Le samedi arriva à grand pas. Valentin n'avait pas vu venir ce jour. Il fallait dire que le châtain était occupé à faire en sorte que son frère reste calme. Leurs parents étaient au courant de la situation même si Mathieu avait eu du mal à leur avouer. Mais ils avaient étés compréhensifs et ils faisaient tout pour être plus présent pour leur plus jeune fils. Ce qui arrangea Valentin car il pouvait enfin souffler et ne plus être traité comme un gamin. Le jeune réalisateur avait rendez-vous avec le professeur à dix heures dans un café à mi-chemin entre leurs habitations. Valentin ne voulait pas être en retard donc il était sur le point de partir. Il décida de prendre la voiture même si le samedi il risquait d'y avoir plus de monde. Quand il arriva près de la porte d'entrée, il entendit son frère lui parler.

– Ne parlez pas de moi.

– Pourquoi on parlerait de toi Matty ? On va parler du projet.

– Oui mais il reste mon prof principal et toi mon frère donc il se peut qu'il te parle encore de moi. Expliqua le lycéen.

– On verra ça. Bon, à tout à l'heure.

Valentin quitta la maison et monta dans la voiture afin de conduire jusqu'au lieu de rendez-vous. Il était quelque peu stressé mais il ne savait pas pourquoi. Surement parce qu'il voulait mener à bien ce projet et faire en sorte qu'il se fasse remarquer. Il voulait que grâce à ce projet, cela puisse lui ouvrir des portes. Mais il savait également que c'était dur de percer dans le monde du cinéma. Il n'avait pas d'argent pour pouvoir monter son propre projet. Le châtain s'assit à une table et attendit le professeur qui arriva à peine cinq minutes plus tard. Ils se saluèrent et commandèrent de quoi boire. La serveuse leur apporta les boissons et ils commencèrent à discuter.

– Je vois que vous aussi vous êtes du genre à venir en avance. Remarqua le professeur.

– Je déteste être en retard. Et ça ne fait pas professionnel.

– Je suis du même avis que vous. Bon si je vous ai fait venir c'est pour parler du projet. Vous êtes toujours d'accord ? Demanda monsieur Saurin.

– Oui évidemment. Ça m'intéresse et commencer avec un projet comme celui-ci, c'est bien. Répondit le châtain.

– Parfait alors. Le tournage devrait commencer début novembre. Et la présentation ainsi que la remise du prix à Paris c'est le vendredi dix-huit février.

– D'accord et il faut terminer le projet pour quand déjà ? Questionna Valentin.

– Le directeur doit envoyer le tout mi-janvier. C'est faisable ?

– Si le tournage se passe bien et que les élèves n'en font pas qu'à leur tête, alors oui, ça se passera bien. Le rassura le réalisateur.

– Génial alors. Le lycée fournit la caméra et tous les accessoires de tournage s'il le faut.

– Ça m'aiderait beaucoup car je n'ai pas de quoi m'acheter toute la panoplie. Informa Valentin.

– J'en parlerai au directeur alors. Maintenant, le tournage de déroulera le mercredi de dix heures à onze heures. Ça vous va ? Interrogea Benoît.

– Oui, ne vous en faites pas.

– Parfait alors. Je vais entrer dans le vif du sujet. Cela se passerait en trois parties pour mieux faire comprendre aux gens. Pour vous expliquer vite fait, le XVIe siècle favorable au commerce est aussi celui des troubles majeurs en Europe avec les guerres d'Italie. Dans ce contexte, les capitouls commencent la reprise du Capitole mis à mal par le grand incendie. Ils font édifier la tour des archives en mille cinq-cent-vingt-cinq en y intégrant des éléments défensifs. Le roi fait renforcer les remparts pour les adapter à l'artillerie. Cette partie ne va pas être très longue. De toute façon, vous comprendrez mieux en lisant le script.

– Je me souviens d'avoir un peu étudier ça. Je suis assez nul en histoire pour être franc. Avoua le châtain.

– Beaucoup de gens sont nuls en histoire.

– Peut-être mais moi, c'est plus à cause de ma dyslexie. Je n'arrive pas à retenir toutes ces dates et tous ces évènements. Les seules choses que j'ai pu retenir c'est sur les deux guerres mondiales. Expliqua Valentin.

– Je comprends mieux mais ne vous en faites pas. Il n'y a rien de bien compliqué dans le script. Le rassura le roux.

– Heureusement. Et la deuxième partie c'est sur quoi ?

– En mille cinq-cent-quarante-et-un, François 1er autorise les Capitouls à lever une aide exceptionnelle sur les diocèses de Toulouse pour construire le Pont-Neuf. Cette partie aussi ce n'est pas très long.

– C'est sur les guerres de Religion ? Questionna le réalisateur.

– C'est cela. Vous voyez, vous n'êtes pas nul. Sourit Benoît.

– C'est parce que c'est en rapport avec notre ville.

– Certes mais vous l'avez retenu.

– Et du coup, la troisième partie, c'est quoi ? Demanda Valentin.

– À partir de mille-cinq-cent-soixante-deux, Toulouse entre dans les guerres de Religion. La ville s'affirme dès lors comme le bastion d'un catholicisme intransigeant, au cœur d'une région où les protestants ont conquis de nombreuses villes. La participation et l'étendue des pouvoirs locaux font de Toulouse le fer de lance de l'Église romaine dans la région. Expliqua le roux.

– D'accord et ce n'est pas compliqué de créer des scènes sur cela ?

– Un peu mais je connais très bien le sujet. Après, il y aura forcément des choses purement inventés mais ça reflétera quand même ce qu'il c'était passé. Répliqua le professeur.

– D'accord, j'ai hâte de commencer. Sourit le châtain.

– Moi aussi.

Ensuite, le jeune professeur donna le script à Valentin qui regarda dans les grandes lignes. Il fut bluffé par le nombre de détails qu'avait écrit Benoît. Il ne mentait pas quand il disait qu'il connaissait son sujet. Le jeune réalisateur sourit et fit part au roux qu'il était encore plus emballé par le projet. Ce qui ravit l'homme de vingt-quatre ans.

– Comme on va devoir travailler ensemble pendant un bon bout de temps, ça serait mieux de se tutoyer. Vous ne trouvez pas ? Proposa le roux.

– Je n'y vois aucuns inconvénients.

– Parfait. Ça va mieux avec ton frère ?

– Oui. Il a parlé à nos parents et ça s'arrange petit à petit même si ça ne va pas se faire en un claquement de doigt. Expliqua Valentin.

– Et du coup, il est comme cela à cause de ta dyslexie ?

– Oui. Mes parents se sont beaucoup occupés de moi ce qui délaissait un peu Mathieu. Mais maintenant, ils font des efforts et comme cela, je peux être tranquille. Rit le plus jeune des deux hommes.

– Un peu de liberté.

– C'est cela. Tu as des frères et sœurs ?

– Non. Je suis fils unique. Et toi ? Tu n'as que Mathieu ?

– Oh. Tu ne te sentais pas seul par moments ? On est que nous deux.

– Si mais je faisais avec. Déclara Benoît.

Le roux sourit et Valentin le lui rendit. Le châtain était loin d'imaginer ce qu'il avait vécu étant petit puis en tant qu'adolescent. Le jeune professeur n'avait pas eu une vie facile mais heureusement, maintenant, il allait parfaitement bien même si certains souvenirs lui faisaient encore mal quand il y repensait.

– Je vais devoir y aller. Informa Benoît.

– Vas-y, je ne te retiens pas.

– Je te laisse le script, j'ai tout ce qu'il me faut chez moi. Dit le roux.

– Ça marche.

– On se revoit avant le tournage pour faire un point ?

– Avec plaisir. Sourit Valentin.

Les deux hommes se saluèrent et le roux partit après avoir payé les consommations. Le réalisateur n'avait pas fait attention que le professeur lui avait payé son chocolat chaud. C'est seulement quand il tendit l'argent à la serveuse que cette dernière l'informa que c'était déjà payé. Il laissa quand même un pourboire à la fille et sortit du café pour rentrer chez lui. Il repensa au projet et il sourit. C'était sa chance et il ne fallait pas qu'il se loupe. Mais diriger des élèves allait-il être aussi simple ? Il ne le pensait pas mais après tout, Benoît serait avec lui au cas où il faudrait recadrer les lycéens. Valentin était quelque peu stressé puisqu'il devait tourner avec son frère. Et s'il restait bloqué car Mathieu était là ? Le châtain secoua la tête pour enlever cette pensée de sa tête. Il n'y avait pas de quoi à ce qu'il se remette en question. Il savait ce qu'il avait à faire. Une fois chez lui, il vit sa famille. Il salua ses parents puisqu'il ne les avait pas vus avant qu'il aille à son rendez-vous.

– Ça s'est bien passé ? Demanda sa mère.

– Nickel.

– Et le projet te plait ? Questionna son père.

– Ça a l'air pas mal. Ça parle des guerres de Religion. Informa Valentin.

– Ça peut être bien. Poursuivit son père.

– Je suis content de pouvoir faire ce projet et je gagnerai un peu d'argent comme cela.

– Effectivement.

Valentin sourit à ses parents et il alla dans sa chambre pour poser le script sur son bureau. Il allait ressortir quand son frère arriva devant lui. Le châtain sursauta et se mit la main sur le cœur.

– Cinglé ! J'ai eu peur ! S'écria Valentin.

– Désolé. Répondit-il en fermant la porte derrière lui.

Le jeune réalisateur ne comprit pas pourquoi son petit-frère ferma la porte derrière lui. Mathieu sourit en faisant une danse des sourcils. Valentin comprit encore moins.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda le réalisateur.

– C'était bien ton rendez-vous ?

– Oui comme je l'ai dit tout à l'heure.

– Je ne parle pas du projet. Comment tu le trouves mon prof ? Questionna Mathieu en souriant.

– Il est sympa et ça va être cool de travailler avec lui.

– Physiquement.

– Je ne l'ai pas contemplé. Répliqua Valentin.

– Ne vas pas me dire que tu n'as pas jeté un petit coup d'œil. Je suis certain que tu l'as maté. Rit le petit-frère.

– Bon, oui j'ai un peu regardé et j'avoue qu'il est plutôt mignon mais ne vas pas t'imaginer des trucs. Je ne le connais pas.

– Tu vas apprendre à le connaitre avec le projet. Et qui sait, peut-être qu'un jour, vous serez ensemble. Déclara Mathieu.

– Mais où vas-tu chercher des conneries pareilles ? Que cherches-tu à faire ? Interrogea le jeune de vingt-et-un ans.

– Je ne cherche à rien faire je dis juste que si ça se trouve, tu vas bientôt avoir un mec.

– Matty, je t'arrête tout de suite. Ne fais pas comme les parents qui me demandent sans cesse quand est-ce que je leur présente quelqu'un. Je sais me débrouiller seul. Répondit Valentin.

– Pardon. Mais dis plutôt que tu as la trouille de dire aux parents que tu es gay. Ce n'est pas une honte d'aimer une personne du même sexe.

– Je n'ai pas honte. C'est juste que j'ai peur. Même s'ils sont ouverts d'esprits, qui nous dit qu'ils vont tolérer le fait que je sois gay ? On ne peut pas savoir.

– Certes mais il faudra bien que tu leur dises un jour. Insista le lycéen.

– Je sais mais je vais attendre encore un peu. Ou alors j'attends d'être avec un mec et que ce soit suffisamment sérieux pour le leur présenter et faire en même temps mon coming-out. Suggéra le châtain.

– Tu ne cherches pas vraiment à avoir un mec donc tu as le temps avant de leur dire mais je serais de toi, je leur dirais dans les semaines ou mois à venir. Plus tu attends, plus tu vas te compliquer la vie. Expliqua le jeune homme de dix-sept ans.

– Tu as surement raison. Il faudra vraiment que je leur dise mais je vais encore attendre un peu mais promis, ils le sauront avant noël.

– Donc tu as deux mois pour leur dire. Ça te laisse le temps de chercher tes mots. Poursuivit Mathieu.

– Ouais... Soupira Valentin.

Le châtain avait décidé de tout dévoiler à ses parents avant noël mais est-ce vraiment nécessaire qu'il leur dise ? Après tout, Valentin est leur fils et des parents savent des choses sans pour autant qu'on leur dise. Mathieu laissa son grand-frère et partit dans sa chambre pour faire ses devoirs. Valentin, quand à lui, s'allongea sur son lit et fixa le plafond. Il pensa à Benoît et sourit en repensant au jeune professeur. Il le trouvait vraiment sympa et intéressant. Il espérait qu'ils allaient apprendre à mieux se connaitre. Que ce ne soit pas juste professionnel. Valentin était loin d'imaginer que grâce à ce projet, ils n'allaient plus se lâcher.

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Voilà le deuxième chapitre ^^ On en sait plus sur le projet de Benoît et les deux garçons commencent à faire connaissance ^^ Comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et laisser des commentaires, ça me fait toujours plaisir ^^

– Sinon, vous en pensez quoi du chapitre ?

– Mathieu ?

– Valentin qui va faire son coming-out avant noël ?

Je vous informe que je ne vais pas pouvoir publier mardi donc je le ferai mercredi.

⬆ Valentin Chanrelle (Gino Pasqualini) ⬆

⬆ Benoît Saurin (Ken Bek) ⬆