2. Abain Loretto
Esme 12 ans
« Tu seras une pute, comme ta mère. »
J'étais assise sur les marches du petit escalier devant ma maison, ces mots tournaient dans ma tête, me paraissaient pourtant si creux, si vides. J'avais l'habitude. Les grognements, les yeux exorbités, les joues écarlates. L'agressivité, l'odeur fétide de l'alcool, de la crasse et la sueur. Les coups. De poings et de verbe. J'y étais insensible. À douze ans, je savais n'être qu'à l'aube de ma vie, pourtant elle me semblait déjà toute tracée. Prisonnière de ce quotidien morose que je subissais, je me laissais porter par les déchaînements avinés de mon géniteur, par l'indifférence de celle qui m'avait mise au monde. Par ce quartier oublié du reste du monde, où la seule loi se régissait par ses occupants tout aussi abîmés. Malgré tout, eux étaient forts, eux avaient pris le dessus sur ce système délétère et l'avaient retourné contre les faibles. Contre les gens comme moi. Préférant ne pas devenir leur cible, comme beaucoup en souffraient, je restais à l'écart, évitant tout contact avec mes voisins. Dans cette école de quartier, fabrique de détenus carcéraux, je m'en tenais au programme scolaire. Je faisais mes devoirs, réussissais mes tests de justesse et évitais de créer des liens. De toute façon, personne ne m'approchait. J'étais la risée, la gringa. Daria, ma génitrice, avait toujours été une golddigger. Quand elle était tombée enceinte par accident, elle s'était interdit d'avorter pour garder Dylan, l'homme d'affaires qui l'avait engrossée, dans ses filets. Coup de chance pour elle, c'était une belle femme, une Dominicaine dans toute sa splendeur, si je m'en référais aux souvenirs de mon enfance. Son pigeon s'était laissé aveugler par tous ces artifices et ils finirent par emménager ensemble. Ce qui valut à Daria de se faire bannir par sa propre famille. On ne tombait pas enceinte d'un gringo. Mais, voilà, finalement, j'étais née. Ma grand-mère était réputée pour être une vieille sorcière, peut-être était-ce elle qui avait maudit mon père ensuite. Il perdit tout : travail, argent, maison. Ne lui restait que l'alcool pour noyer sa frustration, ainsi qu'une compagne à l'allure débauchée, intarissable de reproches. Elle qui se prédestinait à la belle vie, avoir atterri dans le l'arrière-cour de la civilisation avait totalement changé sa vision des choses. Oh, elle regrettait amèrement sa grossesse, c'était le moins qu'on puisse dire. Ses yeux étaient vides quand elle me voyait prendre une raclée, pour la simple raison que j'avais mangé le yaourt que Dylan s'était destiné. Ils brûlaient d'une lueur cruelle lorsqu'ils me foutaient dehors pour avoir la paix et pouvoir copuler comme des animaux partout dans la maison, sans que je les dérange. Daria me disait qu'au moins, si elle avait eu un fils, il aurait pu commencer à travailler très jeune pour eux. Elle n'aurait pas à sucer les quelques dealers du quartier pour se procurer les articles des magasins qu'elle ne pouvait voler. Elle disait que je devrais faire pareil, qu'elle allait me montrer, mais que je devais grandir encore un peu. Après tout, elle n'était pas un monstre. C'était une existence dont je m'accommodais, sauf quand leur amis de défonce débarquaient. Ils étaient tellement à l'ouest que, parfois, l'un d'eux posait sur moi un regard dangereux. Une fois, sa main m'avait effleuré la fesse. Depuis lors, je ne traînais jamais dans la maison quand elle était remplie.
Le soleil se couchait et les lueurs rosées baignaient les ruelles désertes. Quelques vieilles voitures aux vitres brisées étaient parquées sur le trottoir depuis plusieurs jours, quelques sacs en plastique voletaient, emportés par la brise fraîche. J'avais réussi à chourer une cigarette à ma mère, qu'elle avait sans doute elle-même dérobé à je ne sais qui. Je m'en foutais. Je me servis d'une allumette pour l'allumer et aspirai très fort sur le filtre.
Ma gorge me brulait. Le goût infâme du tabac s'imprégnait chaudement dans mon palais, s'infiltrait jusqu'à mes poumons. Je me demandais comment faisaient mes parents pour fumer autant. Si je persistais, ça finirait peut-être par me faire du bien, à moi aussi. Je voulais que ça pulvérise cette lourdeur au niveau de mon plexus, mais ça me faisait tousser, tout au plus.
Mon autre main tenait un crayon, gribouillant machinalement les feuilles du carnet posé sur mes jambes.
Des rires s'élevèrent depuis l'intérieur de ma maison, si fort qu'ils parvinrent jusqu'au perron sur lequel j'étais assise. Ils m'immobilisèrent, fixant mon regard sur le grillage du trottoir d'en face. J'ignorais combien de temps avait mis toute cette ferraille pour s'y entasser, mais depuis quelques mois, des relents parvenaient jusque dans ma chambre.
À ma dixième taffe et mon quinzième papillon funèbre dessiné, une silhouette apparut au coin de la rue. Un garçon que je n'avais jamais vu à SinderDale. Il était vêtu d'un sweat à capuche aussi noir que son jean abîmé. Les mains dans les poches, il avait l'air de se balader. Je m'attendais à ce qu'il poursuive sa route, mais dès qu'il me vit, son attention se posa sur moi. Il me rejoignit, une expression curieuse animant son faciès.
Je me recroquevillai, réfractaire à l'idée de parler à un inconnu.
- Salut.
Je levai la tête vers lui.
Un gringo.
Dans ce quartier chaud principalement peuplé de Sud-Américains et très autarcique, à l'exception de Dylan, il n'y avait que deux autres familles de gringos. Qui se la jouaient extrêmement discrètes au milieu de ces voyous emplis de rancœur.
Son visage était plutôt fin, sa mâchoire, proéminente, encadrée par de longues mèches châtains. Il avait des yeux rieurs, d'un bleu-gris troublant. Il était très beau, avec son physique de star de la pop. Son air espiègle suscita ma méfiance.
Il s'immobilisa un instant et observa la porte d'entrée.
- Tu habites là ?
Je le toisai puis grommelai :
- T'en poses des questions...
- Je cherche juste à faire la conversation. Je viens d'emménager dans le quartier.
Quel choc ce fut ! Ce bellâtre s'avérait être mon voisin. Dans cet environnement hostile, il n'allait pas faire long feu.
Il remarqua ma stupéfaction, ressentit le besoin de s'expliquer :
- Ma famille a déménagé de l'Ohio pour le boulot. On n'a trouvé de maison convenable à un prix raisonnable qu'à SinderDale. Pourquoi tu me dévisages comme ça ? Ça craint tant que ça, par ici ?
Je haussai les épaules et tirai sur ma sèche.
Il avait la voix grave d'un homme. Pas rauque, pas rocailleuse, elle était animée et puissante pour un adolescent.
- T'es pas un peu jeune pour fumer ?
Qu'il m'irritait, avec ses interrogations !
- Par ici, je suis plutôt en retard.
Il ricana et se laissa tomber à mes côtés, deux marches plus bas, sous mon expression atterrée.
- Je te demandais subtilement ton âge, en fait.
Son regard me déstabilisa. Son sourire désinvolte me provoquait des sentiments partagés. Depuis combien de temps ne m'avait-on parlé ainsi ? Sans jugement, sans dégoût, sans pitié, sans cruauté ou dédain. D'une autre part, il était envahissant. Je comprenais bien qu'il tentait de créer des liens, mais, rapidement, il réaliserait qu'il ne s'était pas adressé à la bonne personne, à SinderDale.
- Tu dessines quoi ?
Je dissimulai mon carnet dans mon sac et me rencognai.
- Rien d'intéressant.
- L'art est toujours intéressant !
- Repose-moi la question quand je défraierai les chroniques artistiques. Jusque-là, ça reste personnel.
Il secoua la tête, flanqué d'un sourire amusé.
Il avait dix-sept ans, j'en avais douze. J'étais fille unique, il était l'aîné d'une fratrie de deux garçons et une fille. Son père était instituteur, tandis que le mien magouillait pour survivre.
Il avait beau essayer de forcer mes barrières, avec son regard rieur et ses fossettes à se damner, je savais qu'il s'éloignerait bientôt de moi. Je sympathisai froidement, répondant poliment à ses boutades et ses tentatives de socialiser. Je n'avais pas besoin de déception supplémentaire.
- Je peux tirer une taffe ?
Je lui filai ma clope, sans aucune hésitation. De toute façon, c'était dégueulasse.
Il plissa les paupières en aspirant la fumée, si fort que ses joues se creusèrent, sublimant sa virilité. J'étais jeune, mais pas insensible. Ces choses-là, je les connaissais. Je les fuyais. Seulement, ce jour-là, je n'avais pas envie de fuir. J'observai ces incurvations avec un étrange intérêt.
À travers l'odeur de la clope me parvenaient les effluves de son parfum masculin. Je le humai discrètement.
- Ça n'ennuie pas tes parents que tu fumes ? Ma mère est chiante avec ça. Dès qu'elle me voit m'en griller une, elle ne me lâche plus ! dit-il en me rendant ma crasse.
Je ris pauvrement.
- Ce qui les mets hors d'eux, c'est quand ils réalisent que je leur ai piqué leur cigarette.
Il ne dit rien de plus, les yeux rivés sur la décharge.
- Tu vas à l'école du coin ?
Façon brillante de changer de sujet.
- Oui. Et toi ?
- Pareil. Il me reste un an à tirer, ensuite...
J'appuyai mon regard.
- Ensuite... ?
Il sourit à demi.
- Ensuite, l'université. Les finances. Et toi ?
Je soufflai une volute épaisse, qui m'arracha moins la gorge que les mots que je prononçai :
- Une fois que j'ai mon diplôme, je me barre de ce quartier pourri. Définitivement.
Il m'adressa un regard lourd d'intensité, que j'affrontai avec aplomb.
Oh, il n'allait pas tarder à comprendre, s'il fréquentait le même lycée que moi. Bientôt, il saurait à quelle misère je rêvais d'échapper.
- Comment tu t'appelles, petite ?
J'écrasai le mégot du plat de mes baskets.
- Esme.
- Esme ?
- Esmeralda.
- « la Esmeralda »... Comme la bohémienne.
De quoi parlait-il ?
Lorsqu'il réalisa que je n'avais aucune idée de sa référence, ses yeux s'arrondirent. Il se voûta curieusement, releva son coude en arrière et boitilla en plissant un œil.
Mais qu'est-ce qu'il fichait, cet abruti ?
Considérant mon dépit, il se redressa, ahuri.
- Je peux savoir ce que t'essaies de faire, là ? m'enquis-je en retenant un rire soudain.
- Tu ne connais pas « Le bossu de Notre-Dame » ? s'écria-t-il, indigné.
- Doucement, tu vas ameuter le quartier ! Non, je ne connais pas ! C'est un bossu que t'essayais d'imiter ? Pfff, t'es mauvais.
- Walt Disney, bon sang !
Je fronçai les sourcils.
- EXCUSE-MOI, j'en ai pas regardé beaucoup.
L'occasion s'était rarement présentée à moi, il faut dire.
Les sourcils hauts, il secoua lentement la tête.
- Tu vas me tenir compagnie et me renseigner sur ce quartier, et en échange, je vais t'apprendre les bases de la vie !
Amusée malgré moi, je me redressai.
- Je crois que tu t'emballes vite ! Ce ne sont que des dessins animés.
Il me servit ses dents éclatantes et me tendit la main.
- Je m'appelle Abain Loretto, nous avons un deal.
Sa paume était tentante. Pourtant, je me gardai de la saisir.
- Allez, viens.
- Qu... maintenant ?
- Viens chez moi, ma petite sœur a emporté ses DVD Disney. Je veux absolument te montrer Esmeralda.
Cette fois, il parvint à m'ébranler.
Je le scrutai, immobile.
Que faisait-il là, au juste ?
Non, il devait savoir qui j'étais, en réalité. D'habitude, les gamins se jouaient de moi, mais les plus âgés ne me prêtaient pas encore attention.
Me rendre chez un garçon de dix-sept ans que je connaissais à peine, ça représentait beaucoup de choses, à SinderDale.
- Dégage, lui lançai-je, amère.
Décontenancé, il baissa son bras, le front plissé.
- Quoi ?
- Je t'ai dit de dégager. Je ne sais pas qui t'a parlé de moi, mais tu te trompes sur mon compte.
- Je... euh... Je t'assure que tu es la première personne à qui j'adresse la parole, dans le coin. Je suis désolé si je t'ai froissée.
Il semblait tellement sincère...
Sa paume s'ouvrit à nouveau devant moi.
- Tu crois qu'il suffit de s'échanger nos noms et une cigarette pour que j'accepte de te suivre je ne sais où ?
- Ma sœur et mes parents sont à la maison, t'as rien à craindre.
Un fracas résonna depuis l'intérieur de mon foyer, qui détourna l'attention d'Abain. S'ensuivit des éclats de rire grossiers et un gémissement féminin.
Embarrassée, je resserrai mon sac à dos et me levai promptement. Notre regard se croisa, déterminant ma décision.
Abain Loretto marchait devant, décontracté, tandis que je rasais les murs. Les rues étaient larges, le quartier ressemblait à ces bourgades résidentielles, sauf qu'il était habité par la racaille. Quelques voisins m'aperçurent sans me calculer, ils étaient plus intrigués par mon nouveau voisin. En effet, un seul pâté nous séparait. Devant sa demeure, un homme vêtu d'une chemise à carreau transportait un carton vers l'intérieur.
- Salut, p'pa !
L'homme environnait la quarantaine, il était grisonnant et bien bâti. Ses traits amènes m'étaient totalement inconnus.
- Abain ! Tu n'étais pas sorti pour te familiariser avec SinderDale ? Bonjour, jeune fille, je suis Robert Loretto, le père de ce voyou ! S'il t'embête, tu viens me voir immédiatement.
Son sourire ma rassura d'emblée. Je le lui rendis timidement, la tête toujours baissée.
- Je te présente Esmeralda. Je viens de la rencontrer, je voulais lui faire découvrir le Bossu de Notre Dame ! Tu te rends compte, elle ne connaît pas !
Un éclat de rire résonna dans la bouche de Robert.
- Enchanté, Esmeralda ! Excusez mon fils, il a du mal à s'émanciper de son enfance !
Moi, je trouvais qu'il s'éloignait beaucoup de l'enfance...
- Enchantée, répondis-je simplement.
- Aide-moi avec le dernier carton, fils ! Il est encore dans la voiture.
Les parents d'Abain m'accueillirent avec beaucoup de chaleur et de gentillesse. Ils anéantirent ma méfiance, bien que Vita, sa jeune sœur de neuf ans, fût plus réservée. Les garçons n'étaient pas encore rentrés.
Sa mère, Geraldine, était une femme de caractère. Ses cheveux blonds lui arrivaient aux épaules et ses yeux azur contrastaient par leur clarté avec ceux d'Abain, qu'il tenait de son père. Pendant qu'elle me préparait un chocolat chaud, au milieu de leurs affaires encore emballées, elle me raconta qu'elle avait fermé son salon de coiffure dans l'Ohio et espérait travailler à domicile, dans la pièce qu'elle avait aménagée pour recevoir les habitants de la ville. Robert Loretto avait été muté à l'école primaire de SinderDale, raison pour laquelle ils durent déménager dans ce bled.
Geraldine déblatérait sur ses deux autres garçons sans savoir que la situation me bouleversait. Jamais personne ne m'avait préparé du chocolat chaud. Je sentais le poids du regard d'Abain, assis en face de moi, autour de la petite table d'appoint, lorsqu'il ne riait pas aux blagues de son père qui fixait des planches au mur.
L'ambiance au sein de la famille Loretto était douce. Une douceur amère, car bien qu'ils ne m'avaient posé aucune question sur ma famille, ils ne tarderaient pas à découvrir ce qui se disait sur nous. Alors, ces visages avenants se terniraient, et cette flamme fugace dans ma poitrine s'éteindrait avec leur sourire.
Je montai à l'étage, sur les pas d'Abain et d'une Vita excitée à l'idée de revoir l'un de ses dessins animés préféré. Dans sa chambre toute rose déjà aménagée, ils s'enfoncèrent dans son lit, télécommande à la main du grand frère.
Qu'elle était jolie, Vita, avec sa robe à volants, sa belle chevelure châtain, ses traits parfait et son petit nez retroussé.
Nœuds à la gorge, je me visualisais avec la veste en jean de ma mère bien trop grande pour mes frêles épaules et mon jean informe qui me rendait l'apparence chétive. Mes longs cheveux bruns étaient tressés sur le côté, hirsutes, accentuant l'expression sauvageonne qui me collait à la peau. En cet instant, la honte m'étreignit pour la première fois. Je détestai ma grosse bouche, mes incisives en avant, et mes immenses yeux bleus très fades. J'ignorais ce que les Loretto avaient pensé de moi, mais la façon dont ce garçon presque adulte me voyait m'importa soudainement.
- Tu viens, Esmeralda ? me rappela-t-il à l'ordre.
Je posai mon sac à dos abîmé au sol et le rejoignis sur le lit, à sa droite, tandis que Vita se collait à son flanc gauche. Elle m'adressa un dernier regard avant que son aîné ne lance la vidéo, haussant deux fois les sourcils avec malice.
Une agréable odeur de sucre nous enveloppait. Durant tout le film, je fus embarquée dans cette histoire magnifique, oubliant ma position, oubliant de garder mes distances, imitant la petite Vita en me compressant contre les côtes d'Abain, qui m'ébouriffa le crâne affectueusement. Le cœur gros, je tentai de me remémorer la dernière fois qu'on m'avait témoigné autant de chaleur humaine. En vain.
Mais d'où sortait-il ? Si familier, si gentil, si sociable. Il avait ébranlé mes remparts, touché ma sensibilité, et attendri mon cœur. En l'espace de quelques heures seulement. Pourtant, je gardais en tête que ce petit moment de bien-être, en soi inimaginable, était éphémère, et que tout s'évaporerait les jours suivants.
Après son entrée au lycée de SinderDale, rien ne s'était évaporé. Ni Abain, ni sa gentillesse. Oh, il avait bien dû entendre parler d'Esmeralda Hynes, la fille de la puta du quartier, mais jamais il ne l'évoqua. Tous les jours après que je découvris Le bossu de Notre Dame, il vint me chercher et nous visionnâmes d'autres œuvres de Walt Disney avec Vita. Tous les jours, il me sauvait. Ainsi, je fis la connaissance de Julian et Antony, leurs frères de quatorze et quinze ans. Ils semblaient vouer une admiration sans pareille à leur ainé, mais celui-ci n'y prêtait pas grande attention.
Puisque je rentrais immédiatement à la maison, mes parents ne remarquaient rien.
Les blancs n'avaient pas la vie facile à SinderDale, pourtant, les Loretto s'en sortaient brillamment. Les origines italiennes de Robert en étaient-elles la cause ? Ou bien était-ce le caractère de Geraldine, qui avait déjà gagné quelques clientes ? Je l'ignorais. Ce qui était certain était que dans cette jungle d'intimidation, Abain avait su se faire respecter par les frappes du coin. Et toujours à la même heure, il passait par chez moi, me trouvait en train de dessiner en fumant devant ma porte et m'emmenait dans la chambre de sa sœur.
Parfois, nous regardions une vidéo, parfois, nous discutions. Tout y passait : les commérages, la problématique de l'effet de serre à laquelle il me sensibilisa, l'investiture de Barack Obama qui nous berçait d'espoir, les héros de l'Amérique qu'il admirait, l'Italie d'où venait ses grands-parents, la France d'où était originaire sa grand-mère maternelle...
Nous ne parlions jamais de moi.
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Coucou! Me revoilà!
Je pense me positionner sur le rythme d'un chapitre par semaine. Olala la frustration pour moi durant la semaine haha.
Cette histoire est très compliquée à écrire, car elle m'emplit de doutes. J'ai mon scénario bien en tête, mais ignore s'il est si intéressant, si les chapitres sont accrocheurs. Alors, vraiment, n'hésitez pas à donner votre avis, vos ressentis, (ou pas, faites comme vous voulez haha, mais sachez que si parfois je mets du temps à répondre (la faute à mon emploi du temps, je le jure!) je lis tout et tôt ou tard et que je kiffe grave vos commentaires (positifs ou constructifs, je suis moins enthousiaste à l'idée de lire "c'est de la grosse merde" sans que ça ne soit enrobé un minimum mdrrr. Et je m'excuse aussi pour les fautes, j'ai décidé de corriger mon histoire une fois qu'elle sera entièrement achevée (shame on me, moi qui d'habitude corrigeais chapitre par chapitre, là, j'ai pas le courage, pardon) néanmoins, j'espère avoir une orthographe potable de base mdrr! Après, si vous voulez, vous pouvez aussi me pointer les fautes (je sais qu'il y en a qui adoooooorent les traquer lool, libre à vous!). Donc voilà. Je vous sers du "Esme" brut, pas vraiment taillé, en espérant humblement que l'histoire vous transportera quand même <3
à la prochaine, Wattpadfriends! :D :D
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