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Chapitre 14- Eyle, Mémoires



L'ambiance dans le Temple d'Echo était étouffante. Certains pleuraient en silence, d'autres, comme la reine Aléanor, laissaient résonnaient leurs sanglots dans l'immensité que représentait le cœur du temple. Le cercueil...son cercueil reposait au centre et semblait ramener vers lui toute la lumière filtrant à travers la rosace colorée, fixée au toit. L'atmosphère me rappelait le couvent de Menpis, l'odeur de poussière et de sueur en moins.

Comme le voulait l'usage, j'étais tenue de faire un discours pour le feu roi. Je n'avais pas pu le préparer. A vrai dire, je n'avais pu rien faire les jours qui ont suivi sa mort. Le nouveau maitre des secrets était venu à moi hier, afin que nous puissions discuter des dernières rumeurs, mais je n'ai retenu seulement qu'un quart de ce que nous avions dit. Le fils de LeLoupe était encore un novice dans le monde des intrigues, et ses informations, bien moins utiles que celles de son paternel.

L'air s'alourdit. Devant moi, tous les visages semblaient profondément blessés par la mort de leur souverain. La plupart ne me connaissait pas, ils venaient des quatre coins du royaume. Ceux qui m'avaient déjà rencontrée cependant, me regardaient d'un air intrigué.

Je m'avançais sur l'estrade en pierre, tout près du cercueil.

-Je sais que le décès de notre roi nous a tous pris par surprise, commençais-je. Personne n'aurait pu prévoir, qu'un homme aussi honnête, généreux et bon puisse partir si tôt. C'était un souverain un ami, un mari. C'était mon père. Nous le pleurons tous.

Un voile de tristesse persistait à couvrir leurs yeux. Aimez-moi, m'entendais-je penser. Je poursuivais.

-Mais je sais aussi que sa mort ne doit pas être vaine. Qu'elle doit marquer le début d'une nouvelle ère, plus grande encore, et meilleure pour Rhail et Selderos. Un temps où la peur de mourir de la main des cuntalais aura disparu, et où nous ne les regarderons plus avec crainte, mais avec défi et vengeance. Cette ère est à nos portes, et c'est notre de devoir de la saisir de toutes nos forces pour, qu'enfin, la vrai paix du roi s'installe.

Des applaudissements timides se firent entendre, et ils parurent alors, à mes yeux, tout aussi déplacés que le discours que je venais de faire. La honte menaçait de me submerger.

Les personnages de la cour s'éloignèrent, formant des petits îlots ici et là, pour échanger et se préparer la longue veillée qui allait suivre. La reine se détachait des autres, où elle essayait tant bien que mal de cacher son ventre arrondi. Mais sous le masque noble qu'elle portait, surgissait le visage meurtri d'une femme complètement perdue. Même sa sœur, Anne, était hésitante à s'approcher d'elle, comme on craindrait de s'approcher d'un animal blessé.

Je la rejoignis à petit pas et lui dis :

- « Je suis navrée pour votre perte. »

Elle levât vers moi les yeux, et ils ressemblaient à s'y méprendre à de grands yeux d'enfant. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle tenait autant au roi. Ou peut-être que tout ce manège n'était que pour faire bonne figure.

-Merci, répondit-elle d'une voix brisée. Il tenait beaucoup à vous.

Ma poitrine se serra. Soudain, je me demandai si j'avais pris la bonne décision. Si tuer mon père, faire perdre son bébé à la reine et éliminer LeLoupe était une bonne idée. Tout cela pour quelque chose dont je n'étais même pas certaine de réaliser. Et puis le souvenir de Lilith se rappela à moi. Sa voix, son sourire et l'espoir déraisonnable qu'elle portait en moi...

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Couvent de Menpis, Rhail. An 718 après le Grand Feu

Les révérendes, malgré leur vœu d'humilité, n'avaient jamais été très discrètes. Leurs voix s'élevaient au-dessus du vacarme de la pluie, à croire qu'elles cherchaient à couvrir la tempête. Les murs à mes côtés étaient fissurés, mais plus à cause du temps passé que des aléas climatiques. C'est donc lorsque le bruit s'arrêta et que dans le couvent s'installa un silence inhabituel, que je prenais la décision de lâcher mon éponge abimée et d'essuyer mes bras savonneux sur ma robe. La vaisselle peut très bien attendre, pensais-je. Je pris quand même le temps de me regarder dans une assiette propre. Mes boucles rousses naissantes me faisaient office de nid d'oiseau sur la tête et mes yeux semblaient tomber sous la fatigue. Mais mes joues roses et mon nez relevé me donnait tout de même un peu de prestance. A croire qu'avec l'interdiction formelle de miroir dans le couvent, je craignais de perdre de ma superbe.

Des murmures respectueux se firent entendre. Je glissais par la fenêtre de la cuisine pour passer par le potager d'automne, afin que je puisse, en toute discrétion, faire poindre le bout de mon nez vers le carreau crasseux qui donnait sur l'entrée. D'un mouvement de tête, je remarquai un carrosse aux dimensions spectaculaires avec à son bout des chevaux qui semblaient bien plus entretenus que je ne l'étais. Je rapportai mon attention vers la fenêtre.

Un homme d'une quarantaine d'années, habillé d'un manteau en fourrure –de la fouine- et coiffé d'une couronne de ronce d'or. A côté de lui apparaissait une silhouette menue, le menton haut et le dos droit. En me décalant, je pus examiner son visage : ses yeux bruns étaient fixés sur un point imaginaire, bien au-delà des figures sévères des révérendes. Avec sa mine inexpressive, la jeune fille semblait comme figée dans la glace.

-Je vous la confie, annonça l'homme. Traitez-la selon ma bonne volonté, et qu'elle soit éduquée pour qu'elle puisse un jour faire partie de la cour. Je veux qu'aucun mal ne lui soit fait. Veillez sur elle.

Il posa un regard sur la fille et la pris maladroitement dans ces bras, en un geste qui se voulait affectueux.

-Ce n'est que pour un temps Eyle. Nous nous reverrons bientôt.

Et l'homme à la couronne d'or s'en alla.

Une nouvelle figure, elle, restait au couvent.

Le silence gêné qui s'était installé se brisa vite sous la puissante voix d'une des révérendes :

- « Lilith ! Viens par ici ! »

Sous une poussée d'adrénaline, je me redressai comme un ressort, puis me jetai sans attendre dans le potager. Les lianes des potirons tentèrent de me retenir. Je regagnai la cuisine tout en essayant de ne pas marcher sur mon tablier élimé et arrivai enfin dans la salle d'entrée. La fille avait levé un regard sur moi.

-Voici Eyle, me présenta la directrice, son visage croulant sous les rides. Tu seras chargée de l'accompagner durant ses débuts au couvent, ainsi que de l'aider à s'intégrer parmi tes camarades. Ne nous déçois pas.

Elle avait ajouté cela avec ses lèvres fines déformées par grimace de mauvais augure. Elle me faisait penser à un vieux crabe.

-Jamais, Mme la directrice.

Et je pris la main de la nouvelle arrivante pour l'entrainer avec moi. Sous la surprise, ses doigts tressaillirent et je la rassurai en les serrant à mon tour. Après une courte seconde, elle me rendit la pareille.

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-Votre Altesse ?

Une voix douce me fit sortir de ma rêverie. Je me retournais.

Un jeune homme me faisait face, ses bras trop grands pour lui s'agitant nerveusement. Le blanc de ses joues contrastait avec ses taches de rousseur. Son visage m'était familier. Avec sa pâleur, on aurait dit qu'il était un peu malade. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front.

-Je suis désolé de vous indisposer, mais j'ai fait le chemin le Marais afin de pouvoir m'entretenir avec notre feu roi au sujet des agitations dans l'Est. Il semblerait que je dois désormais me tourner vers vous. Je me nomme Andréa, fils héritier du Marquis de Nenbour.

Son ton était bas, composé. Il ne voulait pas faire transparaitre sa fragilité.

-Je pense que nous devrions reporter cette conversation. Vous ne me semblez pas aux meilleurs de vos capacités.

-Ne vous inquiétez pas pour moi, répondit Andréa, à défaut d'être à l'aise avec mon corps, je suis à l'aise avec mon esprit. On ne peut pas dire de même concernant le royaume.

Face à sa persistance, je le scrutai de haut en bas et commençai enfin à réaliser. Lilith m'avait parlé de lui. Mes yeux s'agrandir.

-Suivez-moi.

Je pris soin de sortir de la salle de recueillement en ne croisant aucun regard pour ne pas attirer l'attention. Andréa me suivit le plus discrètement qu'il put, même si je sentais son malaise à quelques mètres de là. Nous débouchâmes sur un espace plus étroit et isolé, rempli de cierges qui attendait d'être rallumés. Je pris une bougie isolée pour les illuminer de nouveau.

La silhouette du nouveau venu me parvenait du coin de l'œil.

-Pourquoi m'avoir amené ici ? demanda Andréa. Les gens vont penser...

-Parlez-moi de l'Est.

Sa bouche fut prise d'un spasme. Il prit une inspiration :

-J'ai pu moi-même participer aux exécutions des fauteurs de troubles votre Altesse. Lors du procès, ils étaient appelés « traitres à la Couronne », mais certains les surnomment « l'espoir d'Estria ». Nous avons pu avec l'aide précieuse du Lord de Vifeaux intercepter des lettres adressées au Prince du Cuntal. Toutes intéressées à renverser le roi.

Finissant d'allumer les cierges, je déposai la bougie.

-Mais comme vous pouvez le voir, les choses ont changé, affirmai-je.

-En effet. Pour le meilleur je l'espère. En ces temps troubles, le royaume a plus que besoin de stabilité.

-Me soutiendriez-vous ?

Andréa fit une pause. Alors que je pouvais de nouveau le distinguer dans la pièce, j'étais à même de voir les rouages de son esprit s'activer. Il choisissait ses mots avec soin.

-Je compte rester à la cour d'Echo pour encore quelques semaines. Dans ma position d'ambassadeur du Marais, il est de mon devoir de défendre nos intérêts coûte que coûte. L'entente avec la Couronne me semble primordiale. Quel que soit celui qui la porte.

Je m'inclinais maintenant de tout mon être pour observer ses spasmes, sûrement dus au stress. Ses yeux verts évitaient avec soin mon regard. Pas encore digne de confiance, pensais-je.

-Vous pouvez disposer, nous reparlerons de tout cela au moment opportun, dis-je.

Andréa s'inclina tant bien que mal sur ses jambes lourdes, et prit la décision de partir sans se retourner.

Je le fixai une dernière fois pour m'assurer ce que je redoutais déjà.

Ses cheveux, sa façon de s'exprimer et même sa posture...

C'était le frère de Lilith.



C'est tout pour le moment, j'attends vos commentaires avec impatience ^^

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