Au-delà de l'écran.
"Je suis là.
_Bah écoute c'est super :')
_Non mais, je veux dire, là, en bas de chez toi."
J'ai entendu un volet se lever, j'ai relevé la tête, et je l'ai vu se pencher par la fenêtre. Il avait l'air heureux. Il est rentré soudainement, et j'ai cru que ça s'arrêterait là.
J'ai regardé son immeuble, le hall, moi, derrière la vitre de la porte-fenêtre, dans le grand miroir. Et puis, mon reflet s'est estompé sous un autre. Pressé, maladroit.
Il est arrivé au niveau des boîtes aux lettres, juste devant.
J'ai eu peur.
Oui, que veux tu, j'ai eu peur. De quoi?
De ne pas être à la hauteur de ses attentes.
De décevoir.
De répugner.
Alors, j'ai dévalé les marchés, et je me suis enfuie en courant. Je suis revenue sur mes pas sans reconnaître le décor, et j'ai tourné à gauche. Je me suis arrêtée en plein milieu d'une rue, je n'étais plus certaine qu'il me suivait. J'ai repris mon souffle, baissé la tête, versé quelques larmes, parce que ça faisait longtemps que nous voulions nous voir, que nous avions tout planifié, et que, si près du but, nous avions échoué par ma faute. Et puis, j'ai pensé que c'était sans doute au mieux. J'aurais sans doute fait n'importe quoi, dit des bêtises, agit maladroitement... J'allai retourner à la gare, et prendre le premier train, direction la Nouvelle - Zélande, même si ce serait plus logique d'embarquer en bateau, ou en avion. Je me suis retournée.
Et je l'ai vu. Il me regardait, les cheveux en bataille, une chemise légèrement froissée, un jean, et des Vans enfilés, boutonnée, et lacées à la va-vite. Une enjambée nous séparait. Nous nous faisions face.
Je l'ai trouvé beau. Beaucoup plus qu'en photo. Le soleil matinal orangeait ses cheveux et son visage. Il n'avait pas ses lunettes. C'était la première fois que je le voyais sans. J'ai détaillé son corps. J'ai réalisé que lui aussi me regardait. Un instant, j'ai pensé me cacher sous mon manteau. Mais ça irait du moment qu'il ne pourrait plus me voir alors...
J'ai enroulé mes bras autour de lui. J'ai essayé de me retenir quelques instants, mais j'ai craqué.
Et me revenaient en mémoire les longues nuits à débattre de rien,
Et me revenaient en mémoire les étreintes imaginées,
Et me revenaient en mémoire les larmes versées,
Et me revenaient en mémoire les appels à l'aide silencieux,
Et me revenaient en mémoire les éclats de rire...
J'ai éclaté en sanglots. Je m'étais sentie tellement seule, et il avait comblé tout le vide en moi. Il avait vu mes idées noires, et les avait chassées d'un sourire. Il avait entendu mes cris, et m'avait calmé avec toute la douceur d'un père que je n'ai pas eu.
Il avait pris mon coeur , et l'avait recousu.
Et maintenant qu'il était avec moi, je ne voulais pas le lâcher. Je ne voulais pas qu'il m'abandonne.
Mais sa chemise devenait de plus en plus humide, et j'ai réalisé que c'était moi, lui, et qu'il n'avait peut être pas envie d'être vu dans les bras d'une grande gourde de dix-sept ans qui déversait tout sur lui. Je me suis écartée.
"Tu veux quoi ?
_La même chose que t..."
Au moment où j'allais achever ma phrase, un vaisseau sanguin a éclaté et j'ai saigné du nez. J'avais encore en mémoire la fois où il m'avait dit qu'il avait horreur du sang, alors j'ai cherché précipitamment mes mouchoirs, et en ai collé deux sur ma narine sanguinolente. Il m'a interrogé du regard avant d'esquisser un rire: "Mais calme toi, j'ai encore rien dit." J'ai essayé de parler, mais la boule dans ma gorge m'en empêchait, alors j'ai pris mon portable dans la poche de mon manteau, mon compte toujours ouvert, j'ai sélectionné son profil et je lui ai envoyé en messages privés :
『Je sais.
C'est juste que là, j'arrive pas à contrôler mon stress... 』Il a reçu la notification, a lu mon message, et a repris: "Tu es stressée?" J'ai hoché la tête, un peu honteuse. Il a détourné le regard, j'ai fixé le mien sur ma main serrée sur mon portable.
On est restés un temps comme ça, avec tellement de choses à se dire qu'on ne savait pas lesquelles énoncer en premier.
Le serveur nous a interpellés d'un "Bonjour", me faisant sursauter. "Vous avez fait votre choix?
_Deux doubles Expresso, noirs, sans sucre."
Il a posé ses yeux sur moi, un sourire en coin, et attendait un signe d'approbation. J'ai gonflé les joues, froncé les sourcils, et secoué la tête. Il a ri, et a juste demander deux chocolats chauds. "Du coup, a-t-il fait en se recalant sur sa chaise, tu repars quand?"
『Demain, au plus tard.』
"Ça nous fait en moyenne dix heures." Il a croisé les bras devant lui et a avancé le buste. "Tu veux faire quoi?" Je fus un peu surprise par la question, tout d'abord, puis, j'ai regardé autour de moi. Ne voyant aucun objet ou affiche qui aurait pu m'inspirer un lieu touristique, j'ai sorti le prospectus de l'année dernière de mon sac.
~Bonjour, bonsoir.
Je l'avais annoncé, il est là. MAIS comme vous aurez pu le remarquer, pas terminé. Pourquoi? Tout simplement parce que je ne sais pas ce qu'on peut faire dans ce genre de situations. Donc, si vous avez des propositions... c:
J'ai hésité à la faire prendre des médicaments avant. Genre , j'aurais mis en titre"Je t'aime." et j'aurais coupé à un momeny. Je me demande si ce serait pas mieux finalement, mais je peux pas le mettre dans le texte. Par contre, dans la fic' entière , oui. :D (Et il est possible que le projet voit le jour prochainement).~
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