« Valentin – Re salut Benoît ! J'étais en train de me demander si tu voudrais bien qu'on se revoit seul à seul bientôt ? Je pensais à un jour où tu quittes plus tôt les cours. J'attends ta réponse ^^ Bonne fin de journée ^^ »

Le jeune réalisateur stressait beaucoup. Il avait peur de la réponse. Et si Benoît le prenait pour un forceur ? Le châtain se frappa le front en se traitant d'imbécile. Certes le roux voulait qu'ils apprennent à se connaitre mais voulait-il qu'ils se voient rapidement ? Oui le professeur avait émis l'idée mais il pouvait changer d'avis. Valentin sursauta quand son téléphone vibra. Il sentit son stresse monter d'un cran. Il déglutit avait d'ouvrir le message de Benoît.

« Benoît – Salut encore une fois ^^ Je suis plus que partant pour qu'on se voit bientôt ! Je quitte à treize heures le mardi et le mercredi. Le jeudi j'ai un trou de onze heures à quinze heures si tu veux ^^ »

Valentin était plus qu'heureux d'avoir cette réponse. Il avait stressé pour rien. Il ne savait pas pourquoi il était dans cet état mais il ne chercha pas à comprendre. Son sourire prit place sur son visage quand il lui répondit.

« Valentin – Ça me va pour un mardi ou un mercredi ^^ C'est comme ça t'arrange. »

« Benoît – On peut se voir mardi alors. »

« Valentin – Ça me va ^^ On fait comment ? On se rejoint à un point de rendez-vous ? »

« Benoît – Tu n'as qu'à venir devant le lycée. On prendra ma voiture pour faire je ne sais quoi. On se fera un petit programme. Et s'il le faut, je te ramènerai chez toi ^^ »

« Valentin – Ça marche ! On fait comme ça ^^ »

Les deux garçons continuèrent à échanger des banalités. Valentin était tout sourire. Il ne fit pas attention à ses parents qui le regardaient étrangement. Il fallait dire que le sourire du jeune homme était énorme.

– Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Demanda Corine.

– Oh rien. Je viens de voir un truc drôle. Répondit Valentin.

Ses parents n'étaient pas dupes. Ils savaient que ce n'était pas à cause d'une vidéo que leur fils souriait ainsi. Les parents se regardèrent et firent un sourire en coin que le châtain ne vit pas. Ils se doutaient que Valentin parlait avec une personne mais ignoraient de qui il s'agissait. Le châtain alla sur Facebook et chercha le profil du professeur. Quand il le trouva, il hésita à envoyer une demande. Pour la deuxième fois de la journée, il prit son courage à deux mains et envoya une invitation à Benoît. Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne reçoive une réponse positive. Le jeune réalisateur sourit encore plus sous le regard intrigué de ses parents.

Les jours passaient et mardi arriva. Valentin devait se rendre devant le lycée. Il espérait simplement que son frère ne le vit pas car sinon, ce dernier n'allait pas se gêner pour charrier son grand frère. Personne de sa famille ne savait qu'il allait voir le jeune professeur. Le châtain arriva à destination et attendit patiemment près du parking. Il ne voulait pas se faire trop repéré. Il entendit la sonnerie retentir et attendit. Il vit un tas d'élèves sortir de l'établissement mais il n'y avait aucune trace de Benoît. Il attendit presque quinze minutes avant de voir une tête rousse. Valentin sourit en le voyant et le professeur fit de-même quand ses yeux se posèrent sur le réalisateur. Benoît arriva près de Valentin et ils se saluèrent.

– Tu es prêt ? Demanda le roux.

– Oui. On peut y aller.

Les deux garçons se sourirent et ils allèrent vers la voiture du professeur d'histoire. Il possédait une Audi A3 grise. Valentin aimait beaucoup cette voiture mais il ne pouvait pas se l'acheter. Il avait une Clio quatre bleue que ses grands-parents lui avaient offert. Les garçons montèrent dans la voiture et Benoît se mit en route.

– J'adore cette voiture. Intervint Valentin.

– Elle est géniale en plus d'être belle.

– Elle est magnifique. Tu l'as depuis longtemps ? Demanda le châtain.

– Non. Je l'ai acheté il y a trois mois seulement. Répondit Benoît.

– Ah oui, c'est récent.

– Ouais. Sinon, on fait quoi ? Questionna le professeur. Parce que le programme qu'on avait fait, ce n'était pas vraiment un programme.

– Je ne sais pas trop. On peut faire un tour en ville comme ça et après aller boire un café. Proposa le réalisateur.

– Pourquoi pas. Sourit le roux.

Durant le trajet, ils parlèrent un peu de tout et de rien sans pour autant parler de leur vie privée. Valentin voulait tout savoir sur Benoît et vice-versa. Ils firent un tour en ville et ensuite allèrent dans un café pour boire une boisson chaude. Ils s'installèrent à une table dans un coin du café et passèrent commande. Quand le serveur revint avec les boissons, les deux hommes commencèrent à parler sans se faire déranger.

– Tu sais que j'ai eu ton père en prof ? C'était même mon prof principal en première. Informa Benoît.

– Ah ouais ? Je ne le savais pas. Tu étais en première quoi ? Demanda le châtain.

– J'ai fait ES et toi ?

– S. Je n'étais pas obligé mais je voulais prouver que même en étant dyslexique, je pouvais faire S.

– C'est vrai que les gens pensent que les dyslexiques sont des personnes qui ne savent rien. Tu as juste du mal à comprendre les choses. Bon c'est vrai que si ce n'est pas détecté tôt, la personne est le plus souvent en échec scolaire mais ça ne veut pas dire qu'elle est nulle et pas intelligente. Expliqua le professeur.

– C'est exactement ça. Et en cours, on te regarde bizarrement. Heureusement que Nolan était dans ma classe car sinon, j'aurais été complètement seul. J'étais une bête de foire et quand je me trompais ou posais des questions car je ne comprenais pas des trucs « simples » alors là, on se foutait de ma gueule.

– C'est dégueulasse de faire ça. Souffla le roux.

– Oui mais je ne pouvais rien y faire. Mais ça ne m'a pas empêché davoir mon bac. Dit le châtain avec fierté.

– Tu as pu faire fermer la gueule à ces cons.

– Bah alors monsieur le professeur, on dit des gros mots ? Rit Valentin.

– Je me retiens toute la journée alors après ça sort. Répondit Benoît en riant.

– Vas-y, lâches-toi.

Les deux hommes rirent de bon cœur. Ils avaient déjà une complicité qui s'était mise en place et ils y prenaient goût. Ils aimaient la présence de l'autre même s'ils n'avaient pas eu trop l'occasion d'être souvent ensemble.

– Au fait, le tournage commence mercredi. Informa Benoît.

– Déjà ? Je pensais que c'était la semaine prochaine.

– Au final non. On a les autorisations de la mairie pour tourner dans les lieux de la ville qu'on a choisis. Donc on commence dès mercredi comme ça, on a une heure en plus. Ce n'est pas grand-chose mais c'est déjà ça. Expliqua le roux.

– C'est vrai qu'une heure, c'est peu mais c'est déjà bien.

– Au pire si on est en retard, j'ai la classe de ton frère le lundi de seize heures à dix-sept heures mais à l'heure-là, les élèves sont moins concentrés.

– On fera le maximum le mercredi de dix heures à onze heures. Mais tu ne les as pas aussi de onze heures à midi ? Demanda le châtain.

– Si mais j'ai un programme à suivre et si je ne le fais pas, ils seront dans la merde pour le bac. Si on fait le projet pendant les deux heures du mercredi, alors j'ai plus qu'une heure avec eux et c'est juste.

– C'est vrai que vu comme ça, c'est normal d'avoir qu'une heure pour le projet. Répondit Valentin.

– Oui mais je suis sûr qu'on va y arriver. Sourit le professeur.

– J'en suis sûr aussi. Tu penses que tes élèves vont se prêter au jeu ?

– Oui. Ils étaient plutôt emballés par l'idée alors je pense que ça ira. Mais bon, il y aura forcément des moments où ils ne vont rien vouloir faire. Enfin pas toute la classe mais certains élèves. Informa le roux.

– Je m'en doute. Mais si on avance quand même, ce n'est pas très grave. Ajouta le châtain.

– C'est vrai.

– Tu... Tu as quelqu'un dans la vie ? Osa demander Valentin.

Mathieu lui avait dit qu'il était célibataire mais depuis le début d'année, le professeur avait peut-être trouvé l'amour. Au fond de lui, le châtain espérait que le roux soit encore célibataire.

– Non. Depuis la fin du lycée, je suis célibataire. Je voulais me concentrer sur mes études et une fois dans la vie active, je n'ai pas cherché à me caser. Ça me plairait d'être en couple mais je n'ai pas envie d'aller en boîte pour trouver que des mecs qui cherchent des coups d'un soir. Je veux une relation exclusive. J'aime pouvoir câliner et être dans une bulle d'amour. Expliqua le professeur avec le sourire.

– J'aimerais avoir cela aussi. Je... Je n'ai jamais eu quelqu'un dans ma vie enfin juste un flirt au lycée mais je n'étais pas amoureux. Et je ne veux pas de coups d'un soir. J'aimerais connaitre le véritable amour. Me sentir aimer mais pour le moment, c'est le néant total. Souffla le réalisateur.

– Je suis sûr que tu finiras par trouver la personne qu'il te faut.

– Je l'espère.

– Je pars du principe qu'il y a forcément une personne dans ce monde faite pour chaque individu. C'est possible qu'une personne puisse correspondre à deux personnes mais dans ce cas, une autre personne correspond à celle qui « reste ». Déclara Benoît.

– En gros, chacun possède une ou plusieurs âmes-sœurs ? Questionna Valentin.

– C'est cela.

– J'aime bien ton point de vue et ça me permet de garder espoir. Sourit le châtain.

Le roux sourit en retour à Valentin. Le jeune de vingt-et-un ans n'était pas encore au courant mais il avait devant lui son âme-sœur. Le châtain n'avait pas évoqué son homosexualité mais le gaydar de Benoît ne le trompait jamais. Il savait reconnaitre un gay sans même que celui-ci lui en parle. Depuis le temps qu'il avait compris qu'il était gay, il avait pu perfectionner son gaydar. Depuis ses douze ans il avait pris conscience de son homosexualité. Mais il ne dit rien à Valentin car au fond de lui, il ne savait pas s'il s'assumait ou tout simplement s'il était au courant de son homosexualité. Chez certain individus, cela prenait du temps mais Benoît l'avait compris bien vite. Valentin aussi. Il avait quatorze ans.

– Tu as mis combien de temps avant de comprendre que tu étais gay ? Demanda Valentin.

– J'en ai pris conscience à douze ans quand je regardais sans cesse le fils des nouveaux voisins. Je me suis accepté rapidement car quelques jours après, je n'ai pas pu m'empêcher de le dire à mon père et il m'a soutenu. Il a été là pour moi et il m'a encore plus montré son amour alors cela m'a énormément aidé à m'accepter.

– C'est important de se faire accepter et soutenir de la part de ses parents. Ajouta le châtain.

– Mon père l'a accepté mais pas ma mère. Je lui ai dit l'année suivante et elle s'est barrée. C'était la bonne excuse pour pouvoir se tirer. Répondit Benoît avec amertume.

– Changeons de sujet.

Valentin avait bien vu que parler de sa mère, ce n'était pas le meilleur des sujets. Benoît avait vécu certaines choses avec sa mère et ce n'était pas très glorieux mais il n'était pas prêt à en parler à Valentin. Il savait au fond de lui qu'il allait le faire mais pas pour le moment. Il n'était pas vraiment proche du réalisateur pour lui dévoiler son passé plus que difficile. Les deux hommes changèrent de sujet et parlèrent un peu du projet. Vers dix-sept heures trente, le roux décida de remmener le plus jeune chez lui. Il lui avait dit par message qu'il le raccompagnerait en voiture alors il le fit. Le trajet se fit dans la joie et la bonne humeur avec de la musique.

Ils arrivèrent à destination et se saluèrent en se promettant de se revoir bientôt. Heureusement que les parents du châtain étaient encore au travail et que Matty était chez sa copine car sinon, Valentin aurait eu droit à des questions déplacées de la part de tout le monde, surtout venant de Mathieu. Valentin monta dans sa chambre et s'allongea sur son lit, heureux.

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Et de cinq ! J'ai mis plusieurs jours à l'écrire celui-ci mais je suis quand même satisfaite du résultat ^^ Vous avez aimez ? Dites-moi ce que vous avez pensés des discussions entre les deux hommes ! Et d'après vous, que s'est-il passé avec la mère de Benoît (son enfance) ?

Je vous donne rendez-vous dans deux jours !

Romane 🐧