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30 - Adoption, second opus

« On remet le couvert — Ô joie ! —,
une pièce dans la machine
et les pieds dans le plat. »

Extrait de « Adoption 2, Retour au Pays des Oiseaux »

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Comme vous êtes des créatures douées d'intuition — j'en suis sûr —, vous avez sûrement compris que, dans cet article, nous allions nous écarter un peu du sujet de la GPA. Vous ne m'en voulez pas trop ? Bon ! Après tout, que vous m'en vouliez ou non : vaille que vaille ! M. Ours et moi-même avons eu la folie de nous nous lancer sur ce double processus, alors il faut bien que j'assume et que je croise les sujets. C'est même mieux tant que c'est encore tout frais !

Hier — le 28 Septembre 2022 pour être plus précis —, se déroulait donc notre 1e rendez-vous pour relancer les démarches d'agrément avec le Service Adoption. Avant de nous y présenter, on a du réunir quelques documents. Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé. Je me fais vieux donc au pire je vais me répéter. Que nous fallait-il donc, wesh ? Une lettre de motivation ; deux extraits d'acte de naissance ; nos casiers judiciaires numéro machin truc chouette ; les trois derniers bulletins de salaire ; un certificat médical délivré par un médecin agréé ; une photo des postulants ; un questionnaire dûment rempli comprenant des infos telles que la composition de nos familles respectives, la taille de notre maison ou un budget avec les entrées et les sorties.

Aller, pour votre plus grand plaisir, voilà notre lettre de motivation.

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« Madame,

Il y a 4 ans nous avons obtenu notre agrément pour adopter et nous voulons, via cette lettre, vous exposer nos motivations à le renouveler.

Nous vivons ensemble depuis maintenant dix-sept longues années. Durant tout ce temps, nous avons construit notre vie sans enfant autour de cercles d'amis et de nos passions communes, mais toujours avec le désir profond de fonder une famille. Dans ce domaine, il faut bien avouer que notre spécificité de couple d'hommes complique un peu les choses.

Avant que la loi sur le « mariage pour tous » ne soit votée en mai 2013 et qu'elle nous permette enfin d'adopter, nous réprimions ce besoin de parentalité. En janvier 2014, nous nous sommes donc mariés en gardant en tête l'idée de lancer les démarches d'adoption dès que notre situation le permettrait. En 2017 nous sautions enfin le pas. L'année d'après, nous obtenions un agrément favorable. Suite à ça, notre désir de devenir pères n'a eu de cesse de grandir.

Durant toutes ces années d'attente, pour éviter de nous déconnecter du sujet, nous avons choisi de participer systématiquement aux rencontres mensuelle que propose l'EFA. Nous y avons beaucoup appris de l'expérience des autres parents adoptants et continuons encore d'en apprendre beaucoup. En parallèle, comme les témoignages de notre situation se font rares, Gabriel a décidé d'écrire le sien pour partager son expérience et aider d'autres couples à comprendre la réalité et les enjeux de l'adoption(*). Ainsi, aujourd'hui, fort des expériences que nous avons accumulé et de la patience qui nous a conduit jusqu'ici, nous nous sentons prêts à recommencer les démarches.

En espérant un retour de votre part, nous vous prions d'agréer, Madame, l'expression de nos sentiments les meilleurs.

Messieurs Ours & Gabriel Huguin »

(*) Je suis un fou quand même. S'ils se mettent à fouiller le web ,ils vont être surpris.

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En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que nos mésaventures de la première fois nous ont servi, puisque nous avons choisi de retourner voir le médecin qui nous avait bien reçu et pas celui qui nous avait pris pour deux extraterrestres kidnappeurs d'enfants. J'avoue : je suis un ch'tiot peu dans l'exagération, mais il le mérite bien. Bref ! Avec tout ces documents en poche et sans trop nous poser de questions, nous avons donc vaillamment rejoint la Direction Générale Adjointe de la Solidarité pour 10h tapante. Un interphone , deux portes automatiques et trois étages plus loin, on est accueilli en toute bienveillance par Mme Colibri, une assistante qui gère les adoption et avec qui nous avons déjà eu l'occasion d'échanger par email. Une bonne heure suffit pour qu'elle vérifie les pièces de notre dossier, nous présente un power point pour nous rafraîchir la mémoire et nous poses deux trois questions. Malgré mon apparente tranquillité, j'étais un peu tendu. J'avais peur qu'elle ramène sur la table le sujet de la GPA, puisqu'après tout : c'était elle qui nous avait répondu que nous nous mettions dans l'illégalité en nous lançant là-dedans. J'ai même cru, un temps, qu'elle ne le ferait pas. Je suis un peu naïf parfois, puisqu'à la toute fin on y a eu droit : « Qu'en est-il de votre projet de GPA ? ». Argh !

Avant de vous informer de la réponse qu'on a donné — moi aussi, je vous mets la pression, z'avez vu ? —, je veux aborder un autre point de notre discussion, un point qui nous a fait réfléchir. Mme Colibri nous a demandé si nous pensions modifier notre notice d'agrément ou si nous comptions continuer sur la même lancée, à savoir : 1 ou 2 enfants, sans besoins spécifiques, entre 0 et 6 ans. Well ! Bonne question, Mme Colibri !

Maintenant que j'y pense, c'est vrai que je ne vous ai jamais dit qu'il est tout à fait possible de modifier une notice, même en cours d'agrément (au prix de quelques entretiens psy). Là, avec notre réévaluation, c'est l'occasion d'ajuster le tir auprès des travailleurs sociaux sans avoir à se taper plus de rendez-vous que nécessaire. D'autant plus que, depuis peu, ceux-ci prennent le temps d'aborder plus en profondeur les besoins spécifiques de l'enfant. Durant notre discussion avec Mme Colibri, il a notamment été question des enfants prématurés. Chose que je ne savais pas : les enfants prématurés sont considérés par notre département comme des enfants à besoins spécifiques — qu'importe leur degrés de prématurité —, puisqu'à plus ou moins long terme, leur santé pouvait s'avérer mise à mal. Mme Colibri a évoqué deux cas d'enfants né sous X, ces dernières années, qui ont forcé les travailleurs sociaux à se pencher un peu plus sur cette histoire d'enfants prématurés. En fait, peu de parents adoptants dont le souhait se portait sur des nourrissons ne s'ouvraient des portes sur le terrain de la prématurité. Comme nous, je pense qu'ils s'imaginaient que cela tombait sous le coup de leur notice. Apparemment, non. 

Je me rappelle d'ailleurs qu'à l'époque où on a passé notre premier agrément, on avait voulu étendre notre souhait à des besoins spécifiques qui concernent la santé. On avait évoqué des maladies qui peuvent se guérir ou des handicaps opérables. Ni la psy ni les assistantes sociales n'avaient cru bon de le noter et, plutôt que de perdre du temps à en débattre de nouveau, on s'en était contenté. De toute façon, on considérait que, malgré notre notice assez large, l'enfant qui nous serait confié avait toutes les chances d'être un bébé né sous X et en bonne santé. Maintenant, avec cette prise de conscience sur les prématurés, on se dit qu'on va tenter de modifier notre notice dans ce sens.

Venons-en maintenant à ce qui vous tient en haline depuis 3 paragraphes : la GPA.

« Qu'en est-il de votre projet de GPA ? », nous demande Mme Colibri.

Le quart d'heure d'avant, elle nous avait présenté une diapositive sur laquelle était écrit qu'il fallait être sincère, honnête et disponible dans notre démarche. Pendant une seconde, j'hésite à suivre ces conseils, puis je réponds en disant (dans les grandes lignes) :

« Vous avez été clair dans notre échange de mail en disant que vous considériez que cela nous mettait dans l'illégalité. Je ne connais pas votre point de vue sur le sujet [j'essaie ainsi de l'inviter à le donner, chose qu'elle ne fera pas], mais hum... de toute façon hum... ».

Ma voix s'étouffe et M. Ours prend la parole en rappuyant sur cette affaire de légalité. J'enchaîne en suite en rappelant que nous avons aussi bien compris que si un bébé devait arriver dans une famille, cette naissance rendait l'agrément caduc.

Mme Colibri fait non de la tête.

« Ce n'est pas ce que j'expliquais dans mon mail. »

Le temps que la mémoire me revienne, je cligne des yeux. Mme Colibri ajoute :

« Il est caduc si vous veniez à adopter un enfant en France et à l'étranger »

Well ! C'est presque une lapalissade ce règlement, mais ok...

Mme Colibri nous réexplique ce qu'elle a dit dans son email et y ajoute un exemple, celui d'un couple qui a eu une naissance pendant son agrément. Le département leur a alors programmé des entretiens avec la psychologue pour réévaluer la faisabilité de leur projet. C'est d'ailleurs ce qui se passerait si nous venions à avoir un enfant via GPA. Mais, contrairement à nous, les couples hétéros ne se mettent pas dans l'ILLEGALITÉ (je ne crie pas, j'explique). Ouais ! Ça me fait toujours autant grincer des dents. Enfin, bon ! Dans le cas de ce couple, la psychologue en a conclu qu'il fallait mettre leur agrément en pause le temps qu'ils créent du lien avec leur enfant biologique. On ne sait pas trop ce que signifie cette « pause » et j'avoue que sur le moment, ramener notre fraise ne me semblait pas être une bonne idée. J'avais d'ailleurs en tête le second discours rapporté par l'EFA (l'association Enfance et Famille d'Adoption) à propos de ce cas. La présidente nous avait expliqué que l'agrément de ce couple n'avait pas été mis en pause, mais arrêté. ALORS ! À moins qu'on ne se soit pas compris d'un côté ou de l'autre, il va falloir fouiller tout ça avec beaucoup de prudence. GRRRR !

En vrai, ça me gêne terriblement cette situation. On nous demande d'être honnête et sincère, mais la GPA est un sujet tellement clivant qu'on ne sait pas jusqu'à quel point on doit en parler. Le risque, c'est que dès qu'on l'évoquera on se tirera une balle dans le pied et qu'on gâchera ainsi 4 ans d'agrément. Le risque inverse, dans le cas où on en parle pas, c'est que si la GPA aboutit avant l'adoption, le département nous retirer l'agrément au motif que nous n'aurions pas assez bien pensé les implications qu'entraînent ces deux projets. Grumpf (Oui, je grogne) !

Durant notre retour, nous avons discuté de nos possibilités avec M. Ours.

Notre objectif, c'est d'arrêter l'adoption à 3 mois de grossesse GPA. Donc, dans ce cas précis, on ne devrait pas avoir besoin d'en parler. J'aimerais néanmoins qu'on clarifie avec l'EFA cette histoire d'agrément caduc pour nous adapter si vraiment le propos est plus nuancer. Disons que dans le cas où le département n'est pas si obtus que ça, on pourrait envisager de leur dire, à minima, qu'on pense à une GPA après l'adoption. Il faudrait alors toujours en parler au futur, sans fourcher et en gardant la tête froide. Ou alors, on pourrait tenter de poser des questions dont les réponses nous permettraient d'avoir une petite idée de ce que pensent réellement les travailleurs sociaux sur ce sujet. Blblblblblbl ! Quel casse-tête ! Ce qui me fait peur, c'est que de trop en dire, on se retrouve avec des informations dans nos rapports... Et connaissant la fabuleuse ouverture d'esprit des Conseils de Famille qui évaluent notre dossier : je vois bien le mot GPA comme une tâche qui obscurcirait leur vision.

On a encore quelques moments de réflexion devant nous ! Youpi !

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