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Chapitre 16. Renvoi dans les vingt-deux

Séléné

J'ai mis toutes les chances de mon côté pour réussir cet exposé. Repas léger le soir, massage de la voûte plantaire aux huiles essentielles et je me suis couchée très tôt en écoutant les doux ronronnements de Nyx. Quand le réveil sonne ce vendredi, je suis certes un peu moins fatiguée, mais par contre tellement stressée que mes mains n'arrêtent pas de trembler et j'ai l'impression d'avoir la cage thoracique comprimée dans un étau. Je parviens tout juste à avaler un café et je prévois un truc à grignoter dans mon sac, au cas où. Je me connais, si je survis à cette épreuve, je vais avoir une dalle d'enfer après coup.

J'arrive en cours avec quinze minutes d'avance. Plusieurs étudiants sont déjà installés, notamment cette pouffe de Laly et sa copine. Sans un regard pour elle, je me dirige vers ma place habituelle au dernier rang et ouvre la fenêtre pour aérer. C'est un vrai four là-dedans. J'ai besoin d'air frais.

Aurèle entre à son tour et alors qu'elle l'interpelle, il s'arrête pour discuter avec Laly, le temps que le TD commence. Elle n'a pas raté une seule occasion depuis lundi de lui tenir la jambe, ce qui, au demeurant, ne semble pas le déranger. Les voir bavasser me fout les nerfs en pelote, je préfère donc détourner le regard. Je suis déjà tendue, évitons d'en rajouter une couche. Dans une heure, ça sera terminé et après nous pourrons reprendre le cours de nos vies. J'ai quand même une pensée pour Seb. Le pauvre, s'il savait que sa copine passe son temps à draguer un autre mec...

Maxence arrive tout sourire en nous saluant et les étudiants en font de même. Je traîne la patte pour installer mon ordinateur pour l'exposé. Aurèle me rejoint. Nous n'échangeons pas un mot. La pression monte d'un cran. Pas spécialement stressé, il sourit à tout le monde. Par contre lorsque nos regards se croisent, c'est ambiance Il était une fois dans l'Ouest. Je ferme les yeux, respire profondément quelques secondes pour essayer de me calmer, avant d'ôter mon gilet.

C'est moi qui ai un problème ou il fait une chaleur terrible dans la pièce ?

Je suis au bout de ma vie. J'ai les jambes en coton et le pouls qui bat jusque dans les tempes. Je lance la présentation et m'écarte le plus que je peux d'Aurèle, qui démarre une fois tout le monde installé.

Concentrée sur l'écran, j'assure le défilement des premières images du diaporama à mesure qu'il parle. C'est certain qu'il aura une meilleure note que moi, il est tellement à l'aise. Laly boit ses paroles. Le spectacle de la groupie est à gerber. Il ne lui manque que le petit filet de bave au coin des lèvres. Beurk !

Puis vient mon tour. Je pique un fard, la gorge nouée. Mes jambes, qui étaient déjà fébriles, flageolent dangereusement. Je ne vais pas y arriver, la peur me paralyse, c'est une catastrophe. Aurèle prend le relais pour la gestion du diaporama. La peste arbore son rictus mesquin habituel. Je sens qu'elle se délecte de la situation.

Quelle connasse !

Je serre mon poing gauche tant elle m'énerve et déploie des trésors de concentration pour ne pas flancher. Mais mon cœur bat si vite que l'afflux de sang dans ma main droite réveille la douleur et je tressaille. Au fond de la salle, Maxence me fixe, attendant que je prenne la parole.

Tu maîtrises ton sujet. Imagine qu'ils sont tous à poil, ça va te faire rire !

Je ferme les yeux brièvement en soufflant un bon coup. Mamy avait raison quand elle m'a donné ce conseil. J'avale une grosse bouffée d'oxygène et me lance.

Au démarrage, ma voix tremble, mais au fur et à mesure, j'arrive à surmonter ma peur et à m'exprimer clairement. Après plusieurs minutes, Aurèle reprend la parole et moi le défilement des diapositives. Ouf ! Un moment de répit, où je ne suis pas obligée de regarder l'auditoire, jusqu'à ce que ce soit de nouveau à mon tour de parler pour la dernière partie et la conclusion.

Youpi ! Cette maudite présentation touche à sa fin. Maxence nous remercie et demande s'il y a des questions. Bien entendu, il y en a. Trop selon moi. Je suis à l'agonie, debout devant une vingtaine de paires d'yeux qui me scrutent avec plus ou moins de sympathie. Nous poursuivons donc au sujet des trésors de Delphes, de la Pythie et de l'Omphalos.

Je vais péter un câble !

À croire que nous avons parlé dans le vide pendant quarante minutes. J'ai bien envie de leur demander s'ils ont écouté un peu, ou si c'est juste pour le plaisir qu'ils veulent nous garder au tableau, mais l'épreuve infernale se termine enfin. Je déconnecte le vidéoprojecteur de mon ordinateur, le stress retombe. Je me sens blêmir.

— Excusez-moi, monsieur, j'ai besoin de sortir cinq minutes, s'il vous plaît.

— Oui bien sûr, allez-y.

Je croise le regard inquiet d'Aurèle qui a bien compris que je suis au plus mal. J'ai la tête qui tourne et je tremble comme une feuille. Il faut que je quitte cette pièce !

J'ai à peine passé la porte que mes jambes me lâchent et je m'effondre contre le mur du couloir, me cognant le crâne au passage. Aurèle surgit hors de la salle et se précipite vers moi.

— Sélé, qu'est-ce qui t'arrive ? s'exclame-t-il en m'agrippant pour me relever.

— Laisse-moi, je vais bien... je maugrée en le repoussant, à moitié dans les vapes.

En réalité, pas du tout, mais je ne veux pas de son aide à cet instant. Qu'il retourne tailler le bout de gras avec l'autre vilaine sangsue.

— Séléné ! s'écrit Maxence en surgissant à son tour.

Il s'accroupit près de moi et saisit mes doigts entre les siens. Je tourne la tête vers lui. Ma vue se brouille, tout devient flou, je me sens partir.

— Elle est transparente ! Séléné ? Restez avec nous, je vous prie.

Il tapote le dessus de ma main, je perçois sa voix de loin. Comme attendu, je meurs de faim et mon estomac gargouille fort.

— Aurèle, vite, attrapez mon sac !

Il s'exécute et revient très rapidement.

— Séléné ? Vous m'entendez ?

— Oui... C'est juste une petite hypo...

Maxence fouille dans sa besace et me donne un morceau de sucre. Je suis contrainte de fermer les yeux, aveuglée par les lumières au plafond du couloir.

— Avalez ça. Dans quelques minutes, vous irez mieux. Aurèle, pouvez-vous prévenir les autres que le cours est terminé ? Je vais rester un moment avec elle et si besoin, je la conduirai à l'infirmerie de l'université.

— Oui monsieur, se résigne-t-il. Sélé ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

— Ne dis rien à Mia et laisse-moi.

— Comme tu préfères... Tu sais où me joindre, en cas de besoin.

Aucun reproche dans le ton de sa voix, seulement de l'inquiétude et de la tristesse. J'entrouvre les yeux à temps pour le voir s'éloigner d'un pas lourd, le dos courbé. Les mots m'ont échappé sans que je réfléchisse, une fois de plus. Appelez-moi Madame Connasse, parce qu'à cet instant, c'est vraiment ce qui me définit le mieux. Une larme roule sur ma joue. Puis une autre et encore une...

Mais quelle conne ! Pourquoi suis-je si méchante avec lui ?

Avachie contre le mur, dans une posture léthargique semblable à celle d'un poulpe mort sur un étal de marché, je pleure les yeux fermés d'être plus teubée que la moyenne et d'avoir la fierté si mal placée. Maxence ne dit rien, tenant toujours ma main dans la sienne.

Quelques minutes plus tard, les étudiants sont tous partis, les effets du sucre se font sentir. Je reprends doucement mes esprits et essuie mes larmes d'un revers de manche. Maxence passe un bras autour de moi pour me redresser. La pression sur mes lombaires réveille la douleur de mon hématome, m'arrachant un couinement.

— Vous avez mal quelque part ?

— Ce n'est rien, ça va aller... Vous pourriez m'attraper mon sac, s'il vous plaît ?

Il se lève pour le chercher avant de revenir s'agenouiller près de moi. Je récupère mon paquet de gâteaux et croque avec envie dans un spéculoos.

— Vous avez repris un peu des couleurs, c'est bon signe, me rassure-t-il en souriant.


Aurèle

Mais bon sang, qu'est-ce qui se passe ? Comment avons-nous pu en arriver là tous les deux ?

Elle était encore blottie dans mes bras quelques jours plus tôt. Je ne comprends plus rien. Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose de mal ?

Je ne sais pas comment nous sortir de cette situation et ça me fout les boules. J'ai envie de la serrer contre moi pour la réconforter, mais elle est en colère. Même amorphe, elle me repousse et refuse mon aide. Ses mots blessants m'ont fait l'effet d'une gifle. Comment peut-elle se montrer si douce et d'autres fois si odieuse ? C'est à devenir dingue.

J'adore cette fille et j'aurais aimé pouvoir dire à notre prof que j'allais m'occuper d'elle à sa place, mais elle m'a rejeté. Je le lui ai promis, je ne dirais donc rien à Mia pour éviter de l'inquiéter, néanmoins, je n'ai plus le cœur à bringuer ce soir.


Séléné

Une demi-heure est passée depuis que je me suis écroulée dans le couloir. J'ai terminé mon en-cas et repris mes esprits. Je regrette d'avoir si mal parlé à Aurèle. Je devrais l'appeler, lui demander pardon, mais je suis encore trop contrariée pour faire un pas vers lui.

Tous les étudiants sont partis, nous ne sommes plus que tous les deux avec Maxence qui se tient près de moi, sans rien dire. Remarquant qu'il louche sur ma main, je m'empresse de la cacher derrière mon dos en grimaçant de douleur.

Mauvaise idée.

— Séléné, qu'est-ce qui se passe ?

— Rien.

— Je ne vous crois pas.

— Je m'en fous.

— Bon Dieu ! Quel sale caractère ! s'emporte-t-il.

Qu'est-ce qui lui arrive ? Il s'est cogné la tête lui aussi ?

Je le fixe froidement et lui réponds avec sarcasme :

— Merci pour le compliment.

— Je constate que vous allez mieux.

— Beaucoup mieux, en effet. Merci pour votre aide.

Je bascule sur le côté pour me relever, mais n'y parvenant pas, je me rappuie contre le mur en soufflant.

— Vous ne voulez pas me dire ce qui se passe ? C'est quoi cette marque dans votre dos ?

Et merde, il a dû la voir à l'instant quand j'ai tenté de me remettre sur mes pattes.

— Vous posez toujours autant de questions ? je réplique sans prendre la peine de masquer mon agacement.

— Je m'inquiète pour vous, s'offusque-t-il, vous semblez au bout du rouleau.

— Puisque vous y tenez, voilà l'histoire : j'ai frappé un copain samedi dernier pour lui éviter de faire une connerie alors qu'il était bourré. Il m'a bousculée, je me suis cognée dans le comptoir du bar et depuis je ne dors pas à cause de l'hématome. Et comme j'étais très tendue par la présentation de ce matin, je n'ai pas réussi à déjeuner. Fatigue, stress, hypoglycémie et hop ! Un malaise. Rien de grave ! On ne va pas en faire un fromage !

Maxence se recule légèrement et me dévisage.

— Vous êtes déconcertante.

— Possible, oui.

— Et entêtée.

— L'hôpital qui se fout de la charité...

Non, mais c'est vrai quoi, dans le genre obstiné il se pose là, lui aussi !

Je crois que je lui ai coupé le sifflet, à le voir bouche bée à côté de moi.

— Oh, ne faites pas cette tête-là. C'est vous qui avez insisté pour que je vous raconte ma vie.

— Vous auriez pu vous blesser plus gravement ! Ce n'est pas sérieux !

Et maintenant une leçon de morale, de mieux en mieux...

— Ça y est ? Vous avez fini, monsieur le professeur ? je m'insurge en le foudroyant du regard.

Je tâte ma caboche, en quête d'une éventuelle bosse suite à ma chute, mais rien. Le bruit a été plus impressionnant que le choc. Maintenant que je me sens mieux, j'essaie à nouveau de me relever, malheureusement mes jambes sont encore un peu faiblardes.

— Attendez, je vais vous aider.

— Je ne suis pas en sucre !

— Putain, mais qu'elle est chiante cette nana ! peste-t-il en m'offrant son bras.

Je fais fi de son geste envers moi pour me débrouiller seule.

— Appuyez-vous sur moi. Tout de suite ! m'ordonne-t-il.

Surprise par son ton autoritaire, je m'exécute sans moufter. Nous nous faisons face, l'espace nous séparant est infime. Je chancelle un peu sur mes jambes, mais il me soutient. Nous sommes si proches l'un de l'autre que je peux sentir son souffle sur mon visage. Je ressens des picotements à l'endroit où il serre mes bras, semblables à de légères décharges électriques. Mon cœur se met à palpiter rapidement et je plonge dans ses yeux dorés.

Ce que j'y décèle me déconcerte. Ce n'est plus mon prof inquiet qui me regarde, mais un homme en proie à des envies d'interdit. Je suis prise d'un vertige qui n'a pourtant rien à voir avec le choc, j'en suis certaine.

Qu'est-ce qui se passe ? On ne va quand même pas s'embrasser ? C'est impossible !

Il approche son visage du mien, mais j'ai la présence d'esprit de tourner la tête avant que nos lèvres ne se touchent. Il effleure ma joue, puis se ressaisit et s'écarte brusquement de moi.

Ouf, c'était moins une. Espérons que personne ne nous ait vus.

— Merci, Maxence. Je... euh. Je vais aller boire un peu d'eau.

— Je vous accompagne.

— Vous n'allez quand même pas me suivre jusque dans les toilettes des femmes ?

— Vous avez l'esprit alerte pour quelqu'un qui a fait un malaise il y a trente minutes.

— Je vous assure que je me porte comme un charme.

Enfin, je crois, je ne suis plus très sûre maintenant.

— Vous deviez rester sur le campus aujourd'hui ?

— Non pas spécialement. Je vais rentrer au plus vite chez moi pour me reposer.

Et aussi m'enfuir avant que ça ne finisse par déraper pour de bon entre lui et moi.

— C'est plus sage, en effet. Je vais vous raccompagner jusqu'à la gare au moins, pour m'assurer qu'il ne vous arrive rien dans les transports.

— Je vous remercie, mais je vous garantis que je vais mieux. Et puis, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée.

— Pourquoi dites-vous cela ?

— Regardez-nous... Ce n'est pas raisonnable, croyez-moi. Ni pour vous ni pour moi.

Renvoi dans les vingt-deux. Vite, je dois m'échapper.

🌙

En chemin pour la gare, les pensées se bousculent dans ma tête. Il n'aurait pas pu se produire pire tuile que ça ce matin. Heureusement que je ne me suis effondrée qu'après la présentation, je m'en serais voulue de ficher en l'air des semaines de travail. Le visage d'Aurèle surgit dans mon esprit. Comment en sommes-nous arrivés là tous les deux ? Je ressens encore la douceur de sa bouche sur la mienne, ses bras qui me serrent contre lui, ce baiser passionné à la bibliothèque...

Les larmes roulent sur mes joues, mon estomac se noue sous le poids de la culpabilité. J'ai merdé, j'ai grave merdé. Si Aurèle a été aussi méchant avec moi, c'est simplement parce que je l'ai été tout autant avec lui, si ce n'est même plus. Il se faisait juste du souci pour moi. Ça ne peut pas durer ainsi, je dois lui parler et surtout m'excuser. Nous ne sommes plus des adolescents.

Je décide également de reléguer le souvenir de cet aparté matinal avec Maxence dans la boîte fermée à double tour dans un coin de ma tête. Certes, il a été prévenant avec moi après mon malaise, comme l'aurait sûrement fait un autre prof à sa place. OK, je me suis cogné le crâne en tombant, mais pas au point de rêver qu'il a failli m'embrasser. Et ça, ce n'est pas possible. Le « Pas de relation » inclut aussi cet homme mystérieux et ultra-sexy, qui suinte la virilité par tous les pores. Surtout lui, d'ailleurs. Ce n'est pas comme si fricoter avec son prof pouvait avoir des conséquences... embarrassantes.

J'arrive enfin chez moi en tout début d'après-midi. Je mange un morceau en vitesse et file prendre un bon bain pour me remettre de toutes ces émotions. C'est le bazar dans ma tête, j'ai absolument besoin de faire le vide. À mesure que je me glisse dans l'eau chaude, le poids sur mes épaules s'envole. La présentation est terminée et bien que nous soyons en froid avec Aurèle, nous avons géré. Je suis à jour dans le reste de mon travail, les vacances approchent, je vais pouvoir me reposer. Je me prélasse dans mon bain quand je reçois un message.

[Mia : coucou Sélé ! Alors cette présentation ?]

[Séléné : bien passée, je suis soulagée.]

[Mia : j'ai croisé Aurèle dans la rue ce matin, il avait l'air ailleurs. Tu sais ce qu'il a ?]

[Séléné : euh non. On ne s'est pas trop parlé à vrai dire.]

[Mia : ah mince. C'est trop dommage que vous soyez fâchés... T'es sûre que tu ne veux pas venir ce soir ? C'est son anniversaire, ça lui ferait sans doute plaisir et à moi aussi d'ailleurs.]

[Séléné : je vais y réfléchir.]

Il est à peine quinze heures, une petite sieste s'impose. J'aviserai pour le reste à mon réveil.

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