Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 6- Eyle, l'Annonce



Des couleurs.

Partout. Un tourbillon de couleurs qui vous faisait tourner la tête, à vous en rendre malade. Des banderoles arc-en-ciel qui descendaient le long des colonnes de pierres. Lorsque que j'arrivais au château quelques jours après la révélation de la sorcière, une grande table de banquet reposait en plein milieu de la salle du trône. Une autre, plus petite, était au bout et formait un T. La table royale. Je me dirigeais vers mon père.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? lui criai-je à l'oreille en essayant de couvrir le fracas.

Le roi se retourna vers moi et essuya sa bouche pleine de gras.

-Ah, Eyle. Enfin tu es là. Je voulais te le dire avant mais...

-Tu auras un frère ! explosa la reine Aléanor. La sorcière m'a prédit que j'attendais un fils et les guérisseurs l'ont confirmé !

L'épouse royale gazouilla d'un rire ravie. Mon père souriait.

-N'est-ce pas merveilleux ? continua la reine.

Je ne répondis rien.

-Où est ma place ? demandai-je à mon géniteur.

- Tu seras avec les gens du château. Entre Anne et Lord Alune.

Je partis m'assoir. Je me servis machinalement, sans vraiment voir ce que je prenais. Un frère ? Depuis ma rencontre avec la sorcière avec Gully, je n'étais plus sortie de ma chambre.

Des cauchemars venaient hanter mes nuits et, lorsque je me réveillais, ses paroles tournaient en boucle dans mon esprit. Ce matin j'avais pu enfin sortir de mon immobilité pour finalement me retrouver dans un autre cauchemar. Cela remettait tout en cause. Mon droit au trône, ma place au sein même du château. Si on m'avait fait sortir du couvent, c'était uniquement parce que le roi n'avait d'autre succession directe que moi. Même si j'étais sa bâtarde, j'avais plus de droit à la couronne que son frère. Avec la mort de mon oncle, cela raffermissait encore plus ma position. Mais plus maintenant.

Mon « frère » passait avant moi, même si j'étais l'ainée. Cela faisait des années que le roi et son épouse essayaient d'avoir un enfant, sans succès. Toute la cour avait conclu que la reine était stérile et le souverain, trop faible pour prendre une autre épouse.

-Quelle que chose ne va pas ? me questionna Lord Alune. Vous avez une mine étrange.

Je lui fis face en souriant.

-Tout va bien, ne vous en fait pas. Je suis simplement surprise par la bonne nouvelle.

-N'est-ce pas ? répondit mon interlocuteur. Le royaume attend cette nouvelle depuis bien longtemps. Il est temps, enfin, que nous ayons un successeur digne de ce nom.

Il reprit d'un plat de lapins aux châtaignes qui était placé devant lui. Des morceaux de viande vinrent se ficher dans sa moustache. C'était à peine s'il avait pris le temps de cacher son mépris. Je le fixai du regard.

-Bon appétit, Lord Alune, répondis-je froidement.

-Et vous de même, dit-il, les rides des yeux plissés par un faux sourire.

Je reportai mon attention à mon assiette. Du paon aux agrumes et une part de tourte aux navets. Je détestais les navets. Les gens autour semblaient pourtant l'adorer et avaient l'air de passer un bon moment. Cela faisait longtemps que le roi n'avait pas organisé un banquet. Peut-être parce qu'il avait finalement compris que les fêtes n'étaient pas le meilleur moyen pour remplir les caisses du royaume.

A la table du bout, le souverain battit du poing pour réclamer le silence. Tout le monde se retourna vers le roi. Il se racla la gorge.

-J'espère que vous passez tous un bon moment. La nourriture, la musique et vous, mes chers invités. L'annonce de la future naissance de mon fils a été félicitée par tout le royaume.

Mensonge. La cour du Marais se faisait remarquer par son absence. Seule la nièce de la Lady de Shephir était présente. Mais le lord protecteur de Flyk était venu en personne malgré la distance et les ambassadeurs d'Echo étaient là. Le peuple aimait son roi.

-Le tournoi aura lieu après le festin, continua mon père. Les restes du banquet seront donnés aux nécessiteux de la ville. Mais avant cela, une surprise pour vous !

Les portes de la salle s'ouvrirent en un grand fracas. Des personnages hauts en couleurs apparurent dans la lumière blanche du soleil. Un nain en culote courte jaune moutarde s'avança.

-Dites bonjour à la Troupe de Nevelir !

Des exclamations enthousiastes accueillirent l'arrivée du groupe hétéroclite.

-Tout d'abord, l'incroyable Mabeul et son singe Sicilien !

Le singe surplombait la tête de son maitre en ricanant. Le dénommé Mabeul n'était vêtu que d'un pantalon bleu au contraire de son animal qui était habillé de pied en cap. Les deux jonglaient avec des citrons.

-L'envoutante Dame rouge ! Faites attention mes chers amis, un seul regard de sa part et vous resterez figé à vos sièges !

La Dame rouge fit son entrée en se pavanant au gré d'une musique imperceptible. Il y avait quelque chose d'ensorcelant dans ses mouvements teinté de soie rouge, un léger frisson qui vous remontait le long du dos.

-Les jumeaux Duford et Buford, continua le nain, les acrobates qui vous donneront le vertige !

Les acrobates étaient indifférenciables l'un de l'autre avec leur corps mince et musclé. Un jumeau attrapa l'autre par les bras et le fit valser en l'air pour ensuite le rattraper sur ses épaules. Les invités applaudirent bruyamment.

-Et enfin, le dernier mais pas des moindres, le célèbre poète qui nous vient tout droit des contrées désertiques, Lilian alias la Volaille !

Les applaudissements se firent plus rares, l'ambiance de la salle retomba doucement comme un flocon au sol. Bien-sûr la Volaille était réputée pour être un très bon poète mais le fait qu'il soit un cuntalais expatrié -surtout en ce moment- ne jouait pas en sa faveur. Le faire venir ici était un pari risqué. Cependant le roi ne perdit pas pour autant sa bonne humeur.

-Commencez Hector, dit mon père en s'adressant au nain, commencez, je vous prie.

Le spectacle débuta avec la prestation de la Dame rouge. Elle fit naître un regain d'intérêt parmi les spectateurs. Son corps s'ondulait gracieusement, comme s'il se trouvait dans de l'eau. Le temps se dilata sous ses mouvements, les bouches se taisaient et la salle du trône semblait vibrer en écho avec la danseuse. Même moi, d'habitude si imperméable à ce genre de choses, fus touchée. Était-ce de la magie ?

Ensuite, les jumeaux prirent le relais. Ils se firent voltiger l'un et l'autre, tentant d'aller toujours plus haut. Les dames poussaient un cri de terreur à chaque saut, inquiètes que le spectacle ne finisse en accident. Puis, le duo comique que formaient Mabeul et son singe fis rire l'assemblé, à qui mieux-mieux. La reine ne cessait de piailler avec son rire cristallin, ce qui m'agaça au plus haut point. C'était pathétique. Les rires reprirent de plus belle quand l'animal essaya de faire avaler les citrons à son maitre. Enfin, se fut au tour du poète :

- « Je sais qu'en ces temps troublés, beaucoup d'entre vous se posent des questions, commença la Volaille. La guerre est-elle à nos portes ? Devrions-nous craindre pour notre avenir ? Pour celui de nos enfants ?"

- Mes chers amis, reprit le cuntalais, lorsque j'étais au plus bas, vous m'avez accueilli les bras ouverts. Pendant que ma patrie me reniait, vous, nobles habitants de Rhail, avez choisi d'accepter un homme d'une patrie ennemie en échange de merveilleux poèmes. C'est donc ainsi, le cœur lourd, que j'apprends les crimes atroces de mon ancien foyer. Mais je le jure... par Dieu. Que cette terre qui était jadis ma maison payera pour ces infamies ; que lorsque l'aube de la bataille arrivera, je me rangerai à vos côtés, mes frères. »

Je me figeai.

L'ambiance était électrique. Toute l'assemblée semblait au bord de l'implosion. La sœur de la reine, Anne, fut particulièrement touchée et ne cessait de réarranger les boucles de sa chevelure blonde. Le roi, lui, semblait mal à l'aise face à la déclaration du poète.

L'artiste du Cuntal n'avait fait qu'apporter davantage de panique au sein du château. Avant les gens se sentaient en sécurité. Le fait que l'on mentionnait le danger le rendait plus réel encore, plus tangible. Apprendre que la guerre pouvait venir les prendre à tout instant, laissait place à la terreur.




Et voilà pour un sixième chapitre ! Un petit bout de chemin quand même, vous trouvez pas ?          J'avoue que pour ce chapitre, l'écriture a été assez laborieuse mais je me suis  accrochée.

Sinon, j'attends comme toujours vos commentaires ( à vrai dire, ça fait plus d'un mois que j'attends mdr )

En tout cas, n'hésitez pas à voter et à partager votre ressenti et théories à propos de la suite.

Je vous donne rendez-vous mardi prochain pour un tout nouveau chapitre !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro