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35 - Bogotá - El Dorado > Barrio de Usaquen !

- 16h30 (heure de Paris) -

Pendant que l'avion grimpe au-dessus des nuages, je profite du paysage côté hublot. Les maisons rétrécissent et s'éparpillent. Elles forment désormais la couture d'un patchwork champêtre. M. Ours m'explique qu'on passera bientôt au-dessus des nuages et qu'on ne verra alors plus rien si ce n'est un tapi blanc et cotonneux. Dommage ! Ça m'aurait bien occupé d'observer le monde depuis les airs. Une heure plus tard, des fourmis commencent à me chatouiller les jambes. Je les bascule de droite à gauche. Je n'arrive pas à trouver une position suffisamment agréable pour la conserver plus de quinze minute.

Entre la ceinture qu'on nous conseille de garder attachée, la pochette ventrale dans laquelle je conserve précieusement mes papiers, le boudin gonflable censé me tenir la tête — mais qui n'est pas à ma taille (screugneugneu)— et mon voisin qui n'a toujours pas redressé son siège, j'ai peur de devenir fou avant la fin du voyage. À ce dernier — le voisin —, j'aimerais faire comprendre qu'il me gêne un peu. Je me dandine en prenant soin de secouer un peu son dossier. Il n'est pas très réceptif ; je prends sur moi. Je pianote sur mon écran LCD : d'après le plan de vol, on devrait bientôt nous servir un repas. Je me fixe l'objectif de trouver un moyen de dormir après celui-ci et, en attendant, j'observe le personnel naviguant se glisser dans les allés, répondre aux différentes demandes des passagers et, armé de leur large chariot, nous proposer diverses boissons. Un petit verre d'eau, ça vous requinque un homme. 

- 18h30 (heure de Paris) -

Même s'il est un peu tôt pour ça, c'est enfin l'heure de manger. Tant mieux, je dirais  ; le petit sandwich que je me suis avalé à midi ne m'a pas callé autant que je l'imaginais. J'AI FAIM ! Je ne sais pas si c'est la fatigue ou mes gargouillis qui altèrent ma perception, mais ce qu'on nous sert me surprend agréablement. L'autre point qui me surprend, c'est qu'on a le choix entre un plat à base de viande et un plat végétarien. Réveille-toi, Gabriel ! On est en 2022. Je me sens vraiment con de ne découvrir ça que maintenant. Je goûte. Ce n'est pas si mauvais, dites donc ! Pommes dauphines avec poulet à la crème, accompagnés d'un petit dessert, d'un morceau de pain et de son fromage. Oui, du fromage ! Voyez vous : une compagnie française doit travailler son image de marque ! On peut même se prendre un petit verre de champagne ou de vin rouge. Damned ! Je trouve ça toujours aussi dingue qu'on serve de l'alcool dans des avions. Un ami me disait qu'au moins ça permettait prendre son mal en patience. Mouais ! Je ne sais pas. Je finis par me dire : « pourquoi pas ? ». Un verre de vin pourrait m'anesthésier suffisamment pour que je rejoigne Morphée illico presto. Je cède. Comme à son habitude, M. Ours avale son repas en deux-deux. On empile nos déchets. On attend que les hôtesses repassent nous débarrasser. 

- 19h00 (heure de Paris) -

Déjà 3 heures de vol. La nuit nous rattrape alors qu'on survole l'océan atlantique.

Le ciel prend une drôle de couleur. Je ne sais pas si c'est mon hublot où si dehors, la lumière est aussi bleutée. Mes paupières sont lourdes. Il faut vraiment que je dorme. Je calle un plaid contre la paroi, mais l'inconfort dépasse ma fatigue. Impossible de trouve le sommeil. M. Ours non plus n'y arrive pas. Je lui ai prêté mon boudin gonflable, mais ça ne l'a pas convaincu. Il eu la bonne idée de prendre son casque audio avec réducteur de bruit pour se mater un film : Dune. Je tente de faire pareil. Je déballe le casque qu'Air France nous met à disposition, une sorte de relique reconditionnée avec des oreillettes en mousse, le genre qu'on verrait bien de pair avec un baladeur cassettes. Il semble si fragile que j'ai peur qu'il casse. Je branche la prise jack sur l'écran LCD et lance le dernier James Bond. Le son est sacrément pourri. J'ai l'impression qu'on a posé le haut-parleur au bout d'un tube en carton. Je supporte ça une demi-heure, puis je laisse tombé. Je coupe le film. Je passe en mode vue aérienne et je me laisse bercer par la vue 3D de notre petit avion.

- 21h (heure de Paris) -

Cinq heures de vol. Il en reste encore six ! Ma vessie commence à me démanger, mais j'ai une sainte horreur des toilettes publiques. J'essaie de me convaincre qu'il va falloir y passer. C'est clair que je ne peux pas utiliser mon éternelle stratégie de fuite qui consiste à attendre qu'on soit bien arrivés. Je ne sais pas dans combien de temps on aura atteint l'hôtel.

Ça me rappelle une anecdote d'enfance.

Je devais avoir 12 ans. Première colonie de vacances loin de mes parents. Ça ne s'est pas très bien passé. Je passe les détails, mais je me suis retrouvé dans le même dortoir qu'un mec qui m'avait pris pour cible. Harcèlement, toussa toussa ! L'évènement que je veux raconter se déroule au moment du retour. Nous rentrons en bus. Le voyage est long. Les animateurs proposent un dernier arrêt pipi dans une station service. Je n'ose pas y aller. Je me retiens. Il y a des toilettes dans le bus, mais c'est pareil : je n'ose pas les utiliser. Tous les prétextes sont bons pour rester à ma place et ne pas attirer l'attention. Je reste dans mon coin. J'attends, mais c'est l'enfer. Je compte chaque minute qui me rapproche de l'arrivée. Je ne pense plus qu'à ça. Je sue. Je ne tiens pas en place. La seule solution qui me soulage, c'est d'ouvrir les vannes. D'abord, juste un goutte, puis deux, puis trois. Puis trop ! Je suis trempé. Je me suis pissé dessus. Autour de moi, personne ne se rend compte de rien. J'ai honte. Je ne me souviens plus de ce qui se passe ensuite. Ma mère m'a dit récemment qu'elle s'en était aperçu en me récupérant, mais apparemment : personne d'autre n'a capté quoi que ce soit.

Aujourd'hui, je n'en suis largement plus à ce stade — heureusement quand même. C'est juste que quand je peux éviter un passage aux toilettes publiques, je le fais. Là, ce n'est pas possible. Donc je prends sur moi, je dérange M. Ours et le pauvre gars qui a bien de la chance de pouvoir étendre ses jambes dans l'allée. Direction le fond de l'avion en me tenant au siège.

- 00h30 (heure de Paris) / 17h30 Bogota -

Plus que deux heures de vol. J'ai des courbatures partout. J'ai l'impression de devenir fou dans ce petit réduit. Je me tords dans tous les sens. Ma tête tombe, puis se relève. Je n'ai plus qu'une envie, atterrir et m'allonger dans un grand lit comme celui de l'hôtel trois étoiles qu'on a réservé. Surtout que les chambres que j'ai vu en photo sont vraiment superbes (et pas chères). Il faut dire que le niveau de vie à Bogota n'est pas le même que chez nous. Comme on compte se laisser la possibilité de visiter Carthagène des Indes — sans le planifier définitivement —, on a prévu de rester seulement du samedi au jeudi. 5 jours avec petit déjeuner compris à 787 500 pesos colombiens, soit 169 euros. Ce qui, en France, équivaut à 5 jours dans un Formule 1. J'attends beaucoup de ce moment où je vais pouvoir relâcher un peu la tension qui s'accumule depuis le départ. M. Ours aussi. Tout comme moi, il n'a pas vraiment fermé l'œil. Ou plutôt, on n'a fait que les fermer, nos yeux, sans jamais sombrer. On y est presque. Je suis alors surpris de voir le personnel naviguant ressortir les gros chariots et passer de siège en siège. Les hôtesses nous tendent un sac en papier glacé avec des hanses en tissu. On croirait recevoir un cadeau tellement l'emballage est soigné. À l'intérieur, je trouve un yaourt, une compote et quelques gâteaux. Tout cet emballage et ce suremballage me dégoûte, mais après tout qui suis-je pour en juger : je suis en train d'exploser mon bilan carbone en traversant l'océan sur des ailes d'acier. Argh ! Je me console en prenant soin de ne pas trop abîmé l'emballage. J'espère qu'ils les réutilisent.

- 2h30 (heure de Paris) / 19h30 Bogota -

Dehors, c'est la nuit noire. Je n'aperçois que quelques lueurs minuscules. Bogota et son aéroport (El Dorado) ne sont plus très loin. L'avion a entamé sa descente depuis un moment et je la suis avec intérêt sur mon écran LCD.

Je suis tendu. Je repense aux garçons qui nous accompagnent et qui attendent eux aussi de mettre un pied à terre. Je me demande si on les verra à la sortie. J'aimerais partager un peu mes émotions avec eux et leur serrer la main avant qu'on reparte chacun de notre côté. En tout cas, il y a bien une question à laquelle on n'a pas besoin de trop réfléchir, c'est « comment atteindre l'hôtel ? » ; le club de papas qui nous encadre a mis à notre disposition un taxi qui doit nous récupérer et nous y conduire. J'espère qu'on va réussir à communiquer d'une façon ou d'une autre. Ça m'angoisse pas mal, d'autant plus que s'il faut parler en espagnol, c'est moi qui vais devoir m'y coller. Je souffle. Je me répète les étapes qui vont suivre : passer les contrôles, récupérer nos valises en espérant qu'elles soient intactes et retirer un peu d'argent liquide.

- 19h40 Bogota -

L'avion atterrit. Les passagers sont fatigués. Ils s'étirent dans tous les sens avant de récupérer leurs affaires. Je commence à m'impatienter, mais je garde mon calme et me laisse porter par le flux qui nous conduit en dehors de l'appareil. Je jette des regards autour de nous en espérant croiser celui d'un couple d'homme qui pourrait s'avérer être nos compagnons de galère. Je ne devine rien et mon téléphone ne m'est pas d'une grande utilité. À ce stade, il faut éviter de se connecter à la 4G au risque de se taper des frais exponentiels. M. Ours se contente de prévenir le taxi qu'on est en route. Je garde mon sac devant moi pour le protéger d'un quelconque coquin qui voudrait y glisser la main. C'est un peu overkill, mais je préfère suivre à la lettre les conseils qu'on m'a donné ; je n'ai plus la force de réfléchir. On accélère le pas, parce qu'on ne veut pas se retrouver coincer dans une nouvelle fil d'attente interminable. Les tapis roulants sont pratiques pour doubler quelques personnes. Lorsqu'on atteint les contrôles, une vingtaine de voyageurs seulement patientent dans la queue qui serpente devant nous. Tous les autres s'ajoutent derrière. On patiente. J'espère que le formulaire de migration qu'on a rempli 24h en avance n'a pas planté. Je souffle. Je me laisse aller à imaginer les raisons qui ont conduit tous ces gens en Colombie. J'allume mon gaydar de chez Lidl. Bip ! Je plisse les paupières pour activer le filtre homo. Bip ! Des silhouettes roses apparaissent au milieu de silhouettes grises. Bip ! CIBLE VALIDÉE ! (*) Derrière nous, je capte deux hommes qui ont l'air très proches l'un de l'autre et encore deux autres un peu plus loin. C'est peut-être les garçons. Qui sait ? Je déplissent les paupière. Je ne suis pas sûr de moi, tout compte fait. On aurait vraiment dû s'échanger nos foutus photos.

(*) Vous avez de la chance quand même, parce que je vous dévoile les secrets de la communauté LGBTQA+. Vous allez pouvoir briller en société en expliquant comment fonctionnent les gaydars. Moi j'ai le «Monsieur Gaydar» de chez Lidl. Je l'ai trouvé lors d'une promo entre le rayon lingerie masculine et le rayon charcuterie. Il en existe d'autres. Vous pouvez en trouver à pas cher sur Wish, mais je ne garantis pas leur efficacité. Faites vos recherches et gardez l'esprit critique.

Une employé s'approche et vérifie nos attestations COVID, puis nous invite à nous approcher. C'est notre tour. M. Ours prend la parole. On tend nos passeports. L'anglais suffit pour se faire comprendre. Tout est ok ! On passe à la suite. Un grand hall où des valises tournent en rond sur des tapis roulants. Les nôtres ne sont pas encore là, mais quelqu'un au loin en tire une qui ressemble beaucoup trop à la mienne. Je me raisonne : ça serait fou de se faire braquer à ce moment précis, non ? Et en même temps, rien ne peut empêcher un plaisantin de se barrer avec un truc qui ne lui appartient pas. Quelques minutes plus tard, je vois apparaître une tâche bleu cyan au milieu des autres bagages. 

Ha ! On a choisi une couleur qui se remarque pour nous faciliter al vie. Et comme on a tous les deux les mêmes valises, j'ai ajouté des gommettes sur la mienne pour la différencier. Sur celle qui arrive, il y a justement des étoiles, des lunes, des carrés et des ronds de toutes les couleurs. C'est la mienne ! Celle de M. Ours ne tarde pas à se pointer. On file alors directement vers les distributeurs retirer quelques milliers de pesos.

Notre taxi nous dit qu'il est en chemin et nous indique le numéro d'une porte devant laquelle il nous récupérera.

- 20h40 Bogota - 

Avant de franchir la sortie une bonne fois pour tout, une employé nous demande ce qu'on vient faire ici. « Tourisme ! » dit M. Ours. On nous laisse sortir. Je croise le regard d'un policier. J'essaie d'évacuer l'idée stupide qu'il pourrait vouloir nous contrôler et je passe les portes.

Nous respirons enfin l'air de Bogota (et celui des pots d'échappements des taxis). 

Il fait nuit. Devant nous je n'aperçois que l'obscurité. Pas un immeuble ne se dresse. La ville est pourtant là, mais où ? Il a plu récemment. Des gouttes recouvrent le parebrise des véhicules. L'air est frais. On est en juin, près de l'équateur, mais loin du niveau de la mer puisque la ville se situe à 2.600m d'altitude. Ça change beaucoup de chose. Je crois en ressentir d'ailleurs les effets, même si je me demande si je ne les confonds pas simplement avec la fatigue. Angel nous a d'ailleurs conseillé de bien nous hydrater pour mieux gérer cette différence d'altitude. Et puis, l'hydratation, c'est important pour nos petits nageurs : ils doivent rester en pleine forme.

« Alors, il est caché où ce taxi ? Et les garçons, ils en sont où ?» demandé-je à M. Ours.

Je scrute les alentours. Il y a des taxis jaunes, des blancs (plus gros) et des gens qui attendent des voyageurs avec des pancartes. On essaie d'y lire nos noms ou celui de notre hôtel, mais aucun ne nous concerne. M. Ours m'explique que nos compagnons de galère attendent de récupérer leurs valises, mais qu'elles ne viennent pas. Uh ! Juste à côté de moi, une dame tient son téléphone contre son oreille et la laisse de son chien dans l'autre main. L'animal me renifle. Je lui souris. Je suis tout de même très nerveux. L'anxiété est là. Je la sens, mais je la musèle. J'ai l'impression de flotter. Quelques minutes plus tard, un gros van blanc s'approche de nous. J'y vois les noms des deux garçons. Je me dis qu'à défaut d'avoir leurs valises, ils ont au moins déjà leur taxi. Puis, je me rends compte qu'après leurs noms viennent les nôtres, sur le même véhicule. Oh ! Ça veut dire qu'on va les rencontrer une bonne fois pour toute et qu'on va faire un bout de chemin ensemble. Mon cœur se remplit de joie. J'ai les yeux qui pétillent. M. Ours s'avance et fait des signes à l'homme qui sort. Il se présente : Hernan. On prononce nos propres prénoms avec un accent espagnol à couper au couteau. Il a la cinquantaine. Il porte une casquette et un jogging. Il est élégant dans ces gestes, prévenant et souriant. Je n'ai pas l'habitude de me faire porter ma valise ou de me faire ouvrir la porte. Il parle juste un peu anglais. C'est suffisant pour qu'on se comprenne. Je ne sais plus si j'ouvre beaucoup la bouche, mais je me souviens avoir surtout sourit de façon excessive pour montrer ma gratitude. On grime à l'intérieur. Il y a deux rangées de sièges pour les passagers. On se glisse dans ceux du fond, puisqu'apparemment, Hernan va déposer les autres futurs papas à leur hôtel avant nous. Je respire. Tout se passe bien !

- 20h55 Bogota - 

Pendant qu'on attend les garçons, je me détends. On y est. Je l'ai fait. Ce n'était pas si difficile que ça, si ? En tout cas, ça va être compliqué de fuir maintenant que je suis à l'autre bout du monde. Je regarde les lueurs des phares se refléter dans les gouttes collées à la vitre. M. Ours est assis à mes côtés. Je suis fatigué, mais content. Des mots en français, en espagnol et en anglais se détachent soudain du brouhaha qui nous vient de l'extérieur. Deux têtes apparaissent dans l'ouverture de la portière. Les voilà ! Ils ont les mains vides. Leurs valises ont subi un petit soucis d'aiguillage. On se présente. Ils ont l'air plus jeunes que nous — ils le sont. On échange quelques mots, quelques soupires, quelques sourires, puis Hernan passe la première.

Durant le trajet, je reste en retrait et je regarde la ville défilée. L'obscurité n'aide pas à cerner exactement ce qui nous entoure. Je suis surpris de croiser peu de voiture à cette heure-ci. Nous sommes samedi. Les quartiers qu'on traverse ont l'air calme. Alors qu'on s'engage dans une énorme avenue — l'avenue Boyaca : deux fois trois voies pour les voitures, un terre plein central et des voies pour les bus —, je laisse traîner une oreille.

Nos nouvelles connaissances sont plus bavardes que nous et échangent volontiers avec le conducteur qui utilise son téléphone comme traducteur. Les conversations sont alors rythmées par des creux pendant lesquels Hernan dicte une phrase (qu'il prend soin de corriger quand cela ne va pas), puis par une voix synthétique qui ne s'adresse pas toujours à nous dans un français très correct. La situation est à la fois drôle et touchante. Hernan nous explique avec humour qu'il a failli arriver en retard à notre rendez-vous. Il n'a pas entendu son réveil. Sa femme n'était pas très contente. Il s'est jeté sous la douche avant de sauter dans son taxi. Il trouve les français toujours très polis et cultivés. Je suis étonné, mais ce n'est pas si surprenant : on ne doit pas rencontrer exactement les mêmes français, lui et nous. Il partage avec nous quelques uns de ses goûts musicaux et entre deux chansons évoque des anecdotes au sujet de la ville. Un vrai guide touristique ! Il nous raconte que cette avenue qu'on remonte, la avenida Boyaca, sera fermée demain, puisque demain c'est dimanche. Et le dimanche, plus de 100km de routes sont interdites aux voitures et envahies par les cyclistes. Les colombiens adorent le vélo. Tout doucement, entre rire et partage, on se rapproche de nos hôtels. Les garçons descendent les premiers, puis tranquillement Hernan nous conduit jusqu'au notre : le Hill House Hotel.

- 21h25 Bogota - 

En approchant du notre quartier, je devine des boutiques très sophistiqués et des building de verre qui tranchent avec les petites maisonnettes plus typiques qui les entourent. Il s'agit du quartier d'Usaquen. Le guide du routard le décrit comme le quartier "bobo" de la ville, loin du centre historique. On y trouve une concentration impressionnante de restaurants, de concept store et plusieurs centres commerciaux. C'est un quartier sûr qui se situe à mi-chemin entre l'adresse de notre clinique et le bureau des avocats de CELAGEM. Notre hôtel est posé juste à la limite d'Usaquen qui est lui-même à la limite Est de la ville, proche des montagnes. Je suis pressé d'en profiter lorsqu'il fera jour et, peut-être même, depuis les hauteurs en fonction de la chambre qui nous sera attribuée. En arrivant dans notre rue, on découvre tout le long du trottoir en face de l'hôtel, des dizaines de tentes en toile cirée comme autant de petits stands. Hernan nous apprend que durant le week-end, Usaquen se transforme en un immense marché très prisé des touristes. Purfect ! On connait donc notre prochaine activité !

Après l'avoir payé, Hernan nous remercie et ajoute de ne pas hésiter à le contacter si on a besoin de ses services. On garde ça dans un coin de notre tête en lui réservant un dernier sourire, puis on tire nos valises jusqu'à l'intérieur de l'hôtel.

Le réceptionniste nous accueille dans le calme. Il comprend vaguement l'anglais, mais on arrive se débrouiller pour qu'il nous donne la clef de notre chambre. Une étape de plus ! Nous sommes au premier étage. Ok ! La vue ne sera donc pas grandiose, mais ce n'est pas important. On se glisse dans l'ascenseur tel deux gros flemmards, épuisés par notre voyage et, en l'espace de quelques secondes, on se retrouve dans notre chambre. Bon ! Elle est bien plus petites que les photos le laissaient présager et elle donne sur l'arrière du bâtiment et directement sur une autre aile de l'hôtel. La vue est donc un peu bouchée, dirons-nous. Tant pis ! Les fenêtres ne sont pas très épaisse. On entend la musique d'un concert. Je tire les rideaux.

On s'allonge. On est trop éreintés pour se faire un restaurant. Moi, j'ai besoin de dormir et de recharger mes batteries émotionnelles pour affronter la journée de demain. En France, il est plus de 4h du matin. Il faut qu'on se calle sur les horaires colombiens. On meurt de soif. On se souvient qu'on nous a conseillé de ne rien boire directement au robinet. Heureusement, l'hôtel nous a laissé une bouteille d'eau qu'on s'empresse de vider à moitié. On a aussi le droit à des cacahuètes, des saucisses cocktails et le restant de M&Ms qui traînent dans mon sac à dos. On grignote un peu et on s'endort comme des masses.

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