Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 3- Tronte, Pélerinage


La traversée s'était avérée plus difficile que prévue.

Trois jours après avoir quitté la côte, le capitaine avait commencé à se douter de quelque chose. Il avait posé des questions et j'ai eu l'impression qu'il n'avait pas gobé mon histoire de pèlerin cherchant la salvation à Selderos. Mes cheveux noirs et mon teint hâlé du Cuntal ne m'avaient pas beaucoup aidé. Mon accent prononcé non plus.

De toute façon, je n'avais jamais été très bon menteur.

Depuis, j'ai cessé mes promenades le long du pont et n'apparaissait que pour les repas. J'ai dû prendre mon mal de mer en patience dans ma cabine qui n'était pas plus grande qu'une armoire. Et, vers la fin de la traversée, la Bel Méris a été prise dans une des tempêtes de la Mer Rieuse. Les vents ont percé les voiles et il a fallu deux nuits pour les recoudre.

Après cela, ce fut le calme plat. Pendant quatre jours infernaux. Pour finalement atteindre Sindeau l'équipage du navire aux trousses, après avoir été accusé de tricher aux cartes.

Le port de Sindeau était rempli de pèlerins, point de départ du Pèlerinage des sept. Des échoppes fleurissaient non loin de la mer pour vendre des babioles sacrées aux plus crédules. Les poissonniers ne cessaient de crier la fraicheur de leur prises, à qui mieux-mieux :

-Pêche du matin ! Daurade, bar et merlan ! hurla un pêcheur, le visage rouge cerise.

Je continuai d'avancer et m'engouffrai sur la place principale. C'est d'un cheval dont j'ai besoin, pas d'un stupide poisson. Une fontaine se trouvait au centre. La statue représentait un berger aux traits creux et ses yeux de pierres couvaient du regard les enfants qui se baignaient en son sein. Le Loyal était le premier fondateur des sept villes du pèlerinage et une des premières statues. J'interceptai un villageois sur une charrette et lui demandai des renseignements :

-Ola mon brave, pouvez-vous m'indiquer où trouver une bonne monture ?

-Chez le vieux Sam, mon cousin, dit le charretier tout en mâchant une tige d'herbe. Y'a des canassons pas trop infestés de puces et quelques ânes aussi. Tournez au coin d'la rue et z'y êtes.

Je repris mon chemin en le remerciant et atterris dans l'écurie du dit vieux Sam. Les stalles avaient l'air assez neuves mais l'odeur. Insoutenable. Un mélange de crottin et pisse qui vous noyaient les narines et vous faisaient oublier l'air frais du dehors. Certains chevaux avaient l'air plus mort que vivant et d'autres empestaient le chien mouillé. Leur gérant arriva en pataugeant dans le marais de crottin et de boue.

-Vous z'êtes là pour un cheval ou un âne ? me questionna le vieux Sam d'une voix bourrue.

Le vieil homme ne faisait que rajouter une couche supplémentaire à la puanteur ambiante. Une odeur de vomi rance émanait de lui. Je plissai le nez et réprimai un haut le cœur.

-Un cheval frais ne vous déplaise, déclarai-je. Pour aller à Rosevenne. Vif et endurant, si vous en avez.

-Devrait m'en restez quelques-uns, grommela Sam.

Il me conduit au bout de l'écurie.

-J'les ai reçus dans la semaine ceux-là. Pas trop mal en point.

Le premier était un hongre au poil brun et bouclé et sa tête était tellement allongée que son museau touchait le sol. Le second avait le pelage beige et avait la même pathologie que le premier. Le dernier en revanche dressait la tête fièrement. La couleur gris-lune de l'étalon captait la lumière du soleil et ses yeux transpiraient son envie d'aventure.

-C'est celui-là qu'il me faudrait, dis-je en l'indiquant de la tête. De combien dois-je vous régler ?

-M'en faut 50 cerfs d'or. Et 30 d'argents pour la selle et le harnais.

-Très bien, répondis-je tout en lui donnant son argent plus un pourboire. Tenez, gardez la monnaie. Que cette affaire reste entre nous.

-Bien-bien sûr m'sir, dit le gérant, les yeux ronds.

Lorsque que je sortis, accompagné de ma nouvelle monture, le vieil homme comptait ses sous avec un sourire aux lèvres. L'argent que m'avait confié le prince Horace pour ma mission m'avait sauvé la mise à plusieurs reprises et servi à faire taire les langues trop bavardes. Rejoindre Rosevenne était devenue mon unique but. Rien d'autre n'importait.

Accomplir ce que je devais faire puis rentrer au Cuntal pour être gracié. « Prouve-moi ta loyauté, cousin. Réussis et tu seras pardonné. Echoue et ta tête rejoindra celle de ton père. Ne me fais pas regretter ma confiance. Ne me force pas à tuer ma famille », m'avait dit le prince d'un ton raisonnable. Les liens familiaux, Horace semblait ne pas vraiment y prêter attention et ne s'en servait uniquement pour faire bonne figure. La dernière fois que je l'avais vu, c'était le jour de la pendaison de la nièce du roi.

La fillette avait le visage baigné de larmes et sa mère ne cessait de supplier Horace. Il leur avait murmuré une phrase à l'oreille puis il avait enlevé les rondins qui les supportaient, le visage impassible. Les corps s'étaient balancés comme des marionnettes prises de folie, le visage de la fille avait rougi jusqu'à ne plus être humain. Un garde pris de pitié lui avait décoché une flèche pour abréger ses souffrances. Il a pris sans cérémonie la place d'Esther et mourût de la même façon qu'aurait due mourir celle qu'il avait sauvée.

Il n'y avait pas de place pour la merci au Cuntal. J'atteignis l'orée des bois et commença à longer la route des Sept, à distance raisonnable.

-Comment pourrais-je t'appeler ? demandai-je au cheval.

J'avais dû abandonner le mien à Entara, que j'avais nommé Danseur. J'ai fait promettre à ma sœur Félicie de s'occuper de lui jusqu'à mon retour au Cuntal. Si j'y retourne.

-Que dis-tu d'Hal ?

Le destrier secoua les oreilles, peut-être en signe d'approbation.

- Oui, Hal c'est bien.

Une bourrasque souleva ma cape grise et vint parcourir ma peau. Des frissons remontèrent le long de mon dos. J'entendis du bruit derrière moi.

-Certains disent que seuls les idiots nomment leur cheval, dit une voix grave.

Je me retournai. Un homme d'une quarantaine d'années montait un cheval blanc, une épée battant à ses côtés. L'étranger vint à ma hauteur. Ses cheveux blonds étaient striés de gris et son visage semblait étrangement détendu, comme s'il ne ressentait aucune sensation. Ses yeux étaient d'un bleu laiteux et me fixaient sans rien voir.

L'homme me tendit une main gantée :

-Ser William Paul, pour vous servir.

-Roy Malon, répondis-je après un long silence.

Mon nom d'emprunt avait fini par rentrer, après tout. Je lui serrai la main en retour.

-Vous semblez-vous être égaré, Roy. La route des Sept est plus à droite. Peut-être pourrais-je vous guider ? J'ai parcouru cette route pendant près de la moitié de ma vie et, même aveugle, je connais chaque arbre et pierre du trajet.

Je réfléchissais. On racontait que des dizaines de pèlerins s'étaient perdus dans cette même forêt et que des loups géants rôdaient la nuit. Finir dans la gueule d'une bête n'était pas la meilleure option pour mettre à bien ma mission. Mieux valait mourir décapité que mangé. Je me tournai vers le chevalier.

-Très bien, répondis-je. Vous m'accompagnerez jusqu'à Justecroix. Je me débrouillerai pour atteindre Rosevenne.

Ser William hocha la tête. Nous partîmes rejoindre la route des Sept, côte à côte. Des pierres rouges balisaient le sentier de chaque côté. Le soleil s'était découvert et réchauffait maintenant ma peau. L'humidité de la forêt venait se coller à mon visage et je commençai bientôt à suer.

L'été de Selderos était différent de celui du Cuntal. Au Cuntal, des vents brûlants en provenance du désert Blanc venaient vous assécher les lèvres et chaque respiration vous enflammait la gorge. Ici, la chaleur était douce mais pesante, comme si on vous étouffait dans du coton.

Je soupirai. Soudain, de l'autre côté du sentier, quelqu'un cria. Une longue plainte, tellement douloureuse qu'elle vous figeait d'effroi. Puis, le silence. Mon compagnon de route dégaina l'épée de son fourreau et je mis un carreau sur mon arbalète. Sur son arme était marquée en lettres d'or : Vertesceau.

-Certains disent qu'il n'y a que les idiots et les fous pour nommer leur épée, déclarai-je en regardant le chevalier aveugle.

Il fronça les sourcils à l'écoute de ma répartie. Je haussai les épaules en guise de réponse.

Au loin, le cri reprit.



Nouveau chapitre, nouveau personnage ! A la base, il ne devait être seulement qu'un perso d'arrière plan mais finalement il prit une place un peu plus importante dans l'histoire. J'espère qu'il va vous toucher autant qu'il m'a touché moi. 

En tout cas, j'attends vos retours avec impatience et vous donne rendez-vous mardi prochain !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro