La chambre ne se révéla pas si miséreuse que ce dont j'avais imaginé ; le plafond aurait pu être plus élevé et le sol dépoussiéré, mais le lit double et l'armoire installés étaient à mes yeux les seules fortunes que je possédai actuellement. Au fond, une fenêtre garnissait la pièce d'une lumière douce et naturelle. Au moins ne dormirai-je pas à même le sol et ne resterai pas malodorante dans ma robe de soirée déchirée et dégoulinante de sang.
Tandis que je m'arrêtai au pas de la porte, examinant les lieux, Kreatur s'en alla à la fenêtre pour la verrouiller d'un murmure que je ne parvins pas à comprendre.
Il me bouscula à sa sortie de la chambre pour me presser d'entrer. Je fis quelques pas en avant et écarquillai les yeux : à ma droite, une porte ouverte donnait sur une petite salle de bain avec douce et toilettes compris. Etaient-ils à ce point généreux ?! N'étais-je pas censée être prisonnière ?!
-J'ai une salle de bain privée ?! m'étouffai-je, ahurie.
-Pensais-tu vraiment que Maîtresse te laisserais partager sa salle de bain ?! proféra l'Elfe, une grimace méprisante étalée sur son immonde visage.
-Et puis quoi encore, raillai-je, moqueuse. M'inviter à prendre un verre ou me relâcher ?
Son horrible expression s'étira jusqu'à ses oreilles de chauve-souris, et il cracha à mes pieds pour me témoigner de sa haine. Il claqua ensuite la porte, qu'il s'empressa de verrouiller. La plus simple des magies serait parfaitement à la hauteur : je n'étais pas capable de prononcer le moindre sort, alors à quoi bon ? Même une chaise sous la poignée aurait suffi à m'enfermer.
Je tombai alors sur le lit, et la poussière qui s'en détacha me fit lâcher une toux brusque. Je laissai mon regard divaguer sur les petites particules grises à la lumière qui perçait à la fenêtre, voleter légèrement comme si tout allait bien.
Sauf que rien n'allait.
Je n'avais même pas eu le temps de parler à Sirius avant mon départ. Il me trouverait ici, dans sa propre maison, prisonnière. Je pouffai intérieurement : voilà que le problème de rencontrer les parents était réglé.
-Quelle bonne impression j'ai fait, raillai-je à voix haute, exaspérée.
Et, dans le silence de la vieille chambre innocupée, j'éclatai brusquement en sanglots.
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