à nous retrouver ici tous les deux.

— Dis-moi pourquoi on est là.

Pour toute réponse, le silence, rompu par le serveur qui revient avec nos consommations que je règle par carte bancaire. Je commence à boire mon jus d'ananas, sans quitter Maxence des yeux. J'ai besoin d'explications. Qu'est-ce qu'il cherche ?

— Donc ? je répète en tapotant nerveusement mes doigts sur l'accoudoir.

— J'avais envie de te voir.

— OK.

— Pourquoi es-tu venue ?

— Pour te dire de vive voix qu'on ne peut pas continuer. Qu'on n'aurait jamais dû s'embrasser. Ni même y songer. Je suis désolée d'avoir dérapé de la sorte.

Ses traits se tordent comme si mes mots l'avaient percuté de plein fouet. Je dépose mon verre sur la table et m'appuie contre le dossier de la banquette, en proie à une profonde agitation intérieure que je m'efforce de lui cacher.

— Ne dis pas ça. Je ne regrette absolument pas ce qui s'est passé entre nous hier.

Moi si, enfin je crois. J'avoue ne plus être en mesure de réfléchir maintenant qu'il est près de moi. Je sais que c'est une mauvaise idée et que notre flirt est déjà bien assez inconvenant. Mais quand il s'approche doucement, mon cœur a quelques ratés. Je devine ce qui va suivre.

Son regard ambré incandescent me dévisage et s'éternise sur ma bouche. J'humecte mes lèvres et penche ma tête de côté. Il balaie ma barrière de fortune et se rue sur moi pour m'embrasser. Mes doigts caressent sa nuque et ses boucles d'ébène, tandis que ses mains s'attardent dans mon dos et mes cheveux. Le ballet de nos langues qui se meuvent ensemble est un véritable délice qui nous fait frissonner l'un contre l'autre. Haletante, la tête dans les vapes, je me détache de lui et sonde son visage, tentant vainement de deviner ce qui se cache derrière son allure si mystérieuse.

— Qu'est-ce qu'on est en train de faire, Maxence ?

C'est à ce moment précis que son portable se met à sonner et qu'il grimace en y jetant un œil. Je sais qu'il regrette ce baiser, je le vois. L'annonce de la suppression d'un train nous rappelle alors que nous sommes à la gare. Retour brutal à la réalité. Il ne me repousse pas, mais s'écarte brusquement de moi. Je devine à l'expression de son visage qu'il est perdu, en proie au même combat intérieur que celui qui m'animait avant que je cède.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Je... Je ne sais pas. Je n'aurais pas dû te demander de me rejoindre.

C'est une blague ?

— Tu te fiches de moi ?

C'est lui qui est venu me chercher et maintenant il a des regrets ? Je ne veux pas en entendre plus, c'est déjà bien assez. Je bondis de la banquette en dardant un regard noir sur lui, récupère mes affaires et m'enfuis en courant.

Je pressentais que ça arriverait. Et il le savait aussi, j'en suis certaine. Pourquoi m'avoir demandé de le rejoindre dans ce cas ? Pour me tester ? Pour m'humilier ? À quoi m'attendais-je en même temps ?

Je me sens oppressée par ma propre connerie, d'une nullité inqualifiable. Il me faut quelque chose de drôle pour me distraire, sinon je vais encore pleurer toutes les larmes de mon corps. Et ça, il en est hors de question. Tandis que je m'installe dans le wagon, j'en profite pour démarrer ma playlist du Donjon de Naheulbeuk, histoire d'oublier pendant le trajet la grossière erreur que je viens de commettre.

La maison est vide à mon arrivée. Je gagne ma chambre et m'écroule sur le lit. Cette fois-ci, je n'ai eu pas le temps d'être triste, je suis passée directement à l'étape de la colère. Pas tant après lui, surtout envers moi-même, d'avoir cédé si facilement avant de comprendre qu'il s'est bien foutu de moi. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Ces dernières semaines, ma vie n'a été qu'une succession d'ascenseurs émotionnels. En haut, en bas, looping, tête-à-queue. Cela doit cesser. Habituellement, je pleure un bon coup et ça passe. Mais pas cette fois-ci. Là, je dégoupille. Tremblante comme une feuille en plein ouragan, je martèle mon oreiller en hurlant de rage, mets des coups de pied dans mes cartons. Nyx prend peur et détale de ma chambre. La sonnerie de mon téléphone me stoppe. Nouveau message.

[Maxence : désolé, je ne voulais pas que tu partes...]

C'est ça, ouais !

C'est trop facile de s'excuser maintenant. J'ai bien vu à sa tête que quelque chose clochait. Il est hors de question qu'il s'essuie davantage les pieds sur moi. Il est l'heure de mettre un terme définitif à ce jeu malsain et dangereux avant que ça dérape encore.

[Séléné : fous-moi la paix !]

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