Vous vous êtes rencontrés comment ?
Ha ! Celle-ci est hyper générique, non ? Tous les couples ont du l'entendre au moins une fois. Et puis, ce n'est pas une question intrusive. Pourtant, elle soulève chez moi, une autre interrogation : Comment rencontrer un homme quand on est un homme attiré par les hommes ? Une femme quand on est une femme attirée par les femmes ?
Aujourd'hui, c'est beaucoup plus simple qu'avant ; les technologies facilitent le processus de recherche d'un partenaire, que ce soit pour un soir ou pour une vie. Je ne connais pas assez l'Histoire de l'homosexualité pour vous faire un cours là-dessus, je dois dire ! Mais il reste assez facile d'imaginer la difficulté d'être à contre courant surtout lorsqu'on veut rester discret. Il est aussi très facile d'imaginer toutes les dérives et les recoins étranges qu'on se doit de visiter avant de trouver le bon !
1°) C'est une affaire de statistique finalement
Prenons les chiffres de www.oserenparler.com :
Population Homosexuelle : Les estimations varient de 6 à 7 % de la population française [1] ou de 3 à 7 % selon Tony Anatrella [2], c'est à dire entre 1,8 millions et 4,2 millions de personnes. Dans les magazines gays l'estimation peut aller jusqu'à 10 % de la population.
Ok, on est pas mal nombreux, non ? On devrait pouvoir se rencontre facilement, non ?
Le mal de vivre des homosexuels [3] : 80 % des jeunes homosexuels mènent une double vie et n'assument pas leur homosexualité. 10 % environ des homosexuels refoulent totalement leur homosexualité. 5 à 10 % seulement des homosexuels sont bien dans leur peau. 20 % des homosexuels seraient des hommes mariés.
What, what, what ? 80% de jeunes qui le vivent mal ? 10% qui le refoulent ? 20% qui ne s'assument pas ? Argh ! Il va sans dire que plus on stigmatise l'homosexualité, plus le jeune homosexuel souffre. Il ressent des sentiments qu'il ne comprend pas et qu'on lui renvoie à la figure comme étant invalides. Lorsqu'on se cache, on en vient parfois à prendre des risques. On traîne dans des recoins où d'autres personnes se cachent aussi, et parmi elles... on trouve toutes sortes de personnes qui préfèrent l'ombre à la lumière, qui ne s'assument malheureusement pas, qui culpabilisent parfois, qui se défoulent aussi, qui souffrent et se déchirent. Comment bien se construire quand le modèle qu'on nous vend, ce couple Homme/Femme monogame, nous emprisonne ? Comment bien se construire quand on y trouve aucun référent ?
On s'exclut, on se modèle par le chaos et l'expérimentation.
2°) Il y a des bars toussa, toussa, non ?
Je ne sais pas exactement ! Ce n'est pas trop mon trip ! J'ai beaucoup d'amis gays qui sont célibataires et qui veulent construire un couple stable. J'ai beaucoup d'amis qui passent du temps sur les réseaux sociaux spécialisés à se désespérer de ceux qui ne cherchent que des histoires de cul, notamment les gens qui sont obligés d'assouvir leur besoin d'amour en cachette. J'ai beaucoup d'amis qui ne veulent pas frayer dans le "milieu gay" pour y dénicher la perle rare parce qu'il ne leur ressemble pas. Je dis "milieu Gay". Parce que c'est une expression que je trouve un peu dérangeante : qu'est-ce que ce fameux milieu ? Est-ce un peu comme un microcosme gay ? Mais où serait les autres gays alors, s'ils ne font pas parti du microcosme ? Est-ce que se serait le centre de quelque chose ? Et pourquoi en serait-il le centre ? N'est-ce pas plutôt le sommet d'un iceberg ? Je ne sais pas. J'avoue avoir quelques aprioris.
Et puis, je ne veux pas généraliser parce que je ne l'ai pas assez expérimenté pour en tirer des conclusions. Dans ce monde d'homme, on trouve de tout : comme partout, vous me direz ! Mais j'ai surtout été surpris d'apprendre qu'on pouvait même y croiser de l'homophobie et de la transphobie : "Je veux pas traîner avec des mecs efféminés !" / "Oh ! Tu étais une fille avant, donc tu n'es pas vraiment un garçon !" / "Mais, moi, je ne suis attiré que par les hommes virils, les vrais hommes quoi !" Il y a tellement de variations... Je ne remets pas en cause les "goûts" de chacun, seulement les manières de catégoriser les gens en "valide"/"non valide" et de rejeter les autres. Enfin, si on en revient au bar. Je dois dire que dans les très grandes métropoles, on doit bien trouver des bars moins glauques que les bouibouis de province. Je serais ravi qu'on me prouve le contraire ! Enfin bref,... au final, si nous pouvions nous afficher sereinement, les choses seraient plus simples.
3°) Et t'as pas ton Gaydar, comme tout bon gay qui se respecte ?
Non... j'ai pas été livré avec toutes les pièces. Le mien fonctionne aux vieux clichés bien nuls...
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[1] Selon J. Corraze – L'homosexualité ; Que sais-je ? ; 1996
[2] L'amour et le préservatif, Flammarion ; 1996 / Homosexualité masculine pourquoi ? (Écologie humaine) ; 1998. Tony Anatrella est prêtre, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale.
[3] Homosexualité masculine pourquoi ? (Écologie humaine) ; 1998 – SOFRES 1997 pour le Nouvel Observateur "Les français et l'homosexualité" repris par Têtu ; octobre 2000
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